samedi 27 juin 2020

Ce qu'il s'est passé avec Isaac (2/5)


J'avais donc commencé mon deuil, et je m'étais persuadée qu'Isaac ne m'écrirait plus. Il m'avait quitté et était parti en vacances avec Victoria, n'avait donné aucune nouvelle... et moi j'avais décidé de rénover entièrement mon salon.
Et puis à la fin de sa semaine de vacances, il me proposait qu'on se voit.
Comme s'il n'y avait pas eu la rupture.
Comme s'il n'y avait pas eu 8 jours de silence.
Comme si de rien n'était.

lundi 22 juin 2020

Pulsions de mort... pulsion de vie ?


Après l'Apocalypse, il me fallait m'interroger sur tout ce qui avait pu provoquer cet épuisement nerveux, cet effondrement psychologique. 
Si j'ai pu identifier certaines choses, j'ai aussi décidé de m'attaquer à l'interrogation de mes pulsions morbides.

mardi 16 juin 2020

La dicussion avec ma mère (1/2)


Nous étions au milieu de la semaine de travaux
J'oscillais entre des moments d'euphorie et des moments de profond désespoir, avec une violence et une incohérence incontrôlable. Je tentais de faire bonne figure, mais ce n'était pas gagné ; cela dit, j'avais fini par avouer à ma mère que j'avais fait un mini burn-out, et ça me simplifiait un peu la tache, et me permettait de ne pas être obligé de tenir le masque - même si j'en concevais une grande honte.
Après l'Apocalypse, qui m'avait fait cruellement comprendre que j'avais peut-être encore des blessures à vif, je me demandais si je devais parler à ma mère - sujet déjà abordé avec ma psy, où je lui confiait notamment ma gêne de plus en plus grandissante au sujet de ma mère, que je n'arrivais plus à regarder dans les yeux ni à prendre dans mes bras.
Elle m'avait répondu, avec son air malicieux « Vous lui parlerez quand ça viendra ».

jeudi 11 juin 2020

La pose de la porte et l'avancée des travaux


C'était après le Burn-out, et avant le confinement.
J'avais vécu ma propre Apocalypse (et j'ignorais encore que le monde allait en vivre une autre), et ma mère et mes grand-parents venaient chez moi pour faire des travaux, car c'était prévu de longue date (les travaux, pas l'Apocalypse). Ce que je n'avais pas prévu en revanche, c'était d'être une petite chose tremblante et continuellement au bord des larmes. J'avais presque envie de reporter, sauf que ça faisait déjà beaucoup trop longtemps que j'avais une salle de bain sans porte, que je ne pouvais ni me doucher, ni aller aux toilettes lorsque j'avais des locataires, que mon plan B. était un seau planqué dans ma cave (et prendre des douches à la salle de sport), et au final j'en étais arrivée à cette conclusion : je n'ai pas le choix.
Et puis comme dans la vie, on ne peut pas faire autre chose qu'avancer (puisqu'on ne peut pas reculer), nous nous sommes mis aux travaux.

Isaac venait de partir en vacances avec Victoria, et finalement cette distraction  était aussi bienvenue que nécessaire.

samedi 6 juin 2020

Ce qu'il s'est passé avec Isaac (1/5)


C'était en février. 
A la suite du burn-out (même si c'était pas un burn-out), de ce que j'avais appelé l'Apocalypse, j'étais en pilote automatique, à ramasser un peu les morceaux de moi même et à me demander ce qui m'était arrivé.
C'était un dimanche soir, Isaac est venu me rejoindre, alors même que j'ignorais s'il le ferait.

lundi 1 juin 2020

Le Bilan du confinement


Pour réussir à concilier gestes barrières, liberté de s'exprimer et confidentialité, ma psy m'a proposé d'aller marcher en forêt. Ainsi pouvions-nous garder 1 mètre de distance, retirer les masques, et parler sans que personne ne puisse nous entendre. Par ailleurs, je trouve naturel de se livrer en marchant, et le faire au milieu des arbres est plutôt rassurant. 
Elle a également insisté sur le fait que la marche est un très bon antidépresseur, et nous voici donc parties à faire des séances d'une heure de marche en forêt.

Initiative qu'elle a peut-être un peu regretté lorsqu'elle s'est aperçu que j'ai tendance à marcher plus vite lorsque je suis énervée, ce qui est arrivé de nombreuses fois en une heure, et elle devait cavaler à mes côtés pour tenir mon rythme en haletant. 
C'est là où, entre deux cavalcades, elle m'a lancé : « Mais… pfffff…. pfffff…. Sinon….. Pffff….. Quel bilan…. hhhhhh….. Tirez-vous..... de ce confinement….. ? Pfffff pfffff. Qu'est-ce que ça….. vous…. a.... appris sur…. hhhhh…. vous même ? »
Je m'arrête, saisie.
Elle s'arrête aussi, bienheureuse, et reprend son souffle.
- Ah ben ça, c'est une bonne question !
Je repars.
Elle me suit, à l'agonie. 
Puis ose un petit :
- Vous marchez vite, tout de même.
- Oh pardon.
Je me souviens soudain qu'elle a plus de soixante ans, et peut-être pas forcément envie de faire un footing à mes côtes.