lundi 18 novembre 2019

Correspondance épistolaire avec Isaac

Extraits choisis...


02/10 17h21
Isaac :

Je profite d'une petite pause pour te dire que j'ai une nouvelle fois passé un mardi délicieux en ta compagnie. Beaucoup de plaisirs, j'espère que c'était réciproque malgré mes accès de fatuité. En tout cas je suis touché par la générosité dont tu fais preuve dans ton rapport à ceux que tu aimes et au plaisir... Au risque de grande déceptions, n'est-ce pas ?
[...]

04/10 23h39
Isaac : 

Bonsoir Mademoiselle B., quelques mots pour t'adresser quelques pensées en ce début de week-end et poursuivre notre correspondance épistolaire interrompue par une nouvelle délicieuse soirée (nuit) en ta compagnie.
Je te devais quelques éléments de réponse suite à ton précédent message. [...] j'ai longtemps complexé devant des gars bien plus à l'aise dans leur rapport aux femmes et que je considérais comme nettement plus beaux que moi. Il m'a fallu [...] aussi comprendre que la beauté n'a rien avoir avec l'apparence.  C'est ce que je pense de toi : tu as une personnalité assez complexe mais très attirante, avec un rapport au final très spirituel à l'existence, comme l'exprime ton rapport familier à l'art, chose qui résonne en moi tout particulièrement. Il y a aussi une grande spontanéité chez toi avec une petite pointe d'ingénuité absolument touchantes. Ce qui ne m'empêche pas pour autant d'adorer tes sublimes petits seins délicats, ta chute de reins exquise et absolument tout ce que j'ai pu découvrir de toi dans l'intimité [...]. Tout cela pour te dire que tu n'as aucune raison de complexer sur le sex appeal de qui que ce soit. Simplement ta personnalité ne peut être pleinement appréciée que par des hommes un peu plus subtils et sensibles que la plupart des tocards qui peuplent la tribu masculine

[...]




07/10 23h29
Isaac : 

J'ai lu avec beaucoup de plaisir ton message d'hier soir. D'autant plus que je me suis mis un peu plus en danger (et à nu) dans mon message précédent sans trop savoir comment il serait perçu. Ta réponse m'a pleinement conforté dans ma vision de ta belle personne. Ton rapport idéaliste et peut-être un peu naïf aux plaisirs de la vie me fait réellement réfléchir, [...] je (re)découvre grâce à toi la puissance du sentiment d'abandon, du don de soi et de la gratuité du plaisir partagé, dont je partage ta vision très spirituelle. Je ne te cache pas que cela me plonge dans une certaine déréliction : à la fois une envie irrépressible de partager encore et encore ces moments magiques avec toi et la l'angoisse que cela s'arrête quand il faudra clarifier ma situation personnelle quasi-schizophrénique. Je serais inconsolable si je devais faire souffrir une femme, alors deux ...
Ne pensons pas à cela, et profitons si tu le souhaites, de ces bulles temporelles de bonheur et d'abandon qui m'emplissent de joie et me font perdre du temps précieux dans l'écriture de mon foutu bouquin !

 [...]. Toutefois, je pense qu'être un bon amant signifie être attentif au plaisir de sa partenaire, sans bouder don propre plaisir, comprendre a minima l'extraordinaire anatomie féminine, jardin érotique aussi luxuriant que délicat, et les mystères de la jouissance des femmes [...] Je cherchais donc de manière détournée à savoir si tu prenais du plaisir sachant qu'en ce qui me concerne, j'ai rarement pris autant de plaisir que contre ton corps, qui est incroyablement inspirant. [...]

Tu m'avais dit un jour que la sexualité était pour toi un abandon total. Je te renvoie le compliment, ton attention portée au plaisir de l'autre est rare et sublime.

[...]



09/10 01h21
Isaac : 

[...] Or il n'y a pas humanité sans amour et ce que tu m'offres depuis quelques temps c'est une nouvelle démonstration de cette évidence. J'ai la chance [...] d'être relativement épanoui dans ma vie, suffisamment pour reprendre goût aux bonheurs de l'existence comme celui de m'abandonner dans ton corps et avoir le sentiment d'avoir 20 ans quand je fais l'amour avec toi. Ma situation se complique un peu dans ma vie c'est vrai, mais quel bonheur de sentir cet élan vital grâce à toi. Je ne te demande rien de plus et conserve ta pudeur à dire ce que tu ressens si tu le souhaites, c'est une protection saine. Je ne pense pas qu'il faille tout dévoiler ou trop vite, cela participe du charme mystérieux des relations humaines équilibrées. Sache toutefois que tu peux me dire beaucoup de choses sans avoir peur de ma réaction, hormis que tu votes Macron !

Je me suis moi même surpris à te dire des choses que je n'ai jamais dites à une femme, c'est troublant.  Mais j'ai une envie folle de retrouver la douceur de tes seins, tes fesses exquises et ton sexe délicieux. Et nos discussions sincères et passionnées. Même si je m'en veux un peu de te dire cela, voila tout.

[...]
10/10 01:41
Isaac :

[...]   Quelques mots néanmoins pour te dire que tu n'es pas et ne seras jamais plus "personne" pour moi. C'est peut-être ça le drame, je n'ai jamais su être dans une relation égoïste et dénuée d'affect dans mon rapport aux femmes. [...] Quelle que soit l'évolution de notre relation (très récente au demeurant ce qui doit nous inciter à garder la tête froide), sache que dans tous cas tu resteras gravée dans mon histoire personnelle. Tout simplement à cause de toutes le premières fois que notre relation comporte dans ma trajectoire biographique : première expérience passionnelle alors que je suis en couple. Première relation épistolaire aussi intense que sincère dans laquelle je m'adonne à parler de mes sensations charnelles d'homme. Première fois que je me sens aussi décomplexé dans mon corps et ma sexualité avec une femme. Cela compte énormément et me fais comprendre la valeur inestimable de ce que je vis avec toi en ce moment. Je me trouve stupide à t'écrire avec autant de passion car je me dis qu'après tout tu devrais aspirer à autre chose qu'être la maîtresse d'un homme casé, d'autant que tu aspires aux joies banales de la vie de couple. Mais je n'y peux rien, je brûle de te revoir très vite et ne souhaite que revivre ces moments magiques de partage avec toi qui emplissent ma vie actuellement.

Je t'embrasse tendrement et te dis à très vite.


11/10 0h52
Mademoiselle B.

[...] J'entends tout à fait ton rapport à moi - et je ne t'ai jamais demandé aucunes promesses (de toute façon j'ai tendance à ne pas y croire). Notre histoire est pour moi aussi parsemées de multiples premières fois, et d'une intensité rare, d'autant plus qu'elle est partagé.

J'ajouterai aussi, avec un soupçon de provocation, qu'en plus c'est la première fois que j'ai une relation avec une personne saine d'esprit, ou du moins plutôt équilibrée.



Certes, j'aspire à une vie de couple plus classique (je préfères ce mot à "banal", ton choix, car je crois qu'une histoire ne devient banane que lorsqu'on décide d'arrêter d'y croire, ou d'y insuffler sa joie, sa spontanéité et sa créativité. Un couple qui s'embourbe, c'est juste deux personnes qui arrêtent d'essayer de se surprendre). Mais s'il y a bien quelque chose que j'ai appris ces dix dernières années, c'est que nous n'obtenons pas toujours ce qu'on attends - ou pas du tout sous la forme qu'on attendait. Mon histoire, mon évolution en est la preuve. C'est juste une histoire de surprises et d'opportunités, et de tournures inattendues.
Je pense que tu es une personne que je n'attendais pas, peut-être t'ai-je fait le même effet, et c'est ce qui nous surprend tous les deux (sans compter, comme tu le soulignes à raison, la toute nouveauté de tout cela). Cela étant dit, j'aime beaucoup quand "la vie" (mettons ici ce qu'on veut, plus spirituel ou non) me surprend, et m'apporte de l'inattendu, du déstabilisant, dans le bon sens du terme.
Je râle parfois à ce sujet, mais je m'estime finalement assez chanceuse. J'ai su me construire une belle histoire avec les cartes qui m'ont été donnés.
Et j'ai choisi, pour le dire très crûment, de te revoir en me posant cette simple question : Est-ce que je choisi la prudence ou est ce que je choisi de vivre ?
Ma vie est parsemé de cette question - et j'ai toujours choisi de vivre à 300%. Et crois moi, j'ai fait pas mal de trucs qui ont terrifiés mon entourage en choisissant l'expérience plutôt que la prudence.
Du coup j'ai beaucoup d'histoires à raconter, beaucoup de tristesse et de cœur brisé, mais aucun regrets. Et c'est ma grande fierté.
Donc tu peux garder tes promesses et tes craintes, je vais bien, je t'assure.
[...]

11/10 01:09
Isaac :

[..] Tu as un don pour me prendre à contre-pied dans tes réponses qui est assez fascinant, sincèrement. Tu es peut-être la personne la plus paradoxale qu'il m'a été donné de rencontrer, et franchement cela prend de revers et me charme beaucoup. Tu laisses supposer une certaine fragilité mais tu la transformes en force de caractère, tu évoques un certain classicisme de tes aspirations mais tu prônes un besoin irrépressible de profiter de l'intensité des expériences de vie qui te sont offertes... Je dois me rendre à l'évidence, je suis encore loin d'avoir percé le mystère de ta psyché. Cela m'intrigue et me charme énormément. Je suis impatient de découvrir petit à petit les pièces de ton puzzle biographique, car manifestement la vie t'a donné beaucoup de choses à raconter.

[...] Cela dit, je ne crois vraiment pas que les femmes sont des petites choses fragiles à protéger mais ma petite expérience de vie m'a amené à constater que même les femmes les plus radicalement libres dans leur vie de femme (comme ma mère) ont souvent énormément souffert de leur relation aux hommes (bien plus que l'inverse). J'essaye juste d'en être conscient et ai fait un gros travail sur moi en ce sens car je reste malgré tout un mâle hétéronormé... Et je déteste faire souffrir les personnes qui me témoignent de leur amour (sans y parvenir toujours car je peux être dur et blessant parfois).

Je suis en tout cas ravi que tu ailles bien et que tu assumes tes choix, car c'est cela qui te tend particulièrement attirante à mes yeux.

J'ai hâte de te retrouver et de sentir la chaleur de ton corps. Lundi, mardi, jeudi ? Quand tu veux et quand tu peux.

Je pense à toi (et cela prend une tonalité érotique je dois l'avouer) et te souhaite une excellente nuit.
Je t'embrasse tendrement.

11/10 17:31
Mademoiselle B.

[...] Je te redirai pour la semaine prochaine ? Pas tant rapport à l'oral du concours (mon sommeil est de toute façon officiellement perturbé, alors écourter ma nuit, si en plus cela me permet d'oublier pendant quelques heures tout ça, pour ensuite dormir profondément dans tes bras, ça ressemble même plutôt à une excellente idée), qu'à ma période, qui ne va pas tarder si j'en crois les signes que mon corps m'envoie.

J'ignore comment tu te places à ce sujet, je sais que ça mets presque toujours les hommes mal à l'aise - voir les terrorise. Ce que je comprends, car c'est beaucoup plus facile d'être fasciné par cette expression de vie et de mort lorsqu'il s'agit de son propre sang (parfois moins fun à vivre quand le corps est boursouflé de douleur et donne envie de s'extraire de sa propre peau, mais je préfère garder la symbolique).

J'observe ce que mon corps dit et fait, et je te redis ça.

[...]

11/10 19:26
Isaac :

J'aime décidément ton rapport à la vie, à ton corps et à la sexualité. J'ai le sentiment d'avoir beaucoup de points communs avec toi sur ce point, c'est même troublant parfois. La grande différence entre nous provient de mon rapport extrêmement (trop) parfois analytique et cérébral à l'existence ce qui est à la fois ma force profonde en me donnant une certaine lucidité sur l'existence mais devient souvent un caillou dans la chaussure (le scrupule au sens étymologique) qui me gêne dans mon rapport aux autres et m'empêche de profiter des situations par pessimisme profond quant à la nature humaine. Voila ma nature profonde, certainement une chose à découvrir  de ta part me concernant, je crois. Cela étant, le bon côté est que je ressens une passion entière et exaltée des lors que je rencontre des personnes en phase avec mon système de valeurs, ce que je pense de toi à ce stade de notre prise de connaissance mutuelle.

Comment je me positionne par rapport à la vie ? Très sainement, les règles des femmes ne me terrorisent pas, pas plus que leurs poils pubiens. Cela ne réduit pas un instant mon envie de te voir très vite et de partager du temps avec toi et contre ton corps. C'est plus à toi de décider en fonction de ton état de forme et d'esprit. Et si on doit faire des choses différentes, ou tout simplement regarder un film et se serrer l'un contre l'autre cela est beau aussi. Sache que dans ces moments là je suis très attentif et respectueux du corps des femmes et prends du plaisir à me laisser diriger par ma partenaire sur ce que je peux ou ne peux pas faire. Si tu souhaites rester seule je le comprendrais volontiers même si cela me rendrait un peu triste de ne pas partager au moins un repas parsemé de discussions avec toi.

[...]




Et puis soudain, une bombe :



13/10 14h41

Isaac ;

[...] Sinon, sur un sujet qui n'a rien à voir, très personnel, je t'informe que je ne rentrerai pas les 2 prochains week-ends d'octobre à commencer par celui-ci.  Je ne préfère pas m'épancher sur ce sujet par texto, car cela fait référence à une problématique de couple dont l'évocation pourrait te sembler obscène (littéralement hors de la scène) dans le contexte de notre relation. Toujours est il qu'il sera possible de se voir en week-end et en journée si tu le souhaites et uniquement si tu le souhaites, ce qui pourrait être l'occasion de partager du temps dans un autre contexte que nos retrouvailles nocturnes les veilles de boulot. Cela dit, je ne souhaite pas précipiter quoi que ce soit entre nous, ni laisser supposer qu'il y a un changement dans ma vie.

4 commentaires:

  1. BOUM!

    Quelle passion et quelle intensité dans vos échanges, c'est réellement magnifique. J'ignore quel livre il écrit cet homme, mais sa plume est bien agréable, pas étonnant que vous vous soyez trouvés tous les 2 ;)

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    1. Étonnamment, il n'écrit pas de fiction ni ne mets à profit sa jolie plume : il écrit des ouvrages de sciences sociales !
      Je trouve qu'on y sent une personnalité, on sent qu'il a une plume, mais c'est, bien sûr, loin d'égaler ce dont il est capable ici (qui sont des textos, il faut le préciser. Le support est loin d'être adapté à tout ça, mais quel plaisir de le lire !)
      J'adore en effet qu'on puisse s'écrire l'un et l'autre, s'envoyer des pavés et s'épancher passionnément. On se ressemble énormément là dessus, et c'est absolument génial. Je crois qu'on prend tout deux autant de plaisir à ces échanges.

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  2. Bon, désolé, mais ça m'énerve, et j'vais encore passer pour le gros con dans les commentaires, mais après tout, je crois que j'aime bien ce rôle. J't'ai déjà dit que j'aimais pas ce type ? Je sais plus. ;)

    Ben moi, contrairement au commentaire au dessus, j'ai l'impression d'être revenu au XII ème siecle. En fait non, ça me donne plutôt l'impression qu'il écrit un bouquin et pas qu'il parle à une personne.
    Je sais pas, il parle aussi comme ça, ou c'est juste par écrit ? J'trouve ça un peu ridicule. Même Stéphane Bern il est moins coincé.

    Et puis alors bon, l'audace, le toupet, la hardiesse, l'aplomb, l'assurance, le courage, l'impudence, le coffre, la confiance, le cran (ouais, j'ai sorti tous les synonymes de culot dans Google) du boug.
    "première expérience passionnelle alors que je suis en couple". Ok donc c'est presque un achievement de coucher avec une autre meuf.
    "je déteste faire souffrir les personnes qui me témoignent de leur amour". J'ai une meuf, elle m'aime, mais bon, j'la trompe quand même, hein.

    Je crois que je viens de me rendre compte... Je suis devenu la même horrible personne qui me critiquait sur mon propre blog. :(
    Pardon.

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    1. Je ne sais plus si tu as déjà dit que tu ne l'aimais pas, mais je crois que là, c'est bien clair, on ne peut plus s'y tromper :D
      Il parle avec beaucoup d'emphase, et il écrit avec encore plus d'emphase. Moi aussi. Je ne trouve pas que ça dépersonnalise le message - en tout cas je ne le vis pas du tout comme ça, au contraire, j'adore qu'on m'enivre de littérature et d'un peu de poésie.
      Et dans l'histoire, j'ai sans doute autant sinon plus de culot que lui, si on va par là. Je suis sa maîtresse, c'est un fait. L'histoire est ainsi faite, et nous sommes deux horribles personnes qui commettons un acte socialement répréhensible.
      Et un jour, il faudra assumer, et sans doute que lui, moi, nous souffrirons.
      Tu pourras dire "C'est bien fait pour vous".

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