lundi 20 février 2023

J’ai des nouveaux voisins (et ma vie est devenue un enfer)

J'adore ma maison. Je l'aime de plus en plus, au fur et à mesure que je fais des travaux et qu'elle s'embellit au grès de mes envies - et puis il y a cette magie, de voir que mes idées, même parfois les plus risquées, donnent des résultats qui dépassent mes espérances : verrière d'intérieur, lambris, étagère-balançoire après la poutre... Je m'émerveille à chaque fois, et aime passionnément mon intérieur.
J'aime aussi mon jardin, et surtout le calme de ma rue. Certes, il y a une famille quelques numéros plus loin qui parlent très très TRES fort l'été lorsqu'ils sont dehors, et une petite vieille de 92 ans qui se passionne pour la vie des autres, mais ça reste vivable.
Et puis, cet été, une nouvelle famille à emménagé juste à côté.

Mon ancienne voisine m'avait prévenu : « Vous risquez d'en chier, je les ai rencontré pour la visite, ils ont été odieux ». Elle m'apprend également que c'est une famille de 5, et que la mère est enceinte (jusqu'aux yeux). La mère à 21 ans, et c'est son 4e enfant. Le père à 24 ans. Aucun des deux ne travaille, ils n'ont pas de voiture, pas le permis.

J'essaie de ne pas commencer à flipper, je me dis que peut-être, ça sera moins pire que mes pires cauchemars.


....


L'état des lieux de sortie (pour les précédents) a été fait un jeudi à 20h.


A 22h30, les nouveaux voisins ont commencé à emménager.


A 2h30 du matin, j'ai été demander qu'ils fassent moins de bruit : fenêtres grandes ouvertes, ils montaient leurs meubles, accrochaient des trucs au mur, tapaient, vissaient, hurlaient, et les enfants cavalaient dans la maison en braillant.

Je suis tombée sur une ado a l'air particulièrement blasée, qui m'a répondu d'une voix trainante : « Ben ça va être compliqué de faire moins de bruit, on déménage ».


Il était 2h30 du matin un jeudi (donc vendredi), je bossais le lendemain - enfin, quelques heures plus tard -, et j'avais juste envie de hurler « ET CA NE TE CHOQUE PAS DE DEMENAGER UN JEUDI A 2H DU MATIN, EN PLEINE NUIT, PUTAIN DE MERDE ?! Et pour ta gouverne, vous emménagez, vous ne déménagez pas, et c'est bien dommage ! »

Mais j'ai gardé mon sang-froid, j'ai fait un petit sourire poli - quoique pincé - et j'ai dit que je travaillais le lendemain et que ça serait sympa d'essayer de penser au voisinage.

Aucune réaction sur le visage de la gamine. 

« C'est possible de passer le message ?! », j'ajoute d'une voix qui cache de moins en moins mon exaspération.

Elle passe le message, du moins c'est ce que je déduis des portes et fenêtres claquées violemment.

Ils arrêtent de taper et de crier, mais pour ma part, je suis tellement énervée que je ne parviens pas à dormir.


Le lendemain, vendredi.

Nous sommes en alerte sécheresse et canicule, et il y a des incendies qui se déclarent dans les forets partout en France.

Dans leur jardin où les herbes sèches montent à mi-cuisse, ils campent un barbecue, et font une soirée brochette.


Samedi.

Tous les départements ou presque souffrent de pénurie d'eau, et les particuliers doivent respecter les restrictions (interdiction d'arroser les jardins ou de remplir les piscines).

Dans leur jardin, où ils ont taillés les herbes folles, ils ont campés une énorme piscine - qu'ils ont rempli, bien sûr.


Dimanche.

Le grand-père (environ 35 ans) vient sonner chez moi, complètement bourré. Il tient à peine debout, et se tient, tant bien que mal, à sa petite-fille de 3 ans, qui est complètement nue sur le pas de ma porte.

Il baragouine un truc à propos d'un parasol envolé.

Je vais dans mon jardin, et trouve leur parasol, qui a détruit mes plants de potirons et décapités mes plants de maïs.

J'ai envie de pleurer.


Les jours se suivent, et sont porteurs de nouvelles surprises - et j'ai la boule au ventre chaque fois que je rentre chez moi.

Ils ont (aussi) deux chiens. Les deux passent leur temps à aboyer, et notamment quand mon chat est dehors. Lilith les regarde généralement avec un dédain très félin. Mais une fois sur deux, ça finit par l'agacer, et elle va leur flanquer un coup de patte à travers le grillage.

La mère nettoie chaque jour sa terrasse au jet d'eau, pendant vingt minutes (NDL : on est toujours en restriction d'eau). Elle est enceinte jusqu'aux yeux, mais clope sur le pas de sa porte et picole sur la terrasse le soir. Les odeurs d'alcool sont si fortes que je dois vivre les fenêtres fermées.


Et puis ils jettent leurs déchets dans mon jardin : emballages de gâteaux, d'apéricubes, enveloppes du courrier,... La première fois, je leur fourre ça dans un seau, et leur redonne gentiment « ça serait sympa de faire attention ». La deuxième fois, mon ton est plus froid « Il y a encore vos déchets dans mon jardin ». La troisième fois, je remplis un sac poubelle (oui, je le remplis), et je le pose sur leur pas de porte, avec un mot « Merci de faire le nécessaire pour que ce genre de ramassage ne se produise plus ».

Evidemment, personne ne vient sonner pour s'excuser.

Et est ce que j'arrête de recevoir leurs déchets dans mon jardin ?

Allons !

Bien sûr que non.


Chaque fois que je suis dans le jardin, les gamins viennent me parler. Sauf que je veux juste profiter de mon jardin tranquille.

Ou les parents sont dehors, musique à fond, et parlent très fort. Ca sent l'alcool, et la crasse : les petits sot d'une saleté repoussante.

Alors je n'ai plus envie d'aller dans mon jardin, et je ne sors plus de chez moi.


La mère accouche de son quatrième enfant. 

Elle est en-chan-tée parce qu'elle était enceinte en même temps que sa sœur et que sa mère. Sa mère est donc grand-mère pour la septième fois, à 37 ans - et mère à nouveau, du coup.

Je me dis que, ça y est, Idiocraty est devenue une réalité.


Et donc pour fêter cette naissance, ils invitent tout ceux qu'ils connaissent, et mettent la musique à fond pour une big fiesta.

Si le nouveau-né est à la maison ? Oui oui, bien sur ! Il est en bas, pas loin de l'enceinte, histoire que les parents aient un œil dessus pendant que tout le monde se bourre la gueule.

Moi ils me préviennent alors que je rentre du boulot : il est une heure du matin, je suis épuisée, et je travaille le lendemain. Le père est en calbute dehors, complètement bourré, avec 4 ou 5 autres personnes dans le même état, dont un gros lourd qui tente de me draguer.

- Je voulais vous prévenir qu'on fêtait la naissance de ma fille, mais je suis venue aujourd'hui, et vous n'étiez pas là
- Oui, j'étais au travail.
Il a l'air surpris. A toute fin utile, je précise que je travaillerai aussi le lendemain. Un des mecs du groupe de me préciser :
- Mais on ne va pas finir très tard hein !
Je suis à deux doigts de lui dire « Mec, il est 1h30 du matin, c'est quoi "pas trop tard" pour toi ?! »
Je leur demande de réduire un peu la musique, le mec essaie de négocier, je reste ferme.
Mais à peine ai-je refermé ma porte, qu'ils augmentent le son. Mes murs tremblent, et j'apprendrais plus tard que tout le quartier a souffert.
Je les hais, c'est officiel.

Leur pas de porte (et donc le mien, puisque nos portes sont côte à côte) sont jonchés de mégots. 
Leurs poubelles, jetées dans la rue, ou dans leur jardin. Ou dans le mien.

Je discuterai avec mon autre voisine, Karen. Nous sommes devenues très proches, on a même fait une petite porte entre nos deux jardins pour pouvoir manger l'une chez l'autre. Exaspérée par le bruit, elle s'est faite embarquer dans la fiesta en essayant de leur faire baisser le son. C'est elle qui a constaté que les gamins tombaient de sommeil à côté des enceintes. Elle m'a dit un truc très juste : « Ce sont des mômes qui ont eu des mômes ». C'est vrai : elle a eu son premier enfant à 17 ans, et même aujourd'hui à 21 ans, c'est encore infiniment jeune. Surtout pour être mère. Surtout pour être mère pour la 4e fois.
« Mais (ont-ils dit) on est conscient que... avec tout ce qui se passe... la société... L'environnement... avoir des enfants... on n'en fera pas beaucoup ! ».
Mais.... C'est quoi, "pas beaucoup" pour toi, mec ?! Seulement la moitié d'une équipe de rugby ?!

Et puis il y a le jour où ils ont décidé de mettre deux chèvres dans leur jardin. En plus des 2 chiens, et des 4 mômes. Et d'y ajouter des poules. 
Résultats ? Leurs mômes jouaient dans les déjections des bestioles, et les chèvres et/ou les chiens ont arraché le grillage entre nos deux jardins. Ce qui a permis aux chèvres de bouffer tous mes framboisiers.
Est ce qu'ils sont venus s'excuser, réparer le grillage, et/ou remplacer mes plantes ?
Allons, soyons sérieux.
Et puis les chiens se sont échappés (bah oui, avec un grillage niqué !), Et ont attaqué un autre chien. Où étaient les maîtres ? Bonne question. En allant au boulot, j'avais déjà vu plusieurs fois le gamin de 4 ans seul dehors, dans la rue, courir après le clébard. Du coup, c'est la fourrière qui les a embarqué. Et comme ils n'avaient pas l'argent nécessaire, ils n'ont jamais été récupérer leurs chiens.
Ce qui était finalement une bonne nouvelle pour le voisinage.
Et puis en hiver, les chèvres sont restés dehors. Tout comme les poules. Et les températures sont descendus. À moins onze. Longtemps.
Que sont devenu les animaux ?
Je ne saurai sans doute jamais. Ce qui est sûr, c'est qu'ils ne sont plus là.

Les enfants courent, hurlent et tapent à longueur de journées et de nuits. Les parents ne les couchent pas avant au moins minuit. Et si le bébé pleure la nuit, ils le laissent pleurer - 1h, parfois. Parfois ils baisent à très grand bruit, et j'ai envie de hurler "N'oubliez pas la capote cette fois !".
J'ai dû complètement changer la disposition de ma chambre, pour que mon lit ne doit plus sur le mur mitoyen : ainsi, j'arrive à dormir sans être trop réveillé par leur bordel.

La mairie est informé - ils ont été les rencontrer, et rien n'a changé. "Appelez la gendarmerie !". Mais la gendarmerie ne se déplace plus non plus.

Je suis à bout de patience, et je me demande, parfois, s'il ne voudrait mieux pas que je parte, et que je vende la maison. Cette maison où j'ai pourtant mis beaucoup de temps, d'énergie et d'argent à rendre confortable pour moi, cocoon et à mon image.
Je me dis que le pire est à venir : que se passera-t-il cet été ? Sans doute que je ne profiterai plus de mon jardin. Qui est d'ailleurs devenu une déchèterie.

Ce qui est sûr, c'est que le jour où je pars d'ici, plus jamais je n'achète une maison mitoyenne !

6 commentaires:

  1. O.
    M.
    G.
    Mon dieu... 😱

    J'allais dire "fais venir les flics" (ne serait-ce que pour tapage nocture), mais à priori, ils s'en foutent ?
    Au delà de ça, je pense qu'il faut aussi prévenir la SPA, mais aussi les services sociaux. Ils n'ont clairement pas la maturité pour s'en occuper. Même si j'imagine que t'as pas spécialement envie d'avoir à gérer ça en plus de l'agence matrimoniale et du reste...
    J'ai conscience que c'est pas toujours une bonne chose (ça peut être encore pire si les gosses sont séparés de leurs parents), mais j'pense qu'à un moment, il faut savoir dire stop.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les flics sont déjà venu, mais ça n'a pas changé grand chose. Et du coup ils ne viennent plus. Le problème c'est qu'outre les grosses chouilles, c'est "juste" les mômes qui hurlent, et un manque de civisme. Les flics ne se déplacent pas pour un bébé qui pleure, même si c'est tous les jours, et toute la nuit.
      La SPA est prévenue (on espère, avec Karen, que c'est eux qui ont embarqué les chèvres et les poules qui crevaient de froid dans le jardin). Mais on n'a pas beaucoup plus d'options. Et surtout, même si on se soutient entre voisins, ils sont nombreux, avec souvent de la famille/amis à la maison (à peu près aussi cons qu'eux), et on n'est pas hyper tranquilles, en tant que femmes vivant seules : on craint des représailles.
      Bref, on prie pour qu'ils ne restent pas longtemps (ils sont locataires).
      Mais en effet, quand je vois ça... ça me désespère pour les mômes.

      PS : Je me suis gourrée dans mes programmations d'articles, tu as donc eu une preview imprévue :D (il doit sortir plus tard, avec d'autres avant) Je prend toutefois bonne note de ton conseil (la cruche va essayer d'arrêter de l'être XD)

      Supprimer
  2. Mon dieu quelle horreur. Ce genre de gens m'a phobie vraiment.
    J'ai eu le cas quand je vivais encore chez ma mère, l'année du bac. Des nouveaux voisins exécrables qui fumait du shit et en élevait même et ça sentait et tapage diurne et nocturne parfois. A des moments mes révisions pour le bac, c'était mission impossible.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu m'étonnes ! Et ça s'est arrangé comment ? (Si ça s'est arrangé)

      Supprimer
  3. Ohlala mais je compatis tellement ! Maison mitoyenne qui fait ma fierté, mais des voisins euh...pas possible d'appeler les flics chaque fois qu'elle crie " au meurtre", puis de toute façon ils bougent rarement, même quand un de leur client essaie de defoncer ma porte à 2h du matin🙄 notre prochain problème sera leur chien, catégorisé dangereux mais acquis sans autorisation ( et les flics sont au courant). Chien qui hurle à la mort et qui a transformé le jardin en tas de merde, pas d'autre mot. Aux beaux jours je vais subir les odeurs... un jour ils me.feront partir...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh merde... Bienvenue dans la team...

      Supprimer