Cette (drôle de) semaine j’ai fait des choses, parfois biens,
parfois moins biens. Mais elles ont eu le mérite de me faire réfléchir. (Espérons que c'est un bon début, et pas juste un sursaut d'agonie de mon cerveau)
[Oh, et au fait, j’ai récupéré ma voiture. Et je me suis
fait arnaquer par le garagiste – mais je crois que c’est l’ordre naturel du
monde. Une de mes collègues m’a dit de lire « Matilda » à ce propos]
Tout d’abord, j’ai parlé à un homme – à priori un très bel homme - sur Badoo.
J’étais toujours dans cet état de flottement blasé, à attendre que quelque chose
(quelqu’un) m’arrive. Je me suis confié à ce mec, sur un coup de tête. Oh, pas grand-chose,
juste « Ecoute, soyons honnête l’un avec l’autre, on est tous ici parce qu’on
a l’impression de végéter dans nos vies. J’en suis là aussi. Et j’essaie d’oublier
quelqu’un ».
A partir de là, il a impérativement voulu me rencontrer,
le plus vite possible. Il a beaucoup insisté, il voulait venir chez moi, à n’importe
quelle heure, du moment que c’était vendredi soir.
Vendredi soir, je ne pouvais pas.
Et puis j’ai commencé à me demander ce que je faisais : est-ce que j’avais vraiment envie de rencontrer le
premier mec venu, et coucher avec ? (ne nous leurrons pas, ce gars ne s’est
pas dit « Que cette fille est lucide sur le monde, je veux la rencontrer ! ».
Dans le meilleur des cas il s’est dit « Que cette fille est paumée, je
dois pouvoir la sauter »). Certes, sa photo, si elle était authentique, pouvait éventuellement me faire dire
que, oui, je peux peut-être coucher avec, aussi simplement que ça.
Et malgré ça, en fait non, je ne peux pas faire ça. Je ne
crois pas être fait de ce bois là.
Je me suis quand même demandé quelques instants si me dégouter (de) moi-même avec
un plan cul sordide n’était pas finalement ce qui pouvais m’arriver de mieux.
Mais finalement ce mec me faisait peur. Et ce coté
crevard me répugnait vraiment - oui, je préfère les hommes tendres et
rassurants. Même si j’en tombe amoureuse et que ça me complique encore plus la
vie.
Puisqu’on parle d’homme tendre et rassurant : plus
ou moins simultanément, j’ai renvoyé un message au mec-de-la-salle-de-sport. Je
n’en pouvais plus de ce silence, je n’en pouvais plus de ne pas l’avoir vu
depuis des semaines. Bref, il me manquait.
Assez vite, il m’a demandé ce que je faisais le soir.
On parlait donc toujours de vendredi soir. Ce que j’ai
trouvé amusant, avec l’autre psycho qui voulait me voir ce soir là (et que j’ai
hameçonné malgré moi en lui disant que j’essayais d’oublier quelqu’un), et puis
mon quelqu’un-que-je-veux-oublier qui me propose qu’on se voit le même soir.
Je revenais d’un concert, je bossais le lendemain, mais il
n’était pas dispo le lendemain soir. Et je crevais de ne pas le voir depuis un
moment. J’ai repris ma voiture, tant pis pour le boulot tôt le lendemain, tant
pis pour la journée de dingue que j’allais avoir, tant pis pour le sommeil. J’ai
fait les 15 bornes jusqu’à chez lui en un temps record.
Je garde la théorie de « ils sont deux, et parfois je vois l’un, parfois je vois l’autre » : Cette fois, ce n’était pas le même
que la dernière fois : il ne sait pas comment me dire bonjour, mais il
parle beaucoup, y compris pendant l’amour. Par contre il ne dort pas contre moi, et pas de petit dej’ le
matin avec lui.
L’autre me serre dans ses bras quand j’arrive, mais il
est hyper silencieux pendant l’amour. Par contre il dort blottis contre moi et
me serre le petit dej.
On a discuté. On avait plein de nouvelles à se donner, 3
semaines à rattraper.
(Je me demande sincèrement ce qu’on est l’un pour l’autre.
Cette relation est quand même ahurissante)
Je l’ai regardé pendant qu’il parlait, comme pour me
rassasier. Son visage double : celui qui est normal, fermé, presque
renfrogné, surtout quand il est fatigué. Et puis une blague, et il montre son 2e
visage, celui avec le sourire à 10 000 volts. Avais-je déjà remarqué ses
fossettes, et à quel point il est beau ?! Mais oui, bien sur. Et pourtant,
je le redécouvre, avec ce petit vertige au creux de l’estomac. Merde,
pourrais-je jamais ressentir ça avec quelqu’un d’autre ? Et ses épaules
carrés, la couleur de sa peau, cette cicatrice horizontale dans son dos (je pensais pas que les jumeaux avaient les mêmes cicatrices),
ses yeux si noirs… Je dessine ses traits dans ma tête.
Et puis on s’est couché. On a encore beaucoup parlé. Puis
on a fait l’amour. J’avais faim de lui, son gout, son odeur. A un moment je me
suis dit que je pourrais le dévorer vivant, là, sur le lit, tellement son corps
me fait perdre les pédales. Plus rien n’existe quand je suis dans ses bras.
Je me suis plus lâchée que d’habitude. J’ai un peu plus
parlé, j’ai un peu plus guidé ses mains. J’ai un peu plus « osé »,
moi qui suis parfois timide, ou prude. Et quand nos préliminaires ont atteints
un point où j’avais l’impression de perdre l’esprit, je lui ai dit que j’avais
envie de lui dans un souffle.
Comme d’habitude, l’amour est intense avec lui. Je n’ai
jamais atteint l’orgasme pourtant. J’aimerais lui offrir ça, mais je n’y arrive
jamais. J’ai toujours pensé que faire l’amour sans orgasme, ça ne sert à rien ;
c’est toujours mon but ultime. Surement parce que finalement, avec mes autres
partenaires, je ne ressentais jamais grand-chose pendant l’acte. Et pourtant,
avec lui, je dois dire que malgré mon absence d’orgasme, chaque fois qu’on
couche ensemble c’est démentiel. Ca non plus, je ne le comprends pas (ce mec
fout en l’air tout ce que je crois savoir, bis
repetita)
Et puis un truc a foiré. Je pense que c’est le changement
de positions, ou… Je ne sais pas. Mon excitation est retombée. Et physiquement….
Mon excitation est retombée. Donc c’est devenu douloureux, pour lui et
moi. On a dû arrêter. Là, en plein milieu. Je ne savais pas trop quoi faire :
est-ce qu’on reprend au début ?! Qu’est-ce qu’on fait ?
Finalement on s’est juste caressé, puis on a parlé encore
un peu. On s’est embrassé. J’adore ses lèvres. Je me suis encore enivré de son
odeur, d’ailleurs il l’a remarqué. Ce n’est pas la première fois. Il m’a
demandé ce que je sentais. J’ai juste dit « Toi ».
Son odeur me rend dingue (mais ça je ne lui ai pas dit).
Et par-dessus son odeur, mélange subtile de l’odeur de sa peau, de gel douche
et d’une touche de parfum, toujours une odeur d’alcool qui flotte. Et je me
demande si c’est vraiment ce que je veux, tomber amoureuse d’un garçon dont la
peau exhale subtilement l’alcool, et qui fume deux joints par jour.
Puis on a dormi.
Pas l’un contre l’autre, donc.
J’ai du faire un cauchemar, dans la nuit. Je me suis
réveillée en sueur. J’ai eu peur d’avoir parlé dans mon sommeil, et d’avoir dit
des choses que je ne veux pas qu’il sache.
Je me suis rendormie.
Puis il s’est mis à pleuvoir, et je me suis réveillée,
juste pour me dire « J’adore ce bruit. C’est tellement apaisant ».
Et je me suis rendormie.
Le réveil a sonné, pendant que je m’étais collé contre
son dos pour le respirer en écoutant tomber la pluie sur le toit.
Je me suis levée. J’ai pris une douche. J’espérais qu’il
serait là quand je sortirai de la salle de bain – mais je savais que ce n’était
pas le personnage du jour. Effectivement, rien ne bougeait. Je me suis préparée
sans me presser. Je n’ai pas osé fouiller pour me faire un café.
Je n’ai pas eu envie de monter l’embrasser avant de
partir – ce n’était pas le bon personnage, ce n’était pas celui qui est
adorable au réveil. J’ai juste évolué dans son appartement sans bruit, j’ai juste
regardé cet espace plein de sa présence, de ses habitudes que j’ignore, de tout
ce qui est lui et que je ne connais pas. J’ai attrapé sa veste, juste pour y
sentir son odeur. Son odeur a lui, qui dormait là haut. Lui, que je ne peux pas
attraper, que j’aimerai posséder.
Je suis partie sans bruit.
Dans la voiture, je ne me sentais pas bien. Je ne me sentais pas mal ; mais je venais de passer la
nuit avec lui, lui qui m’obsède, lui que je crevais de revoir depuis trois
semaines… et je ne me sentais pas bien.
J’aurais dû être heureuse, extatique, euphorique,… Mais je ne l’étais pas.
J’ai fini par avoir la nausée. Nausée que j’ai trainé une
bonne partie de la journée. Avec l’impression que quelque chose se passait en
moi et que je ne le comprenais pas.
Le soir, après une journée de dingue, j’ai déclenchée une
cystite. Le genre a hurler de douleur en allant aux toilettes – ça, c’était
suite à mon « physiquement plus excitée [...] devient douloureux ».
J’aurais voulu de ses nouvelles pourtant. Qu’il m’écrive.
Qu’il ai envie de me revoir, pour achever ce qu’on avait commencé. Alors
même que j’en étais physiquement incapable. Va comprendre. Je suis juste
dépendante de ce gars, j’ignore ce qui se passe au niveau chimique, mais c’est
absolument délirant.
J’ai mis de côté mon tee-shirt avec lequel j’ai dormi
chez lui, juste pour pouvoir y respirer son odeur.
Et puis aujourd’hui, je me suis dit que je ne pouvais pas
continuer comme ça, à trainer mon mal être. Mais comment me sortir de cette
impasse : Je suis malheureuse parce que je me sens seule. Mais je suis
seule parce que je suis malheureuse et que je repousse les autres.
Je me suis dit que j’avais besoin d’aide.
Puis je me suis demandé ce qu’un psy pourrait bien y
faire – il ne va pas me trouver un mec !
J’ai ensuite reçu un message de ma meilleure amie. Qui
prenait des nouvelles (elle est jamais déçue, à chaque fois c’est pire). Elle m’a
répondu qu’elle ne savait pas quoi me dire (ce que je comprends très bien).
Mais qu’elle pense que je me trompe (ah, ça je comprends moins et ça m’intéresse).
Qu’elle, elle est en couple, et a tout pour être heureuse à priori. Mais pourtant elle cumule les crises d’angoisse depuis 3
semaines et reprend des antidépresseurs. Et qu’elle pense que le problème, ce n’est
pas l’autre – ou son absence. Et qu’on doit changer de schéma parce qu’on se
plante dans les grandes largeurs.
Mais on fait quoi, quand on connaît seulement ce schéma ?!
J’y réfléchis quand même depuis tout à l’heure. Mes idées
sont remises en place : elle non plus n’est pas heureuse ?? Et si tu
n’as plus de nouvelles depuis quelques temps, c’est parce qu’elle bad, pas
parce qu’elle est trop heureuse pour penser à toi ?! Mais qu’est-ce qu’il
faut faire alors ?
Mon esprit a trouvé un os à ronger.
Et puis j’ai repris contact avec un ami de ma famille, un
type qui fait des trucs alternatifs genre sophrologie. J’ai rencontré ce mec
une fois, cet été en emmenant mon petit frère, qui le voyait une fois par
semaine. J’ai eu l’impression qu’il m’avait cerné en 10 min de bavardage poli -
et j’ai compris, à une de ses remarques, que c’était exactement le cas.
Il dégageait tellement de bonnes ondes que c’en était
aveuglant – et je me sentais plus noire qu’une ombre en plein soleil. Je me dis
que c’est de ce mec que j’ai besoin. J’ai envie de lui raconter tout ce que j’ai
sur le cœur. J’ai un peu de pitié pour lui, parce que je me dis que les gens
lumineux comme lui doivent tout le temps être parasités par les gens comme moi
(d’un autre côté, il a décidé d’en faire son métier, alors bon…)
J’ai envoyé un message pour me présenter, pour reprendre
contact. Rien de plus : je ne voulais pas commencer à balancer, d’un ton
larmoyant « Je ne sais pas à qui parler ».
Il m’a répondu que je devais l’appeler pour convenir d’un
rendez-vous.
Je crois que ça achève de me convaincre que ce type
pourrait m’aider.
Et que ce type m’a cerné.
Une fois de plus, je me retrouve énormément dans ... ta vie ! (c'est bizarre dit comme ça)
RépondreSupprimerHâte d'en lire la suite.
C.
C'est peut-être bizarre, mais je comprend ce que tu veux dire !
SupprimerTu as fermé ton ébauche de blog ? J'aimais bien le titre (et pour le coup, je m'y retrouvais aussi !!)
C'était vraiment une ébauche d'ébauche ! Il est là maintenant : http://excessivementexcessive.com
SupprimerMais je n'ose pas le lancer / me lancer.
Faut se lancer quand on le sent :)
SupprimerMais j'ai vu que ça y est, tu l'as fait ! Hâte d'apprendre un peu plus à te connaître !
Mais je suis passée à côté de ce billet, mince! M'en vais lire la suite... Ces crises d'angoisses, ce mal-être :/ Je suis en train de me lire j'ai l'impression!
RépondreSupprimerC'est toujours assez fou de recevoir ce genre de message "J'ai l'impression d'être en train de me lire".
SupprimerMais putain, ça fait un bien fou de ne pas se sentir seule !!