dimanche 21 mai 2017

J'ai peur de ce dont demain sera fait, mais aujourd'hui, ça va


Je ne me suis pas reposée depuis des jours, je ne me souviens pas de ma dernière grasse mat' et je suis fatiguée au point que m’asseoir par terre et pleurer me semble être une option raisonnable.
Je sais que le quotidien est là, a m'attendre a la porte, cette porte qui s’appelle « Dès demain ».
Mais aujourd'hui, je me suis levée (indécemment) tôt pour intervenir brillamment dans une conférence  pro.
Rires de l’assemblée à mes blagues.
Félicitation de ma Big Cheffe.
Et le regard de personnes hautes placées qui soudain se posent sur moi, comme s’ils me voyaient pour la première fois, et que ce qu’ils voyaient leur plaisait.
Sentiment grisant de reconnaissance.


La fatigue est tombée comme une chape de plomb en milieu de journée, pendant que je faisais infructueusement le tour de la ville pour trouver un sandwich végétarien. Fatigue de cette difficulté habituelle, de ce véritable chemin de croix, de ces regards d'incompréhension. Et puis une insidieuse jalousie vis-à-vis de Copine#1, devant qui tous les hommes se retournent (ce qui fera l'objet d'un post futur).
Et puis très vite, j'ai assisté a des conférences, osé prendre le micro pour poser des questions, trouvé des pistes de réflexions intéressantes.
Envie de faire plein de choses au boulot.
Possibilité de faire plein de choses dans ma vie.
Richesse.
Et des tas de rencontres, des connaissances croisées et saluées qui contribuent à cet exaltant sentiment de reconnaissance.
Chaud au cœur.
Merci Prof de Danse, que j'ai croisé avec surprise et plaisir, toi qui est une personne douée d'une extraordinaire gentillesse, d'une grace et d'une lumière que j’admire. Et d'un courage exemplaire. Toi qui m’avait chuchoté à l'oreille «  Relève le menton, tu auras l'air plus sûr de toi. Ce n'est pas grave si ce n'est pas vrai, le principal c'est que les autres le croient ». Clin d’œil, grand sourire entendu et pression sur le bras – toi aussi tu as connu le doute et les complexes.
Merci à vous qui semblez si heureux de me croiser.
Merci à vous que je n'avais pas vu et qui êtes venu m’interpeller. Sentiment que vous aviez envie d'échanger avec moi - et vous n'imaginez pas a quel point ça me touche.
Merci a ma Big Cheffe qui m’a présenté avec fierté à des tas de gens, qui a comblé la succinct présentation que j’ai fait de moi-même et de mes compétences « Vous avez omis de dire que vous faites ça aussi. Et ça. Et ça ».
Oui, c'est vrai.
Merci de m’empêcher de me rendre invisible, c’est un vieux réflexe pas très glorieux.
Merci de m’avoir pris sous votre aile aujourd’hui, de m’avoir traité en égale.
Merci à ceux qui ont retenu mon visage, qui m'ont dit « Mais oui, on se connait ! ».
Désolée, j’ai trop souvent la certitude d'être invisible.
Merci pour ces moments, ces discussions, ces conférences, ces réflexions.
Je crois que j’adore assister à des conférences.
Merci pour ce beau temps, qui sublime une journée déjà très belle. Comme si tout concordait à rendre ces moments merveilleux et inoubliables.
Merci pour ces superbes boucles d'oreilles que je me suis trouvée. Parce que repartir avec un petit souvenir, et un petit achat plaisir, c’est encore un petit bonus de plus.
Merci surtout pour cette place au milieu du monde, ce sentiment si fort d’exister – que j’ai ressenti comme une vraie surprise.
Je me dis que je pourrais vraiment être une personne dynamique, cheffe de file et de projets, si seulement j'avais plus confiance en moi.

Et puis demain, la routine reprend.
Demain le quotidien se remet en route. Retour au boulot, contrôle technique de la voiture, sport...
Et l’effrayante solitude.
Malgré Hector qui a réécrit, et qui veut qu'on se voit pour discuter – mais il n'y a pourtant plus rien a dire.
Demain ces trente ans de plus en plus proche, comme un couperet, comme si tout changera après ça.
Demain la monotonie du quotidien et cette (fausse ?) impression  que rien ne peut arriver, rien ne peut me surprendre.
Demain je redeviens une  employée comme les autres.  
Et toujours pas de repos, pas de grasse mat’, pas de pause.

Mais aujourd'hui, ça va.
Alors marquons d’une pierre blanche (ou pailletée, c’est plus fun) ce jour, pour pouvoir y repenser les jours de pluie. Et profitons de cette incroyable sérénité.
Qui termine par l’écriture de ce texte, avec mon chat ronronnant sur les genoux, une tasse (avec écrit « Avec amour, Maman », offert par celle-ci) de soupe chaude à la main – le bonheur est dans les détails.
Une marche après l’autre.
Demain, c'est demain.
Et aujourd'hui je me sens bien.

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