mardi 25 juillet 2017

J'ai revu Hector / La der des der ?

Pourquoi ?

Je ne m'explique pas comment j'ai pu passer outre sa crise lors de mes trente ans.
Je pense que j'ai une peur viscérale de n'avoir personne dans ma vie. Je ne veux pas repasser des mois sans vie sexuelle, sans tendresse, sans homme. Je suis lâche : je préfère Hector que rien. Je n'ai pas le courage d'affronter ma vie toute seule.
Qu'on me donne un traitement qui bloque la libido et gèle mon cœur, et ma vie sera plus simple !
Il faudrait aussi que je travaille sur « Si je suis célibataire, c'est parce que personne ne veut de moi ». Histoire d'arriver à quelque chose de plus positif, tel que « Si je suis célibataire, c'est parce que je n'ai pas trouvé quelqu'un qui me correspond ». Ou l'étape ultime : « Si je suis célibataire, c'est parce que je n'ai pas trouvé un homme digne de moi ». Mais je doute de réussir un jour à me kiffer à ce point. #TeachMe,MeganTrainor !
Autre raison : Hector est revenu en me disant que je lui manquais, et clairement, ça fait du bien à entendre. Oui, j'ai envie qu'on ait envie de me voir. J'ai envie de me sentir spéciale ou précieuse pour quelqu'un. Et puis il me manquait aussi, même si je pense que nos caractères ne s'accordent pas, que mes sentiments ne sont pas amoureux, que nous n'avons pas d'avenir à long terme.
Et sans faire de la psychologie de comptoir, je pense que lui s'attache à moi parce qu'il a peur de vieillir seul (et qu'il se sent déjà vieux), et moi je m'accroche à lui parce que j'ai peur de finir comme lui.
Bref : on est tordu.


Il y a des points positifs tout de même : Quand on ne s'engueule pas, on passe de bons moments. Sexuellement, c'est vraiment pas mal - et c'est de mieux en mieux. Et.... C'est presque tout. Parce qu'en 2 mois, il y a eu un nombre incroyable d'engueulades. Qui, pour lui, ne sont pas toujours des engueulades : c'est une façon de communiquer.
Ah.
Oui.
Bon.
Alors disons pudiquement que nous avons des "conflits".
Et pour faire résumer, aujourd'hui :
- On ne va plus au resto, parce qu'il a mal pris que je ne veuille pas qu'il paie à chaque fois. Du coup il a dit « On n'ira plus », et aussi « Si tu y vas avec d'autres personnes, je ne te parlerais plus jamais ».
- On ne sort plus boire un verre, parce que « tu fais ça avec tes copines, je veux qu'on fasse des choses que nous deux sommes les seuls à faire ». [Du coup on ne fait rien, c'est mieux]
- Il est jaloux de Copine#1 : « Tu la vois plus souvent que moi, tu sors boire des verres avec elle et vous allez au resto ensemble ! ». [La différence mon chéri, c'est qu'elle était là avant toi... Et que, clairement, elle sera toujours là après toi]
- Il ne veut plus que je rencontre ses amis parce que... heu.... Je n'ai pas très bien compris pourquoi. Au début, il voulait (et moi pas), maintenant que je suis plus à l'aise et que j’en ai marre qu’il continue de me le reprocher, j'ai accepté. Et donc il a dit « Puisque c'est comme ça, alors non, tu ne viendras pas faire de soirées avec moi ! ».
- On ne va plus au cinéma ensemble. Je n'ai pas très bien compris pourquoi non plus.
- En règle générale, de toute façon on ne sort plus. Je l'ai invité à différents spectacles et autres animations, à chaque fois il avait une excuse pour ne pas venir. Mais à côté de ça, selon lui, je ne veut rien faire avec lui.
- Il a re-re-(etc)-découvert qu'on n'avait pas d'avenir ensemble. A chaque fois qu'on en parle (c'est-à-dire toutes les deux semaines), c'est une surprise pour lui. Pourtant vu les points ci-dessus, il me semble que c’est dramatiquement évident.
- Il ne vient plus chez moi. Je n'ai pas très bien compris pourquoi non plus. A priori il dort mal dans mon lit, mais je trouve l'explication un brin légère.
- Comme je ne veux pas qu'on s'engage, il a aussi décrété que je n'avais pas à savoir ce qu'il faisait de son temps libre, ni avec qui. Donc on ne doit plus parler de ce qu’on fait en dehors de ce qu'on fait ensemble. Conclusion ? Eh bien on ne se dit plus rien, en fait.

Pour faire plus simple, on se voit certains soirs, ça arrive parfois qu'on mange ensemble. La plupart du temps, on ne fait que dormir (et coucher) ensemble. On ne parle plus beaucoup, parce qu'on s'engueule quasi systématiquement.
Il a tout de même admit (après 7 mois : merci Mon Dieu !)  qu'il était juste un sale gosse. Et s'il se met si souvent en colère, c'est parce qu'il est frustré de notre situation. (Je me demande parfois s'il a eu l'habitude de toujours tout avoir, pour être à ce point incapable d'accepter que les choses n’aillent pas dans son sens)
Et quand qu'il raconte que sa femme a justement demandé le divorce parce qu'il pétait des colères et qu'elle ne pouvait pas effacer les horreurs qu'il lui avait dit, ça fait réfléchir sur sa capacité à se remettre en question.

La dernière (der des der ?) crise, c'est une belle histoire bien tordue.
J'ai passé une soirée chez lui, après quasi une semaine de silence radio : il avait redécouvert qu'on n'avait pas d'avenir ensemble, il en était blessé, notamment parce que (je cite) : « J’aime le temps que l’on passe ensemble et je voudrais vivre ça tous les jours ! ». C’est une belle remarque Hector, mais il y a des choses qui ne se commandent pas tu sais ? (Non, il ne sait pas)
J’étais donc chez lui parce qu’il voulait me voir, parce que je lui manquais, et… Il a passé la moitié de la soirée à envoyer des messages sur son portable.
J'étais folle.
Déjà, de jalousie.
Oui, je ne veux pas d'avenir avec lui, mais est-ce que pour autant je suis prête à accepter de le partager avec d'autres ? NON. C'est une condition à prendre ou à laisser.
Ensuite, j'étais contente d'être venue juste pour le regarder envoyer des textos, merci.

J'ai fini par aller prendre une douche et me préparer à me coucher parce que j'en avais marre et qu'il était déjà 23h30. Il m'a dit que « Je le faisais chier à *encore* l'obliger à choisir entre moi et ses potes ».
... Est-ce que c'est moi, ou il n'y a aucun rapport là ?!

Le lendemain matin, je me lève - Lui a trainé au lit. Je me suis préparée, ne m'affolant pas trop puisque je mets plus de temps que lui... Et que de toute façon il m'a déjà dit que j'étais grognon au réveil et que je ferais mieux de me lever avant lui le temps d'être bien réveillée.
Je vois son portable sur le comptoir de la cuisine, et, j'avoue, la curiosité a été trop forte : j'ai regardé les notifications sur la page d'accueil de son Windows Phone. J'ai donc vu les derniers messages reçus, tous des messages de filles, qui disaient « Moi aussi j'ai envie de te voir » et « Bisous, bonne nuit ».
Mais à vrai dire je le savais déjà : Avez-vous déjà remarqué qu'un homme va tenir son portable différemment, selon la situation ? Il va pencher le portable vers lui si c'est quelque chose qu'il veut cacher. Lorsqu'il fait ça, deux solutions : soit il discute avec un pote, et il parle de vous, soit il parle avec une fille, et il se planque.
Bref, je n'ai pas été plus loin, écœurée d'avoir eu la confirmation que je cherchais. De toute façon il bloque désormais son portable avec un code - Et je n'avais pas envie de retomber sur une conversation du genre de celle avec "Marie".

Lorsque j'ai fini par aller le réveiller parce qu'il n'était toujours pas levé, il était franchement ronchon.
Jusqu'à ce que "Franchement ronchon" devienne : « Tu as regardé mon portable ».
Je ne sais pas comment il l'a su. Ou, plus exactement, il n'avait aucun moyen de le savoir : Parce que je n'ai rien ouvert, pas tenté de trouver le code, je n'ai même pas pris le téléphone en main. C’était, je pense, un gros coup de bluff.
Mais j'ai assumé. Notamment parce que ça m'arrangeait bien qu'il s'en rende compte : J'avais pas envie de garder ça pour moi et que ça me ronge. Parce que j'ai beau être blasée, ça reste à chaque fois un crève-cœur qu'il me reproche qu'on ne soit pas un "vrai couple" et que par derrière il fasse sa vie en célibataire.
Il s'est enflammé, m'a dit que j'étais une « Nana hyper envahissante » (dixit le mec qui s'impose chez moi quand je lui dis que je ne veux pas le voir). Qu'il a fait exprès de mettre un code sur son portable, et de le faire devant moi hier soir ; il a bien guetté pour surveiller si je regardais lorsqu'il le faisait. Et que du coup j'avais fait exprès de ne pas le réveiller ce matin, que j'avais certainement profité de ce temps où il s'était rendormi pour tester des codes, et fouiller son portable. Que de toute façon je n'ai rien à lui dire parce que c'est moi qui ne veut pas de couple, donc que je devais fermer ma gueule
Choquée, je réponds que c'est la dernière fois qu'on se voit. Que je ne peux ni accepter ce qu'il fait, ni accepter ce qu'il me dit. (Et je me demande amèrement combien de fois j'ai déjà dit ça)
Il m'assène un glacial « Aucun problème ».
Bon bah très bien, si tu es si heureux qu'on ne se voit plus, alors tout va bien !!
Il tempère tout de même cette affirmation d'un petit « Je suis en colère contre toi, donc quoi que tu dises, je serais méchant ».
Mais putaiiiiiiin Hector, et tu trouves ça normal de tout broyer sur le coup de la colère, comme un enfant capricieux ?! Les jouets, ça casse, Hector.... Et le cœur des filles, aussi.

Je suis folle de rage, et surtout je me demande ce que m'apporte cette relation : est-ce que je suis heureuse ? Non. Est-ce que cette relation m'épanouit ? Non. Pourquoi est-ce que j'ai encore envie de le voir bon sang ?!
Je suis tellement en colère que j'envisage très sérieusement de supprimer son numéro de téléphone (chose que je n'ai pas encore été capable de faire à propos du mec-de-la-salle-de-sport).

Le lendemain il m'écrit : « Tu as oublié ta nuisette chez moi ».
A ce stade, ma nuisette, je m'en contrefous. Je réponds donc « Tu n'as qu'à la jeter ».
Il répond naïvement « Ah tu en es là à ce point ? ».
Je pense : « Mais va te pendre, fils de chien ! ».
J'ai le tact de ne pas répondre.

Le surlendemain, il réécrit, plein d'une déstabilisante candeur (ou d'une effrayante stupidité, je ne suis pas bien sûre) : « Mais pourquoi tu m'en veux ? »
Sa conclusion étant que moi aussi je peux dire des choses quand je suis en colère. Je lui explique donc que ce que j'ai pu dire, colère ou pas, je n'ai pas à revenir dessus parce que je le pensais... Et je le pense toujours.
J'ai fermé le dialogue, j'ai dit que je pensais que c'était le moment pour se séparer.
Il a juste répondu : « ok ».

Je suis un peu dubitative. Toute cette histoire se finira-t-elle vraiment sur ce « ok » ?

J'ai tout raconté aux Copines le lendemain : Ouragan de cris indignés.
Copine#1 : QUOI ?! TOI, tu es une nana envahissante ?! Non mais il déconne !!!
Copine#2 : Il a osé te dire « Ferme ta gueule » ?!
Copine#3 : C'est un psychopathe ce mec, il a monté ce plan tordu, et en plus il est parano !
Copine#2 : Tu réalises la violence de ses mots ? Et c'est de pire en pire ! La prochaine étape c'est quoi ? Il t'en colle une et il trouvera ça normal ?!
Copine#1 : Il passe la soirée à discuter avec des filles rencontrés sur Badoo, et devant toi qui plus est, et c'est toi qui a un problème ?! 
Copine#3 : Mais attend, du coup quand il a sorti qu’il écrivait à des potes le soir, et que tu l’obligeais à choisir entre eux et toi… En fait c'était pas ses potes mais des gonzesses qu’il essayait de pécho ?!
Copine#2 : Il projette sur toi ses propres travers. C'est clair que là, ce qu'il te reproche, c'est ce qui pourrait lui être reproché à lui !
Copine#1 : Tu bloques son numéro. Tu le bloques partout. Il ne va jamais rester sur ce « ok », il va revenir, c'est sûr ! Bloque-le !!!
Copine#2 et Copine#3 : Ouais mais s'il déboule chez elle ?!
Copine#1 : Alors là tu m'appelles directe et j'arrive ! Je m'en fout !
Copine#2 et Copine#3 : Ouais, nous aussi !

J'en étais à culpabiliser d'avoir regardé le téléphone, sauf qu'en fait elles m'ont montré l’énormité de la situation.. J'en étais à me dire que j'avais un gros problème, finalement j'ai l'impression que je prends sur moi ses problèmes à lui. Je manque clairement de recul - heureusement que mes Copines sont là !
J'ai supprimé nos messages, supprimé sa photo pour qu'elle arrête de venir me narguer sur la page d'accueil de mon téléphone. J’ai supprimé Whatsapp. 
Je n'ai pas été capable de supprimer son numéro ni de le bloquer. Pas encore.
C'est quand même vraiment difficile d'être drastique quand le mec revient tout gentiment ensuite. Tu as l'impression que c'est toi la méchante dans l'histoire. Et ça, clairement, je ne sais pas l’être. Alors que, clairement, j'ai bien trop encaissé dans cette histoire.

Je suis tombée tout à fait par hasard sur Babelio sur une citation tirée d'un roman qui conclura à merveille cet article :  
Il faut savoir reconnaître ce genre de mecs.Tu ne peux pas espérer d'un mec qui ne sais pas où il en est qu'il respecte la personne que tu es.
Pas celle que tu crois / Mhairi McFarlane 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire