Je vois régulièrement une petite masseuse adorable, type
néo-hippie, écolo, végétarienne, bref, tout ce que j’aime. Elle me parle
d’énergie, de mes chakras, de plein de choses auxquels je ne suis pas sûre de
croire, mais qu'importe, finalement, car elle me fait beaucoup de bien.
La première fois qu’elle m’a massé,
elle a été horrifié de voir à quel point j’étais bloquée, et m’a dit « Tu
as un problème avec les hommes ? ». La réponse était bien évidement
oui, mais qu’elle le découvre parce que mon côté lié au masculin (ou quelque
chose comme ça) était contracté, ça laisse songeur.
Bref, donc sans savoir si j’adhère à toutes ses croyances, je l’aime
d’amour.
Et puis Whatever
Work !
J’ai été la voir en étant moralement au plus bas. Les
larmes aux yeux lorsqu’elle m’a demandé si j’allais bien, je lui ai confié que
rien n’avait de saveur, rien ne me faisait sourire, rien ne m’animait.
« Ecoute, je te propose une séance de Reiki. Ça me
semble être le plus adapté vu ce que tu me dis ».
Reiki : elle m’effleure, je vais peut-être ressentir
un peu de chaleur et/ou des picotements.
Ah.
Bon.
Je ne suis pas convaincue du tout, mais je lui fais
entièrement confiance. Et puis au pire, il ne se passera rien, n’est-ce
pas ?
J’essaie donc de me mettre dans un état d’esprit neutre
et ouvert. Elle s’isole quelques secondes pour se préparer à se connecter à
moi, me prévient qu’elle baille beaucoup pendant la séance car c’est sa façon
d’évacuer ce qu’elle "absorbe", et me dit que si j’ai besoin de
parler pendant la séance, ou de pleurer, ou de rire, que je dois le faire, et
évacuer, aussi, de mon côté.
Là encore, ça me parait très improbable, mais
j’acquiesce.
Je m’allonge, elle baille aussitôt, me dit que c’est bon,
elle s’est connecté incroyablement vite. Et elle commence à parcourir mon corps
en l’effleurant à peine.
Au début, je ne ressens rien. D’autant plus que je ne sais
pas vraiment ce que je dois ressentir.
Alors je ne force pas, je reste ouverte, et je me détends
au maximum, sans attendre quoi que ce soit.
Et je commence à ressentir quelque chose d’étrange. Comme
si je me « recadrais ». Comme si j’étais une image dédoublée – oh,
pas de beaucoup, de quelques centimètres à peine – et que je me réalignais.
Comme si ce que je ressentais jusqu’à présent était
inexacte, car je n’étais pas vraiment moi-même.
Sensation très étrange, mais qui, au fur et à mesure que
je ressentais ce réalignement, semblait m’insuffler une énergie nouvelle. A tel
point que j’étais à deux doigt de dire « Ok, on arrête tout, allons courir
un peu, ça nous fera un bien fou ! ».
J’ai fermé les yeux, tentant de faire mienne cette
énergie, tentant de ne pas lutter contre ce recadrage. Ma hantise était que je
me « dédouble » à nouveau dès qu’elle s’éloignerait de moi, d’être
incapable de rester « entière » sans aide.
Après un temps indéfinissable, la séance s’est terminée.
Je sentais encore la main de mon amie, qu’elle avait brièvement posée sur mon
ventre quelques minutes auparavant ; j’en sentais encore le contour, la
chaleur, et le poids, comme si elle était toujours là.
Lorsque j’ai ouvert les yeux, je lai vu, le
visage inondé de larmes, mais avec le sourire. « Non non, ne t’inquiète
pas, j’étais juste bien connectée à toi ». (Je n’ai pas trouvé ça très
rassurant, et ça m’a même un poil culpabilisé malgré ses dénégations).
On a un peu débriefé, je n’ai pas osée demander ce
qui l’avait fait pleurer à ce point, de peur qu’elle me dise qu’elle avait
absorbé je ne sais quoi de trop intime pour que j’ai envie d’en parler. Elle m’a
prévenu qu’elle m’avait redonnée de l’énergie, et elle était ravie de voir que,
malgré mes doutes quant à sa pratique, j’ai « ressenti » à ce point
la séance.
Je suis repartie sidérée, avec une énergie incroyable et
l’envie de faire des tas de choses. Je suis rentrée chez moi et j’ai rangé frénétiquement
toute la maison.
Le soir venu, j’étais tellement en forme que je n’ai quasiment
pas dormi de la nuit, me retournant en bondissant dans mon lit, réfléchissant
très sérieusement à la possibilité d’aller faire un jogging à fond de train
dans le quartier.
Par la suite, évidement ce surplus d’énergie est revenu à
la normale, et je n’ai plus ressenti aussi fortement le « recadrage »
(mais est-ce que pour autant je me suis désaligné à nouveau ?).
Bref, le Reiki, je suis convaincue : ça n'a l'air de rien, mais c’est épatant.
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