Après les (horribles) nouveaux voisins, je passais donc au nouveaux-nouveaux voisins.
Qui arrivèrent avec une famille re-recomposée, et surtout, 2 pitbulls ultra agressifs. Chaque fois que je sortais dans mon jardin, ils grognaient, bavaient, et me suivaient derrière la clôture.
La fois où j'ai voulu désherber le long du grillage, ils se sont mis à sauter après en aboyant furieusement.
Dire que j'étais morte de peur est un euphémisme.
Rappelons à toute fin utile que le grillage avait déjà salement morflé avec la chèvre (qui l'avait percé en plusieurs endroits, et affaissé), et les chiens (qui passaient à travers). Je n'avais aucune confiance en lui pour me protéger de deux pitbulls qui me haïssaient.
Après un an (et, malheureusement, 2 étés) avec les anciens voisins, à ne plus profiter de mon jardin, j'étais à nouveau obligée de me cloitrer chez moi. Pire, je n'osais plus ouvrir la porte de ma cave, de peur que les chiens soient dans mon jardin, et ne m'attaquent directement chez moi.
Je me voyais déjà avec ces deux monstres qui me sautaient à la gorge, et personne pour voir que je me faisais déchiqueter la carotide.
Les nouveaux-nouveaux voisins picolaient beaucoup, mais étaient nettement moins fêtards que les nouveaux-voisins.
Et puis, la seule fois où ils décidèrent d'improviser une fête un mercredi soir, musique à fond, fenêtres ouvertes, et potes saouls (et nus) qui gueulaient sur la terrasse, je me fendis simplement d'un message à la propriétaire - à 1h du matin, histoire qu'elle se sente en empathie avec moi - pour qu'elle leur rappelle les règles du bien vivre ensemble, à moins qu'ils ne souhaitent que la police vienne faire... eh bien, son travail.
Ce simple message suffit.
Mais il suffit aussi à ce qu'ils me détestent à leur tour : quelques jours plus tard, alors que j'allais prudemment cueillir des fraises (avec toujours la peur de voir les deux monstres me sauter dessus), j'entendit le voisin raconter à voix très haute que "la voisine est une mytho qui prétend qu'on fait du bruit, mytho j'te dis !".
Commença également un trafic de voitures devant la maison.
Il n'y avait plus de places pour se garer, car il y avait sans cesse des épaves que le voisin retapait avec des potes et des packs XXL de binouzes.
La situation dura 8-9 mois.
Puis ils partirent eux aussi.
A nouveau, le bonheur retrouvé d'avoir de la place pour se garer, et pas 8 gaillards bourrés devant la porte chaque fois que je rentrais.
J'appris plus tard qu'ils étaient parties en catastrophe pour éviter la police, et qu'ils cachaient un mec recherché.
Arriva ensuite les nouveaux, nouveaux, nouveaux voisins.
Une famille recomposée, la moitié des enfants étaient handicapés, le mec pétait des gueulantes régulièrement et tapait dans les murs. Je me demandais s'il cognait sa femme.
Je voulus reprendre possession de mon jardin, que j'avais dû fuir 3 étés de suite.
Sauf que le voisin se mis à me tchatcher dès que je sortais. A coup de "Je vous ai vu rentrer à telle heure, et j'ai vu que vous courriez le dimanche aprem, et j'ai remarqué que tel jour vous ne travaillez pas".
Il m'a raconté qu'il était pote avec les nouveaux voisins, "mais plus maintenant, ce sont des personnes mauvaises et alcooliques", lui il a complètement arrêté l'alcool, "enfin, sauf le vendredi. Et le samedi".
Il m'a dit que la maison était horriblement sale lorsqu'il l'a loué, qu'il y avait des bouteilles d'alcool partout et des rats. Et des termites dans l'escalier. Et aussi, que le toit fuyait et que la pluie tombait sur le compteur électrique. Que c'est le 3e endroit qu'il loue avec cette propriétaire et que c'est toujours des endroits de ce genre.
...
Je n'ai pas pu m'empêcher de demander "Mais pourquoi vous continuez à louer à cette propriétaire ?!".
Puis il m'a raconté que sa femme travaille toute la journée et que lorsqu'elle rentre, elle est fatiguée, elle prend un bain et elle va dormir, et que du coup il se sent délaissé, ouin ouin. Qu'elle a eu une opération à cœur ouvert il y a quelques temps, et qu'elle a une très vilaine cicatrice sur la poitrine, et il n'aime pas, c'est pas beau, ouin ouin.
"Et est-ce que vous vous souvenez, avec les nouveaux-voisins, je vous avais dragué dans la rue un soir quand vous rentriez du travail et que j'étais bourré ? Je vous avais dit que je vous trouvais jolie".
Et là le type retire son tee-shirt.
Alors j'ai de nouveau arrêté d'aller dans mon jardin.
Ils sont restés 4 mois.
Un jour, je suis rentrée, et la gendarmerie était chez eux.
Deux jours après, ils bourraient toutes leurs affaires dans une camionnette, et ils partaient précipitamment.
Le même jour où je déménageais à mon tour.
Mais ceci est une autre histoire.