Dans la voiture, je me faisais la remarque que j’étais épuisée (ce que je me dis environ 197 fois par jour en ce moment). Et j’ai réalisé que mes dernières vacances, c’était la petite semaine en juillet, pendant laquelle j’étais partie en week-end avec lui. C’est-à-dire plus ou moins le début de cette période de déprime qui n’en fini pas. (Notez que j’évite soigneusement d’utiliser le mot "dépression") (C’est le mot "déni" qu’on utilise dans ces cas là, non ?)
A ce moment-là, j’étais folle amoureuse de lui, persuadée qu’il était
l’homme de ma vie. Tout ce qu’il était (semblait être) me paraissait parfait. Le voir me rendait
incroyablement heureuse.
A ce moment là, je me disais que ce week-end à deux était ma chance. Que
s’il devait se passer quelque chose (par exemple, au hasard, qu’il réalise que
je suis la femme de sa vie), ça serait là.
Bon…
Pour donner un ordre d’idée, le climax de ce week-end pourri, ça a été l’hôtel :
il a vu qu’on avait un lit double au lieu de deux lits simples, il a pété une
pile, et a préféré dormir sur le parquet plutôt qu’à côté de moi.
C’était déjà plutôt vexant, mais histoire d’enfoncer le clou, il a
ajouté : « Je dors pas avec ma meuf, c’est pas pour dormir à côté
d’une inconnue ». Sachant que ça faisait 6 mois qu’on s’envoyait
quotidiennement des mails de 4 pages pour se raconter nos pensées les plus
intimes : mais ouais, vas-y mec, dis-moi que je suis personne, merci.
A la suite de ça, il a eu le dos bloqué pendant 3 semaines.
Bah oui, le parquet, c’est dur.
(La vengeance est un plat qui se mange froid)
Lorsque je lui ai avoué mes sentiments quelques temps plus tard, il m’a dit « Je ne supporte pas cette façon que tu as de te dévaloriser toi-même. Je peux pas tomber amoureux de quelqu’un comme ça ».
Bref, cet homme est un gentleman.
Donc comme je le disais, mes précédentes vacances remontent à juillet, et
depuis, ça ressemble à un enchaînement (catégorie olympique) de parpaings dans ma gueule, si
je peux le dire comme je le pense.
Mais revenons-en donc au présent :
J’allais manger chez
l’Homme-de-ma-vie (je dois vraiment lui trouver un autre surnom), que je
n’avais pas vu depuis notre précédente soirée. Celle où je lui faisais
remarquer (et à moi-même par la même occasion), qu’en fait, c’est un sacré connard.
On s’était peu téléphoné depuis cette fois-là. Moi j’avais pas trop envie.
Et lui n’a pas trop le temps, maintenant qu’il est avec sa nouvelle gonzesse.
Il m’a raconté qu'ils passent leurs semaines et week-ends à ingurgiter des quantités colossales d’alcool. Qu’elle avait le plus beau
corps qu’il avait jamais vu et qu’elle était magnifique. Qu’elle fumait trop, qu’il
en prend plein la gueule et qu’il à l’impression de crever. Qu’elle est
clairement la plus belle fille avec qui il est sortit. Qu’ils ne partagent
quasi rien. Que son visage est parfait. Qu’elle est très jeune, en âge et en
mentalité. Qu’il n’arrive pas toujours à bander. Qu’ils n’ont absolument pas la
même vision de la vie. Qu’il préférerait qu’ils fassent l’amour autrement que
dans le noir total. Qu’elle n’est pas vraiment très intéressante, quand on
creuse un peu. Qu’il l’apprécie hein – mais ils ne sont pas officiellement
ensemble. Oui, ils couchent ensemble quand même,
mais enfin ça veut rien dire. Et puis il ne l’embrasse pas à l’extérieur, il
lui fait la bise. Il ne va quand même pas l’embrasser en pleine rue, comme
ça !
Là je ricane parce qu’il avait été le premier à pousser des hauts cris quand
le-mec-de-la-salle-de-sport m’avait repoussé lorsque j’avais voulu l’embrasser
à la salle : « Quôa ?! Le salaud ! Vous couchez
ensemble bordel ! Quel connard ! »
Il est d’une hypocrisie assez
géniale, puisque non seulement il fait la même chose, mais en disant « Ah
non, mais nous c’est pas pareil. On est en train d’apprendre à se
connaître ». C’est fascinant à observer – d’autant plus qu’il est
convaincue par son truc. Il vend du rêve à la fille, en mode « Je me
confie à toi et te dis tout ce que tu dois savoir, on démarre sur de bonnes
bases », mais attention, ça ne veut rien dire !!
La question à un million, c’est : « Et sinon, elle, elle est au courant que ça ne veut
rien dire ? ».
Et je ne parle même pas du portrait qu’il dépeint, qui est clairement
« cette fille est un trophée ». Mais il continue de [se]
persuader que « Non mais peut-être que quelque chose est possible avec
elle, que je tomberai amoureux, on sait jamais ».
Je me demande si c’est une vraie naïveté, ou juste un processus inconscient
pour ne pas admettre qu’il ne s’intéresse qu’à son corps.
Bon sang la psychologie masculine me laisse sans voix.
Débat à propos de la bise, et la façon de dire bonjour :
l’Homme–de-ma-vie fait la bise en arrivant, et l’embrasse en partant (après le
sexe) (ils ne sont pas *vraiment* ensemble, rappelons le) (Mais elle est tenu
d’être exclusive avec lui, sinon il est pas d’accord).
Moi ça m’énerve :
- C’est hypocrite ! Moi le mec-de-la-salle-de-sport, je sais pourquoi je
le vois, je sais qu’on va coucher ensemble. Je vais pas lui faire la
bise ! Ni avant, ni après !! C’est se raconter des histoires !
- Non mais c’est pas pareil, vous, quand vous vous voyez, c’est juste pour baiser,
c’est tout, c’est trash.
Ah, alors non, désolé chéri. Et
d’ailleurs si c’était juste de la baise trash, je serais surement moins
paumée !
- - Mais arrête, toi et ta pouf, vous baisez pas quand vous vous voyez
peut-être ?! [En vrai je lui dis pas « ta pouf » hein. J’utilise son prénom putassier. Mais vu comment j’étais énervée,
ça aurait pu]
- Ah ben si. Mais c’est pas pareil.
Oh Bon Dieu, j’adore ses
« c’est pas pareil ».
- Vas-y, développe.
- On ne se voit pas *que* pour ça.
Non, vous vous voyez pour picoler...
Non, vous vous voyez pour picoler...
- Mais tu sais – vous savez tout les deux- que la soirée finira comme ça.
- Oui… Mais là vous, vous vous parlez pas, et...
- Ah ben si, on parle. On regarde la TV l’un a côté de l’autre. On prend des nouvelles. On se saute pas dessus comme des animaux. Loin de là !
- Ah ben si, on parle. On regarde la TV l’un a côté de l’autre. On prend des nouvelles. On se saute pas dessus comme des animaux. Loin de là !
- …. Mouais…
- Oui, quand on se voit on va forcément coucher ensemble. Mais parce que
j’en ai envie. Et lui aussi. Je suis dingue de lui, et de sa peau. Je pourrais
repartir. Je n’en ai pas envie, c’est tout. Jvais pas repartir, juste pour
faire semblant qu’on est au dessus de notre désir !
Evidemment, il a bondi quand je lui ai dit que je pensais qu’il voyait d’autres filles, vu que le stock de capotes descend plus vite que mes visites :
Evidemment, il a bondi quand je lui ai dit que je pensais qu’il voyait d’autres filles, vu que le stock de capotes descend plus vite que mes visites :
- Quôa ?! Tu penses qu’il voit d’autres
filles ?! Et tu acceptes ça ?!
- Eh bien oui. Et ce n’est pas vraiment une surprise.
- Eh bien oui. Et ce n’est pas vraiment une surprise.
- Tu ne peux pas me dire que tu n’es pas
choquée !
- Non, je ne suis pas choquée. Je m’en doutais
- Mais là tu as une preuve !
- Oui, du coup je suis un peu déçue. Mais pas
choquée.
- Mais… Mais…. Non mais je ne comprends pas. Tu n’imagines
pas les autres ?! Moi j’imaginerai des filles avec qui il couche, qui font
peut être des trucs mieux que toi. C’est peut être une histoire d’égo hein…
Oui, c’est
clairement égocentrique ton truc là ! De toute façon il y aura toujours
des gens avant et après, et qui feront peut-être mieux.
- Ecoute, on n’est pas « ensemble ». Et
puis il revient régulièrement vers moi quand même. Ça n’a pas d’influence
finalement.
- …. Oui mais quand même
- Et puis ça veut dire que si moi je rencontre un
mec et que j’ai envie de coucher avec, je ne me gênerai pas !
- Sauf que tu ne le feras pas ! Tu
t’accroches à ce mec, tu ne rencontres personne, et même si tu venais à sortir,
ou si on faisait une soirée, tu ne regarderais pas les mecs autour de toi.
- Mais pas du tout ! Qu’est ce que tu crois ?!
Je n’attends qu’une chose, c’est de rencontrer quelqu’un, de donner tout mon
amour à quelqu’un qui, si possible, ressentirait la même chose pour moi ! C’est
juste que pour l’instant, il n’y a que lui dans ma vie et que tu n’arrives pas
à piger qu’après deux ans de célibat, je préfère une relation frustrante à pas
de relation du tout.
- Oui enfin tu l’as eu dans ton lit, c’est bon, le compteur est à zéro, tu
peux le larguer maintenant !
- Mais je n’en ai pas envie putain ! Pourquoi je ferais ça ?!
- Ça te bloque vis-à-vis d’autres mecs !
- Non, c’est pas vrai. Et d’ailleurs j’ai repris mon compte Badoo, et je
discute avec plusieurs mecs en ce moment. Ya rien de vraiment enthousiasmant
pour l’instant, et je suis loin d’être convaincu par ces sites, mais tu ne peux
pas dire que je ne fais rien. Ce n’est pas vrai.
- …. Tu ne m’avais pas dit que tu t’étais inscrite sur un site.
Bordel, ce mec est un mystère pour moi.
En fait TOUS les hommes sont un mystère pour moi.
Il avait l’air blessé d’apprendre que j’étais inscrite sur Badoo sans lui
dire (il exagère, je lui avais dit que, après le concours, j’allais "adopter
une attitude proactive quant à ma recherche d’un mec") (peut-être qu’il
n’avait pas compris ce que j’entendais par "proactive" ?)
En fait, j’ai réalisé qu’il est foncièrement opposé à mon
« histoire » avec le-mec-de-la-salle-de-sport. Et qu’il le déteste,
juste pour le principe. Mais il est incapable d’expliquer vraiment pourquoi.
Je me demande si l’explication tiens dans une phrase qu’il a laissé échapper
malgré lui : « En fait, j’envie terriblement cette superbe complicité
sexuelle que vous avez ».
Tout ne serait qu’une vaste jalousie ?!
Quoiqu’il en soit, j’avoue que ma légendaire répartie n’a rien trouvé à
répondre à ça.
Quelques autres perles :
« J’aimerais être là un jour où tu le vois,
et lui poser les questions que tu ne lui poses pas pour éclairer votre relation !
Ça me frustre que tu ne demande rien ! »
Mais ya rien
à éclairer putain, il veut pas de couples, pas d’engagements, c’est tout !
Comme toi, sauf que lui n’emballe pas ça dans un joli cinéma en faisant
semblant que « quelque chose pourrait peut être se passer entre nous »
« C’est aussi ça le problème, tu es là à
vouloir donner de l’amour, passionnée comme tu l’es toujours ; ça fait
peur aux mecs ça, tu les fais fuir en fait ».
Les mecs
sont des putains de connards.
Enfin, un autre moment savoureux, ça a été quand il m’a raconté que Machine
a essayé de le sucer, mais qu’il ne bandait pas. Mais que c’était pas sa faute
à elle (entre nous, je n’ai pas soupçonné une seconde que c’était la fille,
mais plutôt le mélange vin-whisky-vodka qu’ils avaient ingurgités avant).
- Elle ne l’a pas fait la première fois hein. Evidemment. Ca se fait pas.
Ça me rappelle son magnifique
« La première soirée, elle m’a *juste* laissé jouer avec le haut de son
corps, j’ai apprécié, j’ai senti qu’elle se respectait »
- *rire hystérique* Ah ouais ?!
- Oui, enfin, heu… La plupart des gens… heu…
Et là il a pataugé devant mon regard de folie meurtrière.
SÉRIEUX !!!!! Il m’a parlé du fait qu’elle est trop timide, qu’elle ne
veut pas de lumière pour faire l’amour, ça l’emmerde parce que, merde, faire l’amour
c’est beau, MAIS il continue d’avoir un discours « ce qu’il faut faire
pour être une bonne fille bien sage ».
C’est hypocrite.
Et je ne comprends pas cette façon de penser. Coucher ou ne pas coucher le
premier soir, ça regarde les personnes concernées – et ça ne fait pas des
filles des putes. Les hommes qui couchent le premier soir sont-ils des putes,
eux ?!
Et sucer ou pas le premier soir, qu’est ce que ça peut bien changer ? Si
on aime sucer notre mec, on le fait, et puis c’est tout. Si c’est pas notre
truc, on ne le fait pas, on le fait jamais, point. Enfin merde, c’est quoi ce
faux débat ?
Lors de ma première nuit avec le-mec-de-la-salle-de-sport, un des premiers
trucs qu’il a fait, ça a été de me lécher. Il ne s’est pas posé la question, il
m’a installé sur ses oreillers, m’a caressé, et hop, est descendu. C’était
beau, spontané, gourmand.
Dans ce genre de cas, j’ai juste envie de rendre la pareil.
Et puis même sans ça, pourquoi une femme n’aurait pas cette spontanéité elle
aussi ?!
J’ai malheureusement la réponse à cette question : Parce que pour la
plupart des mecs, ça fait salope.
Et là on touche un putain de problème de fond.
Et je trouve qu’on vit une époque bien merdique pour être célibataire.
Bref, finalement j’ai passé une bonne soirée, et je ne lui ai pas planté de
fourchette(s) dans la main, ce qui prouve que je suis une personne ouverte au
dialogue.
Et puis je lui ai cloué le bec à chaque fois, donc tout va bien. C’est comme
ça que je conçois le débat : si c’est moi qui ai le dernier mot.
Plus sérieusement, j’ai réalisé que je ne le connaissais vraiment pas si
bien que ça.
Je réalise que, face à sa façon de penser faussement-ouverte, je suis
complètement guérie de mon attirance pour lui. Non, clairement, ce n’est pas l’homme
parfait que j’attendais !! Ce n’est pas l’homme idéal que je pensais avoir
rencontré. C'est juste un caméléon social, qui a arrêté de s'adapter à mes couleurs.
C’est dingue. Il y a 6 mois j’avais l’impression que je ne trouverai
personne qui me corresponde à ce point, personne de plus beau, plus intéressant,
plus parfait.
Et aujourd’hui, à la lumière de ce qu'il est vraiment, je ne le trouve plus si beau que ça.
Bon sang, que de chemin parcouru…
Ah je suis bien d'accord avec toi. Y a rien qui m'énerve + que les mecs (ou les filles, et c'est peut-être encore pire) qui pensent que "tu te respectes pas" si tu ne fais ceci trop tôt ou cela la première fois. Merde quoi. Ça n'a juste absolument rien à voir ! C'est débile comme raisonnement !
RépondreSupprimerEn tout cas, je crois que l'homme-de-ta-vie peut-être rebaptisé en "l'ex-homme-de-ta-vie" ! Il est chelou je trouve ... Genre pas franc, pas sain. Limite à fuir quoi. Enfin c'est ce que je ressens en te lisant.
C'est marrant, ma meilleur amie me disait un peu la même chose, qu'elle le sentait vraiment pas ce mec. Et puis pour le coup, plus j'en découvre, et plus j'approuve...
SupprimerBon, par contre "à fuir", c'est compliqué, on part en vacances 10 jours ensemble.
Ce qui ressemble à la pire idée que j'ai pu avoir jusqu'à présent :/
Non et puis je déteste ce terme "tu te respecte pas". C'est censé vouloir dire quoi au juste ?! Et toi, tu me respectes quand tu me juge comme ça ?!
Bref, les "ce qu'il faut faire", ça me gonfle...
Mais rien que le coup de l'hôtel... Non mais non quoi. Quel homme REFUSE DE DORMIR DANS LE MEME LIT QU'UNE NANA ?! Moi j'en connais...zéro. Trop fort de te sortir des excuses à deux balles, jamais vu ça O_o
RépondreSupprimerEt lol de mort pour la première fois, dommage de penser ça, dommage de se freiner...Le cul c'est le cul, ceux qui se mettent des limites ne savent pas en profiter pleinement
T'as ptre mis du temps à ouvrir les yeux mais mieux vaut tard que jamais comme on dit :)
Quand on vit de belles expériences, des trucs forts et intenses => c'est marrant mais tout ça a le don d'éclipser ce qui se passait avant, j'ai toujours trouvé ça dingue.
Et oui, sacrée avancée que tu fais là et tant mieux :) Faire le tri de ses relations ça a du bon ;)
Ah non mais attend, il a préféré dormir par terre parce "qu'il a le sommeil très léger", il préfère dormir seul. Bon, ben là il était 2 mètres plus loin, la belle affaire. Et il n'a pas dormi parce qu'il avait mal au dos.
SupprimerNan mais moi je pige rien aux mecs hein, c'est définitif.
Et t'as raison, il ne sait peut-être pas en profiter pleinement, malgré ses beaux-discours.
Bref, je prefere prendre ça avec humour, pour moi sa façon de penser est complètement absurde.
J'aime bien ta réflexion sur les expériences intenses qui éclipses ce qui se passait avant.
C'est tout à fait vrai !
Et quelque part, c'est rassurant : ça veut dire que notre présent est plus fort que notre passé. Et c'est plutôt une bonne nouvelle.