jeudi 27 avril 2017

Soirée rencontre à (cause de) l'Association

Comme je le disais il y a quelques mois, je fais partie d'une association. Parce que ça m'éclate, parce que ça me sort, parce que ça me donne des trucs à faire... Parce que j'espère rencontrer de nouvelles personnes et pourquoi pas l'homme de ma vie (oui, 2017 est placé sous le signe de l'optimisme. Ou de la naïveté, on verra quand je ferais le bilan)
Le Président de l'Association est un ami d'amis ; il est jeune, friqué, stylé, cultivé, élitiste et futur médecin. Bon, et accessoirement il est gay. Et il a des amis comme lui (mais pas forcément gay). Un de mes meilleurs amis me disait justement « Faut grave que tu ailles aux soirées qu'il organise, t'imagine pas le cheptel de beaux-gosses célibataires et blindés de thunes qui y va ».
Maintenant que je fais partie de l'Asso et qu'il m'apprécie un minimum, j'ai été invité à une de ses soirées.
J'étais donc toute frétillante d'excitation.
Bon, et j'étais aussi encore malade, mais finalement ça n'a eu que peu d'incidence, à part me donner une bonne excuse pour fuir cette soirée le plus tôt possible, non sans mal.


Disons-le tout de go : je me suis pas mal emmerdé.
Déjà, ils sont adorables à l'Asso, mais ils oublient quasi systématiquement que je suis végétarienne. Alors le méga jambon sur la table pour l'apéro dînatoire, où chacun va se couper sa tranche en s'extasiant sur la qualité, l'odeur, le gout, etc (et que le chat va lécher quand personne ne regarde), ça m'a pas trop fait palpiter. J'ai donc mangé des chips. Et des Dragibus. Y'avait aussi un peu de camembert, mais j'ai eu vite fait de refouler du goulot, alors j'ai arrêté. J'ai repris des chips. Et des Dragibus.
*Soupir*
Il n'y avait pas grand monde que je connaissais.

Il y avait un mec que j'ai souvent croisé aux soirées de l'Association : Grand fan d'histoire, il vient costumé, avec des tenues d'époque. Je l'ai déjà vu en soldat de la guerre de sécession, en tenue de l'armée napoléonien, et j'en passe.
Il arrive, il me fait la bise.
Je me dis « Chouette, je suis une buse en histoire, MAIS ce mec est mignon, stable, friqué, hyper cultivé, original et super intéressant. J'aimerais bien essayer de faire plus ample connaissance. Même s'il est dentiste, et que par définition il me terrorise ».
Et puis il disparaît, et je n'y pense plus.
Environ 1h plus tard, alors que je suis déjà en train de me dire, désespérée « Putain faut que je sorte d'ici », il revient me dire bonjour.
Je fais un peu la gueule, et je le regarde de travers : Merde, je suis si insignifiante que tu as oublié que tu m'avais dit bonjour ?!
Autant dire que c'est mort pour envisager la prise de contact. (Déjà que je fais un peu tache, avec mon métier "normal" payé vaguement au dessus du SMIC, au milieu de tous ces gens qui bossent en médecine - Nan pardon on dit "Santé Publique", ou "Santé Pu", m'a-t-on fait remarquer. AU SECOURS qu'est ce que je fais là ?!).
Je picole pour oublier (à défaut de trucs végétarien-compatible, ya du bon vin), ça me rend un peu ronchon (et bourrée), et là je vois le mec qui m'a dit bonjour... avec le mec qui m'a dit bonjour.
PUTAIN ILS SONT DEUX.
Ouais, c'était des jumeaux.
J'avais pas compris.
Qu'on me sorte de là, par pitié.

J'ai revu le photographe qui m'avait pris en photo pour le trombinoscope de l'Asso. J'ai un peu le fantasme du photographe : Envie que mon mec soit fou de moi et veuille me prendre en photo tout le temps - bref, être sa muse, sa déesse.
Donc, de par son statut de photographe, il avait genre quelques points d'avance. Surtout que son shooting était plutôt classe, je suis habillé façon 1950 rockabilly et je suis mega canon - j'attends avec impatience que la photo soit publiée officiellement par l'Association pour que je puisse la réutiliser de mon côté - au hasard : sur un site de rencontre. En attendant, seul Hector l'a vu, et il la montre à tout le monde, dont son ex-femme, a.k.a ma prof de sport. 
*Re-soupir*
Sauf que Le Photographe est un gros lourd pas très intéressant, et du genre dragouilleur à deux balles. Et il a passé une bonne partie de la soirée à tenter de se faire une photo de profil "qui claque" à mettre sur son FB (comprendre : la photo où le mec prend une pose de pseudo séducteur, et qui provoque une incontrôlable hilarité plutôt qu'une irrépressible montée de désir), en me demandant mon avis toutes les 2 min, notamment sur le slogan débile (et la police utilisée) pour mettre avec.
*Envie de fuir*
Il était là avec un ami à lui. Un type à priori très ouvert, qui a rapidement engagé la conversation avec moi.
....
Si Le Photographe est un dragouilleur à 2 balles, celui-ci atteignait des profondeurs insoupçonnées. C'est quoi la monnaie la plus pauvre du monde ? Google me dit le Dong, monnaie vietnamienne, qui vaut 25 596,65 Dong pour 1€. Bah voilà : ce mec est un dragouilleur à 1 Dong.
Déjà il me dit qu'il trouve mon métier ringard et ridicule. Et il s'étonne qu'une jeune femme séduisante comme moi fasse ça.
Ah ben ça commençait bien, je déteste les généralités sur mon job.
J'ai écourté la conversation, et je suis partie mourir d'ennui dans un coin. Je l'entendais ricaner avec Le Photographe, et lui raconter qu'il avait rencontré une fille il y a une semaine, et vas y que je te sort les photos qu'elle lui a envoyé, et que je ricane. Une fille de la soirée, apparemment infirmière, s'est greffé à la conversation, et a ricané avec eux « Elle fait la bonnasse, tu vas pecho ! ». Je précise qu'elle ne les connaissait pas. J'ai trouvé qu'elle était vulgaire, et dénuée de solidarité féminine, une vraie caricature de méchante infirmière, et j'ai décidé que je ne l'aimais pas.
Ensuite ils sont venus s’asseoir autour de moi. L'autre dragouilleur à 1 Dong a fait semblant de me poser des questions, pour pouvoir parler de lui. Et ensuite, je ne sais comment, il a voulu me montrer les photos de son téléphone. Et ça donnait ça :
Ça c'est moi au supermarché
Ça c'est moi à côté d'une statue
Ça c'est moi sur mon lit
Ça c'est moi devant une maison
Ça c'est moi qui fait une grimace
Ça c'est moi avec des cheveux plus longs
Ça c'est moi dans le train
Ça c'est moi avec un stormtrooper
Ça c'est moi dans mon bain
Ça c'est moi à côté d'une jolie voiture
Ça c'est moi avec un livre
Ça c'est moi au travail
Ça c'est moi chez mes parents
Ça c'est moi dans une expo
Ça c'est moi par terre
Ça c'est moi avec un gâteau
Ça c'est moi qui dort
Ça a duré au bas mot 20 min. Son téléphone était blindé de selfies. Et moi je le regardais, incrédule, en me demandant s'il blaguait ou s'il allait vraiment me montrer tout ses selfies en commençant ses phrases par "ça c'est moi...".
Non, il ne blaguais pas; et je pense même qu'il se trouvait irrésistible.
Ce qui est sûr, c'est que ce garçon ne manquait pas de confiance en lui. J'ai quand même eu droit à « Ça c'est moi nu - Ahahah, oui, je suis un peu exhib ».

Et ça, c'est moi qui me dit « Putain faut vraiment que je me tire d'ici ».

Il a même eu le culot de me dire d'une voix enjôleuse « Il faudrait que tu me passes une photo de toi, pour pouvoir illustrer ton numéro de téléphone que tu vas me donner incessamment... »
Ahahahah, le mec pense sérieusement que je vais lui filer mon numéro !
Ahahahah, le mec pense sérieusement que je vais lui donner une photo, qu'il pourra ensuite montrer à tous les gens autour de lui même s'il ne les connait pas !
Non désolé, je crois qu'il y a un problème technique : ta carte mémoire est pleine, ton ego prend trop de place.

Ensuite il y a eu de nouveaux invités qui sont arrivés :
Il y a eu Russell le mouton, avec sa tête de mouton et son ego de "Praticien en Santé Pu", qui prenait tellement de place qu'il avait pris tout le canapé à lui tout seul, et ça ne le dérange pas, non, merci.
Il y a eu un petit rouquin à lunettes mignon pendant environ 4 secondes, avant que ses sourcils ne se mettent à danser la cucaracha : ce mec était blindé de tics. J'ai frôlé la crise d'angoisse juste en le regardant.
Un type vraiment canon, mais qui a commencé à parler de son achat immobilier si peu cher, environ 200 000€, une misère qu'il remboursera en 4 ans, et qu'ensuite il lachera pour trouver un "vrai" logement steuplait, un truc avec une piscine intérieur, c'est quand même la base. Il s'est ensuite lancé dans un débat houleux avec Russell sur l'image déplorable des médecins généralistes, et, mon Dieu, il était affreusement pédant et insupportable. 

Je me sentais tellement décalée...

Vers 23h, j'ai tenté de fuir. Mais entre le Dragueur à 1 Dong, le photographe, le Président qui voulait me parler, et j'en passe, je n'ai réussi à passer la porte de l'appartement qu'à 1h15. Avec ce soudain silence, et l'obscurité de l'escalier, où tu te dis "Ça y est, j'en suis sortie ! Je vais pouvoir rentrer chez moi !". T'as envie de repartir en courant malgré tes talons, tellement tu es euphorique, mais tu te modère un peu : si tu te vautre dans l'escalier, c'est toute la promo "Santé Pu" qui voudra montrer ses compétences, et tu rentreras jamais chez toi.
Alors tu descend prudemment, mais en fredonnant "Free", tout de même.
Bon sang, plus jamais ça.

2 commentaires:

  1. Ahahaha j'ai ri !! Merci pour ce grand moment que tu as partagé ahaha
    Horrible ce genre de soirée....

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    1. Soirée où tu te sens en décalage complet... Tu connais ça, même si toi tu fais plutôt en tête à tête (ton dernier article avec Pierre est un brulant témoignage aussi). Merci, Sister de galère ;)

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