Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (1/7) : Revoir Miguel
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (2/7) : Quand des enfants sauvent la journée
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (3/7) : Chapada Dos Veadeiros
Mardi :
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (2/7) : Quand des enfants sauvent la journée
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (3/7) : Chapada Dos Veadeiros
Mardi :
Nous ne devions
passer qu'une nuit ici, finalement il choisit d'en passer une deuxième.
J'ai compris qu'il changeait d'avis toutes les 5 min, et je ne m'en étonne plus.
On n'a
toujours pas trouvé de wifi, et on ne sait toujours pas où est le campement
qu'il avait vu en premier.
Après ma nuit
épouvantable, j'ai décidée d'arrêter. D'arrêter d'aller vers lui, d'arrêter d'y
croire. D'arrêter d'en pleurer.
Je n'essaie pas de
le câliner au réveil.
Nous
petit-déjeunons à l'extérieur, et je regarde d'un œil rond la quinzaine de
poules qui s'ébattent à quelques mètres de là. A intervalles réguliers, elles
partent toutes en courant dans une même direction en glougloutant furieusement.
« Crazy chickens
»
Après le petit
déjeuner, on va explorer un autre chemin de randonnée.
Celui-ci suit la
rivière, mais par en haut.
On arrive à un
à-pic rocheux qui nous donne une vue très dégagé sur la rivière.
« This is the place
where we were yesterday, right ? »
« Noooooo ! » Je
regarde plus attentivement. « Hum... Maybe... Yes... I think it is »
« Oh. So maybe
someone have seen our white naked ass, yesterday !»
Si c'est le cas, en
effet, ils avaient une vue plongeante.
Mieux vaut ne pas y
penser.
"Tiens ? C'est là en bas qu'on a fait l'amour hier !" "Ah tiens, oui. On voit bien, dit donc...." |
« Where is your
flower ? », dit-il en regardant mes cheveux.
« I don't wear it
today »
Il cueille une
fleur, et la glisse dans mes cheveux.
« Now, it's better
»
On arrive à une
"piscinas" - une sorte de bassin naturel
On pose nos
affaires, et on se met en maillots. Pas de baignade nu aujourd'hui.
Je mets une
éternité à plonger.
Je suis une piètre
nageuse, et le courant – pourtant faible – m'effraie. Je galère à rejoindre la
crique rocheuse dissimulée plus loin.
J'explore les
environs, je regarde les anfractuosités, les trous d'eau, les insectes, je joue
avec l'eau et les ombres, et les reflets sur la roche.
Et puis je vais
m'asseoir – pas trop près de lui, et sans tendresse, conformément à ce que j'ai
décidé.
Il se met nu.
Mais finalement, il
a peur d'être vu.
Puis de prendre un
coup de soleil sur ses parties intimes.
Au bout d'un quart
d'heure, il remet son short.
Ses lubies me font
rire – et m'attendrissent.
Il propose de
méditer un peu. Je suis complètement novice en méditation - et mes essais se
sont soldés par des échecs. Mais qu'importe, je me cale dans une position
confortable, je ferme les yeux, et je profite du soleil sur ma
peau.
C'est aussi une forme de sérénité.
C'est aussi une forme de sérénité.
Et puis il me
caresse la jambe. Me demande comment je gère mes poils. « Did you shave ? ». Il a l'air plus étonnée que je le fasse, que l'inverse. Il est fasciné par les
fins poils blancs que je laisse sur mes cuisses. Je ressens le besoin de me
justifier. Mais il hausse les épaules « Ils ne se voient pas ». Prudemment, je
dis que je suis gênée, parce que toutes les brésiliennes qui étaient là dimanche
étaient épilées de près.
Il soupire « Les
brésiliennes sont si ennuyeuses ! Elles ne s'intéressent qu'à leur look, tu ne
peux pas partir à l'aventure parce qu'elles ne savent pas lâcher prise, et de
toutes façons elles ont peur des insectes. On ne pourrait jamais faire tout ça
avec une brésilienne ! »
J'ai ce sentiment
dérangeant au creux de la poitrine ; cet espoir lié au fait qu'il est heureux
de ce qu'on fait ensemble, et cette impression qu'il est en train de dire, comme
avait dit Mister Perfect avant lui « J'aimerai trouver quelqu'un comme toi
! … Mais pas toi ».
Je repousse mes
réflexions.
Il me caresse
toujours, et murmure « This nature-thing 'kinda turn me on »
Je ne sais plus
quoi penser.
« Here ? Now ?
»
« Hum... Maybe
not... »
Il a trop peur
qu'on nous voit.
Même s'il me
reparle d'hier, en disant que c'était quand même un endroit atypique – une
partie de lui est excité d'avoir fait ça, l'autre partie n'est pas à l'aise
avec cette idée. C'est comme pour le bureau de son frère : il était tout fou
d'avoir fait l'amour sur une table « C'est très inhabituel, c'est vraiment
intéressant ! ». Mais.... Enfin ! Tu restes toujours traditionnellement dans la
chambre ?! Avec ton corps de Dieu Grec, et tes compétences de Dieu du sexe
?!
D'ailleurs nous convenons
que son frère, qui utilise beaucoup son bureau – pour manger et pour travailler
– n'a pas besoin d'apprendre ce que nous avons fait dessus. Pour son propre
bien.
Il s'assoit devant
moi, et je le masse un peu – juste pour le plaisir de voir rouler les muscles
sous sa peau bronzé.
Je le trouve
tellement beau que j'en ai la gorge nouée.
On reste au soleil.
Il caresse mes cheveux – ce qui me plonge dans une délicieuse torpeur.
On se fiche du
temps qui passe, on est bien.
Et puis à un moment,
je commence à sentir la brulure du soleil.
L'écran totale ne
doit plus être si total que ça.
Miguel acquiesce
: ok, rentrons.
De toute façon, nos estomacs commencent à gargouiller.
On rentre se
changer, et on repart en ville.
On trouve un autre
restaurant-buffet où ils pèsent les assiettes. Il y a plein de crudités,
beaucoup de fruits et de légumes, et c'est super facile pour moi de manger. Je
prends un petit peu de tout, et organise mon assiette. Miguel est admiratif,
il trouve mon assiette très jolie, pleine de couleurs.
Je ris : « Yay, I
think the pleasure of eating start with a beautiful plate ! »
Je vois d'autres
personnes à côté de nous, qui sirotent un grand verre de jus de quelque chose.
Je lui demande s'il sait ce qu'ils boivent. « Some kind of juice ». Je lui
demande de m'en commander un.
Je lui propose de
nous promener dans la ville ensuite. J'ai repéré quelques boutiques, et
j'aimerai aller y faire un tour. Il y a beaucoup d'artisanat local – et
beaucoup de très belles choses.
L'homme nous offre
à chacun une pierre. La mienne est blanche, et je m'absorbe dans la
contemplation de ses éclats brillants.
Je regarde les
dreamcatchers, qui sont toutefois assez piteux, vu de près. Le soleil les a
décoloré, et aucun ne m'attire vraiment.
On repart.
Miguel sort de
sa poche deux bracelets. Tous les deux sont tressés autour d'une pierre de jade ronde. L'un est tressé de vert, l'autre est tressé de brun. « Which one do you prefer ? »
Je réfléchis, et
lui montre l'un des deux « I think I prefer this one »
Il me le
tend.
Incrédule, je le
regarde : « It's for me ?! »
Plus que jamais, je
n'arrive pas à comprendre ce garçon ; pourquoi m'offrir un bracelet ?
Mes questionnements
sont balayés lorsque je le vois se détourner, un sourire satisfait et timide
rehaussant ses pommettes, ses fossettes creusant une
adorable petite ombre juste au dessus de sa barbe – je crois que je me
souviendrais toute ma vie de ce sourire absolument craquant. Mon cœur se gonfle
– c'est stupide, et pourtant, je suis extrêmement touchée, et je ressens un
incroyable élan d'amour pour lui.
Je l'embrasse – il
me retient, et fait durer le baiser.
L'un des bracelet
est pour lui, l'autre pour moi.
On se promène
encore, avant d'aller faire quelques courses pour le repas du soir. Il veut
faire un feu, et nous faire du pain à l'ail et des pomme de terre à la braise.
Je commence à me
sentir mal.
Vraiment très
mal.
A peine arrive-t-on
au chalet que je me rue aux toilettes.
Ce que je
pressentais arrive : il me semble que je pisse des lames de
rasoirs.
J'ai mal aux reins,
et je me sens nauséeuse.
Voilà la situation
: nous sommes perdu au milieu de nulle part, il n'y a que la jungle à perte de
vue, je n'ai aucun traitement, aucun médicaments, il n'y a pas de pharmacie
dans le coin, et je viens de déclencher une violente cystite.
Je réfléchis
intensément.
Je n'ai pas
beaucoup d'options.
Je prends deux
Dafalgan, tout en sachant que ça ne servira à rien – mais je n'ai que ça ;
comment ai-je pu oublier le paracétamol ?!
Je regroupe toutes
les bouteilles d'eau qu'on a – car oui, je vais devoir faire au mieux avec les
bouteilles d'eau, je ne peux pas boire au robinet. Il y a 3 bouteilles à moitié vides.
Dans mes affaires, il me reste deux lingettes intimes apaisantes à la fleurs de bleuet.
Je commence à
boire très régulièrement de grandes rasades d'eau - tout en essayant de rationner.
Miguel s'occupe
du feu.
Je m'occupe de
préparer la mixture pour le pain à l'ail.
Je ne sais
plus si je suis mieux assise ou debout.
Je suis fiévreuse.
Je suis fiévreuse.
Toutes les 10 min,
je cours aux toilettes.
Parfois pour
rien.
Parfois non.
Une fois sur deux,
je ne parviens pas à me retenir – et je dois me laver et me changer.
J'ai mal comme si
mes sous-vêtements étaient en papier de verre. Je sens que mon visage est
contracté. Je grimace à intervalles réguliers.
Je ne sais pas
comment je vais me sortir de ça.
Miguel m'observe, et ne dit rien.
Je ne sais pas trop
comment aborder la chose.
J'aimerai que sa
mère soit là !
Pire, je me dis
qu'il doit penser que je fais la tête - il doit être content de m'avoir fait un
cadeau tiens ! Tout ça pour récolter une boudeuse.
On mange en
silence. Je quitte la table 4 ou 5 fois.
Je continue de
boire de grandes rasades d'eau.
Je réfléchis. L'ail
est un antiseptique et un anti-inflammatoire, il me semble. Ça pourra
peut-être booster mes défenses immunitaires ?
Je sens qu'en tout
cas, mes rasades d'eau ont un effet positif.
Je peine sur ma
bière - et me demande si c'est recommandé d'en boire dans mon état -, Miguel doit en être à sa troisième. Il ouvre également une bouteille
de vin rouge d'Uruguay – qui s'avère être une ignoble piquette.
« On retourne le
long de la rivière ce soir ? »
Je souris. « Si tu
veux »
Après le repas,
nous prenons donc nos lampes, nos plaids, et l'affreuse bouteille de vin, et
nous partons.
Je prie pour que ma
vessie se tienne tranquille.
On s'installe. La
nuit est très claire. Je le sens plus confiant. Je suis contente de voir qu'il
commence à dompter sa peur. Il me détrompe « I think it's because I'm drunk
»
Je n'avais pas
l'impression qu'il était saoul.
Mais je vais rapidement le comprendre.
Mais je vais rapidement le comprendre.
Il me propose un
bain de minuit. Je ne sais pas trop si je suis partante – on va crever de
froid. Je lui dit que s'il le fait, je le fais.
Il dit
non.
Finalement, il se
déshabille.
Il ne me propose
pas de le suivre - soulagée, je ne bouge pas, et garde la position dans
laquelle je suis, et qui n'est pas trop douloureuse.
Il va se baigner,
en poussant des petits cris.
Je ris.
On est bien.
Il sort de l'eau, y
retourne, puis met sa lampe frontale et se balade un peu partout, toujours nu.
Puis, face à la lune, il écarte bras et jambe et hurle à plein poumon : « I am the Chupacabraaaaaaaaaa !
»
Je le regarde, interloqué. Ah, tiens, oui, finalement, il est plutôt pété.
Je le regarde, interloqué. Ah, tiens, oui, finalement, il est plutôt pété.
Quand enfin il se
calme, remet ses vêtements et s'assois, il est bien. Et il est prêt à rester
encore un peu, à regarder les étoiles.
Il babille
joyeusement.
Je suis bien.
Et puis à brule
pourpoint, il lance « You know, I was afraid when you came, because you seem to
have a lot of feelings »
Surprise, le cœur
serré, je lâche spontanément « Oh... And it's a bad thing ? »
Un grand silence
répond à ma question. Et puis il lâche un petit : « …........ No... »
Et fin de la
conversation.
Je ferme les yeux,
et lutte contre la tristesse. Je me demande si je veux approfondir la
discussion. Est-ce que je veux vraiment qu'on ait une conversation qui me
brisera le cœur, alors que je reste encore 4 jours ?
Je décide que non.
Qu'on en reparlera plus tard - à mon départ, ou par écrit. Quand je serais en
mesure de pouvoir gérer cette conversation.
Mais le
découragement s'abat sur mes épaules. Tu t'es encore fait des idées, ma pauvre
fille. Cette douleur dans la poitrine est familière - trop, familière. Pourquoi
ça se passe toujours comme ça ?
Il finit par parler
d'autres choses. Il gazouille.
Je regarde le ciel,
et tache de profiter de l'instant, malgré ma tristesse.
Et une étoile
filante passe. Je sursaute, et j'essaie d'attirer son attention « Shit ! It's a
star ! A star which … I can't remember the name !! »
Pendant que je me
débats, l'étoile à filé depuis longtemps, et Miguel délire sur tout autre
chose, son visage dans mon cou et sa main sur mon ventre.
Il est trop
tard pour faire un vœu - et de toute façon, en ai-je envie ?
Il demande, un peu
timidement « On prends notre douche ensemble tout à l'heure ? J'ai envie de la
prendre avec toi ».
On rentre tard. Je suis contente qu'on ai pu rester si longtemps dehors.
A la maison, il
prend une douche, mais ne me repropose pas de le rejoindre – et il a repoussé
la porte. J'hésite. Finalement, je reste 10 min derrière la porte sans oser
entrer.
Je ne sais plus comment me comporter avec lui.
Je vais prendre ma
douche après lui – j'en ai bien besoin, le retour a encore été compliqué, je
n'ai pas réussi à me retenir correctement de faire pipi.
J'ai tellement
honte.
Lorsque je sors de
la salle de bain, il a fait le lit, et me dit que je ne dois pas dépasser la
limite centrale.
Je prend un air
indigné et lui dit que je resterai de mon côté.
Il s'étale en
travers du lit, et me regarde par en dessous, avec un petit sourire.
Et puis il dit « Do your thing, please. The massage ».
Je m'installe sur
lui, et commence à le masser. Mon cœur bat fort dans ma poitrine, et se serre.
Je le trouve si beau.
Il garde les yeux
ouverts, et ça me dérange ; n'apprécie-t-il pas ? Je n'ose pas demander.
Au bout d'un temps
assez court, il dit « It's okay ».
Est-ce que ça ne
lui plait pas ?
Et puis évidement,
ça dérape, et il commence à me caresser. Vu mon état, j'envisage de le
repousser et de lui expliquer. Mais je suis en feu bien avant d'avoir eu le
temps de trouver mes mots, et j'oublie.
Tant pis, on verra
demain.
Je me cambre sous
ses doigts.
Désormais, il
parvient à me faire jouir à coup sûr.
Je m'endors contre
lui, à la fois désespérée et heureuse.
Quelle drôle de
combinaison.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire