mardi 10 juillet 2018

Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (1/7) : Revoir Miguel

Ça aurait pu être juste une histoire d'une nuit. Mais il m'a écrit. Et nous sommes restés en contact. Alors je me suis dit : et si.... ? 
Et j'ai pris l'avion pour en avoir le cœur net.




Vendredi : 

Nuit dans l'avion.
Je sympathise avec mon voisin, un franco-libanais qui vit au Québec, et qui parle avec un improbable accent libanais teinté de québécois, ce que je trouve hilarant.  
« Cet avion est extraordinaire ! Le moteur est ultra puissant ! C'est un moteur *????*, qui fait *??!!!!*, et *???* par secondes ! » 
« Ouais ben ça nous servira vachement s'il se casse la gueule ! »  
=> J'ai toujours peur de l'avion.  


Lors de la correspondance à Rio, je manque louper l'avion à quelques minutes près. Je sympathise avec une franco-brésilienne, Marlène, qui est dans le même cas que moi.

Arrivée à l'heure à destination.

J'entre, tremblante, dans le hall de l'aéroport.

Il n'est pas là.

J'attends.

Il m'envoie un message, me dit qu'il est dehors.

Je sors, je le cherche. Je tremble toujours. A quoi vont ressembler nos retrouvailles ? Notre semaine ensemble ? Et si je ne le reconnaissais pas ? Et s'il était déçu ? Et si on se déteste ? Et...

Et je le vois.
Il porte un tee-shirt bordeaux avec une poche en tissu maneki-neko.
Je me jette dans ses bras.
On s’embrasse, on se touche, on se serre fort.
Je retrouve son odeur - déjà familière, et forcément obsédante.

Il m'emmène chez lui – enfin, chez sa mère, parce qu'il revient tout juste d'un PVT d'un an et demi en Australie, et il n'a pas encore de "chez-lui".
Je suis très anxieuse.

Dans la voiture, il me dit qu'il n'a pas réussi à dormir cette nuit, trop excité à l'idée de mon arrivée.

Dans l’ascenseur, pendant que je lui parle, il souffle « I like your hair so much ! » 
« Hey, you're not listening to me at all ! » 
« … No.... » rit-il, en enfouissant son visage dans mes cheveux.

Lorsqu'on arrive, je suis scotchée : l'appartement est gigantesque, superbe, au dernier étage d’un lot d’immeubles très privé et très classouille. La famille à une domestique (!), Simone.

Il y a 3 chats. 2 sont à sa mère, le troisième, un adorable chaton noir aux poils longs dénommé Bruce Wayne, est à lui. Il se frotte tout de suite à moi, et se laisse câliner. Je suis adoptée.

On s’installe sur son lit. « You're here. You're crazy ! » 
Ses yeux brillent.
Je remarque un soleil sur sa cuisse. « Hey ! It's new ! ». Il rit, et confesse l'avoir fait sur un coup de tête. Et il ajoute : « It's like yours... You also have a sun, right ? ». Je suis surprise. L'a-t-il fait en pensant à moi... ?
On s’embrasse, on se serre fort, on s'échauffe, il ferme la porte d'un coup de pied et guide ma main dans son pantalon. Je le supplie de me laisser prendre une douche avant. 

Lorsque je sors de la salle de bain, il me demande très poliment si ça ne me dérange pas qu’il se coupe les ongles. Devant ma surprise, il hausse les épaules, en disant que certaines personnes trouvent ça sale.
Pour le coup, ça ne me pose aucun problème.
Au contraire.
J’aime partager ces petits gestes du quotidien. C’est ce que j’aime, dans le fait d’être à deux.

On sort acheter des fruits et des légumes, on boit de l'agua de coco, directement dans la noix de coco. Il passe chercher ses résultats de prise de sang, car j'ai proposé qu'on se test avant de se voir, et qu'on ne s'embête pas avec des capotes.

A notre retour, je rencontre Olide, sa mère, qui me prend dans ses bras et me serre contre elle, à mon grand désarroi. Je comprendrai plus tard que c’est la façon de saluer ici. On balbutie tant bien que mal un dialogue - elle ne parle pas anglais, et mon apprentissage express du portugais ne me permet pas de tenir une conversation. On mange avec elle, repas préparée par Simone.
Et puis on va s'allonger 20 min sur le lit, dans les bras l'un de l’autre.
Je m’endors.
Il me réveille. Je suis à moitié endormie. « On est en retard ? On doit aller où, déjà ? Quelle heure il est ? ». Et devant son regard interloqué, je soupire : « Shit. Sorry. Are we late ? What time is it ? What we need to do ? ».
Il doit aller chez le médecin pour interpréter les résultats de la prise de sang.
On prend nos affaires, car on passe le week-end dans l'appartement de son frère en son absence, pour avoir un peu plus d'intimité.

Puis on va visiter la bibliothèque nationale et le musée, qui est rond.



Je le regarde à la dérobée.

C'est dingue, je suis là, avec lui, au Brésil.

Un peu avant 17h, il m’emmène  dans un parc pour regarder le coucher de soleil. On achète de l'açaí. Je m'exclame, la bouche pleine « That's soooo good ! ».
Sur place, on retrouve Pedro, qui parle anglais… mais les deux garçons parlent surtout entre eux en portugais.

Le coucher de soleil est nuageux, mais magnifique.
  


Et puis on regarde les étoiles en fumant de l’herbe.

On repart, peut-être à 20h - comme il fait nuit noire à 18h30, je suis larguée. Et épuisée car je n’ai pas dormi dans l’avion et ça fait plus de 24h que je suis debout.
On va faire des courses. On achète de quoi manger le soir et le lendemain matin. Puis on va dans l'appartement de son frangin.
Là encore, je suis sans voix : Superbe appart dans une résidence ultra  classe et sécurisé, avec empreinte digitale, gardien, piscine, sauna.  


Cela dit, l'appart est quasi vide : il y a une chaise, un fauteuil de bureau, une armoire, et un matelas posé au sol. Miguel m'explique en soupirant que son frère est tellement économe qu'il n'achète rien. Il met son argent de côté. Pour faire quoi ? Il l'ignore. Mais du coup il n'a quasi aucun meuble.

Il installe une chicha sur le balcon, et on fume avant le repas. On s’installe  sur le lit – et ça dérape enfin. On fait l'amour très lentement, il est attentif et doux, et si je n’atteins pas l’orgasme, je suis toutefois comblée.
On prend une douche ensemble.
Il est superbe. Il m'avait prévenu qu'il avait fait de la muscu pour prendre du muscle - je m’émeus devant son corps parfait, au hâle délicat. Je le regarde savonner sa barbe. Je m'aperçois que j'adore le voir prendre soin de lui.

Puis repas, et je m'effondre au lit, épuisée.
Mais, terrorisée à l’idée de ronfler, je n'arrête pas de me réveiller en sursaut.


Samedi :

Réveil câlin, et on refait l’amour. J'aime tellement le sentir en moi. Il se lève pour préparer le petit déjeuner. Je me lève, enroulée dans le plaid qu’il y a sur le lit.  

« You look so beautiful ! ».

Il doit partir pour un "wedding lunch" avec sa famille. Il me montre où je peux aller me balader si je veux. Je lui demande s’il ne risque pas d'être en retard, et il répond  qu’il veut l’être -  et qu’il  préférerai rester avec moi. J'ai refusé de l'accompagner - c'est sa famille, je n'y ai pas ma place... Et de toute façon, je ne pourrais parler avec personne.

Il veut essayer de rentrer pour 16h. Moi je suis contente de ce temps seule, je prévois plein de chose… et finalement je m’endors une bonne partie de l’après-midi.
Entre le décalage horaire et la luminosité d'ici, je suis complètement perturbée.

Poussée par la faim, je sors vers 16h30. Je flâne dans le quartier et fais le tour des boutiques qu’il  y a autour des résidences. Il est trop tard pour marcher jusqu’au centre-ville – car il fera nuit dans une heure.
Je trouve une sorte de boulangerie où j’achète tant bien que mal une pâtisserie, et puis je vais acheter de l’açaí. Un des type de la boutique bredouille anglais, et on se comprend à peu près.
Je mange mon açaí en regardant le soleil commencer à se coucher. Pas de wifi, donc pas moyen de savoir si Miguel est rentré. 



Vers 17h30, je retourne tranquillement à l’appartement. J’espère qu’il est déjà là – un peu pour lui montrer que je suis indépendante.
Il rentre 5 min plus tard.
On monte sur le toit de l’immeuble, où il y a la piscine, salle de sport etc, pour regarder le coucher de soleil. On reste là, on discute.  



Et puis on redescend. De nouveau, il prépare une chicha, et on fume avant le repas.
Je commence à le sucer, et nous finissons en 69. Il m'emmène jusqu'à l'orgasme, et, galvanisé, il halète « I want to fuck you ». Et puis il me demande s’il m’a fait jouir avec sa langue. J’acquiesce. Je crois qu'il est fier de lui.

On se caline après l'amour.
« What's your sign? », me demande-t-il.
« My sign ? »
« Astrological »
« Oh ! It's Gemini. And you ? »
Je suis scotchée qu'il s'intéresse à l'astrologie. Mais c'est vrai qu'il a un côté très mystique.
« The... I don't remember the name. You know... I'm the sheep. With horns »
Je comprends qu'il est bélier - et je ris beaucoup de cette façon de me le faire comprendre : « Je suis le mouton, avec des cornes ».
Il me dit qu'il le ressent dans son caractère : qu'il est fonceur, assez têtu parfois.
Les Gémeaux sont une part de moi aussi ; parfois schizophrène, je peux être deux personnes différentes, et je fais cohabiter beaucoup d'ambivalence en moi.
Est-ce que les Gémeaux et le Bélier peuvent s'entendre ?
Je n'ose lui demander.

Et puis il me caresse. « I like your... breast »
« I almost say "tits". But I don't want to use that word. It's not right » 

Après le repas, on va en ville boire un verre avec ses amis. J’ai peur de me sentir à part, comme la veille, et qu'ils ne parlent que portugais.
Je suis tellement déçue d'avoir passée deux mois à apprendre cette langue, pour finalement ne pas réussir à la pratiquer.
On arrive avant eux et on s’installe. On discute un peu. « J’aime bien cet endroit, c’est un endroit avec beaucoup de jeunes. Et je suis jeune moi aussi ». Et puis désignant toutes les filles présente en terrasse « tu constatera que les brésiliennes ne sont pas frileuses des jambes ». Je réalise qu’effectivement, le mini short ou la mini jupe est de mise. Je n’y avait pas prêté attention jusqu’à présent, et pourtant, ça saute aux yeux. Certaines filles ont même des shorts tellement mini qu’on voit une partie de leurs fesses. Je me dis que ça serait inimaginable en France – ces filles se feraient harceler.

Finalement, Pricilla, « Pri » et un garçon arrivent, et si le garçon ne parle pas bien anglais, Pri en revanche parle bien et est très intéressante. On parle du Brésil, de politique, des Favelas – elle donne des cours aux enfants des Favelas, et cette année, quasi tout ses élèves ont été acceptés à l’Université. Elle est très fière de cela, et s’excuse de paraître vantarde. Je la rassure : elle a de quoi être fière, elle fait sa part pour tenter d'améliorer le monde.

Et puis son mec essaie de me convaincre que le foot, c’est bien. On ricane parce que ni Pri, ni moi, ni même Miguel (« Ce garçon est une exception ici, car tout le monde est à fond sur le foot ») ne sommes convaincus ou convaincable. Il s’enflamme. Pri me regarde, blasée, et me dit « il me dit de te traduire ce qu'il est en train de raconter à propos du foot. Mais pour résumer, tu ne peux pas comprendre l’intérêt de regarder des hommes courir après un ballon parce que tu n’as pas de pénis. Tu ne peux pas comprendre – et moi non plus. Tu as besoin d’un pénis pour ça ». Je m'étrangle de rire avec ma caïpirinha, pendant qu’imperturbable, son mec continue de parler – sûrement persuadé qu’elle traduit fidèlement ses paroles.

On fume une chicha, on boit. On rit beaucoup. Pri propose qu’on aille chez elle – mais elle semble assez mal en point. Quand elle s’endort sur la table du bar, on se regarde et on se dit qu’on va plutôt les laisser rentrer seul.

On prend un uber pour rentrer à l’appartement. Je suis plus bourrée que je ne le pensais, et Miguel l’est encore plus. Je m’assois sur le bureau de son frère, et l’embrasse. Il m’allonge sur le bureau, s’assoie sur la chaise et commence à me lécher. La position est juste parfaite. Il fatigue toutefois, et nous allons nous installer sur le lit.
Je prend les choses en main cette fois, et me met sur lui. Je me dis que c’est incroyable toutes les sensations que j’ai avec lui. Et puis nous faisons l’amour, toujours avec tellement de lenteur et d’application, comme si c’était la chose la plus importante du monde. Je prend mon temps, savourant tout les ressentis, tous les frissons sur ma peau qui se perle de sueur. Il pose sa main sur mes reins, et j'ai l'impression de ressentir encore plus intensément le plaisir. Plus tard, bien plus tard, il inverse la position. Au dessus de moi, il adopte un rythme similaire. Son souffle se fait court, et des gouttes de sueur glissent de son visage, et gouttent de sa barbe, me coulant sur la peau à intervalle régulier. Je trouve ça incroyablement érotique.

Et puis on s’endort comme des masses.

Dans son sommeil, il parle en portugais.

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