Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (1/7) : Revoir Miguel
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (2/7) : Quand des enfants sauvent la journée
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (3/7) : Chapada Dos Veadeiros
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (4/7) : Ambivalences
Mercredi :
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (2/7) : Quand des enfants sauvent la journée
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (3/7) : Chapada Dos Veadeiros
Je suis partie au Brésil retrouver un homme que je connaissais à peine (4/7) : Ambivalences
Mercredi :
Je vais un peu
mieux – mais la menace n'est pas loin. J'ai intérêt à boire beaucoup d'eau
aujourd'hui.
Pendant la nuit,
nous avons dormi collés l'un à l'autre. Au réveil, il me serre dans ses bras et
me dit quelque chose que je ne comprends pas. Je lui fait répéter. Il utilise
des mots que je ne connais pas. Je lui fait répéter encore.
Il rit en m'embrassant, et me dit «
Tu as failli me faire tomber, cette nuit ! »
Nous devions
repartir aujourd'hui, puis non, puis oui, puis non…
On prend tranquillement
notre petit déjeuner, comme chaque matin il nous cuisine des galettes de
Tapioca et des œufs, pendant que j'ouvre des oranges et des papayes.
De retour dans la
chambre, je m'accoude à la fenêtre, à genoux sur le lit, pour regarder les
poules. Comme tous les jours, elles sont en train de glouglouter ensembles,
voleter et se grimper dessus, et, comme si l'une d'entre elle donnait un top
départ, elles se mettent à foncer dans une même direction.
« Fucking Chickens »
« Fucking Chickens »
Elles sont
complètement cinglées.
Et cette nuit,
l'une d'elle à chié sur mes chaussures, laissées à l'extérieur.
Je suis un peu colère.
Je suis un peu colère.
Pendant que je suis
là, à me demander ce qui leur passe par la tête, Miguel s'est allongé à côté
de moi sur le lit. Il caresse mes fesses, soulève ma jupe, puis glisse sa tête
en dessous et commence à me lécher.
Je regarde autour
de moi, un peu flippée - merde, et si quelqu'un nous voit ?
…
Eh bien ils verront
une fille penchée à la fenêtre, et il me faudra garder un visage
impassible.
Miguel est
infatigable, et pendant que les poules foncent de l'autre côté du campement, un
orgasme me jette au bas de la fenêtre, sur le lit. Je me cogne l'épaule sur le
montant du lit, mais la douleur attendra – j'ai besoin des bras de Miguel pour contenir mes tremblements.
Son sourire victorieux ne m'échappe pas.
Après quelques
temps, il guide ma main pour que je m'occupe de lui. Je le caresse, puis je le
prend dans ma bouche – qu'est-ce que j'aime lui faire ça. Même si j'ignore s'il
apprécie.
Puis nous faisons
l'amour, furieusement. Le soleil tombe sur nous par la fenêtre, pendant que
Miguel observe ses rayons sur ma peau, fasciné par la vision de nos corps
qui s’emboîtent. Je me sens plus nue que je ne le suis, mon intimité soumise à
son regard – mais une partie de moi est excitée de le voir excité.
Après l'amour, nous
restons enlacés.
Je sens que je paierai ces folies - il fallait qu'il redevienne chaud comme la braise pile quand je devrais rester sage !
Je sens que je paierai ces folies - il fallait qu'il redevienne chaud comme la braise pile quand je devrais rester sage !
Plus tard, nous
prenons nos affaires et vidons la chambre, pour partir en randonnée. Quoiqu'il
arrive, nous ne reviendrons pas ici.
Il y a un chemin de
randonnée, à quelques kilomètres à peine de notre campement. Pas très long,
mais assez escarpé. La température plafonne à 31°C. Heureusement, une grosse
partie est sous les arbres, et le chemin fait le tour de nombreuses cascades,
qui nous rafraîchissent.
Je m'écarte
régulièrement du chemin pour aller faire pipi.
C'est affreusement
contraignant.
Et lorsque je me
jette dans un buisson, animée d'une envie très pressante, je me coupe la fesse
dans des branchages.
Me voilà avec la
fesse gauche qui saigne, balafrée sur toute sa rondeur.
Je lève les yeux au
ciel, blasée.
Au détour d'une
cascade et d'une "piscinas", on fait la connaissance de Joao et
Lucia, un un couple de Brésiliens.
Ils parlent tous
les trois. Parfois, Joao et Lucia essaient de baragouiner en anglais. Mais dans
l'ensemble, je ne peux qu'essayer de saisir quelques mots que je connais – et
regarder voleter les libellules.
Miguel me dit « Joao m'a parlé d'une super auberge à São Jorge ! On pourrait aller y passer la nuit ! »
« Mais... Tu
n'avais pas dit que l'on devait partir aujourd'hui, car demain tu as des choses
à faire et tu dois passer à ton travail ? Tu as encore changé d'avis ? »
Regard gêné « ….Je
pourrais faire tout ça vendredi »
J'hésites.
Nous retrouvons une
super complicité - j'ai l'impression que l'on a trouvé notre rythme. Le paysage
est sublime, et j'ai envie de prolonger le séjour. En plus, de retour à
Brasilia, il y a des chances qu'il veuille sortir – et là, je me retrouverais
de nouveau seule avec plein de gens dont je ne parle pas la langue. Cette bulle
à Chapada me convient bien.
D'un autre côté, je
suis malade, mes vêtements commencent à manquer, et j'aurais plus besoin de Madame Civilisation (et d'une machine à laver) que de Mère Nature (qui m'en veut).
Il me demande
franchement mon avis.
J'apprécie
qu'enfin, il m'intègre aux décisions.
On pèse le pour et
le contre ; et puis il y a cette randonnée, Vae da Lua "La vallée de la
lune", très réputée, que nous aimerions bien faire. Nous n'aurons
clairement pas le temps de la faire aujourd'hui : nous sommes déjà bien
fatiguée, et la journée est déjà bien avancée - j'oublie toujours qu'ici, le
soleil commence à se coucher à 17h00.
Je ne suis pas
raisonnable : tant pis pour mon corps qui se détraque. De toute façon, je doute de pouvoir résoudre mon problème en retournant à Brasilia. Et j'ai dû lâcher prise sur beaucoup de choses, car mon rasoir est cassé, je ne peux
plus m'épiler.
Je veux profiter encore de cette petite bulle de bonheur à Chapada dos Veadeiros.
Je veux profiter encore de cette petite bulle de bonheur à Chapada dos Veadeiros.
Joao et Lucia nous
offre des bananes séchées - je couine de bonheur, c'est absolument
délicieux.
Nous leur
offrons des oranges, que nous partageons.
Miguel : « Je
n'ai jamais rencontré quelqu'un qui aimait les oranges à ce point ! »
« Tu devrais me
voir avec les fraises ! »
A la fin de la
randonnée, on va manger puis on part à la recherche de la première auberge, "La tente dans la tente", puisque Miguel a pu obtenir du wifi avant de partir, et qu'on sait désormais comment y
aller. L'auberge est bien avant São Jorge, et on doit rouler jusqu'au kilomètre
60.
(Et donc, oui, Miguel a changé d'avis concernant l'auberge dont lui a parlé João)
(Et donc, oui, Miguel a changé d'avis concernant l'auberge dont lui a parlé João)
J'ai de nouveau une
folle envie d'aller aux toilettes – mais là, pas moyen de
s'arrêter.
Arrivée à
l'auberge, on trouve porte close.
Miguel essaie de
téléphoner. Pas de réponses.
Finalement, le type
rappelle, et annonce qu'il est complet – d'où la porte close.
Il nous indique un
autre campement, un peu plus haut sur la route.
On suit donc ses
indications, et repartons sur un chemin de terre, vers une auberge-retraite de
yogi.
On arrive à un grand
bâtiment vide. Miguel rentre, pour essayer de trouver quelqu'un. Il n'y a
pas de toilettes apparent, et je suis en train d'envisager me cacher derrière
du linge qui sèche quand il revient au petit trot - « Cet endroit est super
flippant, les pièces sont grandes, et vides, et blanches, et il n'y a pas de fenêtres ! On dirait un asile !
Partons ! »
Et puis en
repartant, on voit une pancarte qui annonce que l'auberge est plus loin. On
pousse donc jusqu'à d'autres bâtiments.
Un homme vient nous
accueillir. Il dégage beaucoup de tranquillité. Il explique qu'ils ne prennent
des gens que les week-end, pour des stages de yoga. Ils papotent un peu tous
les deux – c'est comme ça ici, tu t'arrêtes pour discuter avec tout le
monde.
Pendant ce temps,
je me trémousse sur place, avec l'impression que mes yeux vont me sortir des
orbites tellement je me retiens de faire pipi – le type me regarde
curieusement.
Miguel remercie
le type, le salue et remonte dans la voiture. Je lui cours après : « Pitié !
Demande lui si je peux utiliser ses toilettes ! »
Le type accepte –
et je crois qu'il comprend mieux mon attitude. Il me montre les toilettes, et
je m'y rue avec gratitude.
Il y a une douche
dans les toilettes, et plein de bougies dedans. C'est très bizarre. Mais
qu'importe, car je peux vider ma vessie.
On repart.
Miguel en a marre des routes merdiques, et décide de retourner à São Jorge.
On cherchera un logement là-bas.
On fait le tour des auberges. Je sais désormais qu'il aime bien prendre le temps d'en voir beaucoup – et puis parfois, il marche au coup de cœur.
On fait le tour des auberges. Je sais désormais qu'il aime bien prendre le temps d'en voir beaucoup – et puis parfois, il marche au coup de cœur.
On passe dans une
auberge où il y a des chats absolument partout – sur les tables, les chaises,
sur le comptoir... C'est l'auberge des chats. On couine de bonheur et on se met à les caresser tous. Mais personne n'est là pour nous
renseigner.
On arrive
finalement à une auberge où un type loue des petits chalets. C'est mignon - ça
sent un peu le renfermé, mais c'est propre.
Certes, ce n'est
pas aussi séduisant que notre chalet au milieu de nulle part des précédents
jours. Mais ça fera l'affaire.
Sur la route, Miguel a vu des panneaux indiquant un "abismo", des falaises d'où il espère regarder le coucher de soleil.
Comme toujours, je dit « Okay, allons-y, tentons le coup ! »
On part avec la voiture, sur une route qui est encore pire que les chemins dans la jungle.
On arrive à un parking et on se dit qu'on est arrivé : on sort de la voiture, et on suit un petit chemin.
Comme toujours, je dit « Okay, allons-y, tentons le coup ! »
On part avec la voiture, sur une route qui est encore pire que les chemins dans la jungle.
On arrive à un parking et on se dit qu'on est arrivé : on sort de la voiture, et on suit un petit chemin.
Au bout de 10 min,
on se dit que c'est plus long que ce qu'on pensait.
Au bout d'un quart
d'heure, une pancarte nous dit qu'il y a 3 km de marche.
On hésite. Et je
finis par trancher : on n'est pas arrivée jusque-là pour se dégonfler
maintenant. 3km, c'est rien du tout !
On continue
donc.
On arrive à une
sorte de point de contrôle, qui dit que la suite est payante – mais personne
n'est là. Miguel hésite. « Il n'y a personne, on fait quoi ? On rebrousse
chemin ? »
Mais enfin,
choupinou ! Miguel est donc le seul mec (ou alors c'est une particularité
brésilienne ?) à être tellement honnête qu'il serait prêt à ne pas aller voir
quelque chose s'il n'y a personne à qui payer le droit de passage – alors que
tout est ouvert, grand ouvert, genre c'est la nature quoi !!
Il est
mignon.
Pendant ce temps,
j'ai de nouveau très envie de faire pipi, et je vois avec inquiétude les arbres
devenir arbustes, puis vagues buissons. Et plus j'ai envie de faire pipi, plus
on avance dans une putain de toundra où il est impossible de se cacher. Je
commence à paniquer.
Miguel, en grand
mâle doté d'un pénis - et d'une décomplexion totale vis-à-vis de son
utilisation, se met tranquillement à faire pipi en marchant. Derrière lui, je le
regarde faire, médusée « Est-ce que tu fais vraiment ce que je crois que tu
fais ?! »
J'avoue, je trouve
ça très drôle.
Mais je suis un
poil jalouse, avec mon envie pressante.
Je lui dis.
« Ahahah, you're jealous about my penis ? You want a penis too ? »
« Yes, I want a
penis », dis-je tristement
« This will be
great ! … But I prefere your little flower »
Il tente une
acrobatie au-dessus d'un arbre couché - et atterri dans un buisson.
Je suis prise d'un
fou rire incontrolable. Il repart, déconfit, puis se retourne vers moi : « It's
your fault ! It's because I try to impress you ! »
Je hurle de rire de
plus belle. Il me prend par les épaules, et me tient contre lui. Les larmes aux
yeux, je hoquète qu'il n'a pas besoin de m'impressionner, qu'il a juste besoin
de me faire rire – et ça tombe bien, il le fait... Même si ce n'est pas fait
exprès.
« Really ? I need
to make you laugh ? »
Il est
pensif.
On discute de plein
de choses. Il me demande si je porte parfois des talons. Il m'avoue aimer les
filles en baskets – en Vans, plus spécifiquement.
C'est mon tour d'être pensive. Moi, la fille toujours en baskets, ce qui est une amélioration pour mes collègues, qui m'ont connus quotidiennement en chaussures de rando - j'aime mon petit confort.
Je ne peux pas m’empêcher de me dire qu'on est fait pour s'entendre.
C'est mon tour d'être pensive. Moi, la fille toujours en baskets, ce qui est une amélioration pour mes collègues, qui m'ont connus quotidiennement en chaussures de rando - j'aime mon petit confort.
Je ne peux pas m’empêcher de me dire qu'on est fait pour s'entendre.
Au bout des 3 km,
on arrive à une sorte de carrière de pierres hyper casse-gueule. Je m'échappe
discrètement derrière un amas rocheux pour enfin pouvoir assouvir mon envie
pressante.
Que c'est
compliqué, d'être une fille.
Et lorsqu'on escalade les rochers... On tombe sur un panorama qui nous laisse sans voix.
Et lorsqu'on escalade les rochers... On tombe sur un panorama qui nous laisse sans voix.
On regarde le coucher de soleil, et Miguel souffle régulièrement « Je n'aurais jamais pensé qu'on tomberait sur un endroit pareil. C'est extraordinaire »
Un groupe de
personnes est déjà sur place, et ouvre une bouteille de champagne. Je souris «
Quite a good idea ! »
Miguel approuve,
me regardant avec étonnement : « Yes, it's a good idea ! ». Je ne sais pas
pourquoi il prend cet air surpris ; je n'ai jamais caché mon plaisir de bien
boire.
17h52 au Brésil. Voilà pourquoi je n'arrive pas à m'adapter ! |
On repart au
crépuscule - il y a encore suffisamment de clarté pour nous permettre de
redescendre de nos rochers sans galérer.
Mais à mi-parcours,
la nuit tombe. La fin de la randonnée est plus compliquée : Nous n'avons que
mon portable pour nous éclairer. Il nous faut être prudents.
Arrivés à la
voiture, on se pose un moment pour se reposer, boire une bière, et regarder les
étoiles.
De retour à São
Jao, on fait un peu le tour des boutiques, avant de chercher où manger.
Miguel nous fait
faire quasi tous les restos de la ville, avant de décider de retourner vers un
des premiers qu'on a vu. Mais ça me va. J'aime me promener avec lui.
On mange, puis on
retourne à l'auberge. On se pose devant le chalet, où il y a une table, un banc
et un hamac. On ouvre une bouteille de vin que j'ai apporté, un Haut-Médoc
absolument divin – et qui n'a rien à envier à la piquette de la veille.
Je masse les pieds
de Miguel – je ne peux pas résister, je trouve ses pieds magnifiques.
Je dois confesser un secret : J'ai des tendances fétichistes - je suis Eddy Murphy dans "Boomerang", je regarde toujours les pieds de mes partenaires. Il a des pieds fins, presque féminins, et une cheville toute fine. Je suis fascinée par ses pieds – mais je n'avouerai jamais ce penchant.
Je dois confesser un secret : J'ai des tendances fétichistes - je suis Eddy Murphy dans "Boomerang", je regarde toujours les pieds de mes partenaires. Il a des pieds fins, presque féminins, et une cheville toute fine. Je suis fascinée par ses pieds – mais je n'avouerai jamais ce penchant.
Il me demande de
lui passer de la musique française. Il me confie être fou de Zaz.
Je trouve ça
drôle.
Il chante "Je veux" en yaourt, et ça me fait mourir de rire. Surtout qu'il chante extrêmement faux.
Moment magique.
Il chante "Je veux" en yaourt, et ça me fait mourir de rire. Surtout qu'il chante extrêmement faux.
Moment magique.
Je n'aime pas trop
la variété française. Sa demande me fait réfléchir.
Finalement, je lui passe du Laurent Voulzy et du Souchon.
En écoutant "Le rêve du pêcheur", il s'exclame « I like this one ! "Pou pou pou pou poupou pour ! Yes, I like ! Pou pou pou poupou poupou ! »
Finalement, je lui passe du Laurent Voulzy et du Souchon.
En écoutant "Le rêve du pêcheur", il s'exclame
L'alcool aidant, on
se détend. Il me demande de mettre les Beatles.
Grande conversation
philosophique en écoutant "Let it Be". On convient que John Lennon
avait tout compris - après tout, n'est-ce pas la vraie solution, que d'accepter
ce qu'on ne peut pas changer ? "Let it be", ou
"Accept".
Une partie de moi
le prend en plein cœur : peut-être que ce message est pour moi. "Let it
be" : Tu ne peux pas le forcer à s'attacher à toi.
C'est une soirée
sereine et tranquille. J'apprécie beaucoup ce moment à deux.
Et puis nous nous
confions beaucoup de choses. J'ai vraiment le sentiment qu'on est beaucoup plus
à l'aise. Quelque chose se passe. On est bien.
C'est tellement
agréable.
On se couche un peu
pompette.
Cette nuit encore, il parle en portugais dans son sommeil.
Cette nuit encore, il parle en portugais dans son sommeil.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire