jeudi 1 juillet 2021

PMA pour toutes


23h40.
Je reçois un message de Pomme. Il y a écrit « ENFIN !!! », et un lien.
Je clique sur le lien, et découvre que la PMA pour toutes est désormais voté en France.
Je commence à pleurer.
Je ne crois pas que j’ai été aussi émue depuis le vote du mariage pour tous, que j’avais fêté joyeusement pour la possibilité que cela ouvrait à mon père et mes amis de se marier avec l’élu de leur cœur.
Mais aujourd’hui, cette loi me concerne moi uniquement. Cette possibilité d’accéder à la maternité sans homme, sans couple, sans schéma traditionnel. Ce choix qui m’est offert, dans le pays dans lequel je vis, dans la société qui m’a vu grandir. Ce choix terriblement moderne et libérateur. Oui, je l’avoue : c’est un soulagement, une victoire.
Une possibilité qui s’ouvre à moi, « au cas où ».
 
Je ris tout de même, l’espace de quelques messages avec Pomme : c’est tout de même extraordinaire ce qu’on peut faire advenir en un claquement de doigts à l’approche des élections ! J’avoue n’avoir même pas eu le temps de comprendre comment, en février, la proposition a été rejeté en bloc, pour passer haut la main 4 mois plus tard, avec tout le monde qui se congratule et se tape dans le dos. Qu’est ce qui s’est passé en si peu de temps ?! La Ganja a (aussi) été légalisée, et les politiques sont détendus du slip ?
Mais à vrai dire, nous en arrivons juste à la conclusion qu'on s’en fout, c’est juste tant mieux, et trop bien, et pas trop tôt.
 
Je suis extrêmement émue, et je me sens bêtement fière d’habiter mon pays, de vivre à cette époque, de voir cette (r)évolution sociétale, d’avoir ce choix.
 
J'ai un petit faible pour ce slogan clair, simple, efficace, tout en subtilité. 

J’ingurgite tous les articles qui passent à ma portée, et apprend que les premières inscriptions auront lieu dès la rentrée. « Pour que les premiers bébés soient en route à la fin de l’année ». Moui, bon, je doute que ça soit aussi immédiat pour tout le monde, on n’est pas dans une usine de construction de voiture, mais enfin le calendrier est ambitieux, et ça me plait.
 
J’appelle ma mère : « La PMA est passée !! »
« Je ne sais pas si je m’inscris dès septembre, ou si j’attends encore un peu… »
« Donnes toi une limite d’âge ? »
« C’est ce que je voulais faire… J’avais en tête 36 ans… Mais le temps d’avoir les rendez-vous, de faire les démarches, que les inséminations fonctionnent… Et si je veux pouvoir le faire une 2e fois, car j’aimerais plusieurs enfants… Il ne faut pas que je traine… »
« Toutes les femmes sont différentes ! Tu ne peux pas savoir si ça va prendre du temps ! »
« Mais je ne peux pas être sûre non plus que ça marchera tout de suite ! »
« … Oui, c’est vrai… »
« Je me demande si je dois me résigner, ou attendre encore…. Mais attendre quoi ?! L’homme de ma vie ? Le type parfait pour fonder une famille – et comment le savoir ? A quoi ça me servirait, de continuer à espérer la rencontre, et peut-être perdre du temps avec quelqu'un qui n'en vaut pas la peine ? »
« C’est sûr ! … Mais c’est à toi de prendre la décision, je ne peux pas te donner de conseils là-dessus ».
 
Bref, la PMA pour toutes, c’est enfin arrivé.
 
J’ai deux mois pour réfléchir à ce que je ferais à la rentrée.

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