En réalité, ce n'était pas vraiment le premier rendez-vous : si l'on excepte la soirée improvisée du dimanche soir (où je m'étais cru enterrée pour toujours), je l'avais invité à un spectacle, pendant le festival littéraire où j'intervenais, car j'avais reçu une invitation pour 2.
Spectacle sympa mais dans une salle glaciale, et qui se termine devant un thé brulant, servi dans une chope à whisky dans l'un des deux bars où nous avons nos habitudes, pendant qu'on essaie de retrouver des sensations dans nos orteils.
On y discute pendant des heures, et cette fois, il se passe quelque chose, il y a de l'électricité dans l'air, une tension. Nos yeux s'aimantent, nos mains se frôlent.
Lorsque je repartirais, nous passons clairement à un cheveu d'un premier baiser.
... Et ça me convient tout à fait de faire encore durer cette attente.
On se retrouve une semaine plus tard dans la ville voisine, où j'ai passé la semaine, à la fois pour des raisons professionnelles, à la fois pour m'éviter des trajets quotidiens et m'obliger à ralentir, me reposer et me dépayser. Il m'y rejoint, et on se promène dans la vieille ville et dans des parcs où les feuilles d'automne crissent sous nos pas
Nous filons ensuite au ciné, cette fameuse séance de ciné que nous devions "rattraper".
Et là, c'est clairement l'idée la plus pourrie du monde.