Ne serait-ce pas le moment de se prêter à l'exercice du Bilan ?!
Quelle idée à la con !
2021 se termine.
Après 2020, que j'ai fini dans l'hébétude et le coton, j'ai l'impression d'avoir pris de plein fouet le contrecoup en 2021 : Tout est parti en vrille. J'ai vu l'effondrement d'à peu près toutes les facettes de la vie :
Je me suis planté professionnellement, et ma cheffe n'attend que mon départ. (deux semaines avant noël, elle m'a encore dit : « je te trouve un peu vive ». Je ne sais même pas à quoi elle faisait référence, bien que je soupçonne une introduction à la prochaine curée de mon entretien annuel). Ma directrice me soutient encore et limite les dégats, mais dans 2 ans, elle part en retraite, et je serai alors seule face aux délires de ma cheffe.
J'ai perdu des amitiés de longue date, dans des crises dantesques. Copine#1 qui n'attend plus que mon départ aussi. Copine#2 qui ne m'adresse plus la parole non plus - mais a pris le poste que je visais, et s'en rengorge dès qu'elle le peut. J'ai eu au moins la maigre satisfaction de lui apparaitre comme une menace potentielle : ça doit vouloir dire que je reste une professionnelle compétente, sans doute. Même si dans l'absolu, ça me fait une belle jambe.
Et puis un effondrement personnel, arrêt de travail, suivi médical et psychologique, une santé très dégradé puisque je mange trop, et mal. Un corps qui me répugne quand je le croise dans un reflet, mais que j'ai modelé ainsi, à hauteur du dégoût que j'ai pour moi, pour ce corps que les hommes se sentent le droit de désirer, de revendiquer. Dans une logique inconsciente et tordue, j'ai dû sans doute souhaiter me rendre tout, sauf désirable. C'est très réussi !
Des crises de boulimie qui durent depuis des mois, où j'ingurgite tout ce qui me tombe sous la main, si possible gras et sucré, jusqu'à saturation.
Nop, cette année 2021 n'a pas été un conte de fées.
Et pourtant, j'y vois aussi la prise de conscience - certes violente, mais il est vrai que je ne vois les limites que lorsque je les ai franchi - de ces problèmes, la conscience de ce qui ne va pas.
Et en voyant ce qui ne va pas, il me reste à agir pour régler ce que je peux régler.
Malgré tout cela, ce sentiment que beaucoup de choses doivent bouger, je ne me sens pas malheureuse.
Cette année j'ai aimé ma vie, ma solitude aussi parfois. Ma maison, que j'ai acheté, rénové, que je loue en Airbnb, et qui a vu de nouveaux travaux en cette fin d'année - j'attends d'ailleurs impatiemment de rentrer, pour peindre les murs en turquoise, installer un rideau d'étoiles, et poser un lambris, à mon rythme, en bleu de travail et en chantonnant. J'aime ces moments suspendus, où je me sens capable, et où je peux dire « Putain c'est moi qui l'ai fait, et ça dépasse mes espérances ! »
Cette année j'ai rencontré le Joueur d'Echecs. Un drôle de petit gars que je n'attendais pas, que j'ai beaucoup fuis par lâcheté, et qui finalement a trouvé une place avec calme et patience. J'avoue avoir parfois envie de fuir à nouveau, d'arrêter tout pour ne pas risquer la blessure, de le quitter pour ne pas être quittée.
Je suis inquiète car j'ignore encore si j'ai la place dans ma vie et dans mon coeur pour quelqu'un. Si j'ai envie de faire de la place à quelqu'un. Cette année, j'avais réussi à me couper de toutes ces envies, et c'était très confortable.
Mais je crois que j'ai tout de même très envie de voir où l'Histoire du Joueur d'Echecs, tout de même assez rocambolesque, nous mène.
Cela étant dit, il est la dernière personne a qui je donne une chance. Je nous donne jusqu'au mois de mai. Si en mai, il est toujours là, que l'histoire semble prendre corps, s'il semble y avoir quelque chose de sérieux, je commencerai à m'impliquer. Si en revanche il m'a quitté (ou moi), ou que ça me semble sans avenir, je lâche l'affaire, et je lance la procédure pour faire une PMA en solo. La chambre Airbnb est rénovée, et ce n'est pas anodin : dans ma tête, il s'agit de la potentielle chambre des enfants. Et elle est prête.
Je veux qu'à 36 ans, le fait d'avoir des enfants devienne concret. Avec ou sans homme dans ma vie.
Il me reste un an et demi.
En attendant, je dois régler ce qui m'a explosé au visage :
Le travail, qui doit prendre une autre place dans ma vie, à défaut, pour l'instant, de ne pouvoir en changer.
Retrouver un corps, une musculature qui me convient. Pas pour le Joueur d'Echecs, ni pour le regard d'un homme, ou même celui des Autres, quels qu'ils soient, mais pour mon propre regard. Et peut-être qu'après cela, je commencerai à me pardonner un peu. Si je fais un pas vers moi, peut-être arrêterais-je de me détester, de me sentir coupable de ce qu'un autre a choisi de me faire.
Il me faudra reprendre intensivement le sport, mais ma coach, avec qui j'ai étonnamment commencé à vraiment sympathiser, est prête et là pour m'encadrer, me soutenir, et me donner des programmes et des défis
Et il me faudra retrouver un rapport sain à l'alimentation.
Je crois en être capable.
Et j'ose même penser que ça ne sera pas si difficile : je sais ce que j'ai à faire.
Bonne année 2021 à tous !
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