dimanche 24 juillet 2022

Deux ans

Il est minuit douze, et mon téléphone indique qu'on est le 23 juillet. 
L'année dernière, lorsque ça faisait un an, j'étais en arrêt, j'avais explosée en plein vol, et je me souviens encore de ce mardi matin où Copine#3 m'avait appelée du boulot pour savoir comment j'allais ; j'étais allongée sur mon lit, je tremblais et je pleurais, à la fois triste et vulnérable, et rassurer à en crever de pouvoir rester enfermée chez moi.
Il me semble que j'ai mis longtemps à admettre d'où ça venait, à accepter ce stress post traumatique.
J'ai attendu, cette année. Guetté les signes d'une autre explosion. Je me suis demandée, pendant des mois, si j'allais être la folle qui peterait un plomb chaque année, le 23 juillet. Je m'imaginais déjà entendre les collègues discuter entre eux "Non mais laisse tomber, elle nous fait le coup tous les ans à la même date !". Un peu comme Frodon, qui ne se remettra jamais d'avoir porté l'anneau de pouvoir, et qui souffre chaque année à la même période.

Aujourd'hui on est le 23. 
Depuis 20 min maintenant.
Je ne suis pas arrêtée. 
J'irai travailler dans quelques heures 
Le soir, je ferai un repas avec mes amis, chez moi. Un truc sans prétention, juste le plaisir de passer du temps ensemble. Juste un petit bonheur de vie, une bonne soirée, un plaisir ordinaire, dans un jour ... qui ne l'est pas tout à fait. Mais déjà un peu plus qu'il y a un an 
Peut-être qu'un jour, le 23 juillet sera un jour normal à nouveau ? Un jour où je ne craindrais pas ce qui peut arriver à mes émotions ? Un jour où je ne me dirais même pas "Oh, on est le 23 juillet" ?

***

On est le 24 juillet, il est 1h35 du matin. David et Stéphane viennent de repartir. On a passé une excellente soirée : repas sur la terrasse, beaucoup de fou rires, mais aussi des confidences. Le plaisir de passer du temps ensemble.
Quelques heures, où j'ai totalement oublié la date.
Le reste de la journée, j'étais au travail. Une journée ordinaire, quoique intense. J'avais dormi 3h, car le bébé de mes locataires du soir avait hurlé jusqu'à 3h30 du matin - puis à 6h30. J'ai pris un petit déjeuner avec eux, ils m'ont offert des croissants, pendant que leur loulou de 18 mois me jetait du pain - et que mon chat, blasée, était partie se planquer. A midi je me suis tapée un kebab avec Pomme, puis l'après midi est passée. 
En rentrant, j'ai eu le temps de lire un chapitre de mon livre (une lecture commune que l'on fait avec quelques amies), et de tricoter 8 rangs (un projet d'un club tricot que l'on a formé avec des collègues). 
Et puis cette soirée avec mes vieux amis. 
Les discussions, tantôt légères, tantôt profondes. Quelques questions sur l'exposition de peinture, que je ferai d'ici une semaine. La date du vernissage, qu'ils notent dans leurs agendas. Des questions sur ce que je vais exposer ; leurs sourires plein de bienveillance quand je répond.
23 juillet 2022. 
730 jours plus tard.
2 ans.

Une journée presque ordinaire.

mardi 19 juillet 2022

L'Agence Matrimoniale : Magouilles en série

 Très exactement un mois après ma demande de pause, je reçois un appel du directeur de l'Agence. 
Il me laisse un message pour (je cite) : « Prendre de vos nouvelles, après ce temps où vous nous avez demandé de vous... ahah, laisser un peu tranquille ! ».
Hum, drôle de formule... Mais, en l'occurence, plutôt bien choisie.

Avant même que j'ai le temps de les rappeler, je reçois déjà un nouveau profil : "Bonne nouvelle, Capitaine Haddock vous a choisi !".
Ca y est, le marathon reprend....
Capitaine Haddock est un batelier, qui aime passer son temps libre à naviguer à bord de son bateau.
... Ai-je déjà dit que j'avais une profonde aversion pour les poissons et crustacés, dont les odeurs me rendent malade, et que je souffre de très (très) violents maux de transports ? Mer, airs, routes, trains, tout y passe. 
Je ne l'ai peut-être pas dit ici, mais ce qui est certain, c'est que l'Agence le sait. Encore un profil aussi bien choisi que Gregory, l'éleveur de bétail alors que je suis végétarienne et antispéciste.

mardi 5 juillet 2022

L'Agence Matrimoniale : Pause

 Après 5 rendez-vous plus catastrophiques les uns que les autres, j'ai fini par écrire à l'Agence pour leur dire "Pause !".
Prise dans l'avalanche de rendez-vous, je ne parvenais pas à prendre du recul, même s'il m'apparaissait de plus en plus évident que l'Agence manquait de professionnalisme. De plus, j'entrais dans ma plus grosse période professionnelle de l'année (ce mois où mes semaines font 120h et où je dors vaguement quelques heures par nuit), et j'avais besoin de récupérer mon cerveau à 100%.

Le déclencheur, ça a été un mail de l'agence, « Bonne nouvelle, vous allez rencontrer Gustave ! ».