Il y a 2
semaines, j’ai passé une après-midi avec une migraine terrible. Lorsque je suis
rentrée du boulot, je me suis couchée. Sauf que le lendemain matin, j’étais
toujours aussi mal. Ni les médicaments, ni ma bouillotte (d’habitude miraculeuse)
n’en étaient venu à bout. En plus je n’avais aucun appétit – je suis comme les
animaux : si je ne mange plus, il faut s’inquiéter. Du coup j’ai foncé
chez le vet… chez le médecin.
Je suis
tombée sur un médecin d’astreinte (car nous étions samedi). Un bonhomme un peu
lourd et un peu simplet qui m’a fait m’interroger sur la triche en école de médecine.
Son diagnostic : je dois arrêter d’aller chez le kiné, parce que (je cite) "Là c'est un problème de cervicales", et reprendre la
pilule, parce que j'avais mes règles au même moment et que c'était surement lié. Dans sa grande mansuétude, il m’a tout de même prescrit de l’ibuprofène.
Merci, au
revoir.
Evidemment,
je suis allé au travail, où j’ai tenu environ 2h, avant de rentrer chez moi
complètement cassée. Et j’ai dormi. Le soir j’ai été chez Hector, je n’ai quasi
pas mangé, et à 21h j’allais me coucher. Il m’a réveillé le lendemain vers
11h30, parce que je travaillais l’après-midi. Il m’a regardé, et m’a dit « T’as
la tête de quelqu’un qui n’a pas dormi ». Sauf que j’avais dormi plus de
14h.
J’ai passé
une après-midi épouvantable. Les gens qui s’approchaient de moi avaient un
petit mouvement de recul, on sentait bien qu’ils se demandaient s’ils allaient
vraiment s’adresser à l’espèce de Créature des Marais qu’ils avaient devant
eux.

Evidemment,
le lundi, je suis retournée chez le médecin. J’ai articulé, de ma voix caverneuse
et bronchiteuse « Je pense que Monsieur Machin est passé à côté de son
diagnostic ». J’ai vu mon médecin habituel – enfin, la remplaçante de mon
médecin habituel, que j’ai dû voir une seule fois en 3 ans. J’étais toujours en
mode « Créature des Marais », et j’arrivais à peine à parler. Mais,
le cœur à toute épreuve, le médecin ne s’est pas laissé impressionner. J’avais
de la fièvre, une tension en chute libre, la gorge en charpie, une toux à faire
trembler les murs, les chutes du Niagara qui coulaient de mon nez, et le
médecin de me faire : « C’est juste une petite rhinopharyngite ».
Elle m’a demandé si j’avais plutôt une toux grasse ou sèche (c’était une toux
grasse), m’a fait une ordonnance, m’a fait l’énorme faveur de m’arrêter deux
jours, et merci au revoir.
Je suis allé
à la pharmacie, où la pharmacienne m’a fait « Dis donc ça n’a pas l’air d’aller
très fort ! ».
Non, ça n’allait
pas très fort du tout.
Mais
visiblement tout le monde le remarquait sauf mon médecin.
Le médecin m’avait
donné un sirop pour la toux sèche (l’inverse de ce que j’avais besoin, donc),
et un spray nasal. « Et puis vous prendrez des Dafalgan trois fois par
jour pour faire tomber la fièvre ».
Mais, heu, c’est
tout ? Parce que là, non seulement j’ai l’impression de crever, mais en
plus la dernière fois que j’ai été aussi mal, j’avais 17 ans et une grippe.
Où sont
passés les vrais traitements ? Les trucs aux noms et aux gouts improbables
qui ont toutefois le mérite de nous remettre sur pieds en quelques jours ?
J’ai passé
mes deux jours d’arrêts à dormir. Je suis retourné bosser à peu près aussi mal
qu’avant, et je n’ai fait que poser des heures pour rentrer plus vite chez moi.
Au bout de quelques jours, les Dafalgan et Ibuprofène que je gobais à longueur
de journée m’ont provoqués des brûlures d’estomac (normal, je ne prends jamais
de médicaments en temps normal), et j’ai arrêté. Mais j’ai toujours une toux à
décrocher le papier peint, et je renifle comme un chien de détection en
présence de cocaïne.
Et je me dis
que je devrais peut-être chercher un nouveau médecin.
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