J’en avais parlé (mais je ne retrouve plus où), à la suite de mon voyage en Afrique, j’ai décidé de faire de la danse africaine : Après 2 jours à
danser sur les toits de Mbour au son des djembés et d’indications en allemand
(véridique), je me suis trouvé des cours de danse à la MJC de ma ville.
…
Evidemment, c’est moins glamour que le Sénégal et les toits de l’Afrique.
En plus j’ai une fâcheuse tendance à trouver que les cours en MJC sont un peu
les activités du pauvre : tu te retrouves toujours dans une salle dégueu,
pas éclairée et pas aérée.
Option : dans un sous-sol glauque.
Bonus : Des vestiaires merdiques et/ou à l’autre bout du bâtiment
et/ou ultra flippants.
L’avantage en revanche c’est que les cours sont en français – avantage
indéniable quand tu ne parles pas allemand, comme moi.
Cela dit, j’ai passé les premiers cours les larmes aux yeux, avec le
souvenir poignant de mon séjour au Sénégal, à me dire que ça n’avait rien à
voir.
Mais ça m’a passé, et j’ai arrêté de me dire que je n’allais pas pouvoir
continuer.
Et en plus j’ai trouvé ça sympa.
Le prof est complètement cinglé, c’est une boule d’énergie, et il s’enflamme
pour un rien. C’est assez drôle. Il nous avait fait tout un sketch un peu avant
les élections, pour nous dire « Votez bien ! Sinon, plus de danse
africaine, plus de mafé, plus rien de tout ça !! Ah, mais !!! ».
Je serais incapable de lui donner un âge (et Google n’est pas mon ami :
il y a trop d’homonymes). Je sais qu’il a une fille, car elle essayait
désespérément de lui téléphoner pendant un cours, et il a fini par interrompre
le cours pour répondre.
Je lui imaginais une tension sexuelle – ou une histoire passionnelle - avec
son percussionniste, mais énorme déception lorsque j’ai réalisé
que ce dernier sortait avec une des danseuses. C’est dommage, j’aimais bien mon
scénario : En plus Prof-de-Danse est un peu maniéré parfois, alors ça marchait
bien dans ma tête.
Bref.
Est arrivé l’implacable mois de Mai et tous ses imprévus. J’ai loupé
plusieurs cours, pour les obsèques, pour le boulot, bref, j’ai passé mon temps
à aller lui dire « Je ne serais pas là la semaine prochaine ».
Et puis Mai étant le mois des fériés, nous nous sommes retrouvés à nous
dire « Je ne viendrais pas la semaine prochaine, je serais au boulot
jusqu’à minuit. Je viendrais la semaine suivante »
- « Mais avec le férié, je ne sais pas encore si nous ferons cours la
semaine suivante ».
Ah. Problème.
- « Pas grave : envoie moi un message vendredi, je te dirais s’il
y a cours le vendredi suivant ou si la MJC fait le pont »
(Tiens, encore un truc qui alimente mon dédain : MJC = suivi des rythmes
scolaires. Je n’ai jamais compris pourquoi nous, Adultes, avec nos 5 semaines
de vacances par an, on doit faire des activités sur le même rythme que des
gosses qui ont un nombre de semaines de vacances que je ne préfère même pas
compter, sinon je vais pleurer)
Le vendredi suivant, ma journée de travail commence à 8h pour se finir à
minuit, et j’enchaine le samedi et le dimanche à peu près au même rythme. Donc
le texto à Prof-de-Danse, j’oublie complètement.
Le lundi, je retrouve un rythme un peu plus classique, et j’envoie un
message.
Auquel il répond « J’attendais avec impatience ton message »,
avec trois smileys clin d’œil.
TROIS.
Je me dis « Dis donc, c’est presque un peu bizarre ces smileys. Je me
demande s’il y a quelque chose à comprendre ».
Le lendemain, j’en parle à Copine#1 et lui montre le message.
Mon regard se pose sur son visage navré. « Mais enfin Mademoiselle B.,
là il te drague CARRÉMENT ! ».
Il m’a renvoyé un second message le jour même, où il me demande mes disponibilités.
Elle hoche la tête et m’assène « Non mais qu’est-ce que tu ne comprends
pas là-dedans ?! ».
(J’avoue être un poil vexée par sa condescendance. Je sens que là, elle a
un peu honte de moi)
Pourtant je reste dubitative, et je mets le doigt sur le "Pourquoi" lors du cours suivant : Il n’y a aucune ambiguïté. Il me dit
bonjour comme tout le monde, ne me regarde pas plus qu’une autre, ne me fait
aucune remarque. Rien qui me laisse penser quoi que ce soit. A mon sens, ses messages semble tomber de nulle part.
Alors je me dis « J’ai mal compris ».
En plus finalement, je ne sais même pas pourquoi il veut mes
disponibilités : Prendre un verre ? Me faire réviser les chorégraphies parce
que je suis nulle, et que le spectacle est dans 2 semaines ??
A la fin du cours : rien de plus. Un cours normal. Il me raccompagne à
la porte parce que la MJC fait le pont et que c’est verrouillé. On parle du
spectacle. Il s'emploie à me convaincre d’y participer alors que je suis arrivée
en cours d’année, et que je ne connais pas les chorés.
Normal.
Et soudain, juste avant que je parte, il me dit, très très sérieusement
« Toi et moi, faut qu’on parle. En tête à tête ». Et il me fait ce
petit geste à la « Eye of the Tiger », montrant ses yeux et les miens
avec ses doigts ». Sur le même ton que moi je dirais « Faut que je
fasse mes impôts ».
Décalage total.
Je réponds d’un petit « oui » apeuré.
J’hésite même à dire « Oui Monsieur ».
Non vraiment, je ne comprends pas. Je repars en me disant « Mon
Dieu, cet homme me terrorise. Qu’est-ce qu’il me veut ?! ».
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