mardi 21 novembre 2017

Le retour d'Hector

Nos derniers échanges dataient précisément du 11 août, date à laquelle j’arrêtais de lui répondre, parce que c’était stérile, et parce qu’il retombait dans du drama qu’il voulait culpabilisant, mais qui n’était que ridicule.


Alors que je n’attendais plus du tout son retour et que je l’imaginais passé à autre chose depuis longtemps, j’ai reçu un mail, intitulé « Lis s’il te plait, ça n’a rien à voir avec nous ».
Effectivement, le prétexte était extérieur à notre histoire, ou presque : je devais lui peindre une toile pour son salon (c’était bien évidement tombé à l’eau), il aurait perdu les photos-modèles que j’avais envoyé et voulais savoir si je les avais encore, parce que sa nièce pourrait lui peindre (grand bien lui fasse).
Appelez-moi parano, mais je n’étais pas dupe : il m'avait déjà récupérée plusieurs fois cette année avec cette excuse, parce qu'il avait compris que lorsque ça parle d’art, je suis presque toujours influençable.
Mais ça c’était avant.
Et comme je lui ai fait remarquer, j’ai supprimé nos messages, nos conversations, nos envois, et même l’appli Whatsapp, donc je ne pouvais pas l’aider. 
Prise d’un léger remord, j’ai tout de même recherché sur internet des images similaires.
Evidemment, il a sauté sur cette occasion pour tenter de renouer le contact : « Qu’est-ce que tu deviens ? Comment ça va ? ».
Ce qui a renforcé ma certitude que son prétexte était bidon.
A ce stade, je pensais tout de même que, si longtemps après, ce n’était pas possible qu’il retente. Mais dans le doute, je me suis dit que c’était peut-être le moment de clore définitivement les choses.
S’est ensuivi un échange de mails un peu abscons, où il a rapidement révélé ses véritables intentions lorsqu’il a demandé « Et côté vie personnelle ? ».
Ma réponse vague lui a inspiré un de ces coups de bluff habituel : « J'en conclu que tu as  rencontré quelqu’un qui te correspond »
Je me suis fait la remarque que cet homme pourrait être dangereux : Il est clairement manipulateur, et s’il était un peu plus subtil, ce serait dévastateur. J’ai toujours vu clair dans son jeu, parce qu’il n’est pas très fin et que son tempérament sanguin achève de rendre les situations grossières. Mais s’il se maîtrisait mieux, peut-être que je me serais laissé embobiner. 
Je n’ai pas relevé le bluff, mais j’ai enfoncé le clou : « oui, effectivement : Un de mes proche est devenu plus important pour moi sans que nous ayons vu arriver le truc. Et nous vivons quelque chose de très doux et de très agréable, dans le respect de nos convictions. Ça fait un peu plus de deux mois ».
Traduction si tu veux bien :
- C’est quelqu’un dont je suis déjà proche car un ami
- Nous vivons quelque chose de bien
- Nous vivons quelque chose que toi et moi n’aurions visiblement jamais pu vivre ensemble
- Si c’est encore récent, ça ne date pas d’hier non plus.

Ensuite il s’est enflammé tout seul « je t'avoue penser a toi de temps en temps et regretter la situation qui est arrivé.
je voulais vraiment quelque chose de durable avec toi, mais le choix de vie "séparée" n'est vraiment pas quelque chose que je pouvais accepter ».

Mon Dieu, il en est encore à penser que si notre histoire a foiré, c’est parce que je ne voulais pas habiter avec lui ! Cet homme est incroyable de déni : J’ai jamais vu quelqu’un être capable de se raconter des histoires à ce point.
J’ai tenté (stupidement) de lui expliquer que ce n’était pas ce qui s’était passé et qu’il se trompait s’il pensait que c’était notre problème principal : notre problème, c’était qu’on s’engueulait tout le temps.
TOUT
LE
TEMPS.

Ce à quoi il a répondu : « On se prenait la tête pour des futilités, j'avais trop envie de choses que je n'avais pas.
Bref, content pour toi ».

Mais MEC : tu crois que se prendre la tete tout le temps, c’est sexy ?! Que s’engueuler pour des conneries, ça donne envie de faire des projets avec quelqu’un ?! Que faire payer à l’autre tes propres frustrations, c’est la solution ?
J’ai envisagé de lui répondre qu’il devrait peut-être arrêter de faire payer aux autres ses frustrations, que ce n’est pas comme ça qu’il obtiendra ce qu’il veut (d’ailleurs s’il pouvait aussi entendre qu’on n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie, ça l’aiderait pas mal), mais…. A quoi ça aurait servi au juste ? On aurait discuté pendant des plombes, il n’aurait entendu que ce qu’il voulait entendre, il aurait continué à se persuader que notre problème principal, c’était que je refusais d’habiter avec lui parce qu’il s’est mis en tête que je n’envisageais la vie de couple que dans des habitations séparées, ce qui est totalement inexact. Sauf qu’il avait pris cette blague pour la réalité.

Et puis finalement, je me suis dit que je lui avais répondu pour lui faire comprendre que c’’était définitivement fini entre nous, et la mission était accomplie : désormais il savait que j’avais quelqu’un dans ma vie, et que ça se passait très bien. Inutile de continuer cette conversation, qui n’était de toute façon qu’un enfumage pour essayer de revenir !
Donc j’ai arrêté de répondre.

Lorsque j’en ai discuté avec Copine#1, elle était étonnée : « Mais comment peut-il s’accrocher à ce point ? C’est presque de la bêtise d’essayer de revenir 3 mois plus tard comme ça ! ».
Plus j’y pense, et plus je me dis que ce qu’il l’a attiré, c’était justement mon inaccessibilité. Je me dis qu’il n’a pas dû souvent essuyer des « Non ». Peut-être que ses précédentes copines se laissaient manipuler plus facilement. Qu’elles tremblaient devant ses colères – alors que moi, ça a le don de me foutre en boule. Peut-être que les autres ne voyaient pas si clair en lui. Je ne sais pas. 

Copine#1 pense qu’il retentera le coup dans quelques mois, pour voir si ma relation se passe bien – au cas où ça se passe mal, et qu’il puisse revenir.
Personnellement, Charles-Henri ou pas, c’était hors de question que ce psychopathe revienne dans ma vie. Mais au moins l’excuse  de Charles-Henri lui ferme clairement la porte au nez.

Quoiqu’il en soit, voici un retour inattendu... et avorté.

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