Je le rappelais lors de mon bilan de fin d'année : mon prof de
danse africaine m'avait fait savoir, en 2017, qu'il aimerait beaucoup que nous
nous voyons en dehors des cours - pour, sans doute, une toute autre forme de
danse.
Bien évidement, ces derniers
mois, je suis passée par la phase « J'ai besoin de savoir que je plais
encore » (Désolée, je ne suis qu'humaine, et que celle à qui ça n'est
jamais arrivé me jette la première pierre). Dans ces moments là, le plus facile
c'est quand même de retourner chercher des mecs qu'on s'est gardé sous le
coude, dont on n’a jamais cédé aux avances, ou même aux ex.
En vrai on devrait juste se
souvenir que tout les mecs sont des chiens en rut, et qu'une femme peut se
taper à peu près qui elle veut. [ouais, je sais, c’était gratos]
J’ai donc (re)pris contact avec
Jean-Paul, en lui proposant d'aller boire un verre.
Première phase
: j'étais flippée qu'il ne me réponde pas. Ça aurait voulu dire qu'il n'était
plus intéressé, et ça remettait en cause mon sex-appeal (même s'il ne m'a pas
vu depuis des mois).
Il m'a répondu.
On a commencé à s'écrire.
Deuxième phase
: Je suis rassurée.
… Et finalement, j'aurai pu m'arrêter
à cette phase, parce que c'était ce que je voulais
Il m’a envoyé des messages sirupeux que j’ai feints d’ignorer car
c’était du flan au miel : « J’ai beaucoup pensé à toi, j’ai hésité à
t’écrire et je n’ai pas osé ».
Il m'a téléphoné quelques jours plus tard. J'étais déjà moins à l'aise.
Surtout qu'il lançait des petites phrases qui se voulaient séductrices, et qui
en fait me filait la chair de poule. Lorsqu'il m'a dit « Tu sais ce que je
veux avec toi », insistant sur le fait qu'il avait envie de me voir, de me
parler, de me connaitre... J'ai ressentie un très grand inconfort. Je me suis
dit « Mais en fait moi pas ».
On a convenu d'aller boire un
verre une semaine plus tard (« ou sinon je peux aussi venir chez toi si tu
veux ». Huhuhu, oui, bien sûr mon lapin)
Troisième phase : J'oscille entre trois états d'esprit,
qui changent à peu près toutes les heures. A savoir : la fierté de faire
quelque chose pour mettre quelqu'un dans ma vie/mon lit, la joie d'avoir un
rencard, et l'anxiété « Je ne suis absolument pas prête à ça ».
Plus la date approchait, et
plus j'étais anxieuse.
J'ai réfléchis : pourquoi je
voulais le voir ? Pourquoi ça me mettais mal à l'aise ?
J'ai réalisé que je voulais le
voir pour me rassurer, pour ne pas être seule, et peut-être pour assouvir
quelques pulsions sexuelles (mais celles-ci sont plutôt inexistantes en ce
moment).
Je savais que je ne voulais
rien avec lui - ou juste une relation sans avenir. Et encore : est-ce que
physiquement il me plait ? J'aime l'idée que je pourrais "l'avoir"
alors que les autres élèves fantasment sur lui - mais moi, il ne me fait aucun
effet, même si je peux avouer qu'il est bel homme.
Je savais que je n'étais pas
prête pour une relation.
Et à vrai dire, même une
relation sexuelle me semblait hors de ma portée : rien que l'idée d'un homme
caressant ma peau me donne des envie de hurler « Vous êtes tous des fils
de pute ! ». Je n'ai aucune envie qu'un homme m'approche, me parle, tente
de me séduire ou me touche. Le sexe suggère un minimum de confiance. Et je ne
suis pas prête. Vraiment pas prête.
Quatrième phase : Après cette analyse, j'y voyais plus
clair, et j'ai décidé de lui expliquer. J'ai souhaité lui laisser le choix, à
partir de mon constat : Soit on se voit, mais totalement amicalement, soit on
reporte, soit on annule. Je lui ai expliqué mon état d'esprit.
Il a choisi de couper
temporairement les ponts, et de me laisser le recontacter le jour où je le
sentirais.
Cinquième phase : je me suis
sentie délivrée d'un poids.
J'avais pris la bonne décision.
J'avais fait l'erreur classique de me chercher une
"relation-pansement" et une partie de moi le savait. En prenant de la distance, j’ai réalisé que c’était une réaction normale…
Mais qui ne mène à rien.
A la place je me suis écoutée, j’ai acceptée mon état d’esprit, j’ai
décidée de ne pas céder aux angoisses de solitude qui m’assaillent trop
souvent, bref, j’ai été bienveillante envers moi-même. Et je me suis sentie mieux. J’ai juste besoin de
temps. Parce que je suis comme ça : un peu lente dans la réflexion, un peu
lente à la résilience.
Et ce n'est pas grave.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire