Interlude vacancier par messages interposés

Charles-Henri est en vacances. A la veille de son départ, j'avais demandé du bout des lèvres « Tu m'enverras des messages ? ». Avec l’impression d’être une petite sotte sentimentale.

Il m’avait regardé, surpris : « Ben… Evidemment ! »

Je me méfie des « Ben…. Evidemment ! ». (Pas besoin que je renvoie à d’autres articles : ils m’ont tous fait le coup)

Le fait est que Charles-Henri m’envoie des petits messages chaque jour. On discute gentiment. A vrai dire je me fous de ce qu’il me dit : c’est surtout le plaisir de voir son nom s’afficher sur mon téléphone et me dire qu’il pense à moi.

Et pourtant, les messages sont parfois très intéressants (et ils deviennent de plus en plus chauds au fur et à mesure des jours) :

Jour 2 :

« Je me disais qu’on pourrait partir dans ma maison secondaire, mardi 12 septembre, pour nos retrouvailles ? ».

Alors… Parlons de la maison familiale secondaire de Charles-Henri. J’ai déjà dit que Charles-Henri est plutôt dans la catégorie "fils de bonne famille". Et donc ils ont (au moins) une maison secondaire quelque part dans la région, où il y a du terrain, des ruches,… Et des daims. Oui, des daims, ces petites choses sauvages et majestueuses qu’on voit plus en photo qu’en vrai. Monsieur et Madame Charles-Henri avaient envie de se simplifier la tonte de la pelouse, donc ils se sont dit « eh bien achetons des daims ». 

A leur place tu penses « tondeuse » ? Espèce de prolétaire.

A leur place tu penses « Chèvres » ? Espèce de Paysan.

A leur place tu penses « Vaches » ? Tu es innommable.

En conclusion, je ne sais pas exactement à quoi ressemble ladite maison, mais je pense que j’entrerai dans un autre monde (où il y aura donc visiblement des daims).(#Sooooomewheeeeeere over the rainbooooow)

Jour 5 :

« Qu’est-ce que tu fais dimanche ? Je rentre de vacances dans la nuit de samedi, et je me disais qu’on pourrait se voir avant mardi comme ça ? »

- L’attente jusqu’au mardi 12 me plonge dans des mollesses impatientes, le temps semble dénué d’intérêt d’ici là

(Bon, en vrai, j’ai mille trucs à faire et je cours partout)

- Il pense à moi

- Je lui manque

- Il a envie de me voir plus tôt

Conclusion : je suis extase et jouissance.

Jour 7 : Moi : « Où dors-t-on dimanche soir ? Que je sache si je dois nourrir mon chat à l'avance »
Lui : « Si on dort chez moi, je joue à domicile mais il y aura potentiellement mes collocs. Si on va chez toi, je profiterais de toi jusqu'à épuisement total et demande de grâce avec l'assurance que je te pousserais dans tes plus inavouables retranchements »
J'ai lu ce message à mon réveil, juste avant d'aller signer mon compromis de vente. 
3 réactions : J'étais bien réveillée. J'étais contente d'avoir un vibro dans mon tiroir de chevet. Je suis allé voir mon Notaire avec la tête ailleurs et le regard halluciné.

Jour 8 :
Lui : « Vivement dimanche, vivement toi »

Jour 9 :
Lui : « Je pense bien à toi et je ne sais pas ce que j'ai le droit de te dire par texto mais je m'endors avec l'attente de mon corps contre et dans le tiens »

Ce que tout ça me provoque : (je commence à adorer les listes « Ce que ça provoque en moi » depuis mon précédent article)

- Je m’émerveille chaque jour d’avoir cet homme dans ma vie, avec ce sentiment que quelque chose s’est passé sans que je comprenne bien quoi

- Je compte les jours

- Je porte chaque jour la casquette Gavroche qu’il a oublié chez moi la dernière fois, juste parce que c’est la sienne

- J’ai repris la peinture (ma créativité était franchement en berne depuis des mois. La dernière fois que j’avais touché ma toile, c’était au début de mon histoire avec le mec-de-la-salle)
- J'ai tellement envie de le voir que j'en ai des symptômes physiques : boule au ventre, nervosité, nausée.

- Je suis bonheur et paillettes

Tout ça reste bien entendu entre nous, je ne suis PAS une romantique, je suis une femme indépendante et forte du XXIe siècle.