lundi 18 juin 2018

Miguel : Et ensuite...

Ça aurait pu être une nuit sans lendemain.
J'ai cru que ce serait ça. Les "On se rappelle ?", j'ai passé l'âge d'y croire.

Et pourtant il m'a écrit.


Pour me dire que je lui ai jeté un sort, avec mon "orquidea" dans mes cheveux. 
Que cette nuit à NOLA était en effet magique. 
Qu'il déteste Miami - il préfère les histoires de fantômes de La Nouvelle Orleans, et les orchidées - qu'il aime encore plus ces fleurs maintenant. 
Il m’appelle « My little orchid ».

On a continué à s'écrire. Au début, je me disais qu'on se reverrait forcément. Je rêvais nos retrouvailles, je les vivais comme si j'y étais. Ça me semblait réel. C'était évident qu'on se reverrait.
Et puis je me suis laissé engloutir par "la vraie vie". À me dire que c'était fou - trop fou. Est-ce que je peux vraiment me jeter là dedans ? Est-ce que j'ai les épaules assez solides pour ça ? Et surtout, est-ce que ce n'est pas stupide, de tout miser sur une histoire qui a duré seulement quelques heures ?
Et puis comment je pourrais savoir ce que je ressens - ce que nous ressentons tous les deux, sur la base d'une seule nuit ?!

Pendant ce temps, nous continuions d'échanger quotidiennement des messages, des photos, des mots doux.
Il a commencé à apprendre le français.
J'ai commencé à apprendre le Portugais.

Je lui ai fait une proposition un peu folle : et si on se retrouvait pour un second rendez-vous, quelque part dans le monde ? On choisit une destination, entre la France et le Brésil - ou bien tout à fait ailleurs - et on se revoit.

L'idée lui plaisait - mais il n'avait déjà plus beaucoup de jours de congés, et ça semblait difficile.
Fallait-il qu'on attende l'année prochaine pour se revoir ? Pour déterminer ce qu'il y avait et ce qu'il pouvait y avoir entre nous ? 

Alors j'ai décidé d'y aller. Était-il prêt à me recevoir au Brésil ?
Oui, il l'était.
Alors j'ai pris mon billet.

À l'heure où vous lirez ces lignes, que j'écris à l'aéroport, je serai au Brésil depuis quelques jours déjà.

Je suis la première à penser que c'est complètement fou : partir retrouver un homme que je ne connais pas, prendre le risque que ça se passe mal, voir très mal... Agir comme une adolescente amoureuse à qui on aurait laissé une carte bancaire.
Cela dit, ça peut aussi très bien se passer. Certes, les pourcentages sont faibles. Mais lorsque j'ai dû prendre ma décision, choisir entre l'oublier sans essayer, ou partir à l'aventure pour en avoir le coeur net - et peut-être vivre à nouveau quelque chose de fantastique - je n'ai pas eu à réfléchir longtemps. C'était inimaginable pour moi de ne pas y aller, de ne pas le revoir.

Tout est possible ; ça peut se passer bien, ou mal. Ça peut être le début de quelque chose, ou bien sa fin. Ça peut être catastrophique.
Je ne suis pas dénuée d'anxiété, loin de là. Jusqu'à la dernière minute, je craignais qu'il ne me fasse une Charles-Henri : qu'il m'écrive pour me dire "Finalement ne vient plus s'il te plaît". Ou pire, qu'il arrête d'écrire et disparaisse. J'aurai dû alors choisir entre y aller seule, ou annuler le voyage.
Mais ça n'est pas arrivé. Au contraire, dans ses derniers messages, il me dit être très excité et avoir hâte de me voir.
Alors évidemment, là encore, je me dis "N'y croit pas, c'est quand tu accordés ta confiance que les hommes te trahissent". 

Une autre partie de moi à envie de se jeter dans cette histoire. Finalement, c'est cette partie de moi qui a gain de cause ; après tout, après ce que j'ai dernièrement enduré à cause des hommes, j'arrive tout de même à faire assez confiance à un inconnu pour partir sur un autre continent. Si ce n'est pas un putain de saut de la foi, je ne sais pas ce que c'est !

Alors je préfère rester ouverte, me dire qu'il n'y a jamais de règles, jamais rien qu'on peut anticiper. Être ouverte et aller candidement à la rencontre de Miguel.
Et on verra bien.

Oui, je suis folle.

Mais ça me rend très heureuse.

Même si cette histoire finira forcément avec des larmes - reste à savoir quelles seront ces larmes.

3 commentaires:

  1. Que deviens-tu ?!!!

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    1. Pas d'inquiétude, je suis vivante ! :)
      Je suis rentrée depuis deux semaines, et je travaille sur le récit de cette expérience - mais qui représente 30 pages, alors je me casse la tête pour trouver comment organiser mes articles...
      Quant à savoir comment je me sens depuis mon retour... Je n'arrive toujours pas à le savoir ! Très très vide et très très triste, en tout cas... Mais partager mon voyage ici me fera du bien, j'en suis sûre !

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  2. �� Mince...
    Mais suis sûr que tu sauras rebondir !!! Take care

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