jeudi 7 juin 2018

Voyage à La Nouvelle Orléans (6/8) : Miguel


Oh, voici une sacrée histoire. "A big deal" comme les américains disent.
Mon cœur y est encore.

Pour rappel, j'avais rencontré Miguel la veille, en discutant avec Chris et Glenn. C'est le genre de mec incroyablement beau - et qui a un coté un peu choupi, maladroit. Tu te dis juste "il est vraiment craquant".
Brésilien, 28 ans, 1m80, la peau mate, les yeux verts et les cheveux noirs, musclé, des pectoraux parfaits, barbu, tatoué, piercé. Bref, le genre de mec qui me fait craquer a coup sur.
En plus il parlait avec un léger chochotement, un discret zezaiement que je trouvais absolument adorable.
Et direct je me suis dit "ok, celui ci, il est hors de portée. Il est au delà du soleil".
Mais ce n'était pas grave : Je passais de bonnes vacances, j'étais contente de pouvoir juste discuter avec lui, et honnêtement, je n'ai même pas songé a tenter ma chance ; il venait d'un autre monde.
Il disait des trucs choupi aussi.
Bref, je me disais "il est vraiment, vraiment, vraiment craquant". 
Mais grave au delà du soleil.

Et puis impro totale mercredi : Je croise Chris et Miguel en rentrant, ils me disent qu'il y a un concert en ville, et me proposent de venir.

Ok, dis-je malgré mes pieds en compote.

(J'avoue qu'à ce moment là, je me dis que je pourrais peut-être coucher une nouvelle fois avec Chris).

(ne me jugez pas : Ces foutus auberges de jeunesse sont juste des putains de clapiers où tout le monde fornique comme des petits lapins excités)

Chris nous donne des bières, qu'on sirote en route parce que c'est légal dans cet état.

Dans le tram, Miguel me tapote la tête et me dit "You sit here. Place for you". Très intimidé, je balbutie un petit "Oh, yeah, okay", et m’assoit docilement.



On arrive, deja un peu éméché. On fait une pause pipi (normal), et Miguel trouve des tickets par terre et nous offre une bière. L'ambiance est top, on retrouve d'autre personnes de l'auberge, la musique est cool, il y a un type qui peint en même temps sur scène.

Je discute avec Miguel, je prend un selfie juste pour garder une trace, je me dis "au moins j'aurais un souvenir de ce super beau gars".

Ouais, peté a la bière, je decide de prendre des photos de tout le monde - avec un succès très relatif. Heureusement, ma photo avec Miguel est superbe. Et dessus, mon visage et mon sourire hurle "Il est trop beauuuuu et je kiffe ma liiiiife !!!"
Là il me dit "On reprend de la bière ?".
Je dis ok.
Je me dis aussi que mes vacances sont quand même hyper économiques : Je me fais rincer chaque fois que je sors.
Bref, on retourne chercher de la bière, je tiens son teeshirt pour ne pas le perdre dans la foule, et du coup il me prend par la main. Il rit parce que mes mains sont gelés, et du coup il les garde dans les siennes.
C'est bon enfant. Je ris avec lui, je me sens bien. Il n'y a pas d'ambiguïté.
On se met a parler de plein de trucs différents, on compare nos cultures, on cherche comment on dit "orchidée" en anglais, parce qu'il ne le sait qu'en portugais (langue du brésil - je l'ignorais totalement), et que comme j'en ai une dans les cheveux, il se pose la question.
On papote, on est bien.
On se met à parler de chats, je suis debout sur le trottoir, il est debout dans le caniveau, on fait la même taille, je gazouille en anglais, lui racontant que mon chat a un caractère épouvantable mais que c'est pour ça que je l'aime..... Et soudain son visage est incroyablement proche. Juste comme ça : Je disais un truc, et là, son visage a quelques centimètres du mien, ses grands yeux verts qui me regardent. Il attend : Il a fait le premier pas, il attend de voir si je veux ou pas.


Dire que j'étais surprise, c'est un euphémisme.

En tout cas, à ce moment là a démarré l'une des plus belles nuits de ma vie.

Et, putain de bordel de merde, je pèse mes mots.


Évidemment, j'ai franchi les derniers centimètres, avec l'impression de vivre un truc qui ne devrait pas être possible.

Et là....

Oh my god.

C'était le baiser le plus doux et le plus sensuel de ma vie.

Ce grand gaillard barbu avait des lèvres ultra douces, sa barbe était impeccablement taillé et douce, il embrassait doucement. Sa langue caressait mes lèvres et il était attentif et... Doux. Tellement doux. Je fondais littéralement. Je ne sentais plus rien, plus rien n'existait a part sa bouche Et pendant que je ne pouvais pas m'empêcher de gémir sous ses lèvres, j'étais contente de savoir qu'il y avait de la musique pour couvrir ça. Parce que, bon sang, je ne pouvais pas m'en empêcher.

On s'est embrassé un temps infini. Ou pas ? En tout cas, ça ressemblait à l'éternité.

Il m'a regardé, il a souri, il a dit "I think you're very cute".

J'ai ouvert de grands yeux incrédules, et j'ai dit "And I think you are GORGEOUS !"

Et on a continué à s'embrasser en laissant le monde tourner sans nous.


A partir de là, on a complètement oublié les autres. On est parti ailleurs. Je ne sais même plus pourquoi. Je crois qu'il s'est mis en tête de m'emmener écouter du jazz. On a sillonné la Nouvelle Orleans, nous parlant en anglais - moi la française, lui le brésilien. Parfois nous ne nous comprenions pas - seul l'anglais nous permettait de communiquer : Il ne parlait pas français, je ne parle pas portugais. Mais ce n'était pas grave. On s'est retrouvé dans un marché d'artisans, c'était génial - bien que nous étions complètement torchés. Il continuait de me tenir par la main, et maintenant il entrecroisait nos doigts - et ça semblait le rendre particulièrement heureux.

Moi en tout cas, je l'étais.

Il voulait m'acheter quelque chose, je sentais bien. Mais tout était vraiment cher.

Alors il s'est mis en tête de trouver du vin - parce qu'il avait retenu que j'aimais ça. Contre toute attente, et malgré la gageure que ça représente de trouver du vin au USA, il nous a trouvé un grand supermarché. Et du Bordeaux.

Régulièrement, il me disait "You're cute" et " I really like you", d'un air timide.

Et je fondais a chaque fois.

Soit il me tenait par la main, soit par les épaules. Nous étions l'un contre l'autre, tout le temps. On a sillonné toute la ville. Les gens étaient fous de nous - c'était absolument ahurissant : J'avais l'impression qu'on était les Brangelina, ou quelque chose comme ça. Dans une rue, on nous a offert des colliers de perles. Devant le supermarché, une femme nous a dit " You two are beautiful, it's amazing!". Dans un bar, c'est une autre femme qui m'a dit un truc similaire, parce Miguel et moi dansions. Personne ne dansait, mais nous étions heureux, jeune, plein d'énergie (et bourrés, certes), et on s'en foutait de ce que les gens pensaient, du moment qu'on était ensemble. Et je crois que c'est ce qui saisissait les américains, soucieux de leur image : Nous vivions, à 300%, tout simplement.

Lui, il attirait les regards parce qu'il était parfait. Et moi, je rayonnais comme un soleil à coté. Nous étions des putains de Dieux.

Oui, ok, j'avais beaucoup bu, gnagnagna.

Mais sérieux : Personne n'imagine à quel point les américains nous ont kiffés.

Nous avons dansé longtemps, dans 2 bars différents. 
Et on agissait comme un couple. On se tenait par la main, on s'embrassait, il m'appelait "baby", il faisait tout pour moi, et moi j'aurais décroché la lune pour lui. Je le regardais et mon coeur s'emballait, et mon souffle me manquait. Je regardais ses mains, que je trouvais parfaite et que j'aurais voulu prendre en photo. Je crois que tout ceux qui nous ont croisés se disaient que nous étions fou amoureux.
Peut-être l'étions-nous ?
Il me disait de plus en plus souvent "I really like you, you know ?", avec ce leger zezaiement, et son air timide, comme si tout ça le dépassait.
Cela dit, ça me dépassait moi aussi.
Et je me disais "And for me, at this exact moment, I think I love you"
Évidemment, je tombais amoureuse.
Une partie de moi se disait que je vivais une nuit parfaite, et que cette nuit, juste cette nuit, j'avais un mec, que je pouvais agir comme si je vivais une parfaite histoire d'amour. Juste pendant une nuit. Et que je devais en profiter sans penser a demain.
Et je le faisais.
Il enfouissait son nez dans mes cheveux en me disant "You smell good. I like how your smell", avec son accent brésilien qui marquait les intonations.
Il s'est ému de la finesse de la peau de mon bras, juste sous l'aisselle "never tatoo this part. It's wonderful". Et il a noté que nous avions le même grain de beauté, au même endroit.
C'était tellement adorable.

Il a ensuite proposé qu'on rentre.
Nous avons dû retrouver notre chemin ; on était loin de tout, on avait fait des kilomètres à pieds et on était à 4 ou 5 km des stations de tram. Mais on s'en foutait, on parlait, tous les deux avec notre accent respectif, on discutait de pleins de choses, on était l'un contre l'autre, on avait le monde dans nos mains. Étrangement, nous avons parlé de choses hyper générales, plus que de nos "vraies vies". Même si je sais quel job il fait, où il a été, et aussi s'il croit en Dieu (si un jour on m'avait dit que je demanderai à un Dieu s'il croit au Christ...) D'ailleurs j'ignorais totalement où nous étions, et j'étais persuadée que je ne pourrais jamais retrouver ces endroits : Les rues, le marché des artisans,... Ces endroits que j'aurais pu avoir envie d'arpenter a nouveau, comme un pèlerinage.
Mais peut être que c'est mieux comme ça : Que ces lieux où j'ai vécu un moment magique restent mystérieux, qu'ils restent dans ce monde fantastique dans lequel j'ai mis les pieds sans même savoir comment.

On est rentré à l'auberge en tramway (lorsqu'on a enfin pu retrouver la rue principale). Ça a pris une quinzaine de minute, pendant lesquelles nous étions blottis l'un contre l'autre. Là encore, le temps a pris une autre forme, et tout le reste n'existait plus. Il murmurait des "okay baby", et je n'avais pas encore réalisé que notre temps était compté.

On s'est assis dans la cuisine. On s'est remis a s'embrasser. Sa main s'est aventuré sous ma robe, et là plus rien ne pouvait couvrir mes gémissements. Évidemment, comme pour tout le reste, il était doux, et attentif.
Et, bordel, ce mec avait tout compris sur le clitoris.
Des gens sont passés, il a sagement reposé sa main sur ma jambe. Et il m'a murmuré, suppliant, de le rejoindre.

Évidemment, et malheureusement, il n'avait pas de chambre et dormait en dortoir. On a choisi d'aller dans une sorte de  salle de bain, étonnamment moins glauque que ce que je pensais.
On s'est embrassé, fiévreusement. 
On a enlevé nos vêtements.
Il m'a embrassé, m'a caressé, m'a léché un peu (wow. Juste "wow" putain). Puis il m'a pénétré.
Aucun de nous ne s'est soucié de mettre une capote. 
Ok, j'ai merdé.
Et j'espère de tout coeur que ça n'aura pas de conséquences. Parce que le sexe avec lui était tout aussi trippant que le reste. Et, my gosh, j'aurais tellement voulu l'avoir dans un lit. 
Ça a duré un moment, jusqu'à ce qu'il murmure qu'il devait jouir. Et il m'a demandé s'il pouvait.
Et là, grosse prise de conscience : Merde, putain, non. Non, tu ne peux pas ! Parce que je ne pourrais pas avoir le courage d'avorter d'un bébé Miguel !
Il s'est retiré (un peu trop tard...), et comme je ne voulais pas le laisser comme ça - et aussi parce que je voulais lui montrer et lui donner tout l'amour que je pouvais - je l'ai sucé longtemps, longtemps, avec toute la douceur dont j'étais capable. Et je caressais ses jambes musclés, ses fesses fermes, son torse, et je le goûtais, et je le dégustais. 
J'ai tout donné.
Et il m'a dit "Can I please lick you just for a moment ?"
Et ce type, ce grand gaillard, s'est mis a genoux entre mes jambes, et il m'a léché passionnément. Ça a duré un temps infini ; peut-être 1h, je ne sais pas. Il voulait clairement que je jouisse. Et il était là, absolument infatigable, a genoux sur le carrelage, et sa peau était brûlante, j'avais l'impression d'avoir un volcan entre les jambes. Et moi je gémissais, et je mordais ma main pour ne pas crier. J'ai fini en tremblant si fort qu'il a dû me tenir contre lui. Si j'ai eu un orgasme ? C'était au delà de ça. J'étais juste infiniment bien, j'étais juste... Partie. Et j'ai rêvé, comme parfois ça m'arrive  lorsque je couche avec quelqu'un et que des images s'imposent à moi : Je crois que j'ai vu le Brésil - du moins tel que je l'imagine, avec ses rues, ses odeurs, et l'animation qu'il peut y avoir.

Tout le reste de la nuit, j'ai eu l'impression que la langue de Miguel était toujours là, tellement mon clitoris pulsait. C'est comme si mon orgasme avait duré toute la nuit.
Il murmurait "That's was crazy. That's was so crazy"
Et moi je n'avais pas les mots pour lui dire ce que je ressentais. Alors je souriais, et je le regardais, et je souriais encore.
Là il me dit, "I need to pee", et tranquillou, il se met aux toilettes et pisse devant moi. J'ai trouvé ça incroyablement décomplexé et cool. Et de toute façon, même debout en train de pisser, c'était le plus bel homme du monde.

On s'est rhabillé, on a continué à s'embrasser, on a libéré la salle de bain et on est retourné s'asseoir. On s'est embrassé encore.
Et là il me dit "oh baby, I need to go to the airport. My fly is at 6". 
Il était 3h du matin, et il fallait qu'il parte immédiatement.

Mon monde s'écroulait.

On s'est échangé nos Facebook, en se promettant de rester en contact. Il m'a murmuré "you should come in brasil", et j'ai répondu "yes. And you should come in France !". Et je lui ai dit "You write the first message" - parce qu'une partie de moi n'est plus si naïve que ça.
Il m'a dit qu'il le ferait.
On est reparti chacun dans sa chambre, sans se quitter du regard. Et, mon dieu, je me sentais déchirée.


Évidemment, la vraie vie est revenue avec la lumière du jour le jeudi matin : Miguel était partie, et je n'avais reçu aucun message.

Je devais me rendre à l'évidence : On s’était tout donné pendant une nuit, et maintenant c’était terminé. Retour à la vraie vie.

La journée suivante a été dur : Mon binôme s'est levé en faisant la tronche, et il s'est barré seul pour la journée.

Pendant que moi je me disais, sidérée : "merde, je crois que Miguel est parti avec un bout de mon cœur, cette fameuse chose que je pensais pourtant ne plus avoir. Comment je fais, maintenant ?!"

J'ai eu envie de pleurer toute la journée.

Et la journée suivante.

Et je me disais que j'avais besoin de temps pour réussir à ne voir que le positif et la beauté du moment. 

Et, My Gosh, le retour à la vraie vie me foutait une trouille du tonnerre.


Mais je n'ai pas dit que cette histoire finissait ici...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire