lundi 23 septembre 2019

Comment Isaac n'a pas dormi dans la chambre d'amis...

.... Ou l'histoire d'une Association de malfaiteurs entre Copine#1, son mec et moi pour mettre Isaac dans mon lit.


J'avais déjà parlé d'Isaac, qui apparemment avait un gros crush sur moi, et que le-mec-de-copine#1 voulait impérativement mettre dans mon lit (tout comme l'Amant de Copine#1 voulait me caser avec son BFF, allez comprendre cette obsession qu'ils ont tous). Et puis au détour d'une soirée où j'avais ouvert les yeux, capté mon potentiel de séduction, et accessoirement où j'étais sorti de ma grosse période de mal-être, j'avais réalisé que, ouais, c'est vrai, Isaac avait l'air grave intéressé... Malgré le fait qu'il est maqué depuis 12 ans, qui plus est avec une nana belle comme une princesse chinoise (comment il peut être attiré par moi, petite nenette insignifiante un peu plate et banale, j'ai jamais compris).
Au final je me suis aperçu que j'étais moi aussi intéressée : J'avoue avec narcissisme que j'étais avant tout excitée par l'effet que je lui faisait... Et peut-être aussi que j'adorais qu'il me fantasme alors qu'il est en couple avec une fille magnifique, qu'il n'a jamais trompé.
Sauf qu'ensuite j'ai eu l'occasion de passer une soirée dans un cercle d'œnologie avec lui et je m'étais aperçu que c'était un homme intelligent, hyper cultivé, et assez drôle. Bref : charmant.

Et j'étais charmée.

Ça faisait donc un moment qu'on en reparlait avec le-mec-de-copine#1, et que j'avais arrêté de répondre « Mais il a une copine !! » quand il disait « Ça serait bien que tu couches avec le Isaac, il en crève d'envie ». A la place, je disais désormais « Ok, c'est quand il veut ».
J'ai également décidé que ce n'était pas à moi de porter la culpabilité de ce qu'il avait envie de faire avec moi.

Le plan, c'était d'inviter Copine#1, son mec et Isaac à manger chez moi, et :
- Trouver le moyen de le faire boire un peu trop, juste assez pour qu'il ne puisse pas rentrer chez lui.
ou
- Lui donner tout simplement envie de rester.

J'étais tout de même dubitative, parce qu'à la suite de la soirée œnologie dont je parlais plus haut, j'avais raccompagné Isaac chez lui et je lui avais dit « Tu sais Isaac... Tu es vraiment une personne qui mérite d'être connue... »
Il avait balbutié « Ah oui ? A ah ah.... Heu... Merci..... Allez salut ! » en sortant en courant de ma voiture - d'ailleurs un camion serait passé à ce moment, c'en était fini d'Isaac, et cet article se serait intitulé "comment j'ai tué le BFF du mec de ma BFF".
J'en avais déduits qu'Isaac était encore "un peu vert", et que peut-être qu'en fait il ne sauterait jamais le pas.
Ce qui désespérait un peu le-mec-de-copine#1, et lui faisait dire que ça serait plus compliqué que prévu.

J'ai lancé l'invitation à manger chez moi, et Isaac a accepté direct, dans un long message bourré de remerciements, et il a même reporté son départ pour chez sa nana (ils n'habitent pas ensemble et ne se voient que le week-end) pour venir chez moi. 

Mais ensuite il a annoncé qu'il covoiturerait avec Copine#1 et son mec, et là par contre ça foutait en l'air nos plans : comment le faire dormir chez moi, s'il doit ramener les deux autres ?!
Le-mec-de-copine#1 désespérait, mais pour ma part je m'étais dit que c'était de toute façon  trop tôt, et j'en déduisait qu'il ne se passerait rien. Et ça m'allait : je pouvais juste, aussi, lui faire comprendre sans ambiguïté que c'était quand il voulait. Et le laisser gérer la suite, si suite il devait y avoir.

J'étais donc très détendue, je n'attendais rien du tout, et entre nous, je ne m'étais absolument pas emmerdé à m'épiler le minou.

Ils sont donc arrivés tous les trois, nous avons pris l'apéro dans le jardin, c'était très agréable, sauf peut-être pour Isaac quand l'une des innombrables hirondelle qui niche sous mon toit lui a chié sur le pantalon. Il était moyennement content, pendant que nous (sale race à chiens), nous rigolions beaucoup de sa malchance. Quand la nuit est tombée, nous sommes rentrés manger à l'intérieur.
Nous avons bu 4 bouteilles de vin à 3, j'étais très, très joyeuse (complètement bourrée), j'ai fumé les cigarettes du mec-de-Copine#1, puis j'ai taxé la clope électronique d'Isaac, et j'étais dans ce doux bien-être légèrement euphorique que provoque ce genre d'excès.
Le-mec-de-copine#1 me regardait parfois et me disait « Tu as l'air de te sentir très bien ».
Je me sentais vraiment très bien.

Nous avons beaucoup discuté, le-mec-de-copine#1, qui adore s'écouter parler, faisait de longs monologues sur plein de sujets, qu'Isaac ponctuait de multiples « Oh tu me fais chier Sylvain ! ». Et nous regardions ça, Copine#1 et moi, avec fascination, nous jetant parfois des coups d’œil inquiet en nous demandant si ça allait déraper. 
Mais non, tout allait très bien.

Nous avons abordé nos façon de vivre, sujet passionnant avec ces trois là puisque Copine#1 est polyamoureuse assumée, farouchement indépendante, son mec est un chanteur-compositeur au succès assez relatif (mais qui lui permet toutefois de vivre de sa création), qui cultive une personnalité d'artiste borderline et d'homme aux multiples femmes, et Isaac, directeur financier, musicien, touche-à-tout, redoutablement intelligent, et très attaché à sa liberté, qui refuse de vivre avec sa copine.
Copine#1 ne veut pas de couple traditionnel, ne veut pas vivre avec quelqu'un, son mec a également besoin de liberté et d'avoir des "maîtresses" (leur couple marche donc super bien, et ils parlent entre eux de leurs autres mecs et nanas respectifs) et Isaac trouve que son couple à distance (ils se retrouvent seulement le week-end) est exactement ce dont il a besoin, et ce qui lui convient. Il vomit la quête d'absolu et les couples fusionnels. 
Lorsque c'est mon tour de donner mon avis, je ris, et lance que moi je rêve d'un couple traditionnel. Pour autant j'adore cette conversation, je trouve ça passionnant, d'autant plus que leur façon de vivre fonctionne visiblement.
Ce sont tous les trois des gens un peu en marge dans leur façon de penser, des personnalités particulières, et c'est vraiment rafraîchissant. 

Les rares fois où je prenais la parole, Isaac me regardait avec de grands yeux brillants, et j'avais l'impression de dire des trucs super intelligents (mais rappelons que j'avais beaucoup bu). Je me suis lancé dans une grande déclaration d'amour à Copine#1, et à la relation qu'ils partagent avec son mec, et tout le monde a été très ému.
J'ai terminé par « Voilà, bon, et maintenant, que quelqu'un me resserve, que diable, mon verre est vide ! »
Et je me sentais particulièrement sereine.

Et puis Copine#1 a demandé à Isaac « Et sinon, comment va ta vie sexuelle ? », et j'ai recraché aussi sec la gorgé de vin que je venais de prendre dans un geste théâtral.
L'histoire, c'est qu'Isaac n'a plus couché avec sa nana depuis des mois, et apparemment c'est de notoriété public (qu'on soit clair : je le savais, mais je ne savais pas qu'on pouvait montrer que je savais... Vous suivez toujours ?). Elle a eu des problèmes médicaux, elle n'a plus aucune libido, et il le comprend mais il voudrait en parler tout de même avec elle - sauf qu'elle bloque complètement le dialogue, c'est un sujet tabou alors qu'ils n'ont jamais eu de tabous. Alors ça lui pèse, mais en même temps non, et il s'est lancé dans une diatribe "notre couple est plus que ça, et je ne suis pas frustré", et on a tous pris ça pour un message. J'ai regardé Copine#1 qui avait l'air de dire « Putain moi le cul c'est toute ma vie, je ne sais pas comment il fait », et j'ai acquiescé avec elle, mais j'ai répondu naturellement « Ok, c'est ta façon de voir ton couple, et c'est honorable et très beau ».
Et entre nous, je le pensais vraiment. 
Pour moi ça voulait dire qu'il ne craquerait jamais - surtout qu'il a ajouté « les fantasmes ne sont pas forcément fait pour être réalisé ». 
J'ai éclaté de rire, bonne perdante : « Ok, tu as raison. Après, je pense que c'est tout de même très bien de les réaliser. On n'a qu'une vie après tout ! ».

Pour moi (et mon minou pas épilé) c'était donc réglé - et ça m'allait.

Sauf que là, à notre stupéfaction générale, il ajoute, en me regardant droit dans les yeux, que, néanmoins, vu que lui et sa copine n'habitent pas ensemble, ils ont fait le choix d'avoir deux vies séparées, et de ne se voir que le week-end, finalement il y avait cet espèce de risque sous-jacent (et toléré) que chacun pouvait faire ce qu'il voulait en semaine, et qu'ils n'avaient rien à dire.
Petit moment de flottement général...
Il est passé minuit, et là dessus le-mec-de-copine#1 se lève et dit « Bon ben on va y aller ! ».
Isaac se lève très très mollement. « Ah, on y va ? Je vous suis alors.... » avec autant de bonne volonté qu'un condamné à mort.
Sauf que le-mec-de-Copine#1 se tourne vers Isaac : « Seule Copine#1 n'a pas bu, du coup ce qu'on fait, c'est qu'on rentre avec la voiture de Mademoiselle B., toi tu restes ici parce que tu as trop bu, et puis les filles s'arrangent pour l'échange de voitures ».
Je prend un air très concerné pour dire « C'est vrai que tu as beaucoup bu... », juste histoire d'avoir l'impression de participer un peu au "grand plan".

Isaac se rassoit donc sans faire mine de protester, et en deux temps, trois mouvements, Copine#1 et son mec étaient parti, dans une dernière citation théâtrale et un nuage de fumée de cigarette.

J'ai su le lendemain par Copine#1 que son mec finissait sa clope dehors et regardait par la fenêtre en lui disant « ils parlent … Mais pourquoi ils parlent ?! Eh dis, on reste et on les regarde ? ». 

(Elle trouve que son mec bourré a à la fois l’esprit d’un gros beauf vulgaire et celui d’un enfant de 6 ans très curieux et naïf)  

Comme ils l'avaient effectivement constaté, Isaac et moi avons parlés. Oh, pas très longtemps : 15 min après le départ des deux loustics, j'ai reçu un message m'avertissant qu'ils étaient bien rentrés, et Isaac s’est levé et s’est tenu debout à côté de moi. On a discuté genre 5 min, moi je faisais comme si de rien n’était, tout en me disant « C’est ridicule de faire comme si de rien n’était, il est debout à côté de toi, fais quelque chose, bordel ! ».
Et donc je paniquais un peu.
Parce qu’au début je me disais qu’on avait quand même fait une sacrée association de malfaiteurs, qu'on était très étonnamment retombés sur nos pattes, mais que par conséquent on forçait la main de ce pauvre Isaac, littéralement tombé dans un traquenard…

Sauf que, bon, soyons honnête, il n’avait pas du tout l’air piégé, mal à l’aise ou dépassé par les événements, en étant debout à côté de moi, à fumer sa clope électronique et en me la passant pour que je tire dessus.
Ce qui, quelque part, a amenuisé cette petite pointe de culpabilité qui faisait soudain surface.
Donc nous fumions tous les deux sa clope, et puis il a posé sa main sur mon épaule, ce qui était plus ou moins le premier pas qui me manquait, et je l’ai embrassé.
De là on s’est donc embrassé longuement, puis on est monté (toujours en s’embrassant) (dans l’escalier) (ce qui est foutrement casse-gueule), et on a été s’échouer sur mon lit, dans l’imbroglio habituel de chaussures, fringues et sous-vêtements balancés n’importe où qui se produit dans ce genre de cas.

J'ai retiré le pantalon d'Isaac, je l'ai caressé, il m'a dit « Si tu fais ça, je vais venir très vite », et j'ai ri : « Est ce que c'est grave ? On s'en fout non ?! ». Petit silence : « C'est vrai »   
Et là encore, mon reste de culpabilité a fini de s’évaporer complètement lorsqu'il a sorti une capote de sa poche - on ne peut donc définitivement pas parler de « pauvre Isaac est tombé dans un traquenard ». Mais plutôt « Isaac avait un peu prémédité tout ça, finalement ».
(Lorsque je l'ai raconté à Copine#1, elle était furax : « Le sale petit hypocrite "je suis pas frustré et le sexe c’est pas si important". MON CUL. Tous les mêmes, point ! »).

Isaac s'est mis à m'embrasser, à lécher mes seins, et OH MON DIEU, ça m'avait tellement manqué avec Julien qui esquivait comme la peste ma poitrine.

Je lui précise tout de même que je ne pensais pas qu'on se retrouverait là, et que je ne suis pas du tout épilé. Il marmonne un truc que je ne pige pas, et ne répète pas... Et peu importe, il met sa capote, on commence à faire l'amour... Son odeur m'enivre, elle est exactement l'odeur que j'imaginais être la sienne, comme une évidence ; sentiment étrange. Toutefois, si j'adore être là dans ses bras, j'ai l'impression de ne pas être "vraiment là". La faute peut-être à tout cet alcool ingurgité... Mes souvenirs sont flous, si ce n'est que je me souviens avoir chevauché Isaac, et m'être dit, un peu déçue "Ah, c'est un silencieux" en constatant qu'il n'exprimait pas du tout sa jouissance.

Je l'ai laissé se reposer un peu, et je suis retourné le titiller. 
Il est descendu me lécher, malgré le fait que donc je n’étais pas du tout épilé. J'ai adoré ça, même si j’étais comme trop excitée, mon clitoris hypersensible, c'en était presque douloureux, et en même temps tellement bon et tellement excitant - j'étais sûre que ce mec savait utiliser sa bouche.
Dommage qu’il se soit vite interrompu pour faire autre chose ! 
J’ai commencé à le caresser doucement... Sauf qu'il a jouit dans mes mains en 2 min, dans un léger halètement que je trouve très sexy. Cela dit, il m’avait prévenu.

Je l'ai laissé dormir, même si aucun de nous n’a vraiment bien dormi, comme souvent lors des premières nuits.


Évidemment, à l'aube, j'avais encore envie de le titiller, et j'ai commencé à le re-caresser. Il n’a pas trop réagi, du coup j’ai eu une flambée de panique : « c’est fini, c’était sur le coup de l’alcool, il me hait, il va m’envoyer bouler, mais aussi pourquoi j’ai fait ça, etc etc ». J’ai traversé un gros moment d’incertitude, j’ai eu envie de me lever, de sortir de la chambre… Tout en essayant de rationaliser et de me dire « Il n’a quasi pas dormi, il peut aussi être crevé, ou pas du matin, ou juste pas envie… ».
Et j'aurais pu aussi me dire "TU es fatiguée, ne réfléchis pas alors que tu n'as pas dormi et que tu es pile à cet instant situé entre la murge et la gueule de bois"
Il s’est tourné sur le dos, j’ai timidement posé mon bras sur son torse, et il m’a agrippé le poignet, ce qui a mis fin à cette mini crise de panique.

De là il était 8h11, je lui ai dit « Il faut que je me lève, mais avant je profite de toi une dernière fois ». Je réfléchis, j’ajoute «  Avec ou sans ton consentement ». Je réfléchis encore, et je précise : « Pour les deux » (mais entre nous, il était très très consentant, et son sourire lui mangeait le visage).
Je l’ai sucé, ça a duré… 30 secondes ? Et il a joui. Là encore dans un soupir, certes discret, mais qui m'a fait frissonner de plaisir
Ah oui.
Il est vraiment très très sensible, ou c’est moi qui lui fait beaucoup d’effet ou c’est lui qui manque d’entraînement ?

Ensuite j’ai couru partout pour préparer mes affaires, parce que je devais aller bosser et ensuite partir à Paris en fin de journée pour un week-end entre copines. Je nous ai préparé un p’tit dej vite fait, j’ai beaucoup parlé parce que je n’avais pas envie qu’il dise quoi que ce soit au sujet de la nuit.
Il m’a déposé au boulot, moi j’avais mentalement décidé de l’embrasser pour lui dire au revoir (je déteste cette hypocrisie de "c'était juste une nuit de sexe, maintenant on se fait la bise"), mais le problème a été très vite résolu, puisqu'il m’a sauté dessus pour me dévorer les lèvres, avec peut-être encore plus de fougue que cette nuit.

On s’est donc embrassé sauvagement pendant un moment, et puis il s’est reculé, et m’a dit « Maintenant il faut que tu me laisses gérer mes instances surmoïques »
(Putain d'intello)
Il l'a dit avec le sourire, mais j'ai pensé qu'en effet, il avait peut-être besoin de faire le point : il m'a dit qu'il s'arrêterait à mi-chemin, chez sa mère, plutôt que d'aller directement chez sa copine.
J’ai donc répondu en riant « wokay, pas de soucis, fais donc ça, et tu me tiendras au courant quand tu auras délibéré et pris une décision »

J'ai supposé que c'était le moment où je devais me tenir respectueusement en retrait et le laisser réfléchir à tout ça - et c'est ce que j'ai fait. Evidement, je le reverrais très volontiers, mais sans pour autant, bien sûr, attendre quoi que ce soit... Et surement pas qu'il remette en cause sa vie de couple (ce qu'il sait forcément, vu nos conversations de la veille)


... Mais je me demande quand même : finalement dans cette histoire, qui est tombé dans le traquenard de qui ?!

4 commentaires:

  1. Je crois qu'il savait parfaitement dans quel "traquenard" il était tombé, le préservatif pour preuve. Et bien voilà une petite histoire qui fait du bien :)

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    1. En effet, je crois qu'il y avait comme une forme de consentement tacite à se laisser piéger...
      Oui, une histoire agréable et qui fait le plus grand bien !

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  2. Je crois qu'on essaye de me faire taire. :( (ça fait 2 commentaires qui se font avaler par ton blog !)
    (Bon, enfin c'était pas très important de toute façon)

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    1. Je ne sais pas ce qui s'est passé ! ... Mais enfin ne le prend pas comme ça choupinou, on s'en fout de l'importance, exprimes toi sans crainte ! ;p

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