samedi 26 octobre 2019

Etre prudente ou vivre ?

Après mon précédent article, j'en étais à me demander si j'allais me brûler les ailes dans les bras d'Isaac (peut-être une belle histoire mais un dead end annoncé), ou si je choisissais de me préserver.
Ce que ma Copine number One avait synthétisé en « Est-ce que tu choisis d'être prudente ou de vivre ta life à fond ? »

Mais en réalité, on sait tous que j'avais déjà fait mon choix, pas vrai ?


Une partie de moi avait presque envie de laisser passer cette nuit incroyable, et de me persuader que c'était un adieu. Une partie de moi craignait cette trop forte intensité, qui m'a balayé au point de me laisser très calme, très sereine, face à un ouragan de sensations que je n'avais pas vu venir.
J'aurais peut-être laissé passer les choses si Isaac ne m'avait pas recontacté.
Mais il m'a réécrit, dès la fin du week-end, dès qu'il était rentré "dans sa garçonnière".



Mon choix se limitait donc désormais à dire "oui" ou "non".

Et je ne pouvais pas dire non à Isaac.

J'ai choisi de vivre les choses.
La situation est posée :
Je suis la fille de la semaine. L'amante, l'autre femme.
Victoria est la fille du week-end - la superbe, la princesse chinoise, l'officielle, celle qui est là depuis 12 ans, celle qui restera.
Je sais que si les choses deviennent trop difficiles, je peux ralentir, ou tout arrêter. Je garde ça en tête, ça me rassure. Je ne saute pas vraiment sans filet. 
...Du moins je m'en persuade.

J'ai accepté de le revoir. Il était euphorique, il était à fond, il m'a proposé de m'inviter à manger chez lui, de le rejoindre après le boulot.
Lorsque je suis arrivée, il jouait du violon. J'ai pouffé, en entendant le son de l'instrument s'échapper par la porte de son appart qu'il a laissé entr'ouverte : « Il essaie de m'impressionner ».
Il se lève, je lui dis « Termine, je t'en prie ! Ne t'interromps pas pour moi ». 
Alors il continue - « Ok, je termine ma phrase », dit-il, et je n'ai aucune foutu idée de ce qu'il veut dire par là, étant aussi compétente en musique qu'en fusion nucléaire.
Je suis intimidé, je n'ose pas le regarder - c'est bête, c'est sûrement justement pour ça qu'il joue ! C'est un morceau qu'il a composé, teinté de la nostalgie propre à la musique klezmer. 
Il finit une poignée de minutes plus tard, et se lève, son violon dans les mains, pour me saluer. Petite gêne de sa part, il ne sait pas comment me saluer. Contrairement à la semaine dernière, moi je sais : je passe ma main sur sa nuque pour attirer ses lèvres à moi, et l'embrasser tendrement. Nous nous embrassons un petit moment, avant de reprendre nos esprits.

Il nous serre un verre de vin rouge, et commence à préparer le repas. Il coupe un concombre qu'il dispose joliment sur une assiette, où j'ajoute de succulentes tomates cerises de mon jardin. Il pose deux cuillères de faisselle salée à côté, et un filet de vinaigre balsamique plus tard, nous sommes en tête à tête pour manger cette entrée.
Comme d'habitude, nos conversations vont à cent à l'heure, et nous parlons de plusieurs sujets en même temps. 

Je remarque deux choses qui m'interpellent :
- Il sourit, il me sourit tout le temps. Mais son sourire est différent de la dernière fois. Plus épanouie, plus franc, plus sincère, plus... profond.
- Il ne parle plus de Victoria. Il manque l'évoquer, et se rétracte, et ravale même son prénom. Ça me surprend car nous avons parlé d'elle plusieurs fois déjà, et ça ne me pose aucun souci. Mais soudain, il se censure.

Le repas continue, la bouteille de vin se vide, nos conversations deviennent grandiloquentes. J'aime quand j'arrive à le faire éclater de rire - il a comme une explosion de joie qui le traverse, et il rit avec son corps tout entier. C'est fascinant à observer, et très communicatif.

Il me parle de son film préféré, et puis avec tout l'excès passionné qu'il met en chaque chose, le décrit comme « le fil à plomb de son existence », « le film qui a façonné toute sa vie ».
Et puis : « J'aimerais vraiment beaucoup qu'on puisse le regarder ensemble. Ça me plairait beaucoup. Et puis c'est un film que je montre à toutes les personnes qui me sont chères »
Je me contente de répondre, occultant volontairement la fin de sa phrase : « C'est une bonne idée, j'essaie de trouver le dvd à la bibliothèque, et on regarde ça ensemble »

Lorsque je vais me laver les mains à la cuisine, il m'effleure, et m'embrasse dans le cou.

Je lui dérobe sa cigarette, et déguste le parfum du jour : une odeur sucrée, fruitée. Il a choisi la grenade, un fruit qui le fascine car "présent dans toutes les cultures ou presque".
Je me dis qu'il ne faudrait pas qu'on se voit trop souvent, car je vais devenir fumeuse.
« Je peux te l'emprunter ? demande-t-il en riant. Non non, ne t'excuse pas, je suis plutôt prêteur, ne t'en fais pas ».

A la fin du repas, il se lève, et me masse les épaules. J'essaie de garder le fil de ce que je suis en train de lui raconter, mais rapidement je fonds sous ses doigts, qui me détendent avec l'exacte pression qu'il faut.
Il enfouie son visage dans mon cou, y dépose des petits baisers, puis embrasse ma nuque. Sa bouche glisse jusqu'à mes lèvres, et nous nous dévorons mutuellement. Je prends tout mon temps pour profiter de ce moment, et me lève très lentement. Nous restons longtemps debout, à nous embrasser et à nous caresser, à côté de la table de salle à manger. J'attends que l'on commence à marcher doucement vers sa chambre pour déboutonner sa chemise. Il y a 5 boutons - mon chemiser en a plus du double, et je me dis que je lui retirerai bien avant qu'il ne soit venu à bout des miens... C'est quand mon chemisier tombe à mes pieds, alors que je galère sur le deuxième bouton de sa chemise, que je me souviens qu'il porte chemises et costumes chaque jour et qu'il est plus que rodé. 
Un peu vexé, je rudoie les derniers boutons, et fait glisser avec délice la chemise sur ses épaules nues, que je parsème de baisers. Je m'attarde sur sa clavicule, ma main sur sa nuque, l'autre dans ses cheveux. Je retire le top que je portais sous mon chemisier. Nous sommes encore dans le couloir, et j'adore que nos vêtements parsèment le trajet que l'on effectue à petits pas.
Mais la chaleur monte, et il m’agrippe, et nous jette sur le lit. Nous ne nous lâchons pas, peau contre peau. Je suis nue bien avant lui, et il me caresse, et il me lèche, avec toujours cette attention sérieuse, mais peut-être un peu plus de fébrilité que la fois précédente. Il caresse mes seins, avec ses paumes, du bout des doigts, avec ses lèvres, sa langue, du bout de ses dents. Assez rapidement, il enfile un préservatif, et nous nous collons l'un à l'autre, fiévreusement.  Je pousse un petit cri lorsqu'il me pénètre ; je le sens en moi, je ressens tellement de choses en même temps, je ne comprend plus rien. Il halète, il me caresse, il se colle à moi, et je sens monter sa jouissance, plus vite qu'il ne l'avait anticipé, son souffle s'accélère, sa voix part dans des sons rauques, il se serre contre moi, sa main passé dans mes cheveux, je sens son pénis pulser en moi, et je sens exactement à quel moment il éjacule. Je n'ai jamais été assez sensible pour sentir ça, et ça me bouleverse.
Il reste contre moi, il se contracte pendant un temps infini. Son souffle se calme longtemps plus tard.
Il continue de me caresser, cette fois je sens bien que son objectif est mon plaisir. Il me lèche, il prend son temps, j'essaie de ne pas penser à ma gêne, à mes complexes, à mes peurs, à craindre ces petits poils rebelles, à craindre de n'être pas assez entretenu à son goût, à me dire que je n'ai pas pris de douche juste avant, à craindre qu'il me trouve moche,... Je sens sa langue, ses aspirations, puis ses doigts, ses lèvres, son souffle... Il y met toute son application et sa douceur, et je pense qu'il adore ça.
Ses mains prennent le relais, puis nous refaisons l'amour à nouveau. Je m'assois sur lui, je ressens absolument tout ce qui se passe en moi, lui a le corps tendu comme un arc, je regarde son visage jeté un arrière, sa gorge offerte, ses mains crispées sur mes fesses. Il se redresse, ses mains passés dans mes cheveux, son souffle haletant, il se colle à moi et aspire mes lèvres et ma langue, comme s'il allait me boire. Je l'oblige à se rallonger d'une poussée, et j'imprime un mouvement lent, hypnotique à nos deux corps. Il est toutefois beaucoup trop excité pour supporter cette lenteur, et commence à me titiller du bout des doigts, sa bouche de nouveau sur mes seins. Le plaisir monte, mes sensations, éparses, multiples, incalculables, se rassemblent et se concentrent au niveau de mon clitoris, et je m'éparpille à nouveau dans un orgasme chaotique, dont je peine à saisir le début et la fin. Des vagues de plaisirs courent sous ma peau et dans mes reins, pendant qu'il continue d'onduler. J'ignore s'il a joui, parce qu'il a haleté en même temps que moi (cette fois il a produit des sons plutôt aiguë, et je me demande comment j'ai pu penser qu'il était un homme "silencieux" pendant l'amour), mais il continue - je me demande s'il n'était pas "juste" au diapason de mon plaisir, perdant la tête en même temps que moi, excité de mon excitation.

Je suis à la fois très présente contre son corps, et très loin d'ici. 

Et dans l'ensemble, je suis exténuée.

Je suis allongée sur le dos, dans la semi-pénombre de sa chambre, éclairé par les lumières nocturnes de la ville. Les enseignes clignotent, formant des carrés plus clairs sur les murs. Il coince ma cuisse contre son flanc, et caresse tout mon corps, ses mains explorant mes cuisses, mon ventre, mes seins, mes jambes, mon cou, mes bras, mes paumes, redescendent sur mon ventre, effleurent mon sexe. Et pendant ce temps, il me regarde. Ses yeux se gorgent de mon corps offert, il en observe attentivement chaque partie, chaque détail, pendant un temps incroyable. Là encore, j'essaie de me détacher de mes peurs, de cette envie de refermer les cuisses et de me cacher sous la couette. Mais je repense à ce que m'avait dit Copine#1 : « Laisse le te regarder. Arrête de vouloir toujours être dans le noir. Ils aiment nous voir nu. Toi aussi tu aimes regarder, et tu n'es jamais dans le jugement, alors pourquoi ça serait différent ?! ». Alors je retourne les choses, j'oublie cette timidité, cette gêne, cette pudeur, et je le regarde m'observer, je regarde à quel point il y prend du plaisir, à quel point ce moment est magique. Il se penche ensuite au dessus de moi, nos deux ventres sont collés, et il me regarde, ses grands yeux verts qui brillent, qui me dévorent, qui suivent chaque ligne de mon visage, et puis il sourit, et parfois il rit. Et il me regarde encore.
Je suis bouleversée, à la fois par ce moment d'intimité puissant, à la fois par ce que je vois dans ses yeux, dans son sourire, et ses éclats de rire. 
Je me demande s'il va dire quelque chose, s'il s’apprête à le faire.
Je passe ma main sur son visage, sur sa nuque, dans ses cheveux. Je le regarde moi aussi, je le dévore des yeux, j'essaie de graver ses traits dans ma mémoire, à tout jamais, et j'accompagne mon regard du bout de mes doigts. Il pose sa joue contre ma paume, et puis à un moment, il va enfouir son visage dans mes mains, poussant avec son front, se caressant avec mes mains, comme un animal - et je me dis que, si je ne suis pas pas à la maison, j'ai quand même un chat avec moi. Je trouve ce moment absolument adorable. Je m'attends presque à l'entendre ronronner.
 
A nouveau il me caresse, à nouveau il a envie de moi, il est extrêmement excité, et il déborde d'énergie. Nous faisons l'amour, cette fois il se colle contre mon dos, son visage tout contre ma nuque. C'est une zone extrêmement érogène chez moi, et il a tant réveillé mon corps, que le moindre souffle, le plus petit baiser, me terrasse de tremblements. Il adore provoquer ça, et m'agonit de baisers et de coups de langue. Je suis dans un état incroyable, et à nouveau, je le sens jouir, son sexe se contracter, je l'entends haleter, et puis à nouveau il se presse contre ma nuque pendant que je suis secoué de tremblements, et il soupire de plaisir, son cœur bat très fort, un dernier baiser sur ma nuque et je gémis, tremblante, et il éclate de rire, encore et encore, son sourire est immense, ses yeux rieurs, et il me serre contre lui. Et il rit. Et il rit. Et il rit.

On se serre fort, on s'embrasse, nos corps se reposent, mais s'empoignent comme pour ne jamais plus se lâcher. Je n'en peux plus. Lui est en pleine forme. Je commence à m'endormir, et il se lève, pour le branle-bas de combat d'après les orgasmes : il va chercher sa cigarette, un verre d'eau pour moi, range les vêtements qui jonchent le sol, il sifflote, il revient, il repart, il va aux toilettes, fait claquer la cuvette et je l'entends dire "merde !", il revient, il ferme le volet complètement cette fois et j'ai envie de dire "Attends, le rectangle de nuit !!!", il fume un peu, ça sent le fruit - n'allons pas jusqu'à dire qu'on reconnaîtrait à coup sûr la grenade - mais juste deux bouffées, et il se recouche, et se serre contre moi, sa tête posée sur mes seins, puis plus tard il se met à côté de moi et m'enserre tout contre lui, ses jambes autour de moi. Plus tard je me tourne, et il se colle contre mon dos. Je dors, je me réveille souvent de peur de ronfler, et puis lorsqu'enfin je sombre dans le sommeil, je rêve qu'Isaac me rit au nez, me dit que je suis stupide, affreuse, un coup épouvantable, comment ai-je pu imaginer que je lui plaisais, je n'arrive même pas à la cheville de Victoria, et il se moque, m'humilie, me crache dessus et me jette dehors.
Je me réveille presque en larmes, je ne sais plus où je suis, j'ai peur, pourquoi Isaac a-t-il été aussi méchant, mais non, ce n'était pas réel, mais où commence mon rêve au juste ? Je me lève pour chasser les derniers bribes du cauchemar, et je retourne ensuite au lit, où je me blottie tout contre Isaac, qui me serre fort contre lui, et je suis rassurée.
Je me réveille contre l'épaule d'Isaac, qui tressaille dans son sommeil. Je m'aperçois que j'ai abondamment bavé sur son épaule. Je me recouche, et je m'aperçois que ça recommence - j'en arrive à la conclusion que je ne suis pas étanche. 
C'est très gênant.
Au matin, j'ai envie de lui, et une très belle érection m'informe que lui aussi. Mais mon corps ne suit plus - et je me rendors.
Le réveil sonne, nous nous enfouissons plus profond sous la couette, et on grappille dix minutes de tendresse. Il finit par se redresser, se met au dessus de moi, me regarde avec un grand sourire. Moi j'arrive à peine à tenir les yeux ouverts, je dois avoir l'air terrible, mais lui est de nouveau à fond. Il embrasse la fleur tatouée sur mon épaule, puis mon téton, et il se lève en sifflotant et va faire du café et préparer un petit dèj, intégralement nu devant sa baie vitrée. Je vais prendre une douche rapidement. Il a laissé la serviette que j'ai utilisé la semaine dernière au même endroit. Moi je fais hyper attention de ne rien laisser après mon passage - mais en réalité je crois que Victoria ne vient jamais ici. Il laisse la porte de la salle de bain ouverte, et je retourne devant le miroir, juste un prétexte pour le regarder sous la douche. J'ai envie de le rejoindre - mais nous n'avons pas le temps pour ça. 
Il sort, enfile un costume bleu, il a une classe folle. Il dit qu'il en a sa claque de porter des costumes - je lui répond que je trouve ça très sexy pour ma part. Je l'embrasse spontanément.
Il n'arrête pas de sourire.
Nous sommes assis à la table du petit dèj. Il rit encore. Et puis il dit, avec toute l'emphase dont il est capable (et dieu sait qu'il en a, c'en est presque théâtral) « Mademoiselle B. [En réalité il dit mon prénom et mon nom]. Merci ». Je me fige, et je le regarde. « Heu... Ouiiiii ? De quoi ? »
« De.... ça. Je ne sais pas ce que c'est. C'est une bulle de bonheur. Je suis très pudique sur ces choses là, j'en parle peu. Mais c'était une nuit magnifique, à nouveau »
J'acquiesce. J'ai une bouffée d'affection, je commence à dire que je trouve aussi, et d'ailleurs que j'ai écrit un texte après la nuit dernière et c'était sûrement le meilleur - et après ça le déluge -, j'ai envie de lui réciter mon article, j'ai envie de lui montrer mes dessins. Mais je me calme, et je dis juste « Je n'ai pas non plus de mots pour en parler, mais pour moi ce sont des instants magiques, qui forment des petits bonheur de l'existence »
Il acquiesce en riant.

Plus tard, il me dit « Il faut que tu m'aides à écouler mes tickets de cinéma. J'en ai beaucoup trop, je vais les perdre ! »
Il s'avère qu'en réalité, il en a 5 jusque fin janvier. Mais il semblerait qu'il irait très volontiers au cinéma avec moi. 
Et puis il me reparle de ce film, qu'il faudrait qu'on voit ensemble.
Je crois lire entre les lignes qu'il souhaite que je lui dise qu'on va se revoir.

Il se lève, il faut qu'on parte. Il enfoui son visage dans ma nuque, l'embrasse, et me dit en riant « Il va falloir survivre à cette journée... ».

Nous descendons, il a cette classe tranquille, cette confiance naturelle en lui qui m'épate, que j'observe avec attention et que j'essaie de définir. Je me sens à nouveau intimidé - c'est tellement drôle, tellement ironique : moi qui ai eu l'impression de céder à lui, de le faire un peu courir, puis de le jeter dans mes filets, profitant de sa faiblesse d'homme, j'ai l'impression que je suis complètement passé à côté de sa personnalité - et de son charisme.
A nouveau, il redit, dans la rue : « Mademoiselle B. Merci. »
« Bon enfin ne dit pas les choses comme ça, c'est bizarre... »
« Non non mais je le pense, c'est sincère ! »
Je n'en doute pas une seule seconde, mais n'empêche que ça fait un peu "prestation de services", genre "merci, excellent rapport qualité-prix". Mais il repart à nouveau dans ses grandes déclarations : « Si tu n'es pas lassé de moi, n'hésites pas à me recontacter, et qu'on se voit à nouveau ». Il m'embrasse, et ajoute « Mademoiselle B. Tu m'as envoûté »
J'ouvre de grands yeux : « J'ai fait ça moi ?! »
« Tu m'as envoûté. Tu m'as... oui.... Je suis... Oui... Je me suis fait avoir, non ? ». Il marmonne d'autres choses, avant de m'embrasser à nouveau, de sourire, d'éclater de rire et de s'enfuir, avant d'être en retard. 

Moi je marche sur un petit nuage. De chez lui, je vais au travail à pieds, et j'arrive dans un état de sérénité et de béatitude assez visible. Ce « Tu m'as envoûté » produit une sensation assez grandiose dans mon corps.

Copine#3 me voit, jette un œil à ma voiture qui n'a pas bougé du parking depuis la veille, et me lance « Toi, tu n'as pas dormi chez toi cette nuit ! »
J'acquiesce de mon sourire béat.

Je croise plus loin Copine#1, qui arbore le même genre d'expression que moi, et me lance d'une voix rêveuse : « J'ai fait jouir un homme ce matin. C'était très bien. As-tu fait jouir un homme ce matin ?! »
« Non, mais j'en ai fait jouir un quatre fois cette nuit ! »
« Aaaaaah, c'est très bien » dit-elle dans un soupir extatique 
« Ouiiiiii.... », je soupire à mon tour.

En effet, il va falloir survivre à cette journée

2 commentaires:

  1. oui on savait tous que tu avais fait ton choix ;) et manifestement, ce sont des beaux moments alors... enjoy!

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