Quelques semaines après, et après deux tentatives de ruptures au succès très relatif, qu'en est-il de Julien ?
Nous avons continué à nous envoyer des messages - que je réfléchissais pour être le moins ambiguës possibles, où je ne m'étais aucun affect, aucune marque d'affection, rien. J'allongeais aussi volontairement mon temps de réponse : je n'ai jamais été une rapide, je répond rarement dans la journée, mais là je m'appliquais à répondre le lendemain.
Puis deux jours plus tard.
Il a essayé de m'appeler une seule fois - je n'ai pas répondu, et il n'a pas insisté.
Un jour, j'ai reçu : « On pourrait se voir un petit coup si ça te dit. Bisous ».
J'ai paniqué complètement.
Non, je ne voulais pas.
J'ai éteint mon portable pendant plusieurs jours.
J'ai fait des crises d'angoisse, je me sentais prise au piège. Prise au piège des illusions d'un gars qui ne voulait pas me laisser partir.
J'ai éteint mon portable pendant plusieurs jours.
J'ai fait des crises d'angoisse, je me sentais prise au piège. Prise au piège des illusions d'un gars qui ne voulait pas me laisser partir.
J'ai réalisé que je ne pouvais pas.
Je n'ai jamais répondu à son message.
Lorsque j'ai revu ma psy, que je n'avais pas vu depuis l'internement de Julien, je lui ai raconté, et je lui ai demandé son avis.
A l'évocation du moment où il a vrillé, elle a confirmé ce que je pensais : on est dans la psychose, il y a de gros problèmes psychiatriques, qui nécessitent d'être soignés.
« Pour autant, les personnes psychotiques ne sont pas des monstres » me dit-elle. Et j'abonde dans son sens : j'ai passé de bons moments avec Julien. C'est juste que je ne suis pas assez forte pour gérer ça... Et pas assez amoureuse.
Puis je lui ai raconté la tentative de rupture, et là elle a immédiatement dit « Attention ! On est dans le déni de réalité, et là c'est une personne qui se construit sa propre réalité ! »
- Ah... Mais alors comment je peux lui faire attendre raison ?
- Vous ne pourrez pas.
- Ah...
- Vous pourrez répété 46 fois la même chose, il se construira sa propre réalité, et se persuadera que vous êtes amoureuse de lui, ou que vous êtes toujours ensembles. Vous ne pouvez rien y faire.
- Mais alors je fais quoi ?
- Ne plus répondre, c'est encore ce qui est le mieux. Je reconnais que ce n'est pas satisfaisant pour vous, qui avez besoin de mettre des points finaux, mais il va falloir faire avec, vous ne pourrez pas faire mieux. Alors retirez-vous de cette histoire.
- Ah... Mais alors comment je peux lui faire attendre raison ?
- Vous ne pourrez pas.
- Ah...
- Vous pourrez répété 46 fois la même chose, il se construira sa propre réalité, et se persuadera que vous êtes amoureuse de lui, ou que vous êtes toujours ensembles. Vous ne pouvez rien y faire.
- Mais alors je fais quoi ?
- Ne plus répondre, c'est encore ce qui est le mieux. Je reconnais que ce n'est pas satisfaisant pour vous, qui avez besoin de mettre des points finaux, mais il va falloir faire avec, vous ne pourrez pas faire mieux. Alors retirez-vous de cette histoire.
J'ai donc fait ça.
Je n'ai plus envoyé de messages, et j'hésite à bloquer le numéro - c'est extrêmement violent, mais peut-être que ce serait la suite logique.
Il n'a pas réessayé de me contacter, ça fait un peu plus d'un mois.
Je me dis que, si effectivement il voit un ou une psy, qu'il reprend un traitement et qu'il travaille là dessus, il comprendra. Que le spécialiste mettre le point final - pour lui.
De mon côté, cette absence de point final me laisse un goût amer. J'ai toujours peur qu'il revienne, j'ai peur qu'un jour, je rentre chez moi et il soit garé là, devant, et m'attende, et agisse comme si on était toujours ensemble. Je ferai quoi, si dans sa tête je suis toujours sa petite amie ?! S'il commence à devenir agressif ? Je commence à me dire que, moi qui était persuadée de mourir jeune, assassiné par un de mes ex qui est en prison pour meurtre (un jour, il faudra bien que je raconte cette histoire), je finirai peut-être finalement par être assassiné par Julien, en pleine crise de démence, alors qu'on a eu une histoire de deux mois.
(Parfois, je pense à des trucs pas très joyeux)
Bref. Peut-être que cette histoire fini ici, dans cet espèce de Stand-By pas très courageux, ce silence un peu lâche - mais visiblement qui est ma seule option.
Ou peut-être pas.
Nous verrons bien.
Je pense aussi que c'est la seule option, la seule chose qui peut fonctionner dans l'état actuel de Julien. j'espère sincèrement qu'il est suivi par quelqu'un de compétent. Bon courage!
RépondreSupprimerJ'espère aussi pour lui, car parallèlement, je ne lui souhaites que du positif.
SupprimerEt de ton côté, comment va ton amie ?
je n'avais pas vu la question. Elle va mieux, elle est suivie... ouf...
RépondreSupprimerBon, ça me rassures... Espérons que ça ira de mieux en mieux !
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