jeudi 1 octobre 2020

La salle de bain, ou "L'oie blanche et la valse des artisans, on remet ça !"


Je ne résiste pas à l'envie de raconter la fin suite des travaux.
Ou comment j'ai passé un temps considérable à me faire marcher dessus comme un tapis à franges.


Je réalise avec effarement que les travaux ont débutés avant le confinement (le premier article date du 8 février). En d'autres termes, cette foutue histoire de salle de bain traîne depuis le début de l'année.... LE DEBUT DE L'ANNEE !!

Après le confinement, Laetitia m'a contacté : « On pourra quand même venir cet été ! ... Mais par contre mon carreleur est bloqué au Maroc avec le Covid, du coup on va bosser avec mon ex-beau-frère qui a lancé son entreprise, et qui carrèle depuis qu'il a 14 ans. Tu verras, il est top ».

SPOILER : Non, c'est un sale con.
SPOILER 2 : Malheureusement, ce n'est pas le seul.

L'électricien :

L'électricien devait me faire un devis pour la pose d'un sèche serviette, puisque lorsque je lui ai demandé de me faire "seulement" une arrivée électrique, il s'est mis à râler :
- Quoi ?! JE fais l'arrivée électrique et c'est votre plombier - Quoi, c'est une femme ?! Pfffff ! - qui pose le sèche-serviette ?! Et donc moi je fais le sale boulot, et c'est elle qui fait les trucs marrant ?! Si c'est ça, je vous demande 150€ pour la saignée, sans compter la TVA ! Ca vous coutera plus cher, et en plus, si ça se trouve, elle ne fera même pas ça correctement !!
Ebahie devant sa réaction de môme, je cède, et lui laisse l'intégralité de "l'affaire sèche-serviette". Il me fait une proposition orale « Mais je peux la mettre par écrit ! » de 350 € appareil, pose et électricité comprise.
J'accepte, et lui demande un devis écrit.
A ce jour, j'attends toujours.

Il me dit :
- Le sèche-serviette, je vous le poserai là-bas, à côté des toilettes, à 4 mètres de la douche.
- .... Mais.... Pourquoi.... Vous ne... Il y a des normes, et vous ne pouvez pas le mettre à coté de la douche ?
- Si.
- Alors pourquoi on ne le mettrait pas à côté de la douche ? Genre pour que, au hasard, j'ai mes serviettes accessibles lorsque je sors de la, hum, douche ?
- Ben ! Vous pouvez bien faire 4 pas pour récupérer votre serviette, non ?!
Sentiment d'irréalité devant l'absurde de cette discussion - ou la bêtise de cet homme..
- Je préférerai que ça soit plutôt à côté, ce serait plus simple.
Il s'agace :
- Mais ça serait bien mieux près des toilettes !
- Mais... enfin.... mais.... non !
- Vous auriez plus de place en sortant de la douche pour vous essuyer !
- .... Mais... je n'ai pas besoin de plus de place !!
- Moi je suis sûr que si ! Il ne faudra pas vous plaindre, après !
Il repart, fâché.

Une semaine avant l'intervention de Laetitia, l'électricien n'est toujours pas venu, n'a pas fini ses saignées, ni... Pas grand chose en fait : J'ai un trou (vide) dans le plafond de mon salon, des trous béants dans la salle de bain, des arrivées électriques qui ne mènent nulle part, et un interrupteur à un endroit où il devait mettre une prise.
Lorsque je lui signale que Marine commence les travaux sous peu, il débaroule pour me faire choisir le sèche serviette. Dans mon salon, il dit « On ne voit rien, je peux allumer ? », et se dirige vers l'interrupteur.
Tranquillement, je lui répond, pendant qu'il s'acharne sur mon interrupteur :
- Vous pouvez toujours appuyer sur l'interrupteur... Mais il ne se passera rien, puisque vous n'avez toujours pas mis l'électricité.
- Ah ? Ah oui. Ce n'est pas grand chose hein, c'est juste un fil à tirer !
- Et puis il y a aussi les spots de la salle de bain, les grilles de la vmc, l'arrivée d'électricité pour le miroir, la grille extérieur de ventilation...
- Ah, tiens, oui, j'avais oublié.
- ....
- Mais j'ai beaucoup de travail vous savez !
Et prenant un air accablé :
- Et puis on vit mal, nous les artisans...
- Tiens, j'ai vu que vous refaisiez un parking devant votre maison ?
Soudain tout guilleret :
- Oh oui, ça m'a pris comme ça, j'ai tout fait refaire, j'ai un beau parking tout lisse ! C'est pas donné, comme travaux !
- J'imagine...

Il viendra faire les saignées, me mettra les arrivées d'électricités n'importe où. Ma mère, en vacances chez moi, pètera une pile :
- Non mais il a fait QUOI, ce con ?! Appelle le, dis lui de venir, je vais gérer avec lui.
- Heu... Heu.... Tu es sûre ?
- Appelle moi ce pignouf !
Je téléphone, et gazouille :
- Alors, heuuuuu..... Il faudra que vous veniez, à l'occasion.... Quand vous avez le temps... Il y a un.... hum... léger problème.... avec l'endroit où vous avez fait... hum... l'arrivée électrique.... Rien de grave.... Mais...
- QUOI ?! QUI a dit ça ? C'est les autres artisans c'est ça ?! J'arrive tout de suite !
Deux minutes plus tard, sa camionnette se gare en catastrophe devant chez moi. Il habite au bout de ma rue (et donc, oui, il prend sa camionnette pour faire 100 mètres).
Il déboule, me pousse pour entrer chez moi, et se rue dans ma salle de bain.
Interloquée, j'observe son comportement, mais surtout son marcel dégueu d'où dépasse sa bedaine, et qui laisse apparaitre un tatouage des Rolling Stone sur l'un de ses bras, un scorpion sur l'autre. Sa coupe mulet fait concurrence aux claquettes-chaussettes, et il enfile des lunettes avec le petit cordon en chainette autour du cou. Ma mère me regarde en roulant des yeux, l'air de dire « C'est quoi ça ?! ». Je hausse les épaules d'un air impuissant.
Elle commence néanmoins à lui expliquer :
- Alors on a fait les marques pour poser le lavabo, mais vous pouvez constater que vous mettez le fil pour le miroir 30 cm trop à dr...
L'électricien nous tourne le dos, et se met à brailler :
- Mais qu'est ce qu'il a fait le plombier ?!
- Heu... Quoi ?
Ma mère et moi regardons les WC, posés gentiment à leur place, et que l'électricien désigne en gesticulant, rouge apoplexie :
- C'est quoi, CA ?!
- Non mais on vous parle de l'électricité du miro....
- Pourquoi les toilettes sont comme ça ?! Ca ne va pas du tout ! Ils ne devaient pas être là ! Et voilà, moi je travaille, et on me fout tout en l'air !
Ma mère me regarde, je regarde l'électricien, puis les toilettes, puis l'électricien.
- Mais.... Heu... Ca a toujours été prévu que les toilettes soient à cet endroit... D'ailleurs ils étaient déjà là avant, au même endroit.
- Mais pas du tout !
- Ah si si, je vous assure !
Et j'ajoute d'une petite voix : « C'est chez moi, je suis quand même au courant »
- Ca devait être dans l'autre sens !
Silence interloqué.
- Dans quel autre sens ?! C'est impossible !
- Mais si ! Face au mur !
- Ah non, il n'en a jamais été question.
- Bien sur que si ! Et là vous changez tout !
Il commence à m'énerver.
- Mais c'est impossible, il n'y a pas la place ! Et de toute façon, vous vouliez mettre le sèche serviette contre le mur, c'est donc bien que vous saviez que les toilettes ne devaient pas être là !
- Absolument pas !

Je le regarde, sans voix. Je me sens démunie face à tant de mauvaise foi. Ma mère intervient :
- Non mais on s'en fout, là je vous parle de l'arrivée d'électricité du miroir, ça n'a rien à voir avec les WC !
Il se tourne enfin vers nous
- Qu'est-ce qu'elle a, l'arrivée d'électricité ?
- Eh bien regardez... Si le lavabo est ici... Que le miroir est là.... Votre arrivée électrique est 30 centimètres trop à droite.
- Mais non ! 
- Mais si !
Je regarde ma mère d'un air désespérée. A cet instant, je me dis qu'on n'y arrivera pas.
- Bon, si vous insistez...
Il décale très violemment mon meuble (pas encore posé), et baragouine :
- Si on déplace ça comme ça... Et ça là...
On le regarde faire.
- Là...comme ça...
On le regarde toujours.
- Voilà, je peux vous refaire une saignée 10 cm plus à gauche, et ça va très bien !
Il fait une croix avec le criterium que je lui ai fourni.
- Oui mais...
- Ou alors en disant que... *baragouine baragouine*
- ...
- Non mais si vous voulez, je le remet 10 cm plus à gauche
Il refait une autre croix, à 10 cm de la première.
- Oui ça serait déjà m...
- MAIS SI VOUS INSISTEZ, en poussant un peu plus.... Ici.... Là.... *baragouine* Eh bien voilà ! Si je déplace l'arrivée exactement ici, ça devrait être bon !
Il s'acharne sur mon criterium qui n'a plus de mine, et fait une croix (avec le plastique) exactement à l'endroit où ma mère avait fait une croix.
- Oui, ben c'est ce que je disais...
- Voilà, là c'est bien !
Regard découragé entre ma mère et moi.
- Mais les prises là, elles sont super mal mises ! Elles sont beaucoup trop loin du lavabo !
- Ben... je n'ai effectivement jamais compris pourquoi vous les aviez mises aussi loin.
- Ah non c'est pas moi c'est le plombier !
- Laissons tomber...
- De toute façon j'ai pas le temps de refaire !
- Bon, eh bien voilà....
- Et vous avez bien pris un miroir avec des lampes, pour aller avec l'interrupteur ?
- Non, vous m'aviez dit de prendre un miroir avec touche sur le dessus.
- Ah ?
- Mais vous pouvez transformer l'interrupteur en prise, non ?
Souffle bruyamment
- Oui enfin pour ça il me faut une prise ! Il faut que vous en achetiez une !
Je lui sort une prise.
- J'en ai une.
Il se décompose.
- Ah.
Et puis se reprend aussi sec :
- Oui ben je ne vais pas faire ça maintenant !
- Ce n'est pas ce que je vous demande.
- Et puis demain je me lève à 5h du matin pour faire réviser mon camion !
- ...
- Je vais être très fatigué ! Cette fin de semaine, oh la la ! Et avec le covid, quel merdier !
Il finit par partir, 20 min plus tard, après s'être plaint de sa fatigue, de son métier, des chantiers, des factures, des autres artisans, de son camion, de sa vie, et termine par : « Mais de toute façon, vous n'êtes pas pressée, vous avez une autre salle de bain en haut non ? »

Si j'ai appris, avec cette foutue salle de bain, qu'il ne faut jamais demander à des artisans combien ils prendraient, mais donner le budget maxi, j'ai également réalisé qu'il faut bannir de son vocabulaire "Prenez votre temps" "ne vous en faites pas", et ne jamais, jamais, jamais dire "j'ai un plan b, une autre salle de bain en haut".
Certes, le reste de ma phrase était « Ca peut me dépanner quelques jours, mais pas plus, parce que j'ai des locations airbnb », mais ça, il ne l'entendait déjà plus.

Tout comme le carreleur.

Qui est donc venu commencer le chantier deux ou trois jours après que l'électricien soit venu refaire sa saignée, et me mettre l'arrivée électrique 30 cm plus à gauche, comme l'avait calculé ma mère. D'ailleurs, certainement vexé comme un pou, il en a profité pour tout terminer : mettre l'arrivée électrique (et une ampoule) dans mon salon, les spots de la salle de bain (qu'il n'était pas censé mettre tout de suite pour que je puisse passer une dernière couche de peinture après l'intervention du carreleur), les prises, l'arrivée électrique pour le sèche-serviette - ah non, correction : il a fait un trou dans le sol, jusqu'à la cave (alors qu'il était censé faire un raccord électrique dans la boite de dérivation de la pièce attenante.
Et il a oublié la grille extérieur de la VMC.

Et puis le carreleur est venu. 

Il a fait une chape, ça lui a pris une demi journée. 
Il n'a rien dit, et il est parti.
Laetitia m'a appelé :
- Le carreleur m'a dit qu'il ne reviendrait pas avant 3 semaines, le temps que ça sèche ?
- Quoi ? 3 semaines ?! Mais.... Mais... vous m'aviez dit que ça prendrait 4 jours !
- Oui, je suis désolée, il ne m'en a pas parlé non plus avant aujourd'hui... Du coup on attend.

On est début juin. Je bloque les réservations Airbnb, jusque fin juillet. En faisant cela, je me dis qu'on est large. Laetitia me dit d'ailleurs « On va tacher de finir au plus tard au 14 juillet ».

On attend 3 semaines. 

Puis Laetitia vient poser le bâti des toilettes et le receveur de douche, et mon super plaquiste vient plaquer tout ça à la perfection (il est trop cool mon plaquiste, il est roux, barbu et tatoué, m'appelle par mon prénom, me respecte, et m'envoie des messages pour prendre de mes nouvelles. Je l'adore).


Ne restait plus que le carreleur.

4 semaines plus tard, toujours aucune nouvelles. Le 14 juillet passe, mes réservations prévues de longues dates arrivent, et je dois loger ailleurs, n'ayant plus ni douche, ni wc.
Le carreleur vient faire une apparition, pendant 1h, un matin, pour "mettre la couche de préparation".
Puis de nouveau silence radio.
Excédée, je lui téléphone, lui explique qu'on est fin juillet, que c'était pas prévu comme ça, que d'une part j'ai des réservations, d'autres part pendant tout ce temps je ne peux pas louer et que je perd du fric - fric que je suis censée gagner pour le payer, accessoirement.
- Ah, oui... dit-il laconiquement
Je fulmine.
- J'ai peut-être oublié de vous prévenir que la chape mettait 3 semaines à sécher, dit en baillant. 
EN BAILLANT. 
Le mec me baille à l'oreille, tranquillou, alors que je lui dis qu'il me fout dans la merde.
Je suis folle de rage. Je lui dis que ses foutues 3 semaines sont passées, et que là maintenant, ça serait bien qu'il termine, qu'il y en a marre.
- Oui ben j'ai beaucoup de travail, je ne pourrais pas venir avant mi-aout.
- Mi-aout ?! Mais c'est une blague ? Le temps que Laetitia termine, puis que l'électricien vienne, j'ai pas de salle de bain avant septembre !
- Je peux pas faire mieux.
Je raccroche violemment, en lui gueulant un "bonne journée" qui sonne pareil qu'un "va te faire foutre", et contacte Laetitia pour lui expliquer, et lui dire que là, ça ne va pas être possible. Elle temporise, le défend un peu, me calme. 
... N'empêche que vingt minutes plus tard, le carreleur m'envoie un message pour s'excuser et me dire qu'il pourra venir la semaine suivante.
Ben tiens.

Pendant tout ce temps, tout le matos est entreposé dans mon salon.


Nous sommes début aout.

Et donc le carreleur vient bosser. Il me refait le coup de venir 1h par ci, 1h par là. Il carrèle d'abord les murs.
Il revient ensuite la semaine suivante, me faire les sols. 
Et là, ça commence à devenir n'importe quoi. 
Près de la porte d'entrée, l'un des carrelage rebique, et ma porte d'entrée accroche à mort. Quant à ma porte de cave, elle ne ferme plus du tout : elle est bloquée grande ouverte. Je lui fais remarquer, et il prend ce même ton laconique insupportable qui me donne envie de le noyer dans sa colle à carrelage : 
- Ah vous voulez que votre porte de cave ferme ?
Moi je vire hystérique :
- Oui, oui oui, oui, c'est l'idée, oui. Comme avant quoi !
- Ah.... Eh bien... Je peux couper le bas de votre porte à la scie circulaire.
Ce qu'il fera, quelques jours plus tard. 
... En coupant tellement qu'il y a désormais la place de passer une main sous la porte.

Pour la porte d'entrée, "il ne peut rien faire". Il me propose de faire venir un type qui fait des fermetures, pas loin de chez moi. Il n'appellera bien sur jamais le gars. Je le ferai donc à sa place, et ça fait désormais plus d'un mois que je bataille pour qu'il vienne régler ma porte. Pour l'instant, en vain.
Mais le pompon, ça reste lorsque je suis rentrée un jeudi soir, et que j'ai vu qu'il m'avait posé des plinthes... Sur les plinthes existantes. Et sur les murs défoncés de mon entrée, qui ont clairement besoin d'être rénovés.
Je fulmine.
Je lui écris, pour lui dire que ça, ça ne va pas être possible.

Une plinthe sur une plinthe - et la porte de la cave bloquée ouverte.

Il me répond "Je peux pas savoir que l'entrée est en rénovation, je suis pas devin"

Il ne "peut pas deviner" que ce mur n'est pas fini.

J'ai juste envie de l'assommer avec ses carreaux.
Je me contient, et lui répond juste qu'il a le droit de poser des questions s'il a un doute.

Le lendemain, avant dernier jour de chantier, il me dit :
- Je vous laisse la facture, si vous voulez me laisser un chèque demain, comme ça vous pouvez.
Je hausse un sourcil - pour rendre le chantier dans les temps, y'a personne, mais pour encaisser le chèque, c'est le jour où il le décide ?!
- J'ai un peu de temps pour payer, il me semble ?
- Oui, jusque fin aout
- Alors ça attendra ma paye.
Le lendemain, lorsqu'il termine son chantier, il ouvre toute les fenêtres de chez moi et les volets, prétendant que c'est "pour aérer, parce qu'il avait chaud". C'est la canicule, il fait 35°C dehors. Jusqu'à présent, j'avais réussi à garder un confortable 21°C - lorsque je rentre chez moi, il fait 31. Vengeance ? Je le prend comme ça.
J'attendrais le tout dernier jour pour le payer. 
Et lorsqu'il me demandera « Mais ça vous plait au moins, le carrelage ? », je suis incapable de répondre. « Je n'en sais rien, je veux juste que cette fichue salle de bain soit terminée, c'est un cauchemar »

A peine le carrelage fini, Laetitia, qui a senti ma détresse, vient bosser deux jours jusqu'à 20h, et me termine la pièce.
Je me sens tellement reconnaissante et soulagée que je pourrais lui pleurer dans les bras. 

Le bonheur de faire pipi dans des toilettes, plutôt que dans un seau caché dans la cave.


On est mi-aout.

Vague tentative de faire croire que je suis sur les toilettes en prenant cette photo

Ne reste plus que le lavabo.

J'écris à l'électricien, pour lui demander les mesures exacte du sèche serviette, pour savoir à quel distance je peux poser le meuble du lavabo.
Il me répond « Je ne pourrais pas venir avant septembre ».
Je lui explique que ce n'est pas grave, que je veux juste la mesure du seche-serviette.
A ce jour, j'attends toujours la réponse.

Mon tonton, artisan à l'autre bout de la France, est en vacances chez mes grands-parents, pour faire une... salle de bain, justement : Ma grand-mère ne peut plus utiliser la baignoire, il lui faut une douche avec siège, barre, etc.
Mon papy et mon tonton décident de venir m'aider à poser mon meuble de lavabo - au passage, ils m'apportent des palettes, que je pourrais utiliser pour construire mon établi. Le meuble, s'il nous pose quelques soucis, est toutefois posé en une matinée.
- Dis donc tonton... Ca te dirait pas qu'on fonce à Brico dépôt, qu'on achète un sèche serviette, qu'on le pose, et que ce connard d'électricien aille se faire foutre ? 
- Oh mais oui, faisons ça !
Et donc on va acheter un sèche serviette - je tombe sur une fin de série, 99€ au lieu de 150, qui passe à 76€ à la caisse. 
Au passage, je côtoie un peu plus mon tonton, qui est d'une bonne humeur égale en toutes circonstances, et rigole de tout. Dans le magasin, il prend un tuyau qui servira à faire des évacuations plus propres, et tape un coup au sol en s'exclamant, sourcils froncés : « Habemus papam ! ». Puis de rire tout seul, quasi aux larmes. C'est agréable et reposant de passer du temps avec lui.

En 15 min, les 4 fixations sont posés. Ne reste que le fil a passer par le trou (fait à la dégueulasse par l'électricien) qui nous prend du temps, puisque cet abruti n'a pas laissé le passe-fil. On galère un petit moment, avant de réussir, avec le fil de ma débroussailleuse (....), à tracter les fils électriques par le trou. Mon papy branche le tout sur la boite de dérivation de la cave, et c'est bouclé.

Et cette salle de bain est enfin terminée - à l'occasion je poserai des étagères, mais c'est du détail.

Quant à l'électricien, je croyais qu'il oublierait totalement mon existence : après tout, il n'a jamais donné signe de vie au sujet de la taille de son sèche serviette à la con.
Et puis fin septembre, il m'envoie un message à 7h30 du matin (c'est toujours comme ça. Ou alors il vient sonner chez moi, au cas où je lui ouvre. Autant dire que tenter de me prendre au réveil, c'est partir avec un handicap lourd) : « Je viendrai demain terminer le chantier, laissez moi la clef dans la boite à clefs, et redonnez moi le code ».
Ah c'est comme ça ? me dis-je.
Je lui envoie une réponse très froide :
Sans nouvelles de votre part après les deux messages envoyés mi-aout pour connaitre les mesures du sèche-serviette qui me permettraient de poser mon meuble de lavabo, j'ai dû me débrouiller autrement. Il n'y a désormais plus de place pour votre sèche-serviette dans ma salle de bain. 
J'attends également toujours le devis qui devait récapituler les travaux, et me donner les tarifs, notamment pour l'achat du sèche-serviette. Je déduis de ce silence le peu d'estime et l'absence de respect que vous me portez. Ainsi, il n'y a plus aucun chantier à continuer ni à finir chez moi, inutile de vous déplacer.
Bonne journée.

Je vais bosser et n'y pense plus. 
Lorsque je rallume mon portable le soir, je m'attends vaguement à un flot d'appels, de messages, et ses geignements habituels.
J'ai la surprise de ne trouver qu'un message vocal, où il gazouille d'une voix d'enfant : « Bonjour Mademoiselle B. Je suis très surpris de votre réponse, je ne comprend pas. Sachez que si je n'ai pas répondu [depuis un mois et demi, donc], c'est parce que je n'ai, heu, pas eu le temps. J'ai acheté le sèche serviette - j'ai avancé le montant, juste pour vous - maintenant à vous de voir. Je vous laisse réfléchir si vous voulez vraiment abandonner le chantier, mais réfléchissez bien. Tenez moi au courant. Bonne journée à vous".
Bon sang, il n'a jamais été aussi poli !! Ce type est un véritable roquet : il gueule quand il n'y a pas de réaction, et couine lorsqu'on se fâche.
Qu'importe, c'est trop tard, je ne veux plus voir sa coupe mulet chez moi, et ne plus entendre parler de ce mec. Au passage, je laisserai un avis assez salé sur Google au sujet de son entreprise. 

Je pensais, soulagée, avoir fini les travaux, les chantiers, le boulot de maître d'œuvre.
J'ai commencé à apprécier ma salle de bain (il m'a tout de même fallu un bon mois avant de voir le confort de la pièce, et non plus le monticule de soucis et de conflits que ça a été), et à kiffer de prendre des douches dans ma super nouvelle douche. La première, j'ai tenu à la prendre après avoir été courir, comme pour mériter ce baptême.
Je me suis dit que les prochains travaux, je ferai encore moi même, et que je ne suis pas prête de vouloir rebosser avec des entreprises.
....
Et puis mon frangin, en venant passer une semaine à la maison, à laissé les velux ouverts, pile aux moments où il y a eu les alertes orange "vigilance orage".
...
Mon dernier étage a été inondé. 
Le parquet, foutu.
Le plafond des pièces du dessous, ruiné.
La bonne nouvelle ? L'assurance prend en charge les travaux.
La mauvaise ? Il va falloir faire revenir des artisans...

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