mercredi 15 mars 2017

7 ans de médecine

Il y a 2 semaines, j’ai passé une après-midi avec une migraine terrible. Lorsque je suis rentrée du boulot, je me suis couchée. Sauf que le lendemain matin, j’étais toujours aussi mal. Ni les médicaments, ni ma bouillotte (d’habitude miraculeuse) n’en étaient venu à bout. En plus je n’avais aucun appétit – je suis comme les animaux : si je ne mange plus, il faut s’inquiéter. Du coup j’ai foncé chez le vet… chez le médecin.
Je suis tombée sur un médecin d’astreinte (car nous étions samedi). Un bonhomme un peu lourd et un peu simplet qui m’a fait m’interroger sur la triche en école de médecine. Son diagnostic : je dois arrêter d’aller chez le kiné, parce que (je cite) "Là c'est un problème de cervicales", et reprendre la pilule, parce que j'avais mes règles au même moment et que c'était surement lié. Dans sa grande mansuétude, il m’a tout de même prescrit de l’ibuprofène.

Merci, au revoir.


Evidemment, je suis allé au travail, où j’ai tenu environ 2h, avant de rentrer chez moi complètement cassée. Et j’ai dormi. Le soir j’ai été chez Hector, je n’ai quasi pas mangé, et à 21h j’allais me coucher. Il m’a réveillé le lendemain vers 11h30, parce que je travaillais l’après-midi. Il m’a regardé, et m’a dit « T’as la tête de quelqu’un qui n’a pas dormi ». Sauf que j’avais dormi plus de 14h.
J’ai passé une après-midi épouvantable. Les gens qui s’approchaient de moi avaient un petit mouvement de recul, on sentait bien qu’ils se demandaient s’ils allaient vraiment s’adresser à l’espèce de Créature des Marais qu’ils avaient devant eux.



Evidemment, le lundi, je suis retournée chez le médecin. J’ai articulé, de ma voix caverneuse et bronchiteuse « Je pense que Monsieur Machin est passé à côté de son diagnostic ». J’ai vu mon médecin habituel – enfin, la remplaçante de mon médecin habituel, que j’ai dû voir une seule fois en 3 ans. J’étais toujours en mode « Créature des Marais », et j’arrivais à peine à parler. Mais, le cœur à toute épreuve, le médecin ne s’est pas laissé impressionner. J’avais de la fièvre, une tension en chute libre, la gorge en charpie, une toux à faire trembler les murs, les chutes du Niagara qui coulaient de mon nez, et le médecin de me faire : « C’est juste une petite rhinopharyngite ». Elle m’a demandé si j’avais plutôt une toux grasse ou sèche (c’était une toux grasse), m’a fait une ordonnance, m’a fait l’énorme faveur de m’arrêter deux jours, et merci au revoir.

Je suis allé à la pharmacie, où la pharmacienne m’a fait « Dis donc ça n’a pas l’air d’aller très fort ! ».
Non, ça n’allait pas très fort du tout.

Mais visiblement tout le monde le remarquait sauf mon médecin.

Le médecin m’avait donné un sirop pour la toux sèche (l’inverse de ce que j’avais besoin, donc), et un spray nasal. « Et puis vous prendrez des Dafalgan trois fois par jour pour faire tomber la fièvre ».

Mais, heu, c’est tout ? Parce que là, non seulement j’ai l’impression de crever, mais en plus la dernière fois que j’ai été aussi mal, j’avais 17 ans et une grippe.
Où sont passés les vrais traitements ? Les trucs aux noms et aux gouts improbables qui ont toutefois le mérite de nous remettre sur pieds en quelques jours ?
J’ai passé mes deux jours d’arrêts à dormir. Je suis retourné bosser à peu près aussi mal qu’avant, et je n’ai fait que poser des heures pour rentrer plus vite chez moi. Au bout de quelques jours, les Dafalgan et Ibuprofène que je gobais à longueur de journée m’ont provoqués des brûlures d’estomac (normal, je ne prends jamais de médicaments en temps normal), et j’ai arrêté. Mais j’ai toujours une toux à décrocher le papier peint, et je renifle comme un chien de détection en présence de cocaïne.

Et je me dis que je devrais peut-être chercher un nouveau médecin.

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