J’étais
partie 5 jours dans ma famille, et je me suis aperçue qu’Hector me manquait. Ses
messages succincts « pour ne pas me déranger », me frustraient plus
qu’autre chose.
Je me suis
aperçue que j’avais oublié l’odeur du mec-de-la-salle-de-sport. Et je pense que
je ne lui rouvrirai pas mes bras s’il venait à revenir vers moi. La seule
réponse possible, s’il m’envoie un message, c’est forcément « Excuse-moi,
qui est-ce ? ». N'est-ce pas ?
Mais je ne
dis pas que je suis guérie.
Loin de là.
Par contre l’odeur
d’Hector domine, elle est devenue obsédante... Mais synonyme de douceur et de confort.
Je me
demande ce que je veux.
Hector
oscille entre « Il ne pourra jamais rien y avoir de sérieux entre nous, tu
ne veux pas envisager d’habiter mon village, tu ne veux pas rencontrer ni mes amis, ni ma famille, ma façon même de vivre ne t’intéresse pas » et « J’aimerais
qu’il y ai plus entre nous ».
Il me manque
souvent. J’ai envie de le voir de plus en plus, j’aimerais faire des projets
avec lui, j’aimerais partir en vacances, passer des week-ends, bref, juste vivre.
Mais est-ce
que c’est lui ? Ou est-ce que c’est pour oublier le mec-de-la-salle ?
Il m’a dit
qu’on pourrait tenter. Que je pourrais m’installer chez lui, mais sans lâcher
mon appart, sans prendre de risques. Juste « pour voir ».
Moi qui
cherche un appartement à acheter actuellement.
Moi qui
cherche un endroit calme, sans voisins, mais si possible accessible à pieds de
mon boulot. Bref, la perle rare.
Et si j’étais
en train de faire une connerie ? Si je venais à acheter un appartement,
pour finalement décider au bout de 6 mois de tenter ma chance avec Hector ?!
Lui a une
maison, assez grande pour deux, sans voisins, sans vis-à-vis.
Oui, mais à 20 km de mon boulot.
Est-ce
que c’est lui qui me plait, où juste la perspective de ne pas être seule ?
Je ne veux
pas lui manquer de respect.
Hector est
allergique aux animaux – et je ne peux définitivement pas envisager de me
séparer de mon chat.
C’est idiot
que je cherche à acheter si c’est pour me retrouver avec un appart sur les
bras.
Pourquoi je
veux acheter ? Je veux me prouver ma propre autonomie, ma propre
indépendance. Me prouver que je peux le faire. Seule.
Alors que je ne veux plus être seule.
Je ne
cherche plus vraiment à rencontrer, sur Badoo. Je discute avec deux personnes –
qui savent que je vois quelqu’un. Et sinon je continue de regarder passer les
hommes, en me disant que peut-être, celui qui m’est destiné se cache parmi eux.
Mais c’est
idiot, je ne crois plus au destin.
J’ai discuté avec un ami, qui m’a dit « Choisir, c’est
renoncer ».
J’ai immédiatement pensé au mec-de-la-salle ; si je choisis Hector,
c’est que je renonce à l’espoir de le voir revenir.
Mais en fait ce n’est pas ce qu’il voulait dire ; il parlait plus
généralement. « Renoncer aux autres possibles ». Et je n'y avais pas
pensé. Pourtant on tient quelque chose là; Hector, c'est la quasi-certitude de
se poser, d'une relation adulte et stable. Construire quelque chose, faire des
projets. Et je le sait- je l'ai su très vite, surtout vu son empressement.
Est-ce que ce n'est pas ça qui m'effraie ? J'ai tendance à dire « mais
non, ça s'est passé comme ça avec mon ex ! ». Sauf que j'avais 24 ans
quand j'ai connu mon ex, et une idée très floue de ce que pouvais signifier
"se poser avec quelqu'un".
Il m’a dit aussi qu’on n’aime plus de la même façon, passé un certain
âge. Qu’aimer à s’en bruler les ailes, ça va un temps. On devient plus sage.
Mais suis-je vraiment une personne qui mesure ses passions ? Moi
qui vis tout à 200%, ou pas du tout ?
Impression d’être une bête sauvage, qui court partout et s’épuise à
repousser les autres. A repousser Hector, qui fait tout son possible pour
essayer de me comprendre.
Une partie de moi à envie de s’apaiser, et de tenter. Qu’est-ce que ça
change, d’essayer avec lui ? Pourquoi pas, après tout ? Est-ce que c’est vraiment prendre un risque ?
Et une partie de moi se dit que ce n’est pas lui que j’attends.
Et pourtant, je n’en sais rien.
Ce sentiment de « Je saurai que je suis prête quand ça sera le bon »,
je n’y crois plus. Et pourtant j’ai envie d’y croire, de croire encore aux
contes de fées, au destin, aux certitudes absolues et sans partage.
C’est idiot.
Et puis encore une dispute entre nous cette semaine, qui me fait me dire que ce n'est pas possible d'envisager quoi que ce soit avec lui. On ne se comprend pas, on essaie de communiquer, mais nous sommes comme deux objets en verre qui essaient de s'approcher : on se percute, on se fêle, on est incapable de faire attention à nous-même ou à l'autre.
Mais je sais qu'une partie de nos disputes sont de ma faute. Parfois j'ai le sentiment d'essayer de tout casser, juste pour me prouver qu'effectivement, ce n'est pas assez fort entre lui et moi.
Bref, je suis perdue. Hector a, au moins, le mérite de me mettre face à mes contradictions.
Mais ça ne m'aide pas beaucoup pour l'instant.
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