Samedi, je devais
aller manger chez Président, qui recevait une amie écrivain qu’il souhaitait me
présenter. Ma semaine avait été foutrement longue, j’étais épuisée, Président
habite à 70 km de chez moi… et je comptais les heures jusqu’au moment où je
reverrai Charles-Henri.
Et accessoirement,
j’avais les intestins en vrac suite à un resto que j’avais fait la veille et
qui était visiblement mal passé.
Vers 16h, je prenais
une petite pause au boulot, et j’ai vu que j’avais reçu un texto de
Charles-Henri. Où il me dit « Je rentre dans une heure, ça se passe
comment pour toi ? ».
Je passe sur nos
messages stupidement pudique « On peut se voir si tu as envie », « te
force pas », «seulement si toi tu en as envie aussi », qui sont d’autant
plus étouffants que nos précédents messages devenaient torrides.
Bref, une fois qu’on a
bien pris le temps de s’excuser d’avance de notre audace respective (#excusemoid’exister),
il a répondu « J’ai carrément envie de te voir ».
J’ai donc prévenu
Président que finalement, je ne dormirai pas chez lui.
Président m’a fait une
mini-crise de jalousie : « Ah ouais ? Tu dors chez
qui ??? »
« Heuuuu… Chez
un… un…. Pote… que je n’ai pas vu depuis quelques temps, alors c’est
l’occasion » (Il fallait comprendre : « Chez Vice-président, ton
bras droit, que je n’ai pas vu depuis 10 jours et on va faire l’amour toute la
nuit »)
« Et moi je ne
suis pas un pote, c’est ça ? »
« Non, Président.
Toi tu n’es pas un pote, tu es un ami ».
*silence*
*Tension palpable*
*Grand sourire*
« Bon d’accord alors ».
Le repas a été
infiniment long : on a commencé à manger vers 23h, j’étais encore barbouillée
de la veille, et l’amie écrivain en
question n’était pas super causante.
Et j’avais très, très,
très envie de voir Charles-Henri.
A minuit et demi, n’y
tenant plus, j’envoie un message à Charles-Henri « On commence seulement
le dessert. Je suis au bout de ma vie. Tu es toujours réveillé ? Je te
propose de venir me chercher dans 20 min. Et planque toi si tu ne veux pas
prendre le risque de croiser nos amis communs ».
« Moi je m’en
fous. C’est toi le chef. A tout à l’heure ».
Oh. Il s’en fiche ?!
Lorsqu’il m’a envoyé
un message « Je suis là », je me suis levée de table aussi sec :
« Bon. Eh bien moi, je m’en vais ! ». Pas très poli, mais à 1h
du matin avec l’envie folle de le voir, j’avais plus rien en stock.
Il m’attendait dehors,
on s’est embrassé, on est vite rentré chez lui. Il touchait ma cuisse, il
souriait. En sortant de la voiture, il a passé son bras autour de mes épaules,
puis dans l’immeuble il nous a fait prendre l’ascenseur pour un étage, juste
pour le plaisir de se bécoter dedans. L’appart était vide, et à peine dans sa
chambre, il m’a mise nue. J’ai voulu prendre une douche, il est venu avec moi.
On s’est embrassé sous l’eau (ce qui est idiot : j’ai manqué me noyer) puis
on s’est lavé les cheveux mutuellement. Bon, c’était un peu déséquilibré, moi
j’avais les bras tendus pour pouvoir gratouiller sa tête, et lui gratouillait
la mienne qui lui arrivait sous le menton. Mais qu’importe : c’était un
moment très érotique. Et j’adore ses cheveux, bouclés, comme les statues de
Dieux grecs.
On est resté sous la
douche jusqu’à ce qu’il n’y ai plus d’eau chaude, puis on est retourné dans la
chambre, et avons repris aussitôt nos caresses.
Moment de rage intense
lorsqu’il a fallu ouvrir la boîte de capotes : Le film plastique autours
de boite était tellement fin et sans accroches qu’on a galéré comme des
fous à réussir à l’ouvrir. Surtout que nos préliminaires ayant été torrides, on
avait TRES envie (Je crois qu’on aurait eu un lance-flamme, on aurait ouvert la
boite comme ça)
J’ai fini par réussir
à exploser la boite, et on a enfin pu continuer.
(Durex vient de perdre
deux bons clients)
Après l’amour, je l’ai
serré dans mes bras, ma poitrine contre son dos, mon nez dans ses cheveux. En
me caressant, il m’a doucement demandé « Qu’est ce qui est arrivé à ton
bras ? »
J’ai soupiré. J’ai
réfléchi à ma réponse. Longtemps.
« Une période de
désespoir ».
« Je m’en
doutais ».
Il n’a pas demandé
comment j’avais fait ça. Ni pourquoi j’avais fait ce choix. Il m’a demandé ce qui
n’allait pas, à ce moment-là, dans ma vie.
« C’était
justement ça le problème : Tout allait bien. Sauf moi. Ma situation
s’était améliorée, j’avais tout ce que j’attendais. Et pourtant j’étais
toujours malheureuse ».
« Tu as souvent
ces très hauts et ces très bas ? »
« ….Oui, plutôt.
Mais j’essaie de travailler dessus. Mon bras, c’était il y a 8 ans. Je ne l’ai
pas refait depuis. Je ne dis pas que je n’ai pas été tenté – mais je ne l’ai
pas fait ».
« C’est une grande
victoire ».
« Sans doute… Tu
sais, j’ai commencé à 14 ans. C’était ma seule façon de supporter ce que je
vivais chez moi, à cause de mon oncle. Ca donnait corps à ma souffrance. Ça m’a
vraiment aidé. Même si… c’est… bizarre… »
« Non, je comprends.
Tu as une histoire pas facile. Tu devrais être d’autant plus fière de lutter
contre ça »
« Oui… J’ai lutté
jusqu’à présent. Mais qui sait, peut-être qu’un jour, ça me rattrapera. Je n’en
sais rien »
« Peut-être. Mais
en attendant tu as tenu sans »
« Cette
monstrueuse cicatrice m’a calmée, ça m’a servi de leçon. Elle est là chaque
jour pour me rappeler que cette fois-là, j’ai été trop loin »
« Elle n’est pas
monstrueuse. Crois-moi. Ce n’est pas une cicatrice monstrueuse » [Il a
fait 6 mois de stage en psychiatrie]
« D’accord »
On s’est serré très
fort. J’étais à la fois impressionnée par sa compréhension, et morte de peur.
J’avais envie de dire « Je t’en supplie, ne pense pas de moi que je suis
folle. Par pitié, ne me juge pas ».
Je n’ai rien dit.
Vers 3h du matin, son
téléphone a sonné.
Il est sorti de la
chambre, j’ai entendu qu’il disait, au moment de refermer la porte « On
est ensemble ».
Il est revenu 30
secondes plus tard.
C’était son ex.
Elle badait.
J’étais extrêmement
gênée. « Mais…heu… elle va bien ? Enfin… heu…. Peut-être que tu
aurais pu parler un peu ou… je sais pas… ».
Qu’on soit
clair : je trouve cette situation surréaliste, et pour ma part, hors
de question de rester en contact avec mes ex – et encore moins de les appeler
quand ça va pas.
Mais je refuse d’être
la « nouvelle greluche », je refuse de faire la garce qui ricane à
propos de l’ancienne… Et surtout, je suis triste pour elle si ma présence la
blesse. C’est une culpabilité mal placée, mais j’estime que je lui dois un
minimum de respect et de compréhension.
Charles-Henri me coupe
« Je me suis assuré qu’elle était chez elle, qu’elle était en sécurité,
que ça allait, et je la rappellerais demain. Je veux bien être compréhensif et
la soutenir, mais il y a des limites. Il est trois heures du matin, et je suis
avec toi ».
Nous étions bien réveillés
après ça, alors on a parlé. De nos ex. De nos façons de voir les choses. Moi
qui coupe complètement contact avec eux, parce que ça me semble plus simple.
Lui préfère rester amis.
Et puis il m’a demandé
combien j’avais eu d’hommes dans ma vie. De lui parler de mes ex.
Puis sur ma demande,
il m’a parlé de ses ex.
Il a une façon très
sincère de présenter les choses. D’une certaine façon, c’était difficile à
entendre. Il m’a parlé de la dernière, en disant « Elle me faisait mourir
de rire. Mais elle avait un côté très extraverti que d’habitude, je déteste
chez les filles. Elle était touchante. J’étais un peu sa petite infirmière.
Elle était trop jeune dans sa tête, c’était un problème. Mais on a passé de
supers moments. Pourtant, je ne sais pas trop pourquoi je me suis mis avec
elle. Je ne me l’explique pas vraiment, c’était évident que ça ne marcherait
pas. Ça a duré deux ans et demi ».
« Avant elle, il
y a eu Machine. Elle était incroyablement belle. Vraiment belle. Une vraie
chieuse par contre –certainement parce qu’elle savait l’effet que son physique
avait sur les hommes. On vivait les choses à fond. On s’engueulait souvent, on
se réconciliait. C’était intense. Et puis un jour elle est partie faire ses
études ailleurs, et elle a juste dit « On arrête là ». Et elle est
partie. Ça a été ma relation la plus romantique et la plus passionnelle ».
« J’ai récemment revu
une ex d’il y a 5 ou 6 ans en arrière. On s’est retrouvé dans le même stage, j’appréhendais
beaucoup. Finalement ça s’est très bien passé, on s’apprécie beaucoup d’un
point de vue professionnel, et j’ai bien envie de faire un resto avec elle à l’occas’.
Tu n’as aucun souci à te faire à ce propos, vraiment »
« Je faisais
beaucoup de Criterium au début de mes études (Big beuverie/orgie d'étudiants
en médecine de France), et de fêtes en tout genre. Il
y avait un truc que j’adorais faire : Bien bourré, je repartais avec une
fille, je la mettais nue, je restais habillé, je jouais avec elle, je la
faisais un peu crier, et ensuite je m’endormais. Je cuvais ma cuite, et au
matin, je repartais. J’enlevais pas mes fringues, je ne faisais rien – de toute
façon je doute qu’avec l’alcool que j’ingurgitai, je sois capable de tenir quoi
que ce soit. C’était juste le plaisir de jouer avec la fille, et je la laissais
toujours satisfaite ».
Quand il s’est
endormi, moi je n’avais plus du tout envie de dormir. Pour une raison qui
m’échappe, cette discussion m’avait complètement perturbée. Je suis resté
longtemps les yeux ouverts, à regarder le plafond. Avec l’envie de m’écarter de
lui, ou de changer de pièce.
Qu’est ce qui m’avait
choqué à ce point ?
Impossible à dire.
Consciemment, j’ai
même apprécié sa sincérité, et la façon dont il parlait d’elles. Je l’ai trouvé
sensible, touchant et lucide.
Et pourtant, quelque
chose m’a bouleversé.
Je ne peux qu’émettre
des suppositions, car j’ai beau y réfléchir, je n’y vois pas plus clair :
Peut-être était-ce l’effet « liste », et que j’ai eu le sentiment
d’être « le nom suivant ». Peut-être que je me suis demandé où je me
situais là-dedans – étais-je ou allais-je devenir une fille qui compte dans sa
vie ? Est-ce que j’ai eu mal au cœur en me disant que je ne serais pas
« une relation passionnelle et romantique » ?
Peut-être aussi que
« la nuit » fait ça : Parfois, tout est plus disproportionné à
la lueur de la lune.
Et puis peut-être que
la soirée avait été plus riche en émotions que ce que je voulais bien m’avouer.
En tout cas, au matin,
si je me demandais toujours pourquoi j’avais eu cette réaction, je n’avais plus
du tout ce sentiment de « rejet » de lui.
En fait, j’avais même
plutôt très envie de lui. Dommage, il dormait encore.
J’ai innocemment sucé son
doigt, et en 10 secondes il me sautait dessus, bien réveillé.
Il m’a mené au bord de
l’orgasme, mais a jouit avant moi. « Tu veux que j’essaie de te
finir ? » (Présomptueux).
Il a voulu me porter pour me mettre dans une autre position, mais à mal estimé
les distances, je me suis violemment cogné dans le mur « Pardon pardon pardon
je suis désolé, ça va ?! ».
« Je crois que
c’est bon, je suis fini ».
Il a voulu essayer
quand même, mais pour un spécialiste de l’anatomie féminine, Charles-Henri
néglige pourtant un endroit essentiel – ou alors il pèche par excès d’orgueil.
J’ai donc fini par dire « Non, tu n’y arriveras pas, arrête »
« Hé ! Je
dois prendre ça comment au juste ?! »
« Chhhh, viens
faire un bisous ».
J’étais censé
retrouver Copine#1 à 11h45 pour un festival à CharlhenriVille, elle m’envoie un
message à 11h « Oups, je pars seulement ! »
« Tout va
bien : moi je suis nue »
On a petit déjeuné
ensemble, et il a tenu absolument à m’amener en voiture au festival. En me
disant qu’il me rejoindrait peut-être.
De toute façon, on se
retrouvait le soir pour aller chez moi. Lui : « On y va avec ma voiture ? »
« Oui, je ne
résiste pas à l’envie de te regarder conduire pendant 1h »
J’ai passé
l’après-midi avec Copine#1. On s’est raconté nos derniers potins, elle m’a fait
promettre que si ça devenait sérieux avec Charles-Henry, je ne l’abandonnerais
pas. Je lui ai promis qu’on se ferait toujours des week-end et des vacances. Et
je lui ai demandé de me prometre de me dire si je devenais trop « Lui et
moi ne sommes plus qu’un » : je veux continuer d’être là pour mes
amis. Elle a promis.
Nous étions contente
d’avoir fait ça.
J’ai rejoint
Charles-Henri, qui m’a murmuré « Ce soir, tu ne fais rien : je
m’occupe de tout : je ramène ce qu’il faut et je te fais de bons petits
plats ».
Et puis il m’a tendu
une boite en forme de maison.
« C’est
quoi ? »
« La boite à
cookies »
« Oh ! »
« Ils sont encore
tiède. Et tu vas voir, ils sont Chunky as Fuck »
Le trajet vers chez
moi a été joyeux et paisible. On a mangé des cookies, on a parlé. Je lui ai
raconté le festival. Il m’a parlé de son frère qui est passé, et qui ne va pas
très bien.
Chez moi, à peine
arrivée, il m’a déshabillé et allongé sur le lit. On a fait l’amour
passionnément.
Ensuite il a été faire
à manger. J’en ai profité pour ranger mon appart. C’était paisible et agréable.
Comme si on vivait ensemble.
On a mangé.
« Tu as l’air
complètement éteint »
« Oui, j’avoue.
Un cookie et au lit ? »
« Faisons
ça »
« Je vais tout de
même tacher de te faire l’amour, sache le ».
« Parfait ! »
Je ne sais même plus
combien de fois on l’a fait. Je crois que j’ai eu envie de le prendre dans ma
bouche, et d’aller jusqu’au bout. Il a eu une jouissance presque effrayante,
avec des soubresauts convulsifs. Et sans éjaculer. Déjà la dernière fois ça
avait fait ça. Très bizarre.
Il était dans un état
incroyable, tout son corps semblait incroyablement sensible.
Puis on a remis ça, il
m’a caressé, cette fois il a commencé à s’intéresser aux aspects plus
extérieurs de mon anatomie, et ça a commencé à devenir très intéressant pour
moi. On a bougé (pour chercher une capote il me semble – mes capotes qu’il
galère à mettre, parce qu’elles sont beaucoup trop petites, évidement. Il
faudrait presque une formation de boucher pour arriver à saucissonner mes
capotes sur son pénis. C’est ridicule – mais il refuse d’utiliser la taille
« Large » parce que ça fait prétentieux.
Lorsqu’on a eu fini
l’exercice « Faire rentrer du L dans du S », je lui ai dit, voyant
qu’il se relançait dans de l’exploration géologique « Refait plutôt ce que
tu faisais avant »
« Faire
quoi ?! Explique moi, ça m’intéresse »
Je l’ai guidé, et j’ai
passé un très, très bon moment. J’ai eu mon premier orgasme avec lui, j’étais ravie.
Après l’amour, et nos
petites discussions sur l’oreiller, j’ai sombré dans un sommeil incroyablement
profond. J’ai dormi comme un loir.
Au réveil, lorsque je
lui ai demandé s’il avait bien dormi, il m’a dit « Toujours, lorsque je
dors avec toi ».
Nous nous sommes
quittés en nous disant « A demain ».
Demain, pour notre
journée dans sa maison secondaire familiale.
Mais pfffffffffff mais j'en soupire... Mais j'adore te lire décidément
RépondreSupprimerCette histoire est dingue.
C'est ce que je me dis tous les jours. C'est un truc de dingue, et c'est trop bon !
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