lundi 26 août 2019

Fou d'amour : La rupture (seconde tentative)


Après une tentative de rupture au résultat pour le moins mitigé, je me suis échinée à tenter de faire comprendre à Julien que nous gardions contact, mais pas dans une perspective de se remettre ensemble.
... Je lui ai d'ailleurs dit à peu près comme ça (parce que ça me semblait plutôt clair, dit comme ça).

Il a répondu « oui oui ».

J'ai soupiré de soulagement.

Et puis : « Lorsque j'irai mieux, vraiment mieux, notre couple n'en sera que plus fort, plus beau, plus équilibré ! »

J'ai le sentiment d'évoluer dans un film de David Lynch.

En général, il commence ses messages d'une façon qui me donne l'impression qu'il a intégré l'information. Et puis ensuite, la dernière phrase, il dérape complet, et là je constate que, ah, non, en fait il n'a toujours pas compris.


Et donc pour lui, on est en "Pause".
Je pète un plomb : « Mais ce n'est pas une "pause", c'est terminé, bon sang ! »
Et puis une part de moi a peur d'être trop brusque, et de le renvoyer aussi sec à l’hôpital.

J'ai lu un petit "Que Sais-Je" sur les maladies mentales de l'adulte, et j'ai constaté que ses symptômes relevaient plutôt de la psychose. 
J'ai appris que ce sont des choses qui ne se guérissent pas - les patients vivent avec, et éventuellement tiennent ça sous un relatif contrôle avec des médicaments.
Lorsque je suis passé au paragraphe suivant, sur les développements possibles de la maladie et les risques majeurs, il y avait des choses comme "suicides", "violences", "meurtres passionnels", bref, des choses que, finalement, je n'étais pas certaine de vouloir savoir.
Mais soit, me voilà désormais informé.
Au cas où. 

Bref, les messages et son aveuglement se poursuivent pendant plusieurs jours. Ça me rend tellement malade que je préfère éteindre mon portable la plupart du temps - et lorsque je le rallume, j'ai des brûlures d'estomac.

Je tente de distendre nos relations : pas plus d'un message par jour, pas de smiley, pas de "bisous", rien qui puisse prêter à confusion.
Pas d'appels.
Et hors de question de se voir.
Heureusement, il ne tente ni l'un ni l'autre.

Mais régulièrement, il redit que notre couple sera tellement plus beau après. Et que c'est une très bonne idée de lui laisser le temps d'aller mieux, afin de nous laisser les meilleurs chances possibles pour nous.
Je ne sais pas comment gérer ça : j'ai l'impression d'être face à un enfant, qui répète les mêmes choses, comme si le dire et le redire allait les rendre réelles.

Mes amis mecs ne sont pas trop rassurés : « Si je suis avec toi et que, pour une raison ou une autre, il est là et te surveilles, il pourrait me vouloir du mal, non ? »
Bon, dans l'absolu, oui, peut-être...
... Mais on va arrêter tout de suite de penser qu'il pourrait être en train de me surveiller !

Ma seule explication quant à son obstination, c'est suite à une conversation que nous avions eu, lorsque nous avions parlé de notre première nuit avortée, lorsque je lui avais dit, en plein préliminaire, que j'avais mes règles, et qu'il m'avait planté là, en me souhaitant bonne nuit.
Je lui en avais reparlé, il me semble que ça fait une éternité, c'était avant toute cette histoire, avant les crises, avant l’hôpital. Il m'avait répondu, très surpris : « Ben... Tu m'as dit ça pour couper court non ? »
« Couper court ? Comment ça ? J'avais mes règles, je l'ai précisé. Si je n'avais pas eu envie d'être avec toi, je t'aurais juste repoussé, ou j'aurais dit non, ou... j'en sais rien, mais déjà tu ne serais jamais rentré dans ma chambre ! »
« Ah ? Je pensais que c'était une façon de dire non »
Tout comme, lorsqu'on s'était engueulé au sujet de Mickaël, il avait lu mon texto « Pour calmer les choses, ce soir on va se chercher une pizza, et on va la manger dehors, au bord du lac ? », et en avait déduits que je souhaitais qu'il s'en aille. (Comment une invitation à un pique-nique peut se comprendre comme un rejet, je n'ai toujours pas compris)
Bref, donc Julien et les mots, c'est pas toujours une histoire limpide.

Pour en revenir a présent, c'est finalement Copine#1 qui me souffle la solution : S'il ne veut pas entendre raison, je ne peux pas le faire à sa place. Et ça ne sert à rien que je perde ma santé et mon énergie a répéter en boucle les mêmes choses.

Je décide donc de dire une dernière fois que ce n'est pas une pause, ni une épreuve, ni quoi que ce soit. Je lui explique que pour moi, c'est clair - et qu'il ferait mieux d'en faire autant, plutôt que de se leurrer volontairement dans des illusions qui lui feront du mal. 
Et je refuse désormais de parler de ce sujet : il n'y a plus de relation, plus de "nous", plus rien. On n'en parle plus. 
S'il m'en parle, je ne répondrai pas.
S'il veut revenir, je répondrai que j'ai été clair à ce sujet - d'ailleurs il y a des messages, des choses écrites qu'il pourra relire (en espérant qu'il ne les interprétera pas à sa sauce).
S'il veut que l'on se revoit, ce sera « Non, je ne veux pas ».
S'il s'impose, je m'appuierai sur ce qui a déjà été dit, maintes et maintes fois.
Car après tout, c'est la seule chose qui est en mon pouvoir.
Je ne veux pas couper les ponts brutalement, bloquer son numéro, car, je l'avoue, j'ai peur de sa réaction : je ne veux pas qu'en réaction, il décide de venir chez moi pour qu'on s'explique. Je préfère essayer de faire ça progressivement, et je compte sur le temps qui passe pour émousser ce qui restera.

J'ignore si c'est une bonne technique - mais à vrai dire, je crois que c'est tout ce que je peux faire !

5 commentaires:

  1. Ta copine a raison, j'pense.

    Une autre idée, mais pas sûr que ça fonctionne mieux: Passer par son père ?
    Vu que tu as eu des contacts avec lui, lui expliquer la situation pour qu'il fasse l'intermédiaire, que tu ne peux pas et ne veux pas continuer, mais qu'il s'obstine ? Peut-être que si ça vient de lui, ça passera plus clairement...

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    1. J'y ai pensé, mais ça me dérange de lui mettre encore ce souci là sur les épaules. Il me fait un peu de peine, son père, il est dépassé par les événements, et a déjà du mal à admettre que son fils à des problèmes...
      Et puis j'aimerai ne pas faire intervenir des tiers...
      Je me dis que peut-être, lorsqu'il commencera une vraie bonne psychothérapie, avec un peu de chance son praticien lui fera prendre conscience de son comportement... ?

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  2. Ta copine est de bons conseils... et si tu reste constante dans ton attitude, il devrait s'y faire... tu sais si il a entamé une psychothérapie?
    ce n'est vraiment pas facile. Courage, encore...

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    1. J'espère que tu as raison...
      Il a revu les psy de l'hôpital, mais il n'a pas encore commencé de psychothérapie. Je dis "encore" parce qu'a priori il est décidé, mais le monde arrête de tourner en aout et du coup tout est en stand-by. Mais entre nous, je ne suis pas du tout convaincue qu'il fera une psychothérapie sérieuse et suivie. Là il est en mode "je verrais la psy une fois ou deux, et puis de toute façon je recommencerai à bosser pour octobre au plus tard". Quand je pense qu'il veut prétendre être le psy de gens, alors qu'il est totalement instable... Ça me rend malade.

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  3. Des années que tu as écris ceci...et je me retrouve pleinement dans mon impasse actuelle...il a fait une t.s...chantage affectif ..ou sombre souffrance ( ou+et?) ...des années après....as tu des conseils ? Merci🙏

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