dimanche 30 août 2020

La Salle de bain (ce qu'il s'est passé avec Isaac)


C'était un lundi matin.


Isaac venait de partir de chez moi, je lui avais dit « Pourquoi on se revoit ? Rien n'a changé, non ? »

Il avait répondu « Si, tout, absolument tout a changé : je sais aujourd'hui que j'ai envie de te revoir ».
J'étais partagé, j'étais triste, j'étais perdue, j'avais envie de le croire, et mon téléphone a sonné.
C'était Laetitia.
Pour me dire « Vas y, démonte ta salle de bain, on vient te faire les travaux dès que c'est nickel ! »


Je partais en randonnée avec des collègues, j'avais une semaine surchargée, mais je lui ai assuré que tout serait prêt pour la semaine suivante.




Le jeudi soir, je rejoignais Isaac.

En me disant qu'il fallait impérativement qu'on parle. Qu'il m'explique ce qui avait changé (outre le fait que soudain, il découvrait qu'il avait envie de me voir - et les 9 derniers mois alors, il n'était pas sûre ?!). Qu'il me rassure.
On a été manger dehors. On a croisé des collègues à moi, et je lui ai dit que je préférais qu'on ne nous voit pas ensemble. Parce que, notamment, il commence à y avoir un paquet de monde qui m'a vu pleurer au sujet de notre histoire, et que j'ai pas envie d'expliquer que oui on se revoit, mais non en fait, et oui mais non.

Je lui fais savoir par la même occasion que Copine#3, entre autre, veut sa tête sur une pique. 
Il rit.
Je devrais le haïr d'avoir l'outrecuidance de trouver ça drôle.
- Ben, Copine#1 je comprend, mais pourquoi Copine#3 ?
- Parce qu’elle est mon amie, et qu’elle considère que tu as agis comme un connard.
- Ah oui, ça s’entend.
- N’est ce pas ?!
- Il y en a d’autres, qui veulent ma mort ? »
- Oh, à peu près tous les gens qui me connaissent. 
- Ah.
- Y compris ma cheffe.
- Ah.

Je remarque qu'il regarde souvent autour de lui d'un air pas très assuré. D'autres collègues à moi passent, et je leur fait de grands coucou. Il se jette sur ses lunettes de soleil et les enfile, alors qu'il commence à faire nuit.

Chaque fois que je semble regarder au loin, il me demande  « Il y a des collègues ?! » en attrapant ses lunettes de soleil.
Du coup, juste pour le plaisir de le faire paniquer, je fais des tas de sourires à des inconnus, et des bonjour à des gens que je ne connais pas.

Outre le plaisir de le torturer, je passe une excellente soirée. Après le repas, nous allons boire un verre dans un bar, et... Je repousse le moment d'entamer une conversation sérieuse. J'espère qu'il le fera de lui même.
On rentre vers 23h15, et je me sens très mal. Je supporte en général assez mal la chaleur, mais je crois aussi que le mojito que j'ai pris au bar ne s'est pas bien mélangé avec le vin bu pendant le repas. Sans parler de mon malaise au sujet de cette conversation qui ne vient pas.
Je commence à préparer mes affaires pour partir.
Me voyant faire, il me propose un massage. Il me déshabille très vite, et je me demande si c'est pour être sûr que je ne parte pas. Il me masse longuement, et nous faisons doucement l'amour.
Puis on parle un peu, il me confie qu’il se sent complètement à bout dans sa vie, qu’au taf l’après covid est infernal à gérer, qu’il se sent surmené. 
Et il s’effondre de sommeil. 
Je lâche un petit « Est-ce que je reste…. ? Est-ce que tu en as envie ? », il marmonne « Bah c’est l’heure de dormir », je dis « C’était pas ma question », et il se met à ronfler.
Sauf que voilà. Moi pas. Je ne voulais pas rester. Pas partir. Je voulais qu’il me dise de rester parce qu’il en avait envie. Je voulais… je voulais la foutue conversation que j’ai pas osé aborder ! Et je m’en suis voulu à mort.

A 2h15 du matin j’étais debout, habillée dans son entrée, à me dire que j’allais rentrer chez moi.
J’avais écrit un mot, pour dire en substance « J’ai besoin que tu me retiennes, que tu me rassures, et que tu me dises ce qui changes et comment je peux te faire confiance ». 
Et en même temps, je trouvais ça affreux de partir au milieu de la nuit, le planter, et lui offrir ce réveil désagréable, alors que visiblement il est déjà stressé. Et clairement mort de fatigue.
Je suis restée je ne sais pas combien de temps debout à essayer de partir, j’ai pleuré en me sentant faible, et en me disant que c’était vraiment très injuste que ce soit à moi de tout gérer, et j’ai craqué, je suis retournée me coucher.

Le matin j’étais donc pas très bien. Il m’avait entendu me lever, m’a demandé pourquoi, je lui ai dit que je voulais partir, que j’avais fait un mot, et que j’avais changé d’avis pour pas lui filer des soucis supplémentaires. Ce qu’il a trouvé tordu. Il a été lire mon mot, m’a dit « Oui, je pensais que tu en parlerais hier ». On a convenu que nous parlerions la semaine suivante, lorsqu'il m'emmènerait dans un magasin de bricolage en fin de journée pour m'aider à porter mes meubles de salle de bain. 

Sentiment qu’il repousse. Et que ça l’arrange un peu.

Dans la foulée, je vois à côté de son lit un bouquin de socio « Pas ce soir : la sexualité dans le couple », et là il se met à me dire qu’ils font une lecture croisée avec Victoria, que ça les conforte dans le fait qu’à la longue, il n’y a plus de désir, etc etc etc. [Sauf que eux c’est depuis le début, mais c’est un détail visiblement]. Là il me propose de le lire aussi (?!!!!) pour que je comprenne que c’est quasi inévitable et complètement normal. Et ça m’a foutu en l’air parce que de nouveau, je me dis « Mais c’est quoi ma place, là ?! Il me sort ya trois semaines qu’ils n’ont et n’auront plus de sexualité, et là il m’évoque leur thérapie de couple improvisée ?! ». Et, quoi, je devrais lâcher mes idéaux parce qu'Isaac et un sociologue à la con affirme que la majorité des couples n'y parvient pas - et si moi je veux viser la petite partie qui y parvient, hein ?!

Je suis partie sans l’embrasser, j’avais pas envie, il s’en est rendu compte, il m’a dit « ok, on parlera mardi ».
Je n'ai pas su quoi retenir de cette soirée, sinon une grosse frustration, et le sentiment que je suis incapable de faire des choix bénéfiques pour moi, alors pourtant que j'ai su, quelques jours auparavant, me faire du bien en envoyant une lettre à mon oncle.

Je rentre chez moi et je commence, enfin, à démonter ma salle de bain. 

Je commence à casser le carrelage de la douche - ça me rappelle cette fois où je cassais le carrelage de ma cuisine, en pensant à Charles Henri. 

Je suis fatiguée, je me sens malheureuse, j'ai l'impression de ne pas faire les bons choix, je m'énerve, je tape sur un carreau, le second se détache brutalement, et... douleur vive et une gerbe de sang.
Je regarde ma main, je grommelle et vais me laver les mains.
Ca saigne pas mal.
Je me lave à nouveau les mains.
Ca saigne vraiment pas mal.
Je prend un sopalin, j'éponge, je regarde... Je vois la peau qui s'écarte comme deux grosses lèvres, le sang qui rempli quasi immédiatement la plaie et je commence à me dire que j'ai peut-être fait une connerie. 
Je me vois déjà devoir passer la journée aux urgences.

Je file à la pharmacie, pour demander si, à leur avis, j'ai besoin de points.

La pharmacienne manque de perdre connaissance, et me dit "Je vous envoie mon collègue".
Collègue qui est en train de s'engueuler bruyamment avec son assureur au téléphone, si j'en crois ce que j'entends.
Je suis debout, en jogging plein de poussières, des restes de carrelage dans les cheveux, la main dans un sopalin trempé de sang. "Vous pourriez mettre un masque s'il vous plait ?". C'est à dire que je pisse un peu le sang, mais sinon ouais, ok, pas de soucis, je vais retrouver mon masque, quelque part au fond de mon sac. 
Le pharmacien arrive, visiblement plus en panique que moi. Il me propose de m'assoir, mais je suis à deux doigts de lui laisser le tabouret parce qu'il a l'air d'être prêt à me claquer dans les pattes. 
Il éponge, il regarde. Il ressort. 
Il revient.
Je le soupçonne d'avoir été hurler dans un oreiller, ou un truc du genre.
Il re-regarde.
Franchement, ça saigne beaucoup moins. 
Il essaie d'écarter la peau, pour voir à quel point c'est profond. Il s'excuse sans cesse, et transpire beaucoup. Il regarde si je me suis coupé le ligament. Visiblement, je n'ai pas été aussi loin.
Il est soulagé "C'est bon, c'est superficiel !".
Là encore, je me dis qu'il aurait besoin de s'assoir. 
Il désinfecte bien, et me met des strip. Je découvre ces petits trucs magiques, idéal pour les grosses coupures embêtantes. 
Il fait ça super bien.
Et me laisse partir, en refusant que je paie quoi que ce soit.
Du coup je suis contente. 
Par contre une fois l'adrénaline retombée, je me sens très très mal chez moi. Et plutôt angoissée - comment je vais continuer la démolition ?

Mais je le ferai tout de même. En faisant doucement, en mettant des gants, et en passant ma frustration dans la démolition de la totalité de ma salle de bain.
De toute façon, je n'avais pas le choix.
Et, bon sang, éclater du carrelage, arracher du parquet et péter une cloison à la masse, ça fait un bien fou.




La semaine suivante, il m'emmène acheter mes meubles de salle de bain. 

Je ne sais comment me comporter avec lui.
Je n'ai pas su déterminer ce que je voulais avec lui. 
J'ai passé des heures à y réfléchir, au point de me mettre dans une situation de détresse anxiogène, à m'autoflageller d'être incapable de savoir ce que je veux.
Je vais voir ma psy pour lui dire : 
- Je suis incapable de prendre une décision à ce sujet, alors que j'ai pris de grosses décisions allant dans le sens d'un plus grand respect envers moi même. Finalement, ça veut dire quoi, sur moi ?! Que je suis incapable de faire ce qui est bien ?!
- Non, que vous êtes humaine.


J'ai très envie de le toucher, mettre ma main sur son bras, caresser sa nuque.

Je m'en empêche.
Nous allons ensuite manger dans un restaurant que j'adore. Je croise une connaissance, que je n'avais pas vu depuis ma rupture avec mon ex. Ca doit faire 6 ou 7 ans. Il s'appelle Isaac aussi. Soudain je me demande ce que j'ai fait de ma vie ; chaque fois que j'ai commencé à avoir une vie sociale, je suis partie ailleurs. Si j'étais restée dans cette ville, serais-je célibataire aujourd'hui ? J'ai la faiblesse de penser que non. Que cette ville est plus dynamique, plus habitée, plus dense que la ville où j'habite. Je vois mes anciens collègues, anciens célibataires endurcis, qui ont trouvés leur âme sœur en quittant cette ville. Parfois à peine avait-il quittés cette ville. Soudain je veux tout quitter. Me rapprocher de ma famille. Me donner les moyens d'avoir un foyer - une famille, peut-être. 
... Pourtant en réalité, est-ce que j'y crois ? 






Je repousse le moment d'avoir la conversation avec Isaac. Mais il le faut, et surtout, j'en ai besoin.

C'est dans la voiture du retour que je me lance. un petit quart d'heure avant d'arriver - pas trop tôt, car je pressens que la conversation sera courte... et probablement définitive.
Je ne sais toujours pas ce que je veux, ni ce dont je suis capable. Mais je sais ce que je ne veux pas, et le minimum que j'exige si Isaac et moi devons nous revoir.
Je commence toutefois par lui demander ce qu'il veut. Quelle place j'ai. Quelle place veut-il me donner.
Je comprends rapidement à travers ses mots que je n'en ai aucune.
Il travaille sur son couple, il "rattrape le temps perdu", il veut mettre son énergie dedans.
Après tout, je le savais, n'est ce pas... ? Je l'ai toujours su.
Pour moi la conversation est terminée.
Toutefois, il me demande de m'exprimer. Je suis complètement sincère : je ne sais pas ce que je veux, et plus je m'efforce de me soumettre à la question, moins j'y vois clair. Je peux néanmoins affirmer deux choses : je refuse que l'on soit des amis, ou un plan cul. Je refuse que l'on se revoit ponctuellement, juste pour "passer un bon moment". C'est ce qu'on a finalement fait ces deux dernières semaines, sans s'écrire entre temps, et ça me fait horreur, je trouve ça insipide et sale. Qu'importe si à chaque fois nous passons de bons moments.
Si l'on doit se revoir, c'est en nourrissant notre relation - de notre amour, de mots doux, de gestes tendres, d'affection. C'est qu'il m'écrive, même (et surtout) lorsqu'il n'est pas là. Que même lorsqu'il est avec elle, il me rappelle qu'il tient à moi, pour que je puisse court-circuiter mes angoisses. C'est le minimum que je peux accepter.
Mais en réalité il a déjà donné sa réponse. Il n'a ni l'énergie, ni l'envie, ni le temps.... "Non, ce n'est pas que je n'en ai pas envie", dit-il. Mais je l'arrête. Il me réitère ses sentiments pour moi. Son envie de me voir. Je ne veux pas l'entendre. A quoi ça sert d'invoquer ses sentiments, si de toute façon la conclusion est qu'on arrête tout ? C'est même pire. J'entend juste "Malgré tout ce que je ressens, ça ne suffit pas". Je n'aime pas, que les choses ne suffisent pas.






On décharge la voiture.

Il m'embrasse. On s'embrasse. A nouveau, j'ai envie de tout oublier dans ses bras. Contre lui. Son odeur est trop forte, j'ai la tête qui tourne. Je pose une dernière fois ma main sur son ventre - ce ventre que j'adore. 
- Comment je pourrais me passer de ça ? Me demande-t-il.
- Je mérite ce minimum que j'ai demandé. Je mérite d'exister. C'est déjà un compromis. Ca montre déjà à quel point je tiens à toi, à quel point je suis prête à réessayer, encore. Mais pas moins. Pas moins que ça. Mon absolu serait évidement que l'on ai une relation, entière et exclusive. C'est impossible. Voilà donc le minimum que je peux accepter. Sans certitudes de réussir à le supporter pour autant. 
Il me dit que peut-être plus tard, peut-être, ils arriveraient à une nouvelle organisation de couple, qu'ils se lanceraient dans le polyamour, officiellement, que ça prend presque cette voie, mais pas tout de suite, et il ne peut rien me promettre...
- Alors arrêtons. Je ne t'attendrais pas. Dans deux mois, je ne serai plus là.
- Tu seras où ?
- Plus là pour toi.
Même avant, sans doute.
On s'embrasse encore. Il me serre dans ses bras.
- Ca a toujours été la question, n'est ce pas ? Est ce que c'est un adieu ?
Je me regarde dans ses yeux, mon visage éclairé de lumière. 
- Je suis paradoxalement très content que tu aies, enfin, des exigences. Tu as raison. Je vais y réfléchir.

Il repart très lentement. Sans me quitter des yeux. En m'envoyant des baisers. Il s'arrête, en voiture, devant moi, assise sur mon perron. "Est ce que tu veux que je te retiennes ?", je lui demande ironiquement.
Bien sûr, j'aimerai le revoir. 
Passer une nouvelle nuit avec lui.
Encore une.
Et encore une.
Et....
Mais je veux surtout exister. Qu'il me laisse une place. Qu'il fasse quelque chose. J'ai donné toutes les preuves d'amour que je pouvais. Je ne peux plus vivre cet amour à crédit. Je ne peux plus m'infliger ça. Pas sans contreparties. Pas en m'oubliant à ce point.
Je l'ai prévenu : cette fin signe la fin de tout. J'efface son numéro de téléphone pour ne plus être tentée. J'efface toutes les traces de lui, partout. "C'est un peu... radical", dit-il. "Non, c'est de la survie". C'est l'étape numéro un pour survivre à la rupture, en réalité. Et c'est devenu presque une routine ; je sais faire. J'ai l'habitude.
Il m'a dit qu'il réfléchirait.
Soudain, me revoilà dans une situation d'attente qui m'angoisse au plus haut point, suspendu à ses réflexions.
Non, pas ça.


Je lui ai dit que le confinement avait été le seul moment où je n'ai pas été paralysé par l'angoisse qu'il me quitte. Le seul moment de toute notre relation où j'ai pu vivre nos moments à deux sereinement. Il s'esclaffe : 
- Mais tu n'as toujours pas compris que je ne peux pas te quitter ?! Tu traînes cette angoisse depuis le début, alors que c'est finalement la seule chose que tu n'as pas à craindre !
- Pourtant tu l'as fait. Trois fois
Et je suis revenu.
Mais j'ai vécu quand même cette rupture. A chaque fois. Et à chaque fois j'ai souffert
Il me dit qu'il a fini par avouer à Victoria - oui, mais au passé, je répond. 
- Et si elle exige que tu arrêtes tout ? Tu prétends être loyal à nous deux, mais en réalité, la loyauté, c'est comme la liberté : elle s'arrête là où commence celle des autres. Et je ne crois pas que je suis celle qui a le plus de capital de ce point de vue là.
Il finit par partir.
Je suis incapable de regarder sa voiture s'éloigner.
Je reste quelque minute, prostrée sur mon escalier.
Et puis je rentre.


Les jours suivants sont les plus durs. Contrairement aux fois d'avant, où la rupture était franche et brutale, me voilà dans une situation d'attente. Ce n'est plus le jour d'après qui est le plus dur, ce sont les jours qui passent. A ressasser certaines choses qu'il a dite. "Et si on le faisait, ce séjour de rêve que je t'ai offert à noël ? Si on le faisait vraiment ?"

Ca m'a paru absurde sur le moment. Et finalement, ça me plairait. Notamment parce que le plus absurde, c'est de ne pas l'avoir fait. Parce que tout ses cadeaux se sont transformés en cendres entre mes doigts. J'aimerais une contrepartie, enfin - ou, non : juste pouvoir vivre ce que j'aurais dû vivre, arrêter d'être constamment lésée.
J'ai envie de le revoir - et en même temps, une partie de moi se dit que ça doit cesser. 
Mais je n'ai pas envie de vivre la fin. Surtout pas alors que nous sommes deux à nous aimer ! J'ai déjà vécu ça avec Bruno, il n'y a rien de plus pathétique que deux personnes qui se quittent par amour. Je ne veux pas le revivre.
Et pourtant... La décision ne m'appartient plus. J'ai donné mon minimum. Je veux qu'il prenne un minimum soin de moi. Je ne lui demande pas la lumière, ni l'officialisation auprès de Victoria. Ce n'est pas la question immédiate. Non, je lui demande de m'aimer. De vivre notre relation comme une relation. Je suis prête à réessayer, sans être sûre d'y arriver, mais de réessayer. "Pourquoi ?" m'a-t-il demandé dans la voiture. "Pourquoi t'infliger ça à nouveau si c'est aussi une souffrance ?". J'ai ri. "Voilà à quel point je tiens à toi".