lundi 13 mai 2019

Je loue ma chambre d'amis sur Airbnb


J'ai commencé il y a presque 1 an, c'était en août 2018. 

Lorsque j'ai acheté ma maison, la disposition du dernier étage m'avait déjà un peu inspiré : une pièce et une seconde salle de bain au dernier étage, c'est une super chambre d'amis... Et quand il n'y a pas d'amis dedans, je pourrais peut-être louer ça sur Airbnb et arrondir mes fins de mois ?

Louer une pièce de ma maison (avec moi dedans) (dedans la maison, pas dedans la pièce, c'est pas un bordel que je loue) (pour l'instant), ça m'a tout de même un peu interrogé. Quid de l'intimité ? De l'envie d'être seule ? Et si ya des soucis, je fais comment ?!
Je suis tombé sur cet article, sur le blog de Mona Champaign, et ça m'a pas mal rassurée : il y a un back up, il y a des assurances, en cas de pépins dans la vraie vie, les hôtes sont couverts, témoignage à l'appui.

Et puis à vrai dire entre vous et moi, j'ai pas grand chose de précieux chez moi : j'ai pas de télé, pas de tablettes ou de trucs high-tech, et ce qui a le plus de valeur, c'est ma cuisine à 6000€ (peu de chance que quelqu'un se barre avec dans son sac à main), et ma machine à coudre (j'pense pas non plus qu'on se l'arracherait au marché noir). Les choses auxquelles je tiens sont sentimentales et n'ont pas vraiment de valeurs marchandes. 

Mon seul vrai souci (et qui reste une peur prégnante) c'est que des locataires se conduisent mal avec mon chat en mon absence. Il ne s'est jamais rien passé, mais si je venais à prendre sur le fait quelqu'un qui malmènerait mon chat... Je crois que je les sortirais tous à bout de bras, du haut de mon 1m57. 
Mais en vrai, la seule chose qui se passe c'est qu'ils se laissent attendrir et/ou abuser et qu'ils lui filent à manger des restes (ou qu'elle les vole), et elle a vachement grossi depuis le début des locations.

Comme je le disais, au début je me suis demandée : « Et si j'ai envie d'être un peu seule chez moi ? ». 
Sauf qu'en juillet-août 2018, je revenais du Brésil, je n'allais pas bien, j'avais de nouveau le cœur brisé, et je n'avais aucune envie d'être seule chez moi.
Je crois que louer ma chambre d'amis a été un moyen de me tenir la tête hors de l'eau : je devais nettoyer chez moi, tenir un peu la maison, me tenir moi-même. Le tout en recevant de l'argent, donc il y avait un petit côté "deuxième job", ça me responsabilisait.
Louer cette chambre m'a permis de ne pas sombrer, et ça a été, je crois, un élément de ma lutte contre mes idées noires.

Bien sûr, il y a des gens plus sympas que d'autres. Des gens avec qui j'ai bien discuté, des expériences qui ne m'ont fait ni chaud ni froid, des moments sympas, et d'autres moins cools.
Mais même en hébergeant des gens que je croisais à peine (ou carrément pas du tout), je savais qu'il y avait quelqu'un à la maison. Je n'étais pas "la petite nana seule dans sa grande maison". Et ça faisait toute la différence pour moi - ça fait d'ailleurs toujours la différence.
Ils ne le sauront surement jamais, mais certains de mes locataires ont permis, juste par leur présence, à ce que je ne passe pas une soirée à pleurer, ou que je ne me pose pas sérieusement la question de "et si je recommençais à me scarifier". J'ai eu des moments très down, mais il y a des trucs que tu fais pas quand il y a des inconnus à la maison. Et ça m'a sauvé.

Dans les autres trucs cool, parfois des gens viennent avec un cadeau (en général de la nourriture ou des spécialités de leur ville) ou m'achètent des croissants le dimanche matin ; Comme je suis un véritable chat, me nourrir c'est m'apprivoiser : ils peuvent laisser des cheveux dans le siphon ou avoir craspouillé la salle de bain, je leur met la note maxi. 
Je suis une fille facile.

Evidemment, mes revenus Airbnb sont imposables. Et je n'ai aucune envie de tenter le diable, surtout qu'il y a une véritable "chasse aux sorcières" avec cette plateforme, qui fait du tort aux hôteliers.
En vrai, la chasse aux sorcières concerne plus les logements complets et/ou les locataires qui sous-loue, et tout le monde s'en fout un peu des hippies comme moi qui loue leur piaule sous les combles. D'ailleurs ils s'en foutent tellement que j'ai passé un temps incroyable à trouver comment je devais déclarer les revenus, et comment l'imposition serait calculé. Pour un logement complet, t'as l'info partout, mais moi, que dalle. J'ai même été aux impôts - et 1h plus tard, après avoir fait tous les services, je suis reparti bredouille (merci les gars).
Finalement je me suis plongé dans les textes de loi, et j'ai pu calculer que je devrais reverser 20% du montant aux impôts.

Le système est plutôt bien foutu : il y a un calendrier, que je peux bloquer et débloquer comme je veux. Donc si j'ai envie d'être seule, si j'ai envie de partir, ou si je reçois des amis, je bloque le calendrier. C'est archi-simple. 
J'ai remarqué que je kiffe vachement plus mes moments de solitude lorsque je fais ça : c'est parce que c'est des moments que j'ai choisi, et que je ne subis plus.
Et je crois que j'aime de plus en plus ma maison - c'est un peu la maison du bonheur, des gens vont et viennent, chacun y laisse un petit bout de soi, moi j'aime bien, et ça se ressent.

Une dame m'a dit une fois « Vous avez une maison très agréable ».
Ça m'a fait super plaisir - et je me suis dit « Oui, c'est vrai, c'est un endroit où on se sent bien ! »
(Cela dit, à un moment où à un autre, le voisinage risque de jaser, vu le nombre d'hommes seuls que j'héberge...)

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