vendredi 25 août 2017

Charles-Henri / La tête sur son cœur

Je n’ai encore jamais parlé de Charles-Henri.
(Non, je n'ai pas oublié d'écrire un article "Premier rencard")
Charles-Henri fait partie de l’Asso.
Charles-Henri est gigantesque : il fait 30 cm de plus que moi, il a des épaules énormes et des mains qui peuvent recouvrir intégralement mon dos. C’est une sorte de géant baraqué au naturel.
Charles-Henri est interne en médecine et c’est lui qui m’a traduit mes analyses pour m’expliquer ce que j'avais (parce que ma gyneco a totalement ignorée mes appels alors que j’étais dans une panique totale)
Charles-Henri m’a fait une ordonnance pour essayer de prévenir les cystites (c’est un détail qui aura son importance plus loin)
Charles-Henri est issue d’une famille ultra riche (ses deux parents sont médecins, tous ses frères et sœurs aussi, son père est apparemment assez renommé, bref, excusez du peu !)
Charles-Henri est en couple avec la major de la promo Médecine, une fille qui s’implique aussi dans d’autres trucs, blablabla, excusez du peu bis, et vraiment, on n’est carrément pas du même milieu social.
J’ai côtoyé Charles-Henri à toutes les animations de l’Asso, et je le voyais comme un bon pote*

*Bon pote : Tout en ayant déjà été dans la situation d'être complètement inattentive en réunion en me demandant, béate, comment cet homme faisait l’amour.


Charles-Henri est celui qui pense toujours au fait que je suis végétarienne lorsqu’on fait des réunions ou des animations. Si j’ai été oublié, il râle et insiste pour aller m’acheter de quoi manger sur ses propres deniers.
Quand mon beau-père est décédé, il m’a appelé, très en colère, pour me dire « Mais enfin, qu’est-ce qui s’est passé ? Qui a fait ça ?! Il a été bien pris en charge au moins ??? ». C’était mignon, je le sentais prêt à entamer des recherches médicales sur la résurrection.
Dans l’ensemble je le trouve très attentionné, protecteur, et je l’adore.

Et donc Charles-Henry et moi parlions un peu plus que d’habitude par messages. J’avais proposé qu’on se voit un soir, et il m’avait pris au mot, il était venu manger chez moi. Ce qui nous avait permis de nous voir en dehors du cadre de l’Asso, de partager d’autres choses, et de se connaitre mieux.
J’ai donc réalisé que c’était un homme très intéressant - en plus d’avoir une bouche que je rêvais de dévorer - et j’étais quand même très troublée par sa façon de me regarder : clairement, il me couvait du regard, et même si c’était juste son côté protecteur, la petite princesse en moi rougissait violemment.

Mais je me laissais flotter en me disant que tout ça était surement une invention de mon esprit, et que de toute façon il y avait un fossé social délirant entre nous, entre son cursus, sa famille, sa façon de vivre et sa profession.
Et puis il a une copine (du même milieu social que lui), donc la question ne se pose pas.
Copine#1 n’était pas du tout d’accord et me disait « Tout ça n’est pas anodin ! Toi qui veux faire rôtir en enfer tous les hommes infidèles de la terre, tu ferais bien de réfléchir à la situation et anticiper ! ».
J'ai reporté la réflexion à plus tard.

Cette semaine, j’ai eu des tas de bonnes nouvelles, et du coup je lui ai proposé de venir trinquer avec moi.
Il a débaroulé dès le lendemain soir.
On a trinqué, je ne sais pas ce que c’était, mais c’était bon, on a fini complètement bourrés et très heureux. On a parlé de plein de trucs, y compris de sexe, et j’ai appris par la même occasion qu’il était séparé depuis 1 mois.

On a continué à boire, un pinot gris qui passait fort bien, et il m’a demandé s’il pouvait dormir chez moi, parce que là, c’était plus possible de prendre le volant. Evidemment, je n’envisageais pas une seconde de le laisser repartir dans cet état.
On a fini par se coucher vers 3h30, après des petits shot de Mirabelle (50°C, tranquille), et par flemme de déplier le canapé, il s’est couché avec moi.
Au bout d’une dizaine de minute dans le noir, il chuchote, tout penaud « Mademoiselle B. ? Est-ce que je peux te prendre dans mes bras, s’il te plait ? ».
Je me blottis avec délice dans ses bras et il m’étreint très fort contre lui. Mon oreille est posé tout contre son cœur, qui bat fort et régulièrement. J'ai l'impression que c'est le bruit le plus apaisant que j'ai pu entendre.
« Je ne sais pas si c’est parce que c’est toi, ou si je comble un manque, en tout cas ça fait un bien fou, ça me manquait »
« Oui, pour moi aussi »
On reste collé l’un à l’autre, je me sens totalement enveloppé par lui et en sécurité. On se caresse un peu le dos, rien d’ambiguë non plus. (Si toutefois on estime qu’être à moitié nu dans un lit l’un contre l’autre est quelque chose de normal dans une amitié)
Il bouge un peu, me serre encore plus fort, me chuchote à l’oreille qu’il est désolé de me prendre pour un nounours… Mais que samedi, quand je dormirai chez lui (après une autre soirée avec l’Asso – je suis folle, j’avais pourtant dit « plus jamais ça »), ça sera pareil.
Et puis à un moment, ça dérape, il se met sur moi, on commence à s’embrasser, d’abord tendrement, puis furieusement. Le nounours penaud laisse place à une véritable bête, et vu qu’il est nettement plus grand et massif que moi, je me sens comme une poupée de chiffon : Il me soulève, me retourne, et m’étreint sans aucun effort.  Ça a un côté très perturbant – et je me demande quel gabarit avait son ex-copine. Tout en lui est plus grand que moi : ses mains recouvrent tout mon corps, sa bouche m’avale, sa langue me remplit, son corps prend totalement possession du mien.
Je l’avertis, paniquée, que je ne suis pas épilée depuis AU MOINS mille ans ; je suis actuellement en étude sociologique envers moi même, à observer mes poils pousser (j’ai vu un documentaire sur Woodstock, bon bah j’ai le même pubis actuellement). Ca le fait mourir de rire « C’est la seule chose à laquelle tu penses, là, tout de suite ?! ». J’essaie de lui expliquer ce concept de hippie/Woodstock, mais il recommence à m’embrasser, et au final, il verra ça par lui-même après tout.
On se frotte, il me caresse, il est un peu brute, et surtout, j’ai beau avoir envie de lui, j’ai une libido très en berne en ce moment (ce qui m’arrangeais bien jusqu’à présent, au moins je n’étais pas torturée par des envies que je ne pouvais pas assouvir), et mon corps à un mal fou à se lancer – en plus, je crois que je suis très impressionnée par l’immensité de cet homme.
D’ailleurs à un moment je caresse son sexe, et je ravale un « Putain la vache !!! » : Ce mec est immense de partout.
Au bout d’un moment, nous allons chercher des préservatifs dans la salle de bain – nous deux, parce qu’il « ne résiste pas à l’idée de pouvoir me voir nue ». C’est sexy, et un peu embarrassant. Je sors des capotes, il repousse négligemment le format « Large » (et je me retiens de lui demander s’il est sûr). Il me serre contre lui en m’observant dans le miroir. Puis il me soulève, m’assoit sur le lavabo et m’embrasse. Il m’accroche à sa taille, continu à m’embrasser. On se regarde. Il a ce regard, cette façon de m’observer qui me fait me sentir encore plus nue, encore plus possédée par lui. Je le trouve beau. Je ne lui dis pas.
Il m’accroche à lui, me ramène dans la chambre. M’allonge. On se caresse encore, je le prends quelques secondes dans ma bouche pour mesurer à quel point il est grand – intérieurement, je me dis que cet homme ne connaîtra certainement jamais la gorge profonde, et surement pas avec moi (et je pouffe discrètement). Lui gémit, et s’exclame « Oh, wow. Tu sais t’y prendre ». J’aime entendre ses gémissements. Il me demande de lui mettre le préservatif, je n’y arrive pas, je panique. Il s’en occupe, et on commence à faire l’amour. Je craignais d’être trop petite par rapport à lui, mais en fait non seulement ça va, mais en plus ça me fait beaucoup d’effets.
Sauf que lui aussi.
Malgré ses efforts, il jouit très vite. Comme il est très grand, je sens son sexe se contracter, je sens tout son membre expulser sa jouissance, sur toute sa longueur. C’est étonnant.
Il s’excuse.
Moi je suis plutôt flattée. Et vu que j’ai eu du mal à vraiment être excitée au début, ça m’arrange que nos ébats soient écourtés – j’ai un peu mal.
On continu à se caresser, et puis il me dit « Je vais dire un truc qui va casser l’ambiance ».
Je glousse. Il enchaine : « Il faut que tu ailles faire pipi, c’est une des raisons principales des cystites… »
« Oui Docteur, j’y vais Docteur »
Je suis hilare. Voici ce que ça fait de coucher avec un gynéco, surtout un gynéco qui connait tes problèmes intimes !
Lorsque je reviens, on se reblotit l’un contre l’autre. Il est indécemment tard (ou tôt, tout dépend du point de vue). Moi je peux comater au boulot, mais lui il bosse quand même aux urgences gynécologiques, il n’aura pas le temps de flemmasser. Je somnole dans ses bras. Il ne peut pas s’empêcher de me toucher et de me caresser. Je crois qu’il n’a pas dormi de la nuit. Il me demande à un moment de le laisser se coucher seul, afin qu’il essaie de dormir au moins 1h. Toutefois, même si je ne suis pas contre lui, il ne veut pas couper le contact, alors il garde ma main dans la sienne. Et puis, plus tard, il entrecroise nos doigts. Il embrasse ma main, mes doigts. Avant de bouger de nouveau, de se serrer contre mon dos et de me caresser.
Lorsque son réveil sonne, il prend 5 min pour m’étreindre. Nous avions dit la veille qu’on petit déjeunerai ensemble, mais il insiste pour que je reste au lit et que je dorme encore. Il me borde avant d’aller prendre une douche. Il s’habille, et puis avant de partir, il revient s’allonger près de moi, pour me faire un dernier câlin. Il pose sa tête sur moi, m’embrasse, m’enlace. C’est adorable, tendre, grisant. Je ne sais pas ce que je dois en penser, mais je décide de juste profiter de l’instant.

Lorsque je me réveille 1h plus tard pour aller travailler, j’ai dormi tellement profondément que j’ai l’impression d’avoir rêvée ma nuit avec lui. Les draps sont froissés et dans le salon il y a deux bouteilles d’alcool vides. Pas de messages, et je crains qu’il me fasse comme le mec-de-la-salle-de-sport : être adorable la première nuit, et puis réaliser à l’aube qu’en fait non, il n’a pas envie d’avoir une femme dans sa vie. Je reste prudente et mesurée.
Finalement il m’écrit dans la matinée, pour savoir si ce n’est pas trop dur. Je lui dis que non, que de toute façon je suis de très bonne humeur, aucun regrets, et que du coup ça va. Il répond que lui c’est pareil, il est crevé mais il a le smile alors pas de regrets non plus.

Pour l’instant, je ne sais pas ce qu’on fait, où on va. Mais ce n’est pas très important. J’attends de voir, j’évite de trop cogiter ou de me faire des films. Même si je me demande comment on agira devant les autres membres de l’asso samedi…


 

2 commentaires:

  1. Meilleur billet jamais lu ici, j'ai adoré...
    Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

    Hâte de lire la suite !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ouh, que tu me flattes !
      Merci, le mérite en reviens à Charles-Henri, qui débaroule dans ma vie sans prévenir ! ... Espérons que la suite sera effectivement aussi bien ! ;p

      Supprimer