Je venais de finir mon cours de sport. Le-mec-de-la-salle
était là, comme deux fois chaque semaine, et je l’ignorais de toutes mes
forces, comme deux fois chaque semaine.
Je rangeais mon matériel en évitant soigneusement de le
regarder quand je suis passé juste derrière lui.
Je me suis figée, bouleversée.
Il m’a fallu quelques secondes pour comprendre ce qui
était en train de se passer :
Dans le sillage du mec-de-la-salle, j’avais capté son
odeur. Cette odeur caractéristique, que je n’avais plus sentie depuis presque
un an. Cette odeur qui, clairement, agit sur moi d’une façon puissante et
incontrôlable. Cette odeur qui explique peut-être mon obsession à son égard.
Je n’ai identifiée qu’au bout de quelques secondes
l’odeur en question, mais c’est clair que mon corps avait réagi avant mon
cerveau. (Ce qui est assez dingue lorsqu’on y réfléchit)
Si mon corps a identifié ce mec comme un reproducteur
idéal, apparemment il semble être persuadé qu’on mettra au monde le nouveau
Gandhi.
(S’il y a un scientifique dans la salle, je suis prête à
entendre des explications concernant tout ça).
J’ai repris contenance, remballé mes émotions, et j’ai
filé sous la douche. J’ai pesté, j’ai juré, je me suis dit que, bordel, tous
ces mois à me désintoxiquer de lui, et boum, il fallait que je capte de nouveau
cette odeur, c’est quand même débile.
Et c’est encore plus débile que ça me fasse toujours le
même effet – enfin, merde quoi, il y a Charles-Henri dans ma vie !
D’ailleurs quelques jours plus tard, je dormais, blottis
dans ses bras. Nous étions en cuillères, nous étions bien, son visage était
dans mes cheveux, son souffle sur mon oreille, et j’aurais pu ronronner de
satisfaction.
Et j’ai rêvé du Mec-de-la-Salle.
J’ai rêvé que j’arrivais en retard à un cours et qu’il
était là, avec un minishort moule-burnes turquoise, torse nu, à faire les
exercices. Gros moment d’excitation, évidement.
Je me suis réveillée en me sentant hyper coupable et très
en colère contre moi même. Enfin merde quoi ! Merde merde merde !!!
J’ai décidé de sauter quelques cours de sport pour ne
plus le croiser. J’ai regardé attentivement le planning, j’ai cherché comment
changer de cours. Mais je ne trouve pas de solution : le mardi et le jeudi, les
jours où il est là, sont les seuls où je peux me libérer avec le boulot. Je ne
sais pas comment faire autrement. Mais je commence à me dire que tout serait
plus simple si je ne le croisais plus. Malgré mes résolutions, malgré le fait que je pensais être plus forte que ça, je crois que je dois admettre que j’ai besoin de cette distance – car clairement, je n’arrive pas à ne plus être
attirée par lui.
Qu’on soit clair : je n’attends rien de lui, et c’est
incomparable avec mon histoire avec Charles-Henri. Ça ne remet en aucun cas en
cause ma relation, et ça ne me pose aucune question.
C’est juste que j’ai besoin d’arrêter d’être torturée
chaque fois que je croise ce mec.
Mon seul jour de répit, c’est le lundi.
De répit, vraiment ?
Le dernier lundi en date, j’ai pris une barre de
musculation au hasard. Je commence les exercices.
Et là…
Il y avait son odeur sur la barre.
Pendant 45 min, j’ai fait mes exercices avec son odeur
sur ma peau.
J’étais folle.
Je n‘arrêtais pas de me dire « C’est pas possible,
tu as une hallucination, ce n’est pas possible ! »
Mais je ne crois pas que c’en était une.
Ou alors je suis vraiment à bout.
Pour l’instant je continue de l’ignorer. Je continue de
chercher des solutions pour ne plus faire 2 cours sur 3 en sa présence. Je
continue de me demander quoi faire, et quoi comprendre : pourquoi mon
corps est toujours accro à lui, pourquoi je peux me mettre dans des états
pareils pour un homme avec qui c’est fini depuis longtemps, et pour qui je n’avais
de toutes façons ni points communs, ni espoirs.
Je cherche encore.
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