dimanche 22 avril 2018

La semaine où j’ai posé la cuisine, et où je me suis dit que j’avais besoin d’un exorciste

Comme pour le parquet, et vu que la pose de celui-ci ne nous avait pas permis de le faire, la familia a débarqué pour monter la cuisine. Cette fois, nous changions un peu de protagonistes : Point de petit frère, parti en classe de neige, ni de mamie, contrainte de rester à la maison pour causes de rendez-vous dentaire (à notre plus grand soulagement). C’est donc mon Papy, ma maman et son mec qui sont venus.

Nous espérions (surtout moi) : monter la cuisine, finir les plinthes, enduire le mur et peut-être avoir encore le temps de commencer le plafond suspendu et poser une porte entre l’entrée et la cuisine.

Et de nouveau, ça ne s’est pas du tout passé comme ça.


Nous sommes fin février, le 19 plus exactement [Le lecteur attentif notera donc que je suis toujours très en retard dans mes articles], et malgré mes divers cours de sport, de Pole, de Muscu, et le boulot, je m’étais débrouillée pour assembler tous les meubles de la cuisine avant que la famille arrive.
C’est d’ailleurs ce qui m’a fait réaliser que le meuble pour l’évier était plus petit que ledit évier.
Première emmerde.
Je choisi donc d’échanger le meuble plutôt que de racheter un évier.

Lundi :

14h :
Ma mère et moi allons chercher mon plan de travail et ma crédence, à 70 km de chez moi (ma ville est un peu avare en magasins de bricolage). Allers-retours avec la camionnette du magasin, bref, une journée de perdue et de la fatigue à ne rien faire.
Nous revenons vers 17h30. Les mecs ont posés les meubles du bas, et jusque-là, tout à l’air de rouler.

Mardi :

10h :
Nous sommes debout depuis 7h30, mais c’est à 10h, en déballant la crédence, que l’on s’aperçoit qu’elle est défoncée. Mais genre dé-fon-cée : Une vis avait été fichée dedans, le bas était arraché… Elle était inutilisable. C’était même délirant qu’elle ai été emballée et vendu comme ça.
Cette fois c’est ma mère et son mec qui partent faire l’aller-retours (140 km, une perte de temps de 3h), en bourrant la crédence dans la voiture pour aller se plaindre, et échanger.
Les vendeurs disent : « On ne sait pas ce qui a pu se passer »
Ma mère : « Vous savez qu’on a fait 140 km pour échanger ?! » (Et pour info, je leur ai lâché plus de 1000€. Perso, j’attends un dédommagement !)
Les vendeurs : « Ah ben nous, on ne peut rien faire, il faut écrire au siège… »

15h :
Je réalise que les mecs ont inversés des meubles en les plaçant. « Mais… C’est fixé là ?! Vous vous êtes gourés ! Vous avez mis la plaque de cuisson sous les prises de courant ! Ça ne va pas du tout ! »
1h30 pour démonter et replacer les meubles.

17h :
Les mecs commencent à poser le plan de travail + la crédence. Le mur est tellement irrégulier qu’il y a une différence de 10 cm entre la gauche et la droite… Pour rattraper l’écart, ils creusent un peu d’un côté, et compensent de l’autre.
3h de travail, et de la poussière partout.

20 h :
Le mec de ma mère va chercher une bière à la cave… Et remonte en courant : « Il y a une giga fuite d’eau en bas ! »
Branle-bas de combat : on coupe l’eau, on cherche la fuite, on éponge. On s’aperçoit que  le lavabo de mon chiotte/cuisine fuit.
On coupe l’eau, on démonte le lavabo.
Je me coupe salement, et aggrave ma coupure avec le produit détartrant que j’utilisais en même temps. Je douille grave.

Mercredi :
Le bas de la cuisine est monté.

10h :
Ma mère et moi filons au magasin pour acheter de quoi réparer la fuite des toilettes, et on achète un siphon pour la cuisine, car il n’y en a pas.

11h :
On revient.
On essaie de le poser.
Le siphon ne va pas : trop petit.

11h45 :
On repart l’échanger.

13h :
Je cherche à monter les tiroirs des meubles du bas. Je galère à trouver une référence parmi la montagne de cartons qu’on a empilé et qu’on déplace à intervalles réguliers.
Je réalise que j’ai des façades de tiroirs de 60 cm pour des meubles de 80 cm.
J’appelle le magasin.
Musique d’attente.
Longtemps.
Longtemps.
Longtemps.

45 min plus tard : On me confirme qu’il y a erreur. « Il faut revenir échanger ». Cette fois, le magasin est à 130 km. Soit 260 km allers-retours. Je décide d’y aller plus tard – mais réclame un dédommagement [ndla : Très compréhensifs, ils me feront un avoir de 30€, qui correspond aux kilomètres]

15h :
Alerte incendie : les mecs, en passant près du four tout neuf, l’ont allumé sans faire attention. 
La notice, resté à l’intérieur avec la mousse de protection, est en train de prendre feu.

18h :
Le siphon (tout neuf) de l’évier fuit.

18h30 :
On a réparé le siphon.

19h :
Le lave-vaisselle fuit.

20h :
On a réparé le lave-vaisselle.


Jeudi :

8h :
Je suis debout depuis 7h30, mais je suis encore en mode Grumpy-Morning. Ça sonne. J’ouvre. C’est ma voisine d’à côté : « Pourriez-vous arrêter de faire des travaux jusqu’à 23h ??? »
« Heuuuu… A 23h je montais me coucher ! On arrête généralement à 20h pour ne pas vous gêner ni empêcher vos enfants de se coucher tôt »
Elle change de ton : « Ah… ? Mais…. On a entendu taper à 23h…. »
« Eh bien ce n’était pas nous ! »
Là-dessus, son mec arrive et me balance : « J’ai envoyé ma femme vous le dire. Pour qu’elle le fasse plus gentiment. Moi je ne l'aurais pas été ».
Je plisse les yeux, et penses très fort « Ok, donc toi, tu es un connard. Je note ». Je me félicite d’avoir commencée la Boxe, et me dit pour la énième fois que je ne veux pas être la petite chose fragile et impressionnable que les gens s’imaginent que je suis.
Le mec à ma mère est chaud comme la braise « Il a dit quoi, lui ?! » [ouais, c’est le genre de mec à baisser son froc au moindre concours de bites, pour montrer qu’il a la plus grosse]
Je redis donc que, clairement, on n’a pas fait de travaux, et que le problème est ailleurs (au hasard : peut-être dans l’habitude d’avoir vécu 2 ans sans voisins ?!)

9h :
Le lave-vaisselle a encore fuit pendant la nuit. On resserre encore l’évacuation.

11h :
Je reçois un message de mon binome de voyage aux usa (qui, je le rappelle, est dans 2 mois) : « Le vol vers la Nouvelle Orléans est annulé ».
QUOI ?
Et donc la compagnie, pour une raison qu’on ignore, annule une partie du voyage (l’avion Paris-Atlanta est ok, mais Atlanta-New Orleans est annulé). Tout va bien. « On va essayer de trouver une solution », disent-ils. Ouais ben on espère bien !

Je suis d’une humeur massacrante.

Mon Papy : « Mais qu’est-ce que t’as fait au Bon Dieu, crénom d’un chien ?! »
« Ben je sais pas… J’ai pas l’impression d’avoir fait grand-chose pourtant… »
« Ah…. Bon…. Ben qu’est-ce que tu ne lui a pas fait, alors ?! »
« Ben je ne sais pas, il n’a pas demandé clairement »

18h :
Les meubles du haut sont installés, les lumières sont mises, la cuisine prend franchement forme, et c’est plutôt canon.

19h :
Une mare d’eau dans la cuisine : Mais c’est quoi ça ?!
Le lave-vaisselle fuit GRAVE.
A priori il est franchement HS.
Je suis écœurée.

20h30 :
Je fais à manger. Ma plaque à induction toute neuve ne fonctionne pas. J’ai beau regarder la notice, c’est clairement la plaque qui a des ratés.
Et elle est posée.
Encastrée.
Je vais devoir la démonter si je dois la renvoyer.
Je suis écœurée, Bis repetita.

23h :
On fait sauter le champagne, et on est bien bourré. Mon papy est hilare, et se met à nous parler en allemand.
Nous passons une super soirée, envers et contre tout.
Complètement bourrés, on écrit sur le mur tout ce qu’il nous faudra péter avant d’avoir fini de fêter correctement cette fichue cuisine.



Vendredi :

Nous devions poser les plinthes du parquet.
Finalement, on pose les portes des placards, et les poignées. Et les plinthes des meubles.
Tant pis pour les plinthes du parquet, les murs, l’enduit.
A 12h20, je dois filer au boulot – je n’avais pas posé la semaine complète, pensant qu’on aurait largement fini. J’étreins mon papy et ma maman, je remercie tout le monde. Je suis ultra reconnaissante – qu’aurais-je fait sans eux ?!

Le soir, je vais à la boxe. Je me défoule, et ça me fait du bien. Laetitia prend à témoin le second coach « Tu as vu ?! C’est seulement son 2e cours ! Il y a du potentiel hein ? »
Je suis ravie.
On prend notre douche ensemble, porte ouverte – bah, au point où on en est…
C'est reposant de ne pas se prendre la tête. Elle me demande si j'ai un chéri. J'hésite entre une réponse ironique (« Je venais faire mon premier cours un 14 février, c'est révélateur non ? »), ou une réponse sobre. J'opte pour un amer « Je me suis fait larguer par telephone il y a deux mois ».
Elle soupire : « C'est malheureux qu'à nos âges, on doive encore subir des conneries pareils ».
Réponse parfaite. Merci Laetitia.
Je me sens bien.


Dans la voiture, au retour, j’ai une cassette plus vieille que moi dans l’autoradio, et je chante à tue-tête « Il tape sur des bambous et c’est numéro un » (Philippe, je t’aime) Je suis détendue, défoulée, j'ai passé une super semaine (même si j'ai cumulé les emmerdes), j'ai une famille proche vraiment extraordinaire, je suis bien entourée, j'ai un superbe chez moi en pleine évolution, et j'ai récupéré mon chat, qui m'a terriblement manqué (chez-moi n'est pas vraiment chez moi sans mon chat) Alors là, dans ma voiture, en rentrant chez moi, les cheveux mouillés et les poings douloureux, je me dit :
« Là, tout de suite, maintenant, je suis heureuse »

Avant
Après

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