lundi 11 février 2019

Sexdate : Nathan

J'ai rencontré Nathan sur Wyylde.
L’histoire est assez drôle : avant d’être inscrite, j’étais tombé sur son profil. On y voyait son torse tatoué (et parfait), et puis une photo en costard. Pas de visage (mais sur Wyylde, bien souvent, les visages sont les choses qu’on dévoile après discussion, dans un album privé)
Sur la page « témoignages », les avis des utilisateurs et utilisatrices étaient élogieux.
Bref, ce type m’a clairement donné envie de m’inscrire.
Et puis lorsque j’ai commencé mon abonnement, je me suis dit « Je dois grave retrouver le type au torse tatoué, maintenant que je peux envoyer un message ! ».
Evidemment, je n’avais pas retenu son pseudo. En revanche je me souvenais de sa photo de profil.
J’ai cherché par tranche d’âge, par localisation… Impossible de retrouver le profil. J’en ai déduis qu’il s’était désinscrit. Après tout, ça arrive n’est-ce pas ?!

N'y pensant plus, je lance donc quelques conversations, j'ai quelques « chouchous » que j’envisage de rencontrer, quand je reçois un message d’un membre dont je reconnais la photo de profil : ce torse tatoué, mais c’est l’utilisateur que je n’ai pas réussi à retrouver !! Et le voilà qui m’écrit !
Ravie de cet heureux hasard, j’ai décidé de le rencontrer assez rapidement. La conversation que nous avions eu avait achevé de me faire fantasmer, le mec m’expliquant qu’il est très sportif, boxeur, et garde du corps de profession.

J’ai profité d’un de mes jours de congés ultraoverbooké pour le caser en fin de journée, après un rendez-vous chez la psy où j’ai évoqué ma peur maladive du rejet, un rendez-vous d’épilation au laser où le médecin m’a diagnostiqué de l’urticaire, et un rendez-vous de massage rebouteux avec unenéo-hippie que j’aime d’amour, qui m’a dit « Après ça, tu te reposes bien et tu bois beaucoup d’eau ! ».
Nous nous sommes donnés rendez-vous à l’hôtel un lundi en fin d’après-midi. Une partie de moi était très excitée, l’autre terrorisée, et je trouvais ça hilarant qu’on aille se faire un « cinq à sept » dans un hôtel. Je veux dire… On fait vraiment ça dans la vraie vie ?!

Nathan est un mec hyper respectueux. On a discuté, avant de se voir, il sait que c’est ma première rencontre, il remarque, à peine nous sommes installés à l’hôtel, que je suis stressée, et il renouvelle « les règles de base » : « C’est toi qui a le pouvoir, c’est toi qui guide, c’est toi qui choisit ».
Et moi, c’est tout ce que j’ai besoin d’entendre pour me détendre.
On ouvre une bouteille de vin, on discute. On parle de tout et de rien : du site, d’expériences, de son boulot qui m’excite. Du coin de l’œil je regarde ses muscles saillants sous sa chemise impeccablement repassée, ses pecs de ouf, et dans l’ensemble, sa classe. Il n’a pas un visage très gracieux (je pense qu’on peut dire qu’il a une gueule de boxeur), mais il est charmant.

Et puis il se penche vers moi, juste un petit peu, et je franchis les derniers centimètres pour l’embrasser. Il picore mes lèvres, ne se laisse pas attraper, c’est perturbant, mais pas désagréable.
Et puis on bascule sur le lit, on se caresse, on se lèche, on se découvre. C’est sexy, et finalement assez facile.
Les préliminaires durent, c’est plutôt sympa.
Et là, Nathan se dit qu’on va peut-être rentrer dans le vif du sujet, il me dit qu’il va « s’occuper de moi », et va mettre une capote.
Et… Je n’ai plus rien compris de ce qui s’est passé ensuite. Le mec est devenu une machine. Clairement, je ne maîtrisais plus rien. J’ai vaguement tenté de me mettre au-dessus, il m’a poliment laissé faire pendant une petite minute, puis il m’a retourné, et il a recommencé, à son rythme à lui, qui était clairement un rythme que je ne tenais pas.
Du tout.
Il a éjaculé, il a jeté la capote, puis, devant mon regard ahuri, il en a renfilé une, et il m’a sauté dessus à nouveau.
Truc de fou.
Ensuite on a fait une pause, on a bu un verre de vin « Oh, ce Sauternes de 2009, quel excellent choix ! Quel raffinement ! », avant que Nathan fume une clope, renfile une capote, et j’avais de nouveau une bête sauvage qui me prenait dans tous les sens. Et de nouveau, il jouit, jette la capote, en remets une et renchaîne.
WOH.
Je ne suivais plus.
Non mais vraiment, je suis plutôt sportive, j’aime le sexe, j’ai une bonne condition physique… Mais là j’étais larguée. D’ailleurs j’ai même arrêté de chercher à suivre ; je l’ai laissé faire. Il se débrouillait parfaitement tout seul. Et il a fini par me dire « T’as l’air crevé, non ? ».
J’étais RINCÉE.
Quand il a dit « Hum, il est 20h30, j’aimerais rentrer, j’ai des trucs à faire avant de repartir en déplacement. Normalement je reste jusqu’au matin et ensuite je vais bosser, mais là…ça ne t’embête pas ? », je crois que j’ai eu l’air soulagée ; nan parce que jusqu’au bout de la nuit, clairement, moi je finissais en coma. Et laisse tomber la journée au taf le lendemain. Parce que la soirée « bar, boite, cocktails, gueule de bois » qui enchaîne sur une journée de taf, autant je gère, autant la nuit avec une pornstar, j’ai clairement pas le niveau.

On est parti dignement, déposant les clefs à l’accueil sous le regard médusé des standardistes qui ont certainement aussi dû se dire « Ça existe dans la vraie vie ?! », à moins que tout l’hôtel ai entendu mes gémissements et le lit qui a plus ou moins défoncé le mur.
Nathan m’a dit « On se reverra pour un deuxième round ? », ce à quoi j’ai pensé « Mec, pour moi on en a enchaîné au moins 4, des rounds ! », et j’ai répondu « Oui, mais après les fêtes alors ! », parce qu’il va me falloir quelques temps pour me remettre de ça.
Un peu embarrassé, j’ai toutefois demandé s’il n’était pas trop déçu, et il a eu l’air surpris « Déçu ? M’enfin pourquoi ? ». Il m’a dit qu’il n’aurait pas proposé qu’on se revoit si c’était le cas. J’étais tenté de dire « Mais enfin, mec, je n’ai servi à rien, j’étais une anémone de mer là ! ». 

On s’est embrassé pour se quitter, baiser très tendre, qu’il a fait durer. Et j’ai repris ma voiture, 1h de route pour rentrer chez moi, totalement crevée.
Le soir, après un repas frugal, où je me demandais ce que je pensais de tout ça, je me suis aperçu que je ne pouvais pas me lever de mon canapé. J’ai réfléchis au déroulé de ma journée, à ma néo-hippie qui, après avoir dessiné des runes sur mon corps, me disait « j’ai remis ton bassin en place, tu restes tranquille et tu bois de l’eau », et moi qui filait aussi sec siffler une bouteille de (très bon) Sauternes-2009-quel-raffinement-oh-oh-oh et baiser comme une bête avec un bodygard-boxeur-pornstar.

J’ai passé la journée du lendemain à me demander de quelle façon j’allais répondre à mon kiné, lorsqu’il me demanderait « Mais comment vous vous êtes fait ça ?! ».
Pas sûre qu’il soit prêt pour la vérité.

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