vendredi 22 février 2019

Sexdate : William



Toujours sur Wyylde, l'une des premières personnes avec qui j'ai échangé était William. Très poli, très "bien comme il faut", une prise de contact mignonne, respectueuse, et tout en vouvoiement. Ses photos de profils sont sexy, toutes en suggestion. Il m'ouvre son album photo privé pour que j'y découvre son visage.

Je découvrirais bien plus tard que les photos un peu "Monsieur tout le monde" ne rendent absolument pas justice à la réalité. 

Qu'importe, il est loin d'être repoussant, et surtout nos discussions me plaisent, son ton me plait, et nos échangent, bien que très sages, m'allument un peu. (Oui, un mec qui semble bien sous tout rapport, ça me donne des bouffées de chaleur. Je ne sais pas ! Ne me jugez pas).

Ça faisait un ou deux mois que l'on discutait, je me disais qu'il faudrait quand même qu'on se rencontre, et puis au détour d'une conversation un peu banal, on se dit qu'on n'a rien de prévu pour le Nouvel An. Et du coup, on décide de s'organiser un nouvel an coquin, et de se rencontrer le soir de la Saint-Sylvestre. Je trouve l'idée un peu folle ("Et toi, tu fais quoi à Nouvel an ?" "Oh, moi, je vais chez un type que je ne connais pas pour m'envoyer en l'air toute la nuit !"), et donc forcément, j'adore.
Jusqu'au dernier moment, je me dis que William proposait ça pour plaisanter, que c'est trop inconventionnel comme plan… Mais non. Le jour même, il me dit "Apéro-dînatoire chez moi", et autres détails comme "Je vais te lécher pendant de longues minutes", ce qui annonçait plutôt pas mal le menu du soir.

Contrairement à ma rencontre avec Nathan, j'étais plus détendue : il y avait eu une longue prise de contact avant, William m'avait charmé intellectuel, on s'était chauffé gentiment par messages, bref, j'y allais détendue et très contente de le rencontrer.
Avant d'y aller, j'ai pris un long bain chaud à l'huile de coco en buvant un verre de vin, puis j'ai pris le temps de choisir ma tenue, de la robe aux sous-vêtements. J'avais envie d'être sexy pour lui.
J'ai rarement éprouvé de plaisir à chercher la tenue parfaite - généralement, ce qui sort du jean-basket m'ennuie profondément.

Je suis arrivée chez lui en retard, et sa voix dans l'interphone m'a plu : un peu maniéré, je n'aurais pas cru, et plutôt douce. Je monte jusqu'à chez lui, mes talons font un boucan d'enfer, et je découvre un homme grand, élancé, très bien gaulé (même si je fais plutôt dans les mecs baraqués en général, j'aime beaucoup les grands minces). Son sourire est à tomber par terre, et je me dis que j'ai carrément pas bien regardé les photos. Il porte des lunettes (ce que j'adore) (oui, je kiffe les barbus-musclés-tatoués ET les grands minces à lunettes. Je ne sais pas ! Je suis une énigme pour moi-même aussi, laissez moi), il a un jean, des baskets, et un tee-shirt manche longue plutôt près du corps. Bref, j'ai la bouche ouverte et un peu de bave aux coins des lèvres ; je me sens soudainement absolument conne dans ma tenue Sexy-31-Décembre tant il est à tomber en étant casual, façon Boy Next Door.
"Tu es toute mimi !" me dit-il.
Je ris nerveusement.

Il m'invite à m'asseoir sur son canapé, on discute. La lumière est tamisée, il y a des bougies partout et de la musique. A intervalle régulier, il pose sa main sur moi, ou m'effleure le dos, ou caresse ma cuisse. Et il sourit beaucoup, de son sourire ultra charmant.
Puis il se met à me caresser la nuque, et là je fais genre que je suis toujours en train de parler avec lui, mais en vérité je n'ai plus aucune conscience de ce que je raconte. En ce qui me concerne, je pourrais être en train d'aligner des "Bllllbllllbllll", ça serait pareil, car la nuque est ma zone érogène #1.
Il se penche sur moi tout naturellement, et m'embrasse. Un long baiser sensuel et sexy comme je les aime. Il relève ses lunettes sur sa tête tout en prolongeant son baiser, et je me dis que ce geste est absolument super sexy, pourquoi je ne l'ai jamais fait c'est super canon, ah oui c'est vrai parce que mes lunettes se coincent dans mes cheveux et qu'ensuite je n'arrive plus à les retirer, et qu'elles sont perdues pour toujours à moins que je ne coupe les mèches incriminés en jurant beaucoup, ce qui donc dans l'ensemble donne une scène tout sauf sexy. Pendant tout ce temps Willliam, a commencé à retirer tout doucement mon corsage, et me déshabille avec une lenteur exquise, prenant le temps d'embrasser petit à petit toutes les zones qu'il découvre. Il gémit comme si faire ça lui procurait des sensations incroyables, ce qui m'excite terriblement.
Je retire ses vêtements à mon tour, et caresse sa peau sur laquelle je picore des baisers ; il sent bon, sa peau est douce.
Il termine de me déshabiller (toute cette phase à dû durer une bonne demi-heure. Moi qui adore me faire déshabiller, je suis aux anges). Et après quelques caresses, il plonge entre mes jambes, et me lèche avec un savoir-faire de ouf. Ses mains sont immenses et emprisonnent mes hanches fermement pendant que sa langue fait…. Je ne sais pas exactement quoi. Mais en deux minute, j'ai été secouée par un orgasme volcanique.

Tranquillou, pendant que je halète sur son canapé sans plus très bien savoir où je suis, il se ressert de champagne.

Il est seulement 21h30.

On grignote, on se ressert à boire, on parle un peu. "Quelle délicieuse douceur !", dit-il en trainant sur les mots. "C'est divin !". On recommence à se caresser. Il embrasse mon corps, me caresse. Cette fois, après de longs préliminaires, il enfile une capote. On essaie plusieurs positions, je suis assez moyen à l'aise. Je ne sais pas, c'est comme… Si nos organes n'étaient pas bien compatibles. Je ne dis rien, mais au-dessus, il me fait presque mal, sur le côté, c'est franchement bof, et en-dessous, je ne sens rien. C'est affreusement frustrant.
Et puis il se passe un truc très bizarre : c'est comme s'il bandait et débandait en permanence. Clairement, j'ai l'impression que quelque chose ne va pas, mais il n'a pas l'air de se formaliser. Je ne sais pas trop comment agir ni réagir.
Finalement on ne va pas au bout, et il retourne entre mes jambes, ce qui de nouveau me fait jouir en deux temps trois mouvements.
Je décide de le sucer (parce qu'en plus j'ai vraiment l'impression d'en profiter plus que lui), et je kiffe de le faire gémir sous ma langue.
Plus tard, on recommence, et clairement, il débande en plein acte. Il me dit tout naturellement "Ah, faut faire une pause". Je ne sais toujours pas quoi dire.
Encore plus tard, il me relèche encore. Au final, je ne sais même plus combien d'orgasmes j'ai eu.
Beaucoup.
Mais j'ai tout de même l'impression que quelque chose cloche un peu.

A minuit, on regarde le feu d'artifice de Paris à la TV. On s'embrasse "Bonne Année ! Qu'elle soit pleine de sexe et de plaisirs !"
On se cale devant la tv, recouvert d'un plaid. On discute un peu. J'ai l'impression que ce n'est plus trop le même homme. Il n'est plus dans le charme et l'attitude sexy. Il me parle de tel ou tel programme tv. Je n'ai pas la tv, et j'avoue que ça ne m’intéresse pas trop. La situation devient étrange pour moi.
Soudain, ça me frappe : mon dieu. On se voit pour du cul, on est sur le canapé, sous un plaid, devant la tv. Et le mec change de visage comme s'il avait un jumeau maléfique Sexy-William et Lambda-William. Comme…. Comme… le mec de la salle de sport et son jumeau maléfique. OH MON DIEU.
Situation inconfortable.
Et puis c'est bizarre. On est là, sur le canapé, à regarder des conneries, l'un contre l'autre, en se caressant machinalement. Je commence à me sentir très mal à l'aise.
Et je ne sais pas trop comment continuer tout ça. Ou arrêter. Quoi en penser.
Je tente de l'allumer une dernière fois, mais je crois que ni lui ni moi n'avons vraiment envie. On arrête lorsqu'il dit avoir un peu mal - je crois qu'on est tout le deux hypersensible après tant de caresses.
Il baille.
Je me sens de plus en plus mal à l'aise.
Je dis "Tu veux que je m'en aille ? Tu as l'air fatiguée"
Il me répond "Je n'ai pas l'habitude de faire dormir chez moi les premières rencontres…"
Je me justifie un peu trop vite "Je n'en avais pas l'intention. Je n'ai pas pris d'affaires de rechanges"
Mais je m'aperçois que sa réponse m'a blessée. J'aurais voulu qu'il propose, même juste par politesse. Une part de moi n'est pas mécontente de rentrer pour dormir dans mon lit, mais il y a tout de même une déception; j'aime bien dormir à côté de quelqu'un, et me réveiller à ses côtés.
Je réalise que tout ce temps, on est resté au salon. Il a préféré déplier le clic-clac que de m'emmener dans son lit, dans la pièce à coté.
Il me propose de prendre une douche. J'accepte après une hésitation.
Je me sens de plus en plus mal à l'aise. Comme si le moment de grâce était fini, et que désormais j'étais de trop.
Je prend une douche rapide et me rhabille. Je ne veux pas faire traîner mon départ. Je suis très perturbée, et je crois que j'ai hâte de partir pour réfléchir à tout ça.

On se dit des banalités, il me demande d'envoyer un message pour dire que je suis bien rentrée. On s'embrasse pour se quitter. C'est cordial. Mais, je ne sais pas…. Quelque chose cloche.

Je repars en gardant cette sensation de malaise. Je ne la comprend pas. Objectivement, j'ai passé une bonne soirée : le contrat est rempli, j'ai passé un bon moment de sexe, j'ai eu moults orgasmes, avec un type canon et sans faux semblants et fausses promesses. Bref, exactement ce que je veux !
Mais alors quoi ?

Tout le trajet du retour, j'y réfléchis. Je me sens abominablement déprimée. J'ai envie de pleurer. Et, bon sang, je ne comprend pas pourquoi !!
Est-ce que c'est ce sentiment de n'être personne ? Une fille qu'on baise sur le canapé, mais pas dans la chambre, une fille que l'on jette après utilisation ? Pourtant c'est ce que je fais, c'est ce que je veux, pour ne pas m'attacher, ne rien ressentir et ne pas souffrir !
Est-ce que c'est le décalage plaid-canapé, situation tendre et intime au milieu de ce qui était censé être un plan cul, qui m'a retourné la tête ?
Est-ce que tout ça m'a fait remonter ce que je ressentais pour le mec de la salle de sport ?
Est-ce que je me trompe quand je pense vouloir du sexe sans attachements ? Est-ce que j'en suis incapable ?

Je suis rentrée très très très déprimée, renifflante, et toujours pleine d'incompréhension vis à vis de moi même.
Parce que je suis une stupide masochiste, j'ai choisi pile ce moment pour aller aller voir l'instagram de Miguel, et constater qu'il est encore plus musclé qu'avant, encore plus sexy et beau qu'avant, qu'il a un nouveau tatouage, bref, je me suis plus ou moins arraché le cœur à main nue. Je crois que j'espérais qu'il me souhaiterait une nouvelle année, qu'il reviendrait vers moi, ou qu'il demanderait l'asile politique en France après la tragique élection de Bolsonaro (mais rappelons qu'en juin 2018, il pensait que le pays était gouverné par Dilma Roussef, alors qu'elle avait été suspendu en mai 2016, donc c'est très probable qu'il ignore que son pays est au bord de la crise)
La légende des photos disait genre "J'ai choisi de devenir végétarien et d'être plus en accord avec l'univers, blablabla", et là une fille qu'il a connu en Italie lui a demandé s'il mangeait des œufs, ce à quoi il a répondu "non, tu m'as bien convaincu lorsque nous nous sommes vu en Italie il y a deux ans, je n'y touche plus" smiley clin d'œil, smiley qui envoie un cœur, et Mademoiselle B. qui fait mine de vomir, avant de réaliser que, bon sang, on bouffait des œufs trois putain de fois par jour lorsque j'étais au Brésil !! Ce type est juste un énième menteur-séducteur, et on ne sait même plus ce qui est réel sous les multiples filtres sous lesquels il se cache pour être aimé.
J'aimerais TELLEMENT m'en foutre.

Bref, je me suis couchée vers 4h du matin, malheureuse et triste - mais du coup, désormais, j'avais une bonne raison.

J'ai été voir Copine#1 le lendemain, avec le besoin de débrieffer ma soirée. J'étais encore déprimée, et toujours sans comprendre pourquoi.
Son analyse à elle, c'était que le coté "il ne veut pas que tu dorme là bas" est blessant, quoiqu'il arrive. Elle a eu un plan cul il y a quelques années, qui lui faisait la même. "Enfin sérieux, ça te coute quoi de juste laisser la personne dormir chez toi ?!". Oui mais moi, je ne voulais pas forcément rester. Alors c'est quoi le problème ?!
Bref, même après une nuit de sommeil et un débrieffing, impossible de mettre le doigt dessus.

Plus de nouvelles de William depuis lors, et je suppose que ce sera une expérience unique. Il n'a même pas accepté mon témoignage sur Wyylde.
Je n'ai vraiment rien compris à cette rencontre.

2 commentaires:

  1. Je pense que même si tu ne voulais pas rester ben ca vexe.
    Je suis passé par une période comme ça, je voulais pas d'attachement, je voulais qu'ils partent après avoir "baisé" crûment dit. Mais par contre parfois je me disais pareil que ce que tu évoques "en fait je suis la fille avec qui on ne se pose pas"
    J'ai eu un plan comme ça qui passait sa vie à dire qu'il ne voulait pas se poser. Puis du jour au lendemain il a rencontré quelqu'un et il s'est marié. Je me suis sentie tellement mal et vexée. Je ne voulais pas me poser avec lui, j'avais pas de sentiments mais mon égo en a pris un coup. C'est peut-être un peu pareil.

    Pour ce qui est du style d'hommes tu me rassure ! Ahahaha :D Je tombe pour les graaaaaands très grands baraqués. Mais parfois ca m'arrive de tomber pour des geckos, grands, à lunettes tout minces. Genre Stromae. Je ne comprends pas... :D

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    1. C'est super intéressant ce que tu me dis ! C'est vrai qu'il y a une part d'égo finalement. Genre "Je veux pas de toi, mais j'ai envie que tu aies envie de moi".
      Mon Dieu qu'on est compliqués -_-°
      Peut-être que je n'assume pas tout à fait mes propres choix ;)

      Tu dis que tu es passé par une période comme ça, est-ce que désormais c'est terminé ? Tu as fini par t'attacher à quelqu'un ? Ou a arrêter des plans sans lendemain ?

      Parfois, je crois qu'on est attiré malgré nous par des mecs "a priori" pas notre genre, et en fait c'est super bien aussi :D 'Doit y avoir une alchimie très subtile et un peu animale derrière tout ça sans doute :p

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