Ce voyage que j'attendais tant s'achève... Me revoilà à
la maison, mon chat sur les genoux, deux semaines plus tard... Et l'impression
qu'il s'est écoulé des années.
Pour résumer ?
J'ai eu des hauts et des bas, je ne me suis pas
toujours entendu avec mon co-voyageur,
j'ai été extrêmement déçue par les USA, j'ai ressenti beaucoup d'émotions, j'ai
rencontré un tas de gens, j'ai eu le sentiment de vivre, vivre, vivre si fort.
J'ai adoré parler anglais, je me suis très bien intégrée, j'ai ri, j'ai un peu
pleuré, j'ai baisé, je suis tombée amoureuse, j'ai vécu des moments
inoubliables...
Oui, en seulement 10 jours.
Peut-être mon angoisse de l'avion m'a-t-elle poussée à
vivre chaque instant comme le dernier ?
Commençons par mes premières impressions, après 10 jours
à La Nouvelle Orléans :
Honnêtement, la première chose que je dis lorsque j'en
parle, c'est « Les Américains sont des porcs ». Ok, j'admets, mon
jugement est un peu lapidaire. Mais regarder la société américaine de notre
point de vue de français revient à regarder un pays sous-développé. Surtout
pour quelqu'un de très attaché à l'écologie et à l'hygiène de vie, comme moi :
- Les énormes voitures, partout. Tout le monde ou presque
à un Pick-up. J'ai voulu louer une voiture, et j'ai réalisé que la plus petite
voiture du catalogue, c'était un SUV.
- Les rues sont propres car les amendes sont très
dissuasives (je crois avoir vu un panneau disant que jeter quelque chose par
terre pouvait couter 1000$ d'amende). Mais les poubelles débordent car TOUT est
jetable.
- Pas de tri sélectif. Même pas pour le verre.
- Des sachets plastique à profusion pour tout, y compris
lorsque j'ai juste acheté un rouleau de sparadrap : ils voulaient me le caser
dans un sachet doublé d'un deuxième. Non mais sérieux ?!
- La clim' partout.... En laissant les portes et les
fenêtres ouvertes
- Les gens ne marchent pas, même pour 500m. : ils
prennent la voiture.
- Les gens mettent la clim dans leur voiture, et laisse
tourner le moteur sans bouger. Juste pour profiter de la clim en restant au
soleil. Longtemps. Longtemps. Y compris pour faire une sieste (!)
- Pas ou peu d’options végétariennes
- Une cuisine très grasse et/ou très fast-food. Moi qui
ne mange plus de gras, chaque repas me rendait malade et m'envoyait aux
toilettes.
- Une quantité non-négligeables de personnes vraiment
obèses, au point d'en être handicapées (je dirais plus de 150 kg)… Et qui
mangent des burgers et boivent des sodas sans sourciller.
- Les sodas sont moins chers que l'eau... Et l'eau peut
avoir des additifs ou du sucre ajouté.
- Dans l'ensemble, ce que j'ai pu acheter comme
nourriture dans les superettes n'a jamais été très saine. Pire, c'est bien
souvent "OGM assumés".
- La misère est omniprésente. Surtout à NOLA, où les
quartiers sinistrés n'ont pas toujours été rénovés... Au contraire, un type de
la ville m'a raconté que lorsque la ville a reçu de l'argent pour se remettre
de Katrina, ils se sont empressés de construire 5 universités de médecine, pour
faire venir des riches... Et ils ont laissés les habitants patauger dans leur
merde. Ce qui est d'autant plus ironique, c'est que la majorité de la
population ne peut pas se payer de soins médicaux dans ces fameux Pôles
médicales haute-technologie.
Bref, ces points m'ont fait halluciner : j'ai eu le sentiment que ce pays marchait sur la tête, et avait complètement occulté l'essentiel. Mon dégout a atteint son paroxysme lorsque j'ai réalisé que le Mississipi était totalement pollué... Et ça ne choque personne. « Oui, tous les cours d'eau ou presque sont comme ça aux USA », m'a dit Glenn, un américain avec qui j'avais sympathisé.
Le Mississipi... hyper pollué : les taches brunes sont des sortes de nappes d'huile... |
Cela dit, ça n'a pas été l'enfer sur terre pour
autant.
Car au-delà de cette superficialité, les gens sont assez ouverts
dans l'ensemble : tout le monde parle avec tout le monde, c'est très
"friendly". Bon, il y a des exceptions dont je parlerai (les
chauffeurs de transports en commun ne sont pas mes amis), mais à part quelques
mésaventures, j'ai été enchanté de mes contacts, de mes discussions, de mes
échanges.
J'ai trouvé que les villes étaient "plus sûre"
pour une femme seule : en France, tu te fais alpaguer super souvent, et
rarement dans des termes très bienveillants. Là-bas, les hommes sont plus
respectueux : c'est même presque l'inverse, il te traite comme une reine. J'ai
croisé un homme qui m'a dit "You are a queen !". Les femmes, si tu es
un minimum polie avec elles, te donnent du "Yes sweetheart". Les gens
sont plutôt prêt à t'aider lorsque tu es perdu, ou un peu en galère (sauf les
chauffeurs de transports en commun et les douaniers). Le seul moment un peu
pénible (et franchement, j'ai largement vécu pire que ça en France), ça a été
un jour où je rentrais à l'auberge, où j'ai croisé 3 basketteurs black, qui se
sont retournés sur mon passage en faisant "woooow" - on se serait cru
dans un clip de r'n'b. Mais aucun ne m'a manqué de respect, et aucun ne m'a dit
quoi que ce soit.
Dans le même registre de "Aux USA, c'est
mieux", je trouve que les américains savent boire. Ça m'a frappé lorsqu'un
groupe de français est arrivé à l'auberge : si tout le monde buvait, fumait de
la weed et papotait dans une ambiance très cool, les français ont bu beaucoup
plus, se sont mis à sauter dans la piscine tous habillés et à péter des trucs,
à foutre la merde, et à s'engueuler. J'ai failli en venir aux mains avec une
fille complètement bourrée qui, clairement, cherchait à se fritter avec
quelqu'un. Et là je me suis dit qu'on était quand même un peu des connards,
parfois. Cette impression a été encore plus forte lorsque je suis revenue en
France, et qu'à peine descendue de l'avion, j'entendais les gens parler en français
(normal, en France, je sais), et... se plaindre. Râler. Partout.
Et là je me suis dit "Bouuuuuh, je veux repartir
!"
En plus, clairement, j'adore parler anglais. J'adore
cette langue, j'adore son côté chantant. Je commençais même à penser en anglais,
après 10 jours...
Bref, mes impressions sont mitigées, surtout sur la façon
dont le pays tourne, mais ce qui est sûr, c'est que j'ai passé un excellent
moment.
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