Voyage à La Nouvelle Orléans (1/8) : Premières impressions
Le décalage horaire était tel que nous arrivions peu de temps après être partis – alors qu’en réalité, il s’était écoulé 16h.
Le décalage horaire était tel que nous arrivions peu de temps après être partis – alors qu’en réalité, il s’était écoulé 16h.
Sauf que.
Arrivés à Atlanta, où j’étais au bout de
ma vie à cause des 8h d’avion (je déteste l’avion, et l’atterrissage me rend
malade), j’ai dû partir aux toilettes en urgence. Tout en me disant « Ne
montre pas que tu as le ventre en vrac, les douaniers vont penser que tu es une
mule et que tu as de la cocaïne dans l’estomac ».
Conclusion : j’étais donc encore plus angoissée, et encore plus mal.
Conclusion : j’étais donc encore plus angoissée, et encore plus mal.
Je suis revenu faire la queue pour
passer la douane d’entrée.
Ça allait, il y avait genre une cinquantaine
de personnes devant nous. On avait 2h de correspondance, on était large.
Sauf que.
C’était
un
putain
de
purgatoire.
un
putain
de
purgatoire.
Il y avait 2 guichets, et chaque guichet
mettait entre 2 et 10 minutes par personnes.
Parfois, après avoir passé un voyageur,
ils ne prenaient personnes. Genre pour faire une pause.
D’autres avions atterrissaient, et d’autres
voyageurs s’ajoutaient à la fille d’attente. On devait être 300 ou 400.
Et ça n’affolait personne.
Un type est arrivé.
La foule frémit d'excitation : « Chouette, un 3e guichet ! ».
Le type est resté 45 min à triturer son
ordinateur, monter son siège, grignoter un gâteau, jouer sur l’ordinateur.
Il n’a
pris personne.
Per-so-nne.
Et il est reparti.
Nous étions à deux doigts de manger nos
bagages.
Il y avait de toutes les nationalités
dans la file d’attente. Et sans comprendre nos langues respectives, nous savions
tous que nous disions à peu près la même chose. A savoir : « Putain
de bordel de merde ».
Sur ce, un des deux types des guichets
de se lever, de prendre son petit sandwich et de se tirer.
300 personnes ont tremblés d’effroi.
Oh, il a fini par être remplacé hein.
10 min plus tard.
Et bien sûr, comme c’est une sorte de
police des frontières, tu ne dis rien, de peur de te faire refouler.
Au bout de 2h, il était évident que nous
n’aurions pas notre avion. J’ai voulu aller demander à une employée, debout à
attendre à côté d’un guichet, et qui faisait mine d'organiser la foule en deux files – et parfois elle allait tchatcher avec l’un ou l’autre
douanier, ce qui retardait encore le passage des voyageurs et nous rendait un
peu plus cinglé. Je lui explique que nous avons un avion, et que j’ai peur qu’on
le loupe. Sa réponse : « Ce n’est pas mon problème, faites la queue ».
Bon ok, lui dis-je, mais que fait-on si on le loupe ? « Je ne
travaille pas pour eux. Vous verrez en sortant ».
Intérieurement, je pétais les plombs.
Extérieurement, j’ai été assez stupide
pour la remercier poliment et lui souhaiter une bonne journée.
Après 2h45 d’attente à réfléchir à tous
les péchés qu’on avait commis pour mériter ça, on a enfin pu sortir. Pendant qu’un
nouvel avion atterrissait, et que 200 nouveaux voyageurs venaient se presser
dans la file d’attente.
Pour ce que j’en sais, ils pourraient
encore être là-bas en train d’attendre.
Après ça, il a fallu récupérer nos
bagages et refaire l’enregistrement. Ces étapes ont finalement été rapides. Ils
nous ont trouvés un vol assez rapidement également.
Les choses semblaient rentrer dans l’ordre.
Sauf que.
Arrivé à la Nouvelle Orléans, je décide
de nous faire prendre le bus. En attendant qu’il arrive, on est frappé par le
fait qu’il n’y a QUE des grosses voitures. Les ¾ des gens ont un pick-up ;
le capot m’arrive au menton.
Lorsque le bus arrive, j’étais candide
et enjouée. Je m’adresse au chauffeur, enchantée de parler anglais : « Pourriez-vous
m’indiquer où se situe l’arrêt qui se situe entre la rue Machin, et la rue… »
Là, la chauffeur, une black d’une
quarantaine d’année, de m’aboyer « C’est le terminus ! »
Ah heu bon, ok.
Je me mets ensuite à chercher mon argent
pour payer nos deux tickets (4$). Tout se fait dans une machine. Je mets un
billet de 5$ dedans. La machine me rend un ticket.
Je ne comprends pas.
La chauffeur à l’air d’être sur le point
de m’égorger.
Elle me dit un truc que je ne comprends
pas.
Je lui demande de répéter, en cherchant
mes mots.
Excédée, elle se moque de moi en faisant
mine de balbutier elle aussi, et me hurle que ma monnaie, c’est en fait ce
ticket, et que je n’aurais qu’à l’utiliser au retour. Puis m’intime d’aller m’asseoir.
Je vais donc m’asseoir, hyper choquée.
Pour le coup, je ne suis pas au bout de
mes peines : elle roule comme une folle, grille tous les feux orange en
hurlant de rire.
Cette femme me terrifie.
Au Terminus, elle nous hurle de
descendre.
Ce que l’on fait presque en courant.
Et juste au cas où, on reste loin des
roues du bus.
On ne sait jamais.
Et donc à ce moment-là, on réalise qu’on
n’est absolument pas au bon endroit ; ce n’est pas du tout le croisement
des deux rues que je lui avais demandé. On est genre loin.
Vraiment loin.
On marche un peu, on cherche les noms
des rues (et à ce moment-là, on n’a pas encore compris que les noms sont
affichés perpendiculairement aux rues, et pas parallèlement comme en France – donc on ne
comprend plus rien au plan). On finit par tomber sur une voiture de police,
garée devant un Subway (de toute façon, gros cliché, devant chaque fast-food il
y avait une bagnole de flics). Le type regarde le plan. Regarde l’adresse de
notre auberge. Regarde où on est. Et nous dit qu’on est carrément trop loin. J’ai
l’espoir qu’il nous dise « Allez, je vous emmène », j’aurais kiffé
grave. Mais il ne fait que nous indiquer comment prendre le tramway – ce qui
est déjà beaucoup.
On marche.
Le mec est grave sur les dents.
Il roule.
Longtemps.
Longtemps.
Régulièrement, il grommelle tout seul,
ou même s’énerve carrément.
On se dit qu’il nous a oubliés.
Sauf qu’on n’a moyen envie d’aller lui
parler, de peur qu’il nous bouffe un mollet.
Finalement, il nous dit « c’est ici
à gauche ! ». On s’empresse de descendre, et de le remercier.
Miracle ! Nous trouvons notre
Auberge !
Dès notre entrée, on se sent comme dans
une gigantesque colloc : salle TV commune, une cuisine en commun, des
frigos, une piscine, des tables à l’extérieur. Je suis enchantée. Il y a même
un chat, qui s’appelle Taj-Mahal, et qui a son propre compte Insta. Il y a des affiches un peu partout, des mots écrits sur les murs
par des voyageurs du monde entier… C’est roots, confort, et hyper chaleureux. La
chambre est vaste et confortable, avec une salle de douche privative. Bref, je
trouve ça trop bien.
Affiche juste au dessus de l'évier, afin d'inciter les gens à faire leur vaisselle. |
En revanche mon partenaire de voyage est
moyennement emballé – par à peu près tout.
Mais je réaliserai assez vite que la
cohabitation serait compliquée.
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