Je n'étais franchement pas dans mon assiette et encore très déçue de mon expérience à Wrestlemania la veille. Me
retrouver seule m'a fait du bien. J'ai été découvrir le quartier, j'ai trouvé
un snack vegan
à 2 min de l'auberge, où j'ai pu, enfin, manger quelque chose de sain et que je
pouvais digérer.
J’ai
eu le sentiment de revivre.
Puis
je suis partie vers le Nord, pour aller visiter City Park : Un grand parc
urbain, plus grand que Central Park à New York selon mon guide du Routard. Le
temps était grisonnant, parfait pour s’adapter au décor très « bayou ».
Mes
pieds me faisaient mal, je me suis installée sur un banc en pierre avec un
livre, jetant parfois un œil curieux de l’autre côté de la rive, où s’installaient
un banquet de mariage dont les participants étaient habillés façon 1930.
C’était
somptueux.
(Et
j’avais oublié mon appareil).
Je suis repartie
en fin d’après-midi, à contrecœur : je ne voulais pas rentrer trop tard
pour ne pas risquer d’envenimer mes relations avec mon compatriote, qui
ignorait où j’étais partie.
Mais je n'avais aucune envie de le retrouver.
Arrivée à l’auberge, surprise ! Un concert de jazz à
lieu à l'intérieur !
Je me dis que, décidément, cette auberge est ahurissante.
Je m’installe pour les écouter. Je réalise rapidement que
c’est un groupe de français. Je sympathise avec leur « manager », qui
m’explique qu’ils sont là pour apprendre les accords « Nouvelle Orléans ».
Ils viennent d’un peu partout en France. C’est tout de même un comble !
Je vais en informer mon compatriote – je me sens toujours
coupable de vadrouiller sans lui. Allongé sur le lit à regarder le plafond, il
me répond qu’il préfère écouter du métal dans la chambre.
Bon….
Je retourne au concert, je grignote et me laisse offrir
des bières.
Et puis arrive Chris.
Chris est californien, blond, bronzé. Il a 26 ans, il a
sa propre boite, il est plutôt mignon et on rigole bien. On boit des bières, on
fume de l’herbe, et on cause. La vie est belle.
On décide de sortir : Daniel, un des types qui bosse
dans l’auberge, nous embarque dans un bar à deux patés de maison de là. D’ailleurs
à intervalles réguliers, il vient me gratouiller l’épaule et me demander si je
m’amuse.
Moi ? Je kiffe my life.
Un grand baraqué type nounours est venu discuter avec
nous – il est hawaïen, astrophysicien et s’appelle Eric. Je ne suis entourée
que par des beaux mecs – et je suis bourrée. Au bar, une américaine se prend d’affection
pour moi : elle est hallucinante (et complètement pétée, pire que moi).
Elle me paie un mojito, se commande 2 cocktails pour elle toute seule, me serre
contre elle et me fait des bisous en disant « That’s my girl ! ».
Avant de faire des avances très explicites au serveur… Et de filer avec lui.
Moi je regarde ça d’un œil ahuri – et hilare.
A la suite de ça, je rencontre Larry, un habitant de
NOLA. On discute beaucoup aussi. A ce stade, j’ignore complètement si j’arrive
à me faire comprendre, mais en tout cas j’ai l’impression de parler anglais
avec une fluidité de ouf ! [En réalité, Chris me dira le lendemain qu’il a
un mal fou à me comprendre. *Désillusion*]
Larry est tout foufou avec moi, et dans la joie qui est
la mienne, je lui dis qu’il a des super cheveux. Donc Larry ôte sa casquette,
et me laisse jouer avec – tout est normal. Je passe une demi-heure à masser sa
tête et à jouer avec ses longs cheveux bruns, lisses et doux.
Il a des fossettes, une barbe, des cheveux longs, un faux air de chanteur de grunge, il me
regarde timidement par en dessous, et me dit qu’il aimerait bien me revoir.
S’ajoute à notre groupe un suisse qui a l’air
complètement dingue – très gentil, mais il a un regard de psychopathe et me
fout les jetons.
Je fais aussi la connaissance d'un anglais adorable, de Mitsy, anglaise aussi, et d'autres personnes qui passent par là et s'arrêtent pour discuter. Personne ne se connaît, mais tout le monde parle avec tout le monde. C'est absolument fantastique.
Et puis à 2h du matin, je commence à fatiguer sévère, à
galérer à suivre les conversations, et à avoir froid. Je demande à Chris s’il
saurait me ramener à l’auberge – parce que, pour ma part, je ne suis pas bien
certaine du chemin à prendre.
On décolle donc.
Je continue de gazouiller en anglais et de kiffer ma life. Et puis Chris me dit : « Ok, stop ! Just stop ! », en s’arrêtant.
Et moi, toujours ivre/high/heureuse de vivre, je m’arrête :
« Oh ? Stop ? Okay…. Why ? »
Et là Chris se tourne vers moi, me prend dans ses bras,
et m’embrasse.
Je me dis confusément : « Ce voyage est
formidable » et « Ah tiens, en fait il semblerait que je vais
recoucher avec quelqu’un plus tôt que je ne le pensais ».
Et puis j’arrête de penser parce que c’est bon, et que
même si la barbe de trois jours de Chris me picote, je kiffe ses
baisers.
On rentre à l’auberge collés l’un à l’autre. On s’installe
dans le canapé de la salle télé, et pendant que ma main se fraie un chemin sous
son jean, appréciant une très impressionnante érection… Eric et Mitsy débarquent.
Clairement, ils sont là pour la même chose que nous. Mais nous faisons mine d'être des humains civilisés - et pas des bêtes en manque de sexe - et on se salue "Oh, ça alors, où étiez vous passé ?!", et je sors
ma main du pantalon de Chris d’un air parfaitement naturel, comme si tout le monde
faisait ça à longueur de temps.
Mitsy à faim, je lui fais un porridge… Et on discute tous
les 4.
Eric à sa main sur la cuisse de Mitsy, Chris à sa main
sur ma cuisse, clairement on meurt tous d’envie d’aller se sauter dessus
ailleurs, mais on reste là à discuter.
Discuter.
Comme si c'était le moment, bordel !
C’est insupportable. Je suis quasi sûre qu'aucun de nous n'a la tête à ce qu'on est en train de se raconter. Je pense très fort « Chris,
bordel de merde, tais toi et emmène moi ailleurs, j’ai envie de toi ! ».
Mais Chris n'entend pas mes pensées - ou alors il ne pige pas le français. Peut-être aurais-je dû penser « Chris, shut the hell up and fuck me » ? On ne saura jamais.
Au bout d’une heure - UNE putain d'heure bordel -, nous prenons poliment congés en faisant mine de bailler.
Personnellement, je suis tellement excitée que je pourrais bouffer le premier crétin qui voudrait faire mine de revenir discuter avec nous.
Sauf qu'on a un autre problème : Où va-t-on ?
Chris dort en dortoir. Moi, je partage ma chambre avec mon compatriote - qui n'est pas spécialement pour la liberté sexuelle des femmes.
Nous cherchons donc un endroit propice à l'épanouissement de nos pulsions z'animales.
Nous voulons aller dans un espèce de coin débarras - mais il y a déjà quelqu'un. (Cette auberge est un grand clapier plein de petits lapins excités). On termine dans la Laundry.
C'est pas super glamour - mais au moins ça sent bon la lessive.
La porte ne ferme pas - mais on peut se cacher dans le coin.
C'est un peu petit - mais on peut s'asseoir sur les machines à laver.
Bref, c'est un peu spartiate, mais on s'en fout : je le plaque contre un seche-linge (oui, il y a aussi 4 seche-linge. C'est un endroit sympa à découvrir, finalement), on se dévore la bouche, il me touche doucement et vérifie si je suis assez excitée pour aller plus loin - Moi j'attends depuis tellement longtemps que je n'ai même pas envie de préliminaires.
Je remarque, émue, qu'outre le lieu, le côté bestiale et le manque certain de romantisme, Chris est très attentionné, très gentleman : il m'embrasse, me caresse, il me regarde avec des yeux.... Mais des yeux !!
Lorsqu'il me met nue, il souffle « Oh My God. You're so sexy »..
Ok, pause. Point important : j'ai ce fantasme de la langue étrangère. Faire l'amour avec l'Autre qui parle dans une autre langue : je trouve ça ultra sexy. Et très honnêtement, j'avoue avoir toujours secrètement espérée faire l'amour dans un pays étranger juste pour pouvoir faire l'amour en VO.
Je sais, c'est bizarre.
Mon autre fantasme, c'est qu'on me dise qu'on m'aime dans une autre langue - si possible en espagnol, je ne sais pas pourquoi, je trouve "te quiero" absolument planant.
Mais bref, je m'égare. Tout ça pour dire que le "Oh My God. You're so sexy" de Chris m'a électrisée, et que j'ai eu des frissons dans tous le corps.
Chris a mis une capote, il m'a soulevé sur ses hanches et m'a fait l'amour un temps que je n'aurais absolument pas cru possible compte tenu de sa taille et de la dose incroyable d'alcool et de weed qu'il a ingurgité dans la soirée. Puis on a continué sur la machine, puis contre le mur, et on a fini par terre. Il m'a broyé les épaules en jouissant - clairement, il vivait un moment d'exception.
Ensuite on a entendu du bruit - Chris a dit « Shit ! It's daylight ! », et on s'est rhabillé fissa.
Là je me suis dit « Tiens, au fait, ya-t-il des caméras ici ?! »
On est sorti, on s'est assis dehors.
Chris avait l'air heureux - sérieux, on aurait dit qu'il vivait le plus beau jour de sa vie. Il me regardait comme si j'étais une déesse. C'était extraordinaire.
Moi j'étais super bien. Heureuse, comblée, je me sentais super sexy (en anglais dans le texte), et dans cette bienheureuse langueur que provoque le sexe.
Et sur ce, je suis partie me coucher, parce qu'il était 5h du matin, que de toute façon on ne pourrait pas dormir ensemble, que je flippais que mon compatriote me juge, et parce que j'étais claquée.
(Je sais, c'est absolument odieux de ma part et totalement antiromantique).
Je me suis endormie comme une masse. Sur le matin, il y a eu beaucoup de bruits dans l'auberge et mon cerveau a construit des rêves autour de tout ça. Je me suis réveillée terrorisée, persuadée qu'une équipe du SWAT venait m'arrêter parce que j'avais baisé dans la Laverie et que mon petit cul nu, blanc et français avait été enregistré sur vidéo, et que c'était un délit grave.
Je me suis endormie comme une masse. Sur le matin, il y a eu beaucoup de bruits dans l'auberge et mon cerveau a construit des rêves autour de tout ça. Je me suis réveillée terrorisée, persuadée qu'une équipe du SWAT venait m'arrêter parce que j'avais baisé dans la Laverie et que mon petit cul nu, blanc et français avait été enregistré sur vidéo, et que c'était un délit grave.
Spoiler : Y'avait pas de SWAT.
Et en fait, y'avait pas de caméra non plus dans la Laundry.
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