dimanche 15 décembre 2019

Victoria : le bilan de l'introspection

Il y a eu le weekend du 9 novembre, a.k.a la fin de l'introspection de Victoria, que j'ai passé dans une certaine angoisse, d'autant plus que nous avions convenu avec Isaac de ne pas nous contacter.
Nous devions nous voir le mardi, et finalement, lundi en fin de journée, il m'envoie un message : "Est-ce que tu es disponible ce soir ? J'hésitais à rentrer après ce long weekend..."
Comme j'étais fébrile de connaitre le fin mot de tout ça (et savoir s'il me quittait ou non), je lui ai dit de venir.


Il est arrivé, m'a sauté dessus pour m'embrasser, je me suis alors dit qu'il ne venait pas pour me quitter, et m'a demandé si j'avais fêté mon concours.
Je lui ai un peu raconté la frénésie qui a régné au travail après l'annonce des résultats, et le fait que tout le monde ramène des viennoiseries et des douceurs pour fêter ça - ce qui fait qu'on n'arrête pas de s'empiffrer depuis des jours.
Et puis :
- Bon, et toi ton weekend ?
Il n'est pas dupe, et aborde immédiatement le sujet qui nous préoccupe :
- Je suis rentré vendredi, et nous avons eu, avec Victoria, l'explication que j'attendais, et qui était nécessaire. Et dont il ressort... Eh bien... Rien, ou presque. Après ce presque un mois de réflexion, elle ne veut pas plus aborder le sujet de son désir - je lui ai demandé si elle a déjà ressentie du désir dans sa vie, elle m'a dit oui... Mais moi, elle ne me désire pas. C'est tout ce que j'ai pu savoir. Alors j'ai dit deux choses : déjà, que je n'en pouvais plus de cette vie pendulaire, où depuis 11 ans c'est moi qui rentre chaque weekend dans un endroit où je ne me sens pas chez moi. Je ne rentrerai désormais que lorsque j'en aurais envie, et/ou lorsqu'elle me fera savoir qu'elle a envie de me voir. De fait, si ça te dit, je passerais très volontiers le weekend prochain avec toi. Deuxièmement, si elle ne veut pas que l'on ai une sexualité ensemble, soit. Mais qu'elle ne m'empêche pas d'assouvir mes besoins. Elle a d'ailleurs abondé dans mon sens à ce sujet. Cela m'a permis de dire que donc je resterai ici plus souvent, afin de m'investir et d'apprécier ma vie telle que je la vis ici. 
- Est-ce que tu lui as parlé de moi ?
- Non, je trouvais cela indélicat... Vis à vis d'elle, mais surtout de toi.
- Oh, non, moi personnellement, j'ai presque envie de dire que ça ne me concerne pas. Mais si tu lui dis, je souhaiterai juste être au courant. Bon... Et donc...
- Et donc je souhaite passer plus de temps avec toi. En ce qui nous concerne, ici, dans cette ville, je ne souhaite pas que l'on se cache. Ailleurs... Nous verrons.
Je suis assez sidérée par tout ça, sans trop savoir comment me positionner. Est-ce que je suis contente ? Est-ce que je suis déçue ? Je ne sais pas trop. Oui, contente, car il ne me quitte pas, car notre relation évolue, et qu'on aura à nouveau des weekend et des moments ensembles. Déçue peut-être, car j'espérais devenir la principale, l'officielle... Et pourtant, ce sentiment est inutile, car déjà notre histoire est toute neuve, ça fait 2 mois, et aussi parce qu'il semblerait que nous ne voyons pas l'avenir de la même façon - même si je doute de plus en plus de ce qu'il veut vraiment dans sa vie.
- Victoria reste donc ma compagne, la personne avec qui je suis pacsé depuis dix ans, et ça ne change pas.. Si toutefois notre relation tend à évoluer vers une forme d'amitié plus qu'une relation de couple, alors il sera temps de réexaminer tout ça, mais pour l'instant, il me semble qu'il n'y a pas de raisons que nous nous séparions.
Je crois que ça me va. 
- Mais qu'est-ce qui vous rattache encore dans votre couple ?
- Une certaine vision de la vie à longue distance. Une vision commune comme je ne l'ai rencontré avec personne d'autre.
Je me demande si ça suffit à tenir un couple, mais je me garde bien de le dire à voix haute. La façon dont il a expliqué à Victoria, en même temps, sa volonté de rester plus souvent dans notre ville, et le fait qu'il chercherait ailleurs la sexualité qu'il n'a pas avec elle me semble être suffisamment éloquent : si elle ne comprend pas qu'il a quelqu'un d'autre, c'est qu'elle ne le veut pas. La situation va forcément évoluer, ça ne peut pas continuer comme ça ! ... Mais je me dis que ça n'a pas a être un souci pour l'instant : je n'ai qu'à profiter, laisser passer les fatidiques 4 mois (ceux au bout de lesquels on me quitte, ou le type me harcèle ou finit en hôpital psy), et me poser la question plus tard.
De toute façon, je ne suis pas certaine de savoir moi même ce que je veux.

On mange ensemble, on parle d'autre chose. Il se lève souvent pour me prendre dans ses bras, et il a clairement une folle envie de moi.
Je le déshabille dans mon salon, et lui retire son pantalon dans l'escalier. Deux marches plus bas que lui, je le caresse du bout des doigts, et embrasse son ventre, son sexe. Il se tourne, je dévore ses fesses, caresse son dos, mordille ses hanches.
Nous montons jusqu'à ma chambre, et je me dis qu'il y a tout de même des moyens d'utiliser cet escalier affreusement casse-gueule de façon créative et intéressante.
Sur le lit, je joue avec son corps. Je ne peux rien faire avec le mien, car j'ai mes règles et que c'est juste un carnage tant j'ai un flux énormissime, mais je profites de lui. Je le caresse entre mes seins, puis le prend dans ma bouche, et le titille jusqu'à ce qu'il jouisse.
Plus tard, après des frottements très excitants (mais qui ne parviendront pas à me faire jouir), je m'occupe à nouveau de lui, et le fait exploser dans un orgasme aiguë et bruyant, entrecoupés de halètements qui me font le plus grand bien.
Il s'écroule en murmurant "Je suis quand même triste de ne pas pouvoir te faire plaisir".

Nous dormons l'un contre l'autre.
Et je suis soulagée de savoir que ce ne sera pas la dernière fois.

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