mercredi 22 juillet 2020

Interlude (3)



Je le rejoins vers 19h30 chez lui. Nous avions prévu de manger ensemble ; ça m'a tellement manqué ! J'adore lorsqu'il cuisine pour moi et j'aime toujours ce qu'il me fait à manger.

Avant de partir, je lui envoie un message : « Je pars de chez moi. Je suis affamée ! »

Lorsqu'il m'ouvre, je prends le temps de me laver les mains, de retirer mon masque, d'enlever mes chaussures.
Puis je lui saute dessus.
Je l’entraîne dans la chambre, je le jette sur le lit, je le chevauche et l'embrasse passionnément. 
A 20h, une cacophonie de huées et de bruits de métal me distrait un instant, et il tente de se dégager : « Faut que j'aille applaudir pour les soignants ! ». Je ris, et le serre plus fort entre mes jambes, baisant sa bouche, jouant avec ses lèvres du bout de ma langue. Il ne résiste pas bien longtemps.

Il finit par me repousser : 
- Tu avais faim, je vais peut-être commencer à préparer le repas ?
J'éclate de rire.
- Tu n'as pas compris hein ?
Il est debout, face à moi, je suis assise sur le bord du lit.
- Compris quoi ?
« Non, il n'a vraiment pas compris ! » je chantonne en ouvrant son pantalon, que je lui fais tomber sur les genoux. « Il n'a pas compris le double-sens ! », je souffle avec un sourire, avant de le prendre délicatement dans ma bouche, et de m'enivrer de lui, de sa peau, de son odeur, de sa douceur.

Je le goute, je le dévore, il ne dit plus rien.

Je l'observe un instant, m'attendant à voir un sourire (de compréhension, d'amusement, de joie peut-être) sur son visage, mais je vois en réalité un regard embrumé et grave. Je ris à nouveau. J'adore que le sexe soit aussi sérieux avec lui ; on se donne  corps et âme, on est concentré et appliqué. Peut-être que l'extase de nos moments d'intimité tiennent justement à cette  intensité que l'on y injecte chacun, cette...importance.
J'ai rarement (jamais ?) sucé un homme en plein jour, agenouillée devant lui. J'ai toujours craint l'image que ça pouvait donner de moi, toujours craint le regard de l'autre, toujours eu peur que ça me mette soudainement dans une situation d'infériorité qui pourrait perdurer. Je n'ai pas cette appréhension avec lui - et le sérieux de son regard à cet instant me rassure à ce sujet.
...Bien qu'un petit air grivois n'aurait pas été pour me déplaire.

Je sens monter sa jouissance, et l'entend haleter, ses mains accrochées dans mes cheveux. Je suis électrisée, au bord de la jouissance moi aussi. 

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