lundi 2 janvier 2017

Le cas d'Hector

A la suite de notre premier rendez-vous, j’étais plutôt refroidie : outre ses qualités, je n’avais pas spécialement envie de sortir avec le futur ex-mari de ma prof de sport.
Certes, je ne lui dois rien, à cette fille (bon, si : un corps plus mince, plus ferme, plus musclé). Mais pour moi, ça rentre dans la même catégorie que « Tu ne touches pas aux ex des copines ».

Sauf qu’Hector, il ne voit pas les choses comme ça ; la situation ne semble pas le gêner. Et puis j’ai l’impression que plus il me voit hésiter, plus il court.
Il m’a réécrit dès le lendemain du rencard.
Et puis les jours suivants.
Il est un peu insistant, Hector.
Et il se projette beaucoup, aussi. Genre il se projette tellement loin qu’il a déjà fait 3 fois le tour de la planète : il m’a quand même sorti « Toi qui est végétarienne, si on habite ensemble, ça te gênerait qu’il y ai de la viande dans le frigo chez nous ? ».
Oulah choupinou, on a été boire UN VERRE, va falloir se calmer un peu !!!


Pendant le voyage, j’avais éteint mon portable. Donc 10 jours sans lui donner de nouvelles. Je lui avais dit « Je t’écrirai au retour ».
Sauf qu’au retour, j’étais déphasée, j’avais encore la tête en Afrique, et j’enchainais avec les fêtes. Je me suis dit que ça pourrait bien attendre quelques jours.
Mais lui ne m’avais pas oublié : il m’a envoyé un message le jour même.

Parfois il fait des allusions. Pas très fines, les allusions (comme pour le coup du frigo) : Hector n’est pas spécialement subtil. Entre ses lignes, je vois bien qu’il est frustré parce qu’il ne sait pas ce que je pense. Lui il court, et moi je ne dis rien, je n’encourage rien. Et du coup il court encore plus.
Mon Dieu que la séduction nous rend con. Je déteste ces jeux là.
Moi je reste froide pour la simple et bonne raison que je ne sais pas quoi penser et que je ne sais pas ce que je veux avec lui. Et encore moins à long terme.

Hector a proposé, avec sa délicatesse de bucheron, et une naïveté qui pourrait être touchante si on ne frôlait pas l’apocalypse : « Je pourrais reprendre le sport. Ca me ferait du bien, et on se verrait à la salle ».
Je vois ça d’ici :
Hector à ma droite, qui fait le beau.
Le-mec-de-la-salle-de-sport à ma gauche, qui fait la gueule.
La prof de sport en face, qui veut ma mort.
Situation qui promet d’être intéressante, où je pourrais expérimenter toutes les nuances des mots « malaise » et « situation de merde ».

Pour l’instant, voilà ce que je peux dire :
Pendant tout mon voyage, c’est au Mec-de-la-salle-de-sport auquel j’ai pensé. « Qu’est-ce que ça ferait si on était là tout les deux ? » « Est-ce que ça se serait mieux passé si j’étais partie avec lui ? » « Comment est-il quand il est en couple ? Quand il est amoureux ? » « J’aimerai tellement faire l’amour dans ce lit, dans cette chambre magnifique, avec lui, toute la nuit, tous le voyage, tous les jours ». « J’ai envie de le revoir ».
STOP.
J’ai envie de penser à quelqu’un d’autre que lui. J’ai envie de revoir Hector pour me distraire avant tout. J’ai envie de transférer mes sentiments, de diviser mes attentions, de répartir mes pensées : Que le-mec-de-la-salle-de-sport, pour qui je ne suis personne, ne soit plus la seule personne que j’ai en tête. Je ne veux plus péter les plombs comme je l’ai fait la dernière fois que je l’ai vu - plus jamais une détresse fébrile comme ça. Surtout pour un mec qui n’est pas mon mec.
J’ai peut-être envie d’Hector. Pas comme j’ai envie du Mec-de-la-salle-de-sport. Mais un peu parce que son corps me semblait bien rassurant. Un peu parce que je me demande comment réagirait mon corps avec quelqu’un d’autre. Un peu parce que je veux réaliser que d’autres mecs peuvent aussi me faire du bien. Bref, un mélange d’Hector, et de tentative pour me défaire de l’emprise du mec-de-la-salle-de-sport. Emprise qui est de mon seul et unique fait, j’en suis consciente.

Le reste, je ne sais pas.
Le manque de subtilité d’Hector (et son insistance) m’embête un peu. M’effraie.
D’un autre coté, je n’ai pas envie de le perdre : il est sympa, il s’intéresse à moi. Et puis, sans lui, je n’ai plus personne à qui penser pour ne plus penser au mec-de-la-salle-de-sport.

Devant le silence du Mec-de-la-salle-de-sport (à qui j’ai envoyé des messages pour noël, et qui a été froid, puis jovial, puis silencieux), j’ai proposé à Hector qu’on se voit. Je déteste cette façon de faire : mes rdv seront finalement dictés par les actions d’un autre mec.
Ca ne m’étonnerai même pas qu’en sortant de chez Hector, je me précipite chez le-mec-de-la-salle-de-sport, comme pour me racheter, comme si j’étais coupable, comme si je le trompais.
Parfois, je m’exaspère moi-même. Mais c’est plus fort que moi.

Tout ça pour dire : Ce soir je vais manger chez Hector.
A suivre, donc. 

1 commentaire:

  1. Quand je te lis, je me retrouve au début de ma relation avec M. Avec cette impression que, ce qui me plaît surtout chez lui, c'est l'image de moi qu'il me renvoie. Comme si j'étais la 8ème merveille du monde à ses yeux. Et forcément, quand on a un ego bancal comme le mien, on ne peut pas rester indifférente à ce genre de regards ...
    Sinon, j'espère que le dîner était bon. ^^
    Des bisous et hâte de lire la suite (comme d'hab) ! :)

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