samedi 28 janvier 2017

Super flippant

Si vous regardiez la série Bref, vous vous souvenez peut-être du colloc' du narrateur, qui se transforme en "Super Flippant" dès qu'il sort avec une fille.
[Je ne pourrais plus jamais dire « Super Flippant » sans le faire avec l’intonation de cet épisode]

Il s'appelle comment, déjà ? Baptiste je crois ?
Ca ne serait pas Hector, en fait ?


Dimanche : Bonjour Papa et Maman

Hector : J'ai fait un truc qui ne va surement pas te plaire…
J'adore les conversations qui commencent comme ça
Moi : Ok. Tu as parlé à qui et tu as dit quoi ?
Hector : ..... Comment tu sais ???
Moi : Je ne vois que ça.
Là je flippe qu'il ait raconté à VéronikéDavina qu'il sort avec une de ses élèves. Ou qu'il ait été dire à Super Bombasse, une fille avec qui je prends parfois une douche à la salle, que je la mate et qu'elle me fait fantasmer. Je lui avais raconté ça une fois, et là il me fait : « Ah, oui, Machine ?! C'est une super pote, on est très proche ». Putain de ville microscopique où tout le monde se connait !
Mais en fait non, c'est plus coloré que ça :
Hector : J'ai parlé de toi à mes parents. Tu fais quoi le week-end prochain ? Ils veulent te rencontrer.

J'ai donc un peu pété une pile : « Je-ne-veux-pas-rencontrer-tes-parents-bordel ! Et je n'ai aucune envie qu'ils s'imaginent que je suis la future mère de leurs petits-enfants ! On se connait depuis deux semaines, faut arrêter ! »
Hector : Bah un peu plus quand même !
Moi : Ouais, 3 semaines, ouh ça change tout !
Hector : C'est pas vrai, on s'est vu pour la première fois en décembre, pour boire un verre !
Moi : CA COMPTE PAS !! Et ça n'empêche ! Putain de putain !

Il a fini par faire la gueule, et me dire, guindé « Ok, donc on n'est pas ensemble, j'ai compris. Préviens-moi le jour où on change de statut hein. Genre tu me tagueras sur FB pour m'informer ».

Interlude de Copine #1 : Ce mec est une vraie meuf, il me fait délirer. Est-ce qu'il boude ?! Sérieux, s'il boude, demande lui s'il a fait une opération, obligé c'était une gonzesse avant !

Lundi : Panne de machine

Je devais voir Hector le soir et, imprévu, ma machine à laver me lâche. Mon linge est trempé (mais pas lavé) et malgré mes outils et ma bonne volonté, ma machine est juste morte.
Hector, tel le chevalier blanc qu'il rêve d'être pour moi, débarque et commence à emmener ma lessive « Ok, tu vas faire tes lessives chez moi, aucun problème, ça me fait plaisir. Prend tout. Y compris ce qui reste à faire ».
Je refuse.
En plus j'ai 3 semaines de retard dans mes lessives, puisque :
1. Je vis à 100 à l'heure et je ne suis jamais chez moi
2. Je suis chez lui quand j'ai du temps libre
3. Je dois laver plus souvent mes draps depuis que nous faisons des folies de notre corps et que j'essuie nos... disons nos fluides discretos sur ma literie (enfin surtout les siens).
Tout ça s'accumule, je croule sous le linge sale, et donc c'est le moment propice pour que ma machine me lâche, tout est logique, merci.

Hector : Je vois bien que tu fais mine que tout tombe en panne. Allez, avoue, tu veux venir habiter chez moi, hein ?
Moi (Un petit peu excédée) : JAMAIS !

Il ne l’a pas très bien pris.

Mardi : Et si on compliquait la situation ?

J’ai été faire une échographie parce que ma Cystite était tombée sur les reins, et que mon médecin craignait des complications, voire des calculs rénaux.
Le type en profite pour tout regarder, il passe sur mon ventre et… s’arrête au niveau de l’utérus : « C’était quand vos dernières règles ? »
Alerte panique
« QUOI ? Pourquoi ?! Qu’est-ce qui se passe ?! ».
Ce con de médecin ne m’a jamais répondu. Il n’a rien dit de plus. RIEN.
Est-ce que je suis enceinte ?!
Il l’aurait dit, quand même, non ? NON ?

Je raconte ça plus tard à Hector.
Pensif (et pas affolé du tout), il me fait : « Ca me ferait bizarre que tu sois enceinte de moi aussi vite. Ça serait bizarre ».
« Non, Hector, ça ne serait pas ʺbizarreʺ : ça serait ʺcatastrophiqueʺ, ʺdramatiqueʺ, ʺla fin du mondeʺ, ʺla grosse merdeʺ, voire éventuellement ʺune putain d’ironie cosmique à chierʺ... Mais pas ʺbizarreʺ »
C’est qu’il serait foutu d’être content, lui, en fait.

A ce jour, le doute persiste. Je devais avoir mes règles mercredi ; Je n’ai rien eu.

Jeudi : Mise au point

J’ai commandé une nouvelle machine. Hector me propose de venir m’aider lorsqu’elle arrivera au dépôt.
Hector : Je demanderai à mon meilleur ami de venir nous aider.
Moi : Pas la peine, on y arrivera tous les deux.
Hector : Mais non c’est bon. En plus mon meilleur ami veut te rencontrer.
Moi : Eh bien moi pas ! Je ne veux pas rencontrer tes amis, ni ta famille, je ne veux pas que tu m’inclus dans tes cercles, on n’en est pas là et ça ne m’intéresse pas ! Arrête avec ça !

Hector s’est renfermé, a arrêté de parler et affichait un air très triste toute la soirée.
J’ai donc commencé à me sentir mal, et à culpabiliser.

Lorsqu’on se couche, je me dis que je vais tricher : lui faire l’amour pour qu’il n’aborde pas de conversation gênante, et qu’ensuite il fasse l’homme, c’est-à-dire jouir et dormir.
Sauf qu’Hector est une meuf : après l’amour, il veut parler de sentiments.

Et Hector est au bout du rouleau : « J’avais l’impression que ton comportement changeait, que tu étais plus tendre. J’en avais déduis que tes sentiments évoluaient. Mais en fait non, tu continues à me fuir, tu ne veux pas de moi, tu n’envisages rien entre nous c’est ça ? Moi j’ai envie de te connaitre, de passer du temps avec toi, de te voir au travail, dehors, au contact d’autres gens,… Envie d’être avec toi, de tout voir de toi. Je pourrais tomber amoureux de toi, je le sais. Je me verrais bien construire quelque chose avec toi. Mais si ce n’est pas ton cas, il faut que je me blinde. Et je ne sais pas si j’en suis capable. Et j’ai pas envie de superficialité. J’ai envie d’apprendre à te connaitre, envie de t’aider, de te faire à manger, d’être tendre avec toi… Tu me plais beaucoup, je te trouve intéressante, et très cultivée, et drôle aussi, et j'aime passer du temps avec toi ».

Alerte panique.

Et alerte tristesse.

Que faire ? Moi je ne sais pas ce que je veux, et en plus ce déséquilibre dans nos attentes fausse tout. Je vais arrêter d’être tendre avec lui, parce qu’il s’enflamme. Surveiller ce que je dis, pour ne pas le blesser.
Mais finalement, si moi je suis sur la réserve, comment je peux savoir ce que je ressens ?! 

Vendredi : Soirée filles et débriefing

Copine #2, l’optimiste de la bande (habituellement) : … Je me dis que la vie est mal faite. Si ça avait été le mec-de-la-salle-de-sport qui t’avait dit ça, tu serais en train de te rouler par terre dans le resto.

Copine #1 : Mais est-ce que c’est à toi de réfléchir à tout ça ?! A chercher à le préserver ? Finalement c’est son problème. Tu as été clair avec lui, et c’est son choix. Tu ne vas pas penser à sa place ou décider à sa place ! Et je t’interdis de le quitter ʺpour son bienʺ, par pitié, quelle horreur, ça m’est déjà arrivé, ne lui fait pas ça !

Copine #3 : Mais attend, tu arriverais à ne pas y penser ?! A le laisser être malheureux en te disant que c’est pas ton problème ? Et puis la situation ressemble exactement à ce que tu as vécut avec le-mec-de-la-salle-de-sport. Tu aurais voulu quoi, toi, quand tu étais dans ce cas ?!

Silence pensif.

On recommande de l’alcool.

3 commentaires:

  1. Beaucoup d'alcool ! :D

    De l'extérieur, je dirais que tu t'enfonces dans cette histoire avec Hector. Je ne vois pas ce qu'il pourrait en sortir de positif vu comment c'est embarqué. Mais bon, suis (très) mal placée pour donner des conseils hein ...

    Ps : je suis trop fan de cet épisode de Bref ! Supeeeer fliipant ! ^^ Il y a aussi le "Bref je suis vieille" que j'aime beaucoup.

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    1. L'alcool, la réponse universelle a beaucoup de choses ! XD

      Je ne sais pas. Tu n'as pas tout à fait tort, mais ça m'apporte quand même des choses. C'est compliqué, mais ça équilibre ma vie. Ca ne mène surement à rien, mais ça me fait du bien.
      Et puis je pense que je préfère cette relation au silence du mec-de-la-salle et au célibat. Tout simplement.

      La série "Bref" était quand même géniale de bout en bout. J'ai de nouveau envie de la voir du coup ^^.

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    2. Ah ça, je ne peux que comprendre que tu préfères cette relation au vide finalement ...

      Hâte de lire un nouvel article en tout cas !

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