J’ai pris
rendez-vous chez le "sophrologue" (ou Dieu sait ce qu'il est au juste) dont je parlais ici. Je l’ai eu au téléphone. On
a eu du mal à se joindre depuis mes messages de dimanche – et faut croire que
je suis vraiment décidée, pour m’accrocher comme ça, et être prête à faire une
centaine de bornes pour le voir (oui, évidement, il n’est pas dans ma ville. Ni
dans mon département. Mais bon. Je… Pffff…. Nan, jpourrais pas l'expliquer, j’aime
bien me compliquer la vie, c’est tout. Et je suis têtue. Et donc je vais faire ces 140 bornes
avec mon tacot, dont le levier de vitesse m'est resté dans la main il y a une semaine, oui,
merci. Qu'on me dise encore que je ne suis pas optimiste).
On a un peu discuté. Il a déjà commencé à me secouer les puces.
- Je sais que tu pars en Afrique bientôt ! Tout est
prêt ?!
- Non, absolument rien. J’ai encore des vaccins à faire,
des appels à passer, et je ne sais pas où je logerai. Et rien que d’y penser, ça
m’épuise.
- Eh bien tu vas appeler demain. Donner l’impulsion.
- Ah, oui ? Heu… d’accord…
- C’est quoi ta journée demain ?
- Je bosse de 9h à 19h.
- Les centres médicaux ouvrent à partir de 8h30
- ….. Oui…. Sans doute.
- Donc tu fais quoi demain ?
- … Je vais appeler pour mes vaccins ?
- Parfait. Je t’appelle demain soir.
- …. Ok. Pas avant 19h, je ne pourrais pas répondre.
- Oui enfin, tu sais, si je t’appelle demain….
- Oui, c’est pour me mettre la pression, j'ai bien compris !
- *mort de rire, il prend à témoin sa femme à côté* Ah ah
ah, elle dit que je lui mets déjà la pression !!
Bon, n’empêche, qu’on soit honnête : c’est exactement
ça.
En plus je déteste décevoir les gens, alors me voilà bien
piégée.
Mais c’est plutôt bien, évidement.
Cela dit, à ce stade, j’ai deux choses en tête : Cet
« accompagnement » comme il l’appelle, ça va pas être de tout repos.
Je pense que ça sera l’exacte opposé de ma première psy, où j’allais toutes les
trois semaines, pour raconter des trucs pendant qu’elle clignait ses grands
yeux de biche (elle réussissait toujours très bien son trait d’eye-liner). Et
puis au bout de 20 min, elle me remerciait (seul moment où elle parlait) et me
proposait un autre rendez-vous. J’ai
jamais vraiment compris l’intérêt du truc. Mais elle était jolie. Et il y avait
une belle vu, des fenêtres de son cabinet.
Donc un truc dynamique, où il va me secouer et m’obliger
à me prendre en main, c’est plutôt pas mal. Ca me correspond sans doute mieux.
Mais bon sang, je risque d’en chier sévère.
Quoiqu’il en soit, faire ce premier pas vers du « mieux
être », ça me fait déjà du bien. J’ai l’impression de faire quelque chose
pour moi. Et étrangement, ça me soulage. Comme si finalement, ne pas essayer d’aller
mieux me plombait encore plus le moral. (Les tréfonds de mon propre esprit me laissent perplexe)
Du coup j’ai aussi été faire un peu de shopping. Bon,
trois fois rien hein. Mais juste le plaisir d’essayer des fringues, essayer de trouver ce qui me va vraiment, et essayer
de me trouver jolie (cela dit, pour ça, faudra que je choisisse mieux mon
enseigne : laisse tomber les fringues informes !) J’ai dégoté une
jupe toute simple, et des collants doublés en polaire (il fait très froid à mon
travail).
Le point jupe : il faut savoir que je ne mets quasi
jamais de jupe ou de robe. J’ai commencé cette année, en été, mais pas au
boulot. Jamais au boulot. Donc là, nouvelle résolution avant l’heure : j’ai
perdu énormément de poids suite au stress du concours (numéros gagnants :
7 kg en 2 mois), alors en attendant de me remplumer (parce que là on frise le
sous poids), je peux aussi mettre à profit ce corps de
mannequin-lingerie-photoshopé (sans le bonnet B malheureusement).
A voir tout de même si je ne changerai pas d’avis au dernier moment
après m’être habillée le matin : « En fait non, je peux pas »,
pour me changer en catastrophe, mettre un jean et arriver en retard au boulot.
Au pire, cette petite jupe toute simple m’a juste couté
4€, alors bon, ça serait un échec du point de vue des nouvelles résolutions,
mais pas une bonne raison pour ma banquière pour me guillotiner.
Ces achats futiles effectués, je suis allé au sport, j’ai
raté le premier cours, j’ai voulu repartir, la prof m’a convaincue de rester pour
faire le cours d’après, j’avais pas envie, je ruminais, j’allais de nouveau pas
bien, et puis j’étais pas sûre de vouloir
croiser le-mec-de-la-salle-de-sport, et puis finalement j’ai fait une demi
heure d’elliptique. Et bien sûr, je l’ai vu arriver. C’est un peu son jour, le
mardi (pendant une période, quand je savais pas encore son nom, je l’appelais le Tuesday-boy)
J’ai trainé pour aller au cours, j’ai attendu que tout le
monde soit rentré. En fait j’avais pas tellement envie de le voir. Et en
sortant du cours, j’avais pas tellement envie de lui parler non plus (Ce qui
tombait bien, puisqu’il ne m’avait de toute façon pas attendu).
Et je suis étonnée. Je ne comprends pas trop ce qui se
passe en moi. J’ai envie qu’il ait envie. Mais j’ai aussi envie de prendre de
la distance, et de comprendre ce que je pense et ressens.
Quoiqu’il en soit, je le reverrais surement, quoi que je
décide ; parce qu’un jour ou l’autre, il devra savoir à quel point il
compte (ou a compté) pour moi. C’est comme ça que je fonctionne, que j’aime, ou
que je dis adieu (mon année 2016 ayant été remplie d’amour non partagé - d'ailleurs je viens de réaliser que j'ai oublié de parler de quelqu'un, cette année - c’est
plus adieu qu’autre chose) : arrivé au bout de ce que je peux gérer, je
confie tout à l’autre (c’est ce que j’ai fait avec l’Homme-de-ma-vie) : et
finalement, c’est comme si je posais le poids qui était sur mon cœur sur les
épaules de l’autre. « Voilà ce que je pense, ce que je ressens. Ca t’appartient,
je te donne tout ça. C’est plus mon problème ».
Et puis ensuite ça va mieux.
J’ai tendance à voir ça comme un cadeau (après tout, c’est
beau d’être aimé par quelqu’un, non ?), mais pas sûre que c’en soit
vraiment un. Parce que clairement, je dépose mon fardeau.
Bref, je continue de cogiter.
Mais peut-être que je suis doucement en train de me
remettre moi-même au centre de mes préoccupations ?
Quoiqu’il en soit, mon rendez-vous "sophrologie" (qu'on pourra peut-être appeler "des coups de pieds dans ton cul, feignasse") sera le 1er
décembre. Et ça sera forcément le début de quelque chose de nouveau.
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