samedi 30 novembre 2019

Isaac au lendemain de mon oral

 Après mon oral, j'étais rentré chez moi, avec l'impression d'être légère comme une plume.
Isaac m'avait téléphoné à midi pour savoir comment ça s'était passé, et nous avions décidé par la même occasion d'aller ensemble voir le concert que donnait le mec de Copine#1 le lendemain.
Et ensuite, j'ai dormi, dormi, dormi.


Le lendemain, j'ai rejoint Isaac chez lui vers 18h30.
Le matin il m'avait envoyé un message, l'après-midi il m'avait envoyé un lien vers un article du Monde au sujet de la jouissance simultanée, me disant qu'il trouvait que c'était un article très juste - nous n'avions jamais parlé de cela, et je me suis demandé ce qu'il essayait réellement de me dire. 
Quand je suis arrivé chez lui, il jouait du violon. Je lui ai déposé un baiser sur la nuque, et je l'ai regardé. J'étais dans un état second, à la fois épuisée par le contrecoup, et fébrile d'une journée passée à courir partout. Il avait l'air lui-même assez tendu.
Il finissait 5 min plus tard, et venait m'embrasser, souriant. 
« Tu es toute belle, très élégante ! »
« Ah heu... Merci ! »

Nous avons rapidement mangé, nous avons parlé de mon oral, il s'est faussement indigné de mes lacunes :
« Quoi ?! Tu as été incapable de dire ce qu'est un député et comment ils sont élus ? Et tu as une carte électorale ?! » 
Cela dit, il n'avait pas tort - je ne me suis jamais déplacé pour les élections législatives, et je me suis bien gardé de lui avouer.

J'étais épuisée, nous sommes parti au concert du mec de Copine#1, où j'ai rejoint Copine#1 pendant qu'Isaac allait saluer ses potes musiciens.
- Tu as aussi reçu un message de Copine#2 ? Son oral s'est super mal passé. Elle est dépitée.
- Ça ne veut rien dire ! Moi ça s'était mal passé à l'époque, et je l'avais eu.
- J'espère...
- Non mais regarde moi ces mecs... Tu as remarqué comme il se tripote tous le temps ?!, dit-elle en montrant un musicien qui caressait les épaules d'Isaac en disant "Oh, sympa ta veste !", et son mec qui lui mettait quasi la main aux fesses pour une obscur raison. Tout à l'heure le contrebassiste disait 'J'ai une bosse sur la tête, là", et mon mec de regarder, de toucher son crane "oh mais oui, oh la la !", et vas y que je chouine "je crois qu'il y a une croûte"... C'est ridicule. Tu imagines si on se touchait autant qu'ils le font entre eux ??? Ça les rendrait fou !
On les regarde se faire des hug, on se jette un regard goguenard, et on étouffe un fou rire. Je reprends mon sérieux :
- J'ai appris tout à l'heure pendant le repas qu'en réalité, Victoria a demandé un "temps d'introspection" plus long que ce qu'Isaac m'a dit. Elle reste en introspection jusqu'au 9 novembre. Du coup quasi un mois, en fait !
- 9 novembre ? Pourquoi le 9 novembre ? Copine#1 regarde son agenda. C'est un samedi, en plus. C'est un drôle de jour pour finir une introspection, non ?!
- Ça changerait quelque chose si c'était un mardi ?!
- .... Ouais, je crois. Un samedi, c'est bizarre.
On médite quelques secondes là dessus.
Puis, je surveille du coin de l’œil que les mecs sont encore en train de comparer leur fringues et comment elles leurs vont, et je baisse la voix :
- Isaac m'a envoyé un message cet aprem sur Facebook...
- Tu veux dire que non seulement il gagne cinq fois notre salaire, mais qu'en plus il ne bosse pas ?!
- Ce n'est pas ce que je dis. Je dis juste que ça lui a pris à 14h46 cette après-midi de m'envoyer un lien vers un article du Monde de Maïa Mazaurette sur le fantasme idéalisé de la sexualité, à travers l'orgasme simultané et les relations sexuelles qui durent super longtemps. On n'en a même jamais parlé, j'sais pas pourquoi il m'a envoyé ça.
- L'Amant aussi m'envoie des articles d'elle. Je crois que c'est l’héroïne des quarantenaires.
- En tout cas je suppose que c'est une façon de me tester, ou de voir ce que je vais dire sur le sujet
- Il utilise quand même des moyens vachement détournés...
- M'en parle pas... Au resto samedi, il s'est enflammé tout seul à me dire "Tu devrais poser des limites, donner tes exigences, et même à moi, dire ce qui est négociable et non négociable !". Je ne sais même pas d'où c'est sorti, tout ça...
Regard effarée de Copine#1 :
- Ouhla... Il va un peu vite le garçon ! ... Et puis il essaie de dire quoi, au juste ?!
- J'aimerai bien le savoir...
- Victoria est peut-être hyper structurée, elle met peut-être des limites partout, et du coup il est paumé avec toi parce que tu ne fais pas pareil ?!
- Aucune idée...Mais en tout cas il est paumé, et je trouve qu'il ne va pas fort. Il m'a avoué avoir une semaine de congé la semaine prochaine, et avoir un "vertigineux sentiment de liberté dont il n'est pas coutumier"  quant à ce qu'il pourra faire - puisqu'il n'ira pas rejoindre Victoria. Je crois qu'il est complètement désemparé face à toutes les options qui s'offrent à lui....
- Mais.... Il ne disait pas que leur couple était totalement libre, et qu'ils ne faisaient pas tout ensemble ?!
- Je me suis posée la même question. J'en ai déduit que c'était vrai pour la semaine, et pas si vrai pour le reste du temps. Y compris les vacances. Et vu comme il est désemparée, c'est bien possible qu'en réalité c'était chaque fois Victoria qui choisissait les destinations et le programme !
- .... Eh ben.....
- Ouais.....
Silence.
Les mecs sont en train de rigoler en se touchant le bras et en se donnant des bourrades.
On soupire.
- T'en penses quoi ?
- Ça me terrifie.
- Oh ?
- Rien n'est posé, rien n'est sûr, il est paumé, sa situation est casse-gueule, il est en pleine crise existentielle.... Je suis super méfiante. Il a beau m'écrire des messages magnifiques et s'enflammer, rien ne me prouve que dans 3 mois il ne vivra pas une inattendue et magnifique lune de miel avec Victoria. Je garde une distance prudente avec tout ça, et ne m'engage pas trop.
Copine#1 hoche la tête pendant qu'Isaac revient s’asseoir à coté de moi, et que les musiciens se mettent en place. Le concert se déroule, agréable. On passe un bon moment. Je suis toutefois épuisée, et manque m'endormir plusieurs fois.

A la fin du concert, ça discute à gauche à droite. 
« Ça t'embête si on rentre ? Je suis crevée »
« Oui, ça se voit. Pas de souci, on y va ».
Il va dire au revoir aux musiciens, pendant que je vais ronchonner auprès de Copine#1  :
« Faudrait que quelqu'un dise à Isaac de ne pas dire aux gens qu'ils ont l'air crevés ». 
« Je le ferai. Mais tu sais, les hommes ne pigent rien ». 
Petit silence, et puis : 
« Cela dit c'est vrai, tu as l'air crevée. Je me suis fait la remarque ce matin quand je t'ai croisé au boulot, alors t'imagine bien que ce soir....»
« Ouais, ok, ok, ok, allez, on y va ! »

On rentre, une petite demi heure de route, Isaac porte des lunettes pour conduire, il fume, l'écran du gps baigne son visage d'une lumière fantomatique. Je regarde son visage, ses mains serrés sur le volant. Je souris.
Il se gare devant son immeuble, et redit :
« Tu as l'air épuisé ». 
« C'est vraiment très délicat de ta part, merci ! ». Je l'imite : « Mademoiselle B., tu as l'air épuisé. Ton visage est un désastre, et tu es fripé comme une vieille serpillière ». 
« Hé ! Je n'ai pas dit ça ! ».
« Bah, à quelques mots près, c'était ça ! ». 
On rit de bon cœur, et on se bécote dans l’ascenseur.

Chez lui, on vérifie un truc sur internet, avant de s'embrasser et de se caresser sur son canapé. Je tressaille sous ses doigts, ma fatigue augmente ma sensibilité. Il finit par se lever, et m’entraîner vers la chambre. Où il me déshabille et me caresse. Puis descend, et me lèche lentement.
Ma fatigue passe au second plan, et je le caresse à mon tour. Nous sommes de profil, à demi allongé, dans une position assez improbable, lorsque je lui enfile la capote, et que je le glisse en moi, avec un gémissement de plaisir. L'angle n'est pas inintéressant, loin de là, et des vagues de plaisir me submergent. Il me caresse en même temps, et je pourrais me laisser aller... Mais je veux le regarder. J'ondule lentement sur lui, le rythme est doux, les sensations exacerbées. J'adore. On peut s'embrasser, on peut se toucher, on prend notre temps. Je sens exactement quand il commence à perdre pied, et je l'écoute gémir, haleter, prendre de grandes goulées d'air. Je regarde son visage, je regarde son corps qui se cabre. Puis je le serre dans mes bras, pendant qu'il s'accroche à moi, essoufflé.
On se caresse, on se regarde.
Il est assis contre le mur, je suis allongé en travers de ses jambes, je caresse ses bras, son ventre, ses cuisses. Il dessine du bout des doigts ma silhouette
- J'adore tes courbes, chuchote-t-il
- Je n'en ai pas tant que ça, c'est vite fait...
- Non, justement. Tu en as. C'est très gracieux
Il m'embrasse, et rapidement, nous nous caressons à nouveau, excitée. J'ai une folle envie de lui, mais il ne se décide pas à mettre une capote. Au contraire, il m'installe sur lui, et se frotte contre moi. Il guide mes hanches, et je me colle contre son érection, avec laquelle il stimule mon clitoris. Il me titille du bout des doigts, du bout des lèvres. Le plaisir monte doucement, jusqu'à ce que je sois emporté par l'orgasme, et que je m'effondre sur lui, pendant que le moindre de ses tressaillement me fait sursauter.
Il me serre contre lui un long moment. Il sourit. Il est content.
Et puis : « Pourquoi y-a-t-il autant de lumière ? »
On regarde le ciel, qui arbore une teinte indéfinissable, comme un ciel de neige. Un brouillard épais tombe sur la ville.

Plus tard, il s'installe sur mes hanches, au dessus de moi, et ferme les yeux. Il ondule doucement, sans que je ne sache vraiment ce qu'il fait et ce qui lui provoque du plaisir. Je le masturbe longtemps, profitant de la position pour caresser son torse et ses bras. Et puis je n'y tiens plus, je le bascule en arrière, et le prend dans ma bouche. Je caresse du bout des ongles l'intérieur de ses cuisses, et il s'offre à moi entièrement. Je le lèche avec gourmandise, puis le garde dans ma bouche, pendant que mes doigts caressent ses bourses et accompagnent mes mouvement. Du bout des doigts, je vais titiller le périnée, sans cesser de le sucer. J'expérimente. Et je ne suis pas déçue. L'orgasme qui l'emporte le fait monter dans des tonalités inédites ; il y a un peu de l'orgasme du noyé, de l’aiguë, du grave, presque un cri. C'est extrêmement beau. Je le garde dans ma bouche jusqu'à ce que je craigne de lui faire mal. Il revient contre moi, on se serre, on se câline. On regarde le ciel. Un de ses voisins se met à percer, visser, taper. Il s'indigne : « Des travaux à 0h42 ?! ». Et puis son visage reprend sa sérénité post-orgasme, et il dit, rêveur « Ah oui.... Pourquoi pas ».

Plus tard, il faut partir à la recherche d'un téléphone pour mettre un réveil. Il passe ses habituelles 5 minutes à retourner son appart, passer d'une pièce à l'autre, fumer, je crois même qu'il fait un peu de vaisselle. 
Cet homme est fou. 
Lorsqu'il revient, il me dit  « La lumière de la cigarette qui recharge ne te dérange pas ? Non ? Ok je laisse ». 
Puis se relève : « Non mais en fait moi ça me gonfle ». 
Puis : « Il y a encore une autre lumière là, non ?! D'où elle vient ??? ». 
Et je ris, à le regarder chercher d'où vient la légère lumière bleuté qui éclaire la chambre. 

Lorsqu'il revient se coucher, il rit « Tu es toute emmitouflé ! ». 
« Eh bien oui, il faut que je trouve le moyen de me réchauffer en attendant de pouvoir le faire contre toi ! »
On dort l'un contre l'autre. Je fais des cauchemars. Je rêve d'une voisine qui s'appelle Marie, et qui serait sa maîtresse. Ils me riraient tous les deux au nez « Tu croyais vraiment qu'il n'y avait que Victoria dans sa vie avant toi ?! ». Puis d'autres rêves du même genre, où je me fais repousser. 
Je hais ces rêves. Pourtant je les fais presque à chaque fois.

Au matin, nous traînons au lit. Lorsqu'il éteint le réveil, la photo de Victoria en fond d'écran reste quelques secondes. Elle est vraiment très belle.

On se lève en retard, je prends rapidement une douche. Il prépare le petit déjeuner, et quand je le rejoins, il est nu, en train de manger.
- Tu as pu constater une autre de mes tare, cette nuit 
- Laquelle ?
- Je ronfle quand je suis sur le dos
- Pfff ! A peine ! Ce n'est rien. Je ronfle aussi
- Ah ? Je n'ai jamais entendu
- Ah ben au moins une bonne nouvelle.

Il va prendre sa douche pendant que je mange seule. Lorsqu'il revient, il s'est transformé en grand ponte, avec son costume, son menton lisse, et sa classe.
« On ne va pas se revoir avant un moment, alors ? ».
« Apparemment », je grimace.
« Il va falloir se déshabituer à se voir », dit-il d'une vois chantonnante, en enfouissant son visage dans ma nuque pendant que je me tortille sous son souffle.

C'est sur qu'après un weekend, puis le mardi soir ensemble, on se ferait vite à ce rythme là...

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