mercredi 22 janvier 2020

Des retrouvailles compliquées


Après dix jours où je suis passée par tous les états, Isaac est rentré.
Et bien sûr, le jour où je devais le retrouver, je n'avais plus envie : je savais que ça se passerait mal, (et/parce que ?) que je ne serais pas naturelle, et j'anticipais un discours radicalement différent de celui qu'il m'avait servi à noël...

Mais évidemment, à part en le revoyant, je ne pouvais pas dépasser cet état.

Je l'ai donc rejoint.
Mal à l'aise.
Maladroite.
Déjà fâchée.
Prête à lui sauter à la gorge au moindre faux pas.
... Et je détestais ça.


J'ai tenté de le cacher. Mais évidemment, je suis mauvaise à ça.
- Tu m'en veux. Pourquoi tu m'en veux ?
- Je ne t'en veux pas.
- Si. Pourquoi ?
- Arrête.
- C'est parce que je ne t'ai pas écrit ? Je ne pouvais pas.
- Je sais, n'en parlons plus.
- Je ne pouvais vraiment pas. Ce n'est pas que je ne pensais pas à toi...
- C'est inutile d'en parler.
- Je ne pouvais vraiment pas. J'étais à l’hôtel avec Victoria, on était dans une chambre, on a fait 3 jours-2 nuits dans un hôtel de luxe, c'était un cadeau... C'aurait été vraiment irrespectueux de ma part...
- Je SAIS. Arrête. [D'autant plus que je ne voulais pas spécialement savoir qu'ils se faisaient un séjour en amoureux]
- Dès que j'ai pu, je t'ai écrit.
- Mais MERDE, je sais ! On ne devrait pas s'écrire quand tu es avec elle.
- Non, pas forcément...
- Si. Parce que lorsque tu ne peux pas, j'attends stupidement que tu le fasses, et ça me bouffe. Si je n'avais pas d'attentes, ça irait bien. C'est à moi que j'en veux. Parce que j'attendais stupidement de tes nouvelles.
- Je donne beaucoup, déjà. A mon échelle.
- Arrêtons de parler de ça.
- On pourrait passer le weekend prochain ensemble. J'ai prétendu aller à Paris, finalement je n'y vais pas. Je peux rester avec toi.
Je l'observe froidement. Apparemment, comme je le pensais, la règle du "je ne rentre plus forcément tous les weekend" ne tient plus. Désormais il doit mentir pour rester ici.
Leur couple va bien mieux, visiblement.
Je suis nauséeuse.
- Très bien.
- Est-ce que tu réalises que si je rentre le dimanche soir, c'est pour être avec toi ? Je rentrai le lundi matin, avant.
Je le regarde, et je ne le crois pas.
- D'accord.
- Eh oui, c'est juste pour toi !
Je ne peux pas en être sûre, et je ne saurais certainement jamais le fin mot de ça... Mais je pense qu'il me ment. J'en suis quasi sûre. Et ça me rend plus froide encore. Mais sans preuve, je ne peux qu'encaisser.
- D'accord, dis je encore.
- Je sais que la situation est compliquée...
- Ecoute, ça ne sert à rien de parler de ça. J'ai accepté la situation, et c'est tout, c'est comme ça. Je n'aurais pas dû avoir d'attentes, et je n'aurais pas dû t'envoyer un message pour avoir de tes nouvelles.
- Mais si, tu as bien fait...
- Non. Je n'aurais pas dû.
Acide, j'ai presque envie de lui demander de me reparler de ses projets pour 2020, s'il envisage toujours qu'il devra faire un choix dans sa vie. Lui, si enflammé il y a 10 jours - seulement 10 jours !... Et pourtant une éternité.
Maso, j'ai envie de savoir s'il a à nouveau retourné sa veste. Si je vais à nouveau sentir ce vertige, cette pierre dans mon estomac.
Je ne lui demanderai pas.
Mais sa façon d'insister sur le fait qu'il faut vivre le présent, et juste profiter du présent me semble être un bon indice de sa position.

Plus tard, nous ferons l'amour.
On parlera du fait que j'ai des règles très douloureuses, et une Endométriose. Victoria a une Endométriose, j'en entend constamment parler, comme si elle était la seule femme au monde à vivre ça. Et c'est d'ailleurs l'excuse qu'elle lui a servi pour son absence de libido.
- Tu devrais faire quelque chose ! Victoria a pris un traitement...
- Je m'en fiche. Je n'ai pas l'intention de faire quoi que ce soit tant que ce n'est pas réellement handicapant.
- Mais Victoria a eu de telles hémorragies une fois qu'elle est tomb...
- Je ne suis pas Victoria.
Petit flottement.
- Oui, je sais.


Le lendemain, je ne vais pas mieux. 
Nous devions nous retrouver après une réunion. Je ne sais pas si j'ai envie de le voir, je ne sais plus comment agir ni si j'arrive à gérer cette situation.
Épuisée, je fini par me coucher. Lorsqu'il m'appelle pour savoir si on se retrouve, je fonds en larmes.

On ne se verra pas.

Je ne me rendors pas après ça - et finalement, je dormirai 4h cette nuit là.


Le lendemain, je devais retrouver Mister Perfect, que je n'avais pas vu depuis longtemps.
Sauf que j'étais dans un tel état de fatigue que j'ai préféré qu'on reporte, d'autant plus que j'avais de la route - et finalement ça tombait bien, puisqu'il souffrait d'un lumbago.
Du coup j'ai retrouvé Isaac le soir, me disant qu'il était urgentissime qu'on tisse à nouveau des liens.
... Et impératifs que nous n'abordions aucune discussion sérieuse ce soir là, vu mon état.

Et pourtant, sans que je ne sache vraiment comment, nous voilà à parler de la situation à nouveau.
Je ne sais même pas de quoi c'est parti. Soudain, le voilà qui me dit qu'il voit bien que je suis mal. Que je suis angoissée, nerveuse, fébrile. Que si notre relation, qu'il souhaiterai être des moments de bonheur à deux, des bulles hors du temps, provoque ça chez moi, à quoi bon ?
J'essaie de lui expliquer que cet état n'est que le résultat de ces conversations où l'on théorise pour rien.
- Je ne peux pas vivre au présent et sereinement, si on passe notre temps à tout théoriser. Et tu changes continuellement d'avis, ce qui est extrêmement compliqué pour moi à gérer
- Je ne change pas d'avis, c'est faux. Ce que j'ai dit est toujours aussi vrai.
- Lorsque tu me dis il y a 10 jours que tu devras prendre des décisions et faire des choix en 2020, et qu'ensuite tu me dis "profitons du présent, et inutile de se presser", pour moi c'est un changement d'avis.
Il se défend très mollement :
- Pas vraiment...
- Et le fait que tu dois désormais mentir pour ne plus rentrer les weekend, c'est également que, visiblement, ton couple s'arrange.
- C'est juste qu'à un moment, si je continue comme ça, elle va finir par me demander des comptes.
Je ravale mon écœurement : ce devait être une remise en cause de sa "vie pendulaire", comme il aime à le dire, et finalement tout redevient comme avant. Sa petite crise est terminé, leur couple repart, et tout va bien. 
- Et lorsque tu dis que le temps fera potentiellement émerger des "évidences"... Je n'y crois pas. Au contraire, nous arriverons à une situation que tu jugeras confortable et qui n'aura aucune raison de changer.
A nouveau, il se défend très mollement :
- Peut-être... Et ce n'est pas si grave...
- C'est ton avis.
- Mais on est deux...
- Exactement. Et je ne me laisserais pas enfermer ad vitam dans une situation qui ne me conviendra pas...
- Ce qu'on vit, c'est du bonus. C'est des moments de joie. Ça doit être des moments de joie. Pas provoquer des angoisses. Et si cette situation te blesse, c'est un problème. Moi je vais bien, moi je peux encaisser. Je peux tout encaisser. Je suis solide. Je peux te faire plus mal que l'inverse. 
Il dit encore qu'il pourrait se remettre très facilement de tout, y compris de notre histoire.
Quelle importance j'ai pour lui, s'il peut balayer ça si facilement ?! Je dois être là, joyeuse et épanouie, sinon autant qu'on ne se voit pas ? C'est ça le message ? Je n'en dirai rien. Il m'a déjà dit que j'étais une personne torturée et fragile, et que ça se voyait. Inutile d'insister. Je me sens jaugée, jugée. Je suis très mal à l'aise.

- Parfois, tu prends le parti de Victoria, c'est assez touchant, mais c'est mon problème, et mes choix
- Ah mais j'entends bien. Sauf que tu me parles tout le temps d'elle. Et ça devient schizophrénique pour moi : un coup j'ai de la sympathie et de l'empathie pour elle, un coup je la hais sans savoir pourquoi. Je n'en peux plus. Je ne veux pas la haïr. Je ne veux pas être cette personne. Mais je n'en peux plus, je n'en PEUX PLUS d'entendre son nom !
Ma voix est partie dans les aiguë, j'ai les larmes aux yeux.
Il se recule, lève les mains en signe d'apaisement, dit doucement « Ok, on redescend, on redescend, ok ? ». 
Et puis :
- Ok, je comprends, et je t'entends. Je ne parlerai plus d'elle.
- Arrêtons également de passer notre temps à redire les mêmes choses. Si tu estimes que tu ne changes pas de discours selon les jours, soit ; admettons. Mais dans ce cas, ça veut dire que l'on passe notre temps à avoir la même discussion, pour arriver à la même conclusion. Est-ce que c'est utile ? Je ne crois pas. Surtout que moi ça me bouffe.
- Oui mais moi je te vois dévoré d'angoisse, et je ne suis pas certain de vouloir qu'on se voit pour que tu sois dans cet état. On ne devrait partager que des bons moments !
- Je suis dans cet état parce que tu fais bouger les lignes, que j'ai l'impression que les choses peuvent bouger... Et finalement non. Et d'en parler, et reparler, et reparler encore, ça me bouffe.
- Mais pourquoi ça te met dans cet état ? Pourquoi ? Je fais bouger les lignes pour qu'on puisse se voir plus, pour qu'on ai plus de temps, pour qu'on passe des weekend ensemble. Là je t'ai proposé qu'on passe le prochain weekend ensemble, tu ne m'as même pas dit si ça te faisait plaisir. Je t'ai expliqué que je rentrais les dimanches soirs pour toi, et tu n'as rien dit ! Est-ce que finalement tu es contente de passer du temps avec moi, ou tu apprécies juste de pouvoir tomber amoureuse de quelqu'un ? Pourquoi tu n'es juste pas heureuse du temps qu'on arrive à grappiller tous les deux ?!
- Mais je ne suis absolument pas heureuse d'être amoureuse ! Il n'y a rien de pire !! L'amour, c'est affreux ! Etre amoureux, c'est abominable ! C'est perdre le contrôle, c'est ressentir des montagnes russes émotionnelles, c'est être instable, déséquilibrée, avoir sans cesse peur, et surtout, surtout, être incroyablement vulnérable. C'est AFFREUX ! Réalises-tu le pouvoir que tu as sur moi ?! C'est terrible ! TERRIBLE !
Il me regarde et il rit. 
Certes, la scène doit être cocasse.
Mais ce que je dis est sincère.
- Donc non, arrêtes de croire que je suis une oie blanche amoureuse de ses propres sentiments amoureux, ce n'est pas le cas. Je sais ce que je pense et ce que je ressens.
Il tente de faire des parallèles entre mes précédentes histoires - ça m'exaspère, car qu'en sait-il ?! A part le résumé que je lui en ai fait, qui occulte toutes les subtilités de mes histoires ratées, il ne sait rien, et n'était même pas là en tant qu'observateur. 
- Je ne sais vraiment pas quelle image tu as de moi, mais ça m'inquiète de plus en plus.
Il ne répondra pas.

Plus tard, il me dira qu'il refait un cauchemar qu'il ne faisait plus depuis des années, où il a le sentiment d'être englué, de ne pas parvenir à avancer.
Froidement, je lui demande si c'est à cause de moi.
Je me demande si je suis une personne toxique.
Si je ne mériterai pas plutôt d'être seule.
Si ce n'est pas pour ça, que toutes mes histoires sont des catastrophes.
S'il ne vaudrait pas mieux pour tout le monde que je me tienne éloignée des autres.

Je finirai par redire, trois ou quatre fois, que je ne veux plus avoir cette conversation. 
J'ignore s'il m'écoutera.
J'ai le sentiment qu'on est en train de brûler à petit feu notre relation. Je le regarde, et j'ai l'impression de regarder quelqu'un que je connais de moins en moins.
A-t-il le même ressenti ? 
Son obsession à répéter qu'il faut profiter du moment présent, comme un mantra, comme une obligation, devient anxiogène. Est-ce que c'est profiter du moment présent, que d'en parler sans cesse ?
Me juge-t-il ? 
Où est passé la légèreté de cette histoire ?

Nous finissons par aller nous coucher, à mon plus grand soulagement - d'une part parce que je suis épuisée, d'autre part parce que ça met fin aux conversations.
Nous nous déshabillons l'un l'autre, mais suite à cette grande discussion qui m'a plus énervée qu'autre chose, je n'ai franchement pas envie de lui. 
Cela dit, le temps qu'il passera à enlever mes vêtements et à caresser ma peau fera tout doucement monter la chaleur dans mon ventre. Finalement, j'observerai son visage excité, son expression qui n'est plus la même qu'à nos début - plus animale, plus lubrique, plus excitante - et je serais frissonnante. J'oublierai ma fatigue, et je le laisserai me lécher. Nous finiront en 69, et je jouirai sous sa langue et sous ses doigts. Je me souviens à peine du moment où il me pénétrera. Je suis hors du temps.
Après l'amour, on s'installera l'un contre l'autre, lui fumant, moi contre lui, à caresser son ventre et à écouter son cœur.
J'avisera encore un peu plus tard une nouvelle et très belle érection. On se caressera, je serais à nouveau trempée, puis il me pénétrera, et l'on se serrera très fort l'un contre l'autre. Ses mains s’aventureront et joueront avec mon clitoris, et lorsqu'il viendra, je le guiderai, jusqu'à ma jouissance, à nouveau, qui semblera durer des minutes entières.
Nous nous effondrerons l'un contre l'autre. 
Il dira « On s'est fait vachement de bien là, non ? », et j'acquiescerai. 
C'était assez exceptionnel.

Mais est-ce que ça suffira à nous rapprocher à nouveau ?

Le lendemain, nous devions nous retrouver, mais l'air de rien il m'appelle pour me dire qu'il va se coucher et lire un peu. « Et toi, tu as prévu quoi ? »
« Eh bien... Rien, apparemment ».
Effondrée, j'ai vraiment le sentiment que l'écart se creuse et qu'on est en train de se perdre.

Il me proposera qu'on se voit le lendemain soir, mais très honnêtement, j'y vais à reculons.
Heureusement, je mangerai avant avec Copine#1 que je n'ai pas vu depuis plus d'une semaine et, qui, reposée, sera beaucoup plus à l'écoute et de bon conseil que la dernière fois.

- Tu es sa nouvelle gourou, il n'arrête pas de dire "On devrait prendre exemple sur Copine#1, elle vit dans le présent, elle, et finalement elle a raison !"
- Mais d'où j'ai dit un truc pareil ?! J'ai jamais dit ça ! En plus c'est complètement ridicule comme terme ! "Vivre dans le présent", n'importe quoi ! Et puis vivre dans le présent, ce n'est certainement pas passer son temps à répéter qu'il faut le faire !
- Moui, en effet.
- Tiens dans mon train de retour de Paris, j'ai croisé le petit percussionniste ! On a tchatché tout le trajet. Il te kiffe à fond, il m'a beaucoup parlé de toi !
- Ah bon ?!
- Oui, il te trouve belle, marrante, sympa, il dit qu'on passe toujours des moments fun avec toi. Qu'Isaac ferait bien de quitter Victoria pour toi. Il pense d'ailleurs qu'il le fera - bon, moi je ne pense pas, par contre.
- Hum... Mouais, il n'y a pas si longtemps, il a dit à Isaac que de toute façon, se mettre avec quelqu'un c'est flinguer la passion, alors il adapte peut-être un peu son discours !
- Ah non, ça il le dit toujours ! Moi il m'a dit que c'était inévitable, et que d'ailleurs avec sa nana, ils "niquaient beaucoup moins qu'avant". J'ai trouvé le choix des termes un peu... discutable.
- ... Ah oui..... Oui c'est très classe en effet.
- En tout cas il semblerait qu'Isaac lui ai dit que sexuellement, c'était incroyable entre vous, et du coup le petit percussionniste trouve qu'il serait con de lâcher ça.
- Hum
- Mais c'était marrant parce qu'il s'est beaucoup plaint d'Isaac, et a donné un autre son de cloche au sujet des engueulades qu'ils ont tous les deux depuis des mois. Il trouve qu'Isaac veut apprendre la vie à tout le monde et que c'est insupportable (bon, je suis d'accord avec lui, même si j'ai nuancé un peu en disant "ooooh, pas tout le temps....."), qu'il est persuadé d'être un bon meneur d'homme et de bien gérer les gens alors que ce n'est pas du tout le cas... Bref, il était remonté, c'était assez marrant.
- Ah ouais ! Ben dis donc !
- Il est quand même vachement sympa, n'empêche.
- ... Ça serait pas inutile que j'aille boire un verre avec lui à l'occasion, ça pourrait être intéressant qu'on discute.

Je lui raconte la discussion que l'on a eu il y a deux jours, et elle me regarde, navrée.
- Il est en train de tout gâcher. Pourquoi il fait ça ?!
- Je ne sais pas. J'ai effectivement le sentiment qu'on est en train de brûler très rapidement ce qui faisait notre relation.
- Est-ce qu'il réalise à quel point c'est blessant de dire à l'autre qu'on se remettra de l'histoire si elle se termine ?! Certes, ça finit toujours par être vrai - mais pour autant, faut-il le dire ?! Et puis pourquoi il continue de te parler de Victoria bordel ? Est-ce que tu lui parles des autres mecs qu'il y a eu dans ta vie, toi ?! 
- Peut-être que je devrais ?
- Non ! Personne ne devrait faire ça ! C'est idiot ! Et puis il réalise qu'à force de te pousser à bout, tu finiras par le quitter sur un coup de tête ? C'est ça qu'il veut ?!
- Il dit qu'il ne comprend pas quelles sont mes attentes, et pourquoi je ne suis pas juste capable d'apprécier le moment présent.
Copine#1 s'accroche frénétiquement à son couteau.
- Mais il est con ou quoi ?! Il croit que c'est la panacée, d'être la maîtresse d'un mec ?! Putain on dirait le début de mon histoire avec mon mec ! Lui il s'en fout, d'un côté il a une nana avec qui il a ses habitudes et une vie depuis des années, de l'autre une fille avec qui il s'éclate au lit.  Il bouffe à tous les râteliers, et c'est quand même plutôt confort pour lui ! Et tu devrais lui dire merci ?! Non mais il réalise à quel point c'est douloureux de ne pas être l'officielle ? De ne pouvoir avoir aucun projets, quels qu'ils soient ? Y compris des envies simples de vacances à deux ou des projets de vie ?!
- Oui, alors moi je le sais déjà hein, et je suis d'accord avec toi, ne m'engueule pas ! Et puis lâches ce couteau, tu me rend nerveuse.
- Ah, il m'énerve ! Dieu qu'il m'énerve ! Mais Sylvain était pareil hein. D'ailleurs ce weekend, je lui ai dit qu'il m'emmerde, à me faire chier au sujet de l'Amant, alors que j'ai passé 2 ans à supporter d'être sa maîtresse, à supporter une situation intenable, et que si ça avait duré quelques semaines de plus, juste quelques semaines, je l'aurais quitté, parce que j'étais au bout du rouleau ! La situation était usante ! Épuisante !
- C'est vrai, je m'en souviens. C'était une période assez affreuse. Tu as avalé pas mal de couleuvres ces années là. Je ne sais pas comment tu as tenu deux ans. Je ne tiendrai pas si longtemps.
- Et puis soyons honnête : si ce n'était pas elle qui l'avait quitté, il serait toujours avec. Il ne l'aurait jamais quitté. Jamais.
- Ça ressemblait à ça, c'est vrai...
- Les hommes sont lâches. Et faibles. C'est aussi pour ça que je pense qu'Isaac ne fera jamais de choix. Il n'est pas mieux que les autres. Et de toute façon, pour lui la situation est tranquille ! Il a l'impression de devenir polyamoureux, sauf qu'il fait ça très mal. Ce n'est pas comme ça, qu'on gère deux relations. 
- Oui, bon, cela dit, je ne souhaite pas qu'il devienne polyamoureux hein. S'il veut que sa vie sentimentale prenne ce chemin, ce sera sans moi !
- C'est sûr. Mais n'empêche. Là il n'y a rien d'assumé, pas de respect. Il ne peut pas faire ça. C'est pas correct !
On reprend un verre de vin.
On soupire.
Il est 22h15.
- T'es pas censé le rejoindre à 22h ?
Je regarde l'heure.
- Si.
Silence.
Une gorgée de vin.
- Je vais y aller.
Je finis mon verre.
- J'espère qu'il ne se relancera pas sur des discussions sérieuses.
- Fais comme Copine#2 : tu refuses la discussion. Et point barre. Au moment où tu réalises que vous vous embarquez à nouveau dans des discussions au sujet de votre relation, tu dis "Non, j'avais dit que je ne voulais plus parler de ça".
- En tout cas, on va passer ce weekend ensemble, et...je crois que ce sera le dernier test. Soit on se retrouve, et on re-tisse les liens à nouveau, soit c'est terminé. Si ça ne marche pas ce weekend, on ne se retrouvera jamais.
Elle acquiesce.
- Alors laissons passer le weekend.
- Laissons passer le weekend. 

3 commentaires:

  1. Il y vraiment beaucoup trop de douleur dans tes derniers écrits... j'espère que d'une façon ou d'une autre, tu auras retrouvé un peu de gaieté intérieure depuis! Bon courage...

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    1. Tu n'as pas tort...
      Merci pour ton message.
      Tu as toujours un petit mot gentil sur les pires moments, ça fait du bien, tu es un peu le doudou, sur ce blog. (... Enfin, un truc de ce genre)

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  2. Je crois que, quelque part, ça me rassures un peu de voir que je ne suis pas la seule dans ce cas là. Tu as toujours ressenti ça dans tes relations ? Ou c'est avec Lui spécifiquement ?

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