mardi 7 janvier 2020

Des attentes qui font tout dérailler


Je vivais de plus en plus mal l'évocation de Victoria dans les conversations avec Isaac. Émotionnellement, j'avais l'impression qu'il y avait trop de hauts et de bas : un coup elle ne veut plus de lui et il pense qu'elle serait soulagé s'il la quitte, un coup elle veut acheter une maison avec lui.
C'est certainement très violent à vivre pour lui.
Ça l'est également pour moi.
Alors lorsqu'il m'a envoyé un texto où il me demandait quels étaient mes attentes dans notre histoire, j'ai plutôt mal pris les choses.

"Qui suis-je, dans ta vie ?" me demande-t-il. "L'homme avec qui tu souhaiterais construire une relation durable ou simplement un amant à l'unisson de tes sensations intimes et qui te fait découvrir de nouvelles dimensions de ton corps de femme, qui te redonne ce renforcement narcissique dont tu as besoin pour pouvoir te projeter à nouveau avec les hommes ?"
"Je ne sais pas quelles sont tes attentes profondes à mon égard"

Lorsque je reçois le message, je suis d'abord interloquée. Puis au fur et à mesure de la journée, je me renfrogne.
J'ai une grosse soirée de bénévolat prévu, je ne peux pas répondre à son message. J'y pense beaucoup. En rentrant chez moi, il est 1h du matin, je commence à répondre, mais au final j'exacerbe ma colère. Je suis épuisée, je n'arrive plus à penser. Je laisse ça de côté.
Je voudrais avoir le temps d'y réfléchir, mais je revois Isaac le lendemain, on va voir un spectacle avec Copine#1 et son mec.
Je ne sais toujours pas comment me positionner.
J'ai le dos bloqué, je suis fatiguée, morose, instable.
La veille il a été dans un restaurant étoilé avec sa famille et Victoria pour fêter son anniversaire. Petite lubie qu'il voulait offrir à tout le monde. Une partie de moi voudrais savoir comment ça s'est passé, et l'autre partie ne veut plus. Si ça se passe mal, ça me donne de l'espoir - et je me sens affreusement coupable - et si ça se passe bien, ça me fait mal - et je me sens coupable aussi.

Le soir, on vient à parler enfants, horloge biologique, désir de maternité. Il est radical, estime que "l'horloge biologique" est une aberration scientifique, que tout n'est que représentations ou pression sociétales.
Ça m'exaspère (surtout de la part de quelqu'un qui prétend vivre une crise de la quarantaine), je me sens attaquée, diminué dans mes ressentis, et une partie de moi se dit qu'on a vraiment choisi le pire soir pour évoquer ce sujet.
Le summum est atteint pour moi lorsqu'il me dit que de toute façon, Victoria n'a jamais ressenti cet "appel de l'horloge biologique", et que, comme elle est très à l'écoute de son corps, c'est que vraisemblablement l'horloge biologique n'existe pas.
Il termine par « De toute façon aujourd'hui, c'est criminel d'avoir des enfants ! »
Je suis folle de rage. 
Mon chat, qui est très en phase avec mes émotions, se met à feuler Isaac. « Heu, c'est normal que Lilith m'en veut aussi ? »
Je lui raconte la fois où elle a attaqué mon ex (avec qui nous vivions depuis 4 ans), parce que j'étais très en colère contre lui.
Il est dans ses petits souliers.
On débriefe, il veut comprendre ce qui me heurte. 
Ce qui m'amène à aborder également le message qu'il m'a envoyé, et qui m'a mise en colère. J'essaie de ne pas m'enflammer, de rester calme, et neutre... Même si ce que j'ai à dire ne l'est pas.
- Je ne comprends pas. J'ai trouvé ta question nonchalante et cruelle. Mes attentes ? Mais quelles attentes voudrais-tu que j'ose avoir ?! C'est un luxe que je ne dois surtout pas me permettre, ça fait beaucoup trop mal ! Je n'ai pas compris pourquoi tu m'as posé cette question. Vraiment pas.
Je dis, d'une voix très calme et très posée « Je suis extrêmement en colère, vraiment très énervée » et m'épate moi-même de mon sang-froid. (Ce doit être terrifiant à regarder)

Il n'exprime rien, il reste silencieux. Alors je continue :
- Quelles pourraient être mes attentes ? A quoi ça sert ? Je me suis demandés ce que tu attendais. Car que pourrais-je répondre ? "Je souhaiterai rencontrer ta famille ? Tes amis ? Fêter noël avec toi ? Qu'on parte en vacances ensemble ?" Ce n'est pas mon rôle et je le sais. C'est même plus que ça : j'ai accepté cette situation. J'arrive dans une situation déjà établie, et je n'ai rien à demander, puisque je l'ai accepté. Alors je devrais dire quoi ? "Je voudrais le rôle de Victoria ? Je voudras être Victoria ?". Je n'ai pas à dire ça. 
Lorsqu'il répond, il choisit ses mots avec soin. Il est triste. Désolé d'avoir provoqué ça. Il ne pensait pas que je prendrai les choses comme ça. Il m'explique son point de vue : il est dans une situation où 3 solutions sont possibles. Soit il me quitte pour rester avec Victoria, soit il la quitte pour moi, soit il assume ses deux relations (et lui avoue à elle qu'il a une autre personne dans sa vie). Sauf qu'il ignore mon avis à ce sujet. Est-ce que je l'envisage comme quelqu'un de sérieux ? Ou prendrait-il le risque de tout quitter ou tout chambouler pour quelqu'un qui ne l'envisage que comme un amant ? Il cherche à avoir une vision précise des choses.
- Je comprends mieux. Je n'ai pas envisagé la question sous cet angle. Pour moi, ça me semblait être inutile.
Toutefois, entre nous, je trouve son pseudo-choix bidon : non, il ne doit pas choisir entre elle et moi, il doit choisir comment il veut vivre sa vie (et ça pourrait être sans elle ni moi !). Si je le quittais, il retournerait avec elle ? Evidemment ! Alors c'est que leur couple n'est pas si moribond, et qu'il a encore des choses à vivre avec elle ! 
Ou alors c'est un choix par défaut - et c'est abominablement triste.

- On se voit beaucoup, notre situation a évolué... Je ne rentre pas certains weekend pour être avec toi, c'est assez énorme.
- J'en suis parfaitement consciente. Et c'est génial. D'autant plus que je croyais vraiment qu'une fois qu'elle aurait fini son introspection, on n'aurait plus aucun weekend. Alors oui, c'est complètement inespéré et je mesure cette chance !

Il reste silencieux, me regarde, son expression est indéchiffrable. Je suis affreusement mal à l'aise.
- Toutefois, une question à laquelle tu n'as pas répondu et que je posais dans mon précédent message, c'est : qu'est ce que Victoria peut faire et à quel moment, si elle répond à tout ce que tu attendais d'elle, je serais superflue ?
- C'est triste, la façon dont tu dis ça.
- Peut-être... Mais à la base tu as des attentes vis à vis de Victoria. C'est d'ailleurs le point de départ. Et le fait est qu'elle semble prête, soudain, à se mettre en danger pour y répondre. Et je suppose que c'est tout ce que je peux vous souhaiter. Mais à un moment, ça m'interroge et m'inquiète.
Il acquiesce.
- C'est trop tard. Je ne peux pas retourner en arrière, dit-il doucement. Si je ne peux pas balayer d'un revers de la main mes douze ans de relation avec Victoria, je ne peux pas non plus balayer ce qu'on vit tous les deux, les moments inoubliables que l'on a passé ensembles. C'est impossible. 
- D'accord.
Je suis rassurée : je ne suis pas la seule pour qui ce qu'on vit est important.
- Mais encore une fois, comment savoir si mon sentiment est partagé ? Peut-être que pour toi, cette bulle n'est qu'une parenthèse. Peut-être que je ne devrais pas poser la question, peut-être que tout devrait rester ambiguë...
Pourtant je sens qu'il a besoin que je réponde
Je ne sais pas trop comment aborder les choses.
- Non, pour moi ce n'est pas une parenthèse. Je ne m'autorise juste pas à espérer autre chose, parce que ça ferait trop mal. S'il n'y avait personne dans ta vie, je ne me poserai pas de questions. Je me dirais qu'on partage beaucoup, et que ça pourrait marcher - vraiment marcher. On s'entend bien, on communique beaucoup, on se retrouve sur beaucoup de choses... Bref, j'y croirais.
Il hoche la tête. 
Inspire.
Silence.
- Mais pour autant, serais-tu prête à sortir de cette situation, et à être introduite officiellement ?
- ... Peut-être pas, non... Car en effet, je serai à jamais la salope qui a cassé un couple de douze ans.
Il s'indigne :
- Attends, c'est des choses qui arrivent tous les jours ! Tu crois vraiment que mon entourage n'est pas intelligent ?
Je me tais. Qu'en savons-nous ? Et plus important encore, est-ce que moi je ne me considérerai pas comme une briseuse de ménage ?
- En tout cas ça devient de plus en plus difficile pour moi d'entendre parler d'elle. Et puis tout ce qui arrive, un coup ça va, un coup ça ne va plus, c'est difficile. Mais là encore, c'est une situation dont je connaissais la teneur. Le jour où ça m'est insupportable, c'est à moi de prendre la décision. Tu l'as d'ailleurs dis tout à l'heure : "C'est toi qui a toutes les clefs en main". C'est vrai. Je le sais.
Il me dit qu'il est toujours partagé sur comment et quand parler d'elle, quelle est la bonne distance à avoir. Car on ne peut pas prétendre que Victoria n'existe pas. Il me dit tout de même, plusieurs fois, que quoiqu'il arrive, de toute façon, les décisions devront être prises à deux - il faudra en discuter, et non pas imposer quoi que ce soit à l'autre. 
Ça me parait raisonnable.

Et puis :
- Mademoiselle B. ... Je vais rentrer ce soir. J'ai besoin d'être seul. De penser à tout ça. Je... je préfère rentrer.
Je suis catastrophée. Je pense à son costume qu'il a pendu dans la salle de bain, à la blagoune qu'il a fait en arrivant avec sa valise, tout à l'heure, il y a une éternité : 
- Contrairement aux apparences, je ne suis pas en train de m'installer, ne t’inquiète pas !
- Tu fais bien ce que tu veux !, j'ai répondu en rigolant.
Il a ri à son tour.
- Ah oui, je m'installe ici ?!
- Il y a une chambre, là haut ! Je te la fais au tarif Airbnb, je te demande 200€ par mois, et hop, c'est pareil que mes locations.
Il n'avait rien répondu, avait eu un petit sourire, et le regard qui s'était perdu vers le plafond.

Entre temps il s'est levé, et s'est approché de moi :
- Il n'y a pas de problèmes. On se voit demain, comme on a dit. Là j'ai juste besoin d'être seul. Je ne te punis pas, ni... quoique ce soit. Je suis content qu'on ai eu cette conversation. J'ai juste besoin d'y réfléchir. Tu ne te fais pas de films hein ? Tu me promets que tu ne vois pas les choses en noir ?
- Je ne peux pas promettre ça...
- .... Bon. Tu sais que je tiens à toi, n'est ce pas ? Dans mon message, outre ce qui t'a blessé, je t'ai dit qu'il y avait de l'amour dans mon regard, tu as vu ?
Je ne sais plus, j'ai envie de pleurer, je ne veux pas pleurer devant lui, pas lui donner l'impression que j’essaie de le retenir, même si j'ai envie de le retenir. Je crois que je comprends son besoin, mais c'est très violent à vivre, soudain j'ai l'impression qu'il me fuis, c'est idiot, mais je sens que je panique. Je crois qu'il faut qu'il parte vite.
Lorsqu'il part, je pars m'effondrer sur mon canapé.
Je me sens vide.

Je finis par me lever, et aller au lit.

Je ne dors pas, évidemment.

Le lendemain, j'écris à Copine#1, pour lui raconter. Elle passe immédiatement en mode super-héroïne, et me demande si j'ai besoin d'elle, auquel cas elle me rejoint toutes affaires cessantes. 
Oui, j'ai besoin de débriefer.

Je reçois vers 14h un message d'Isaac, qui me dit être très mélancolique, avoir eu besoin de rentrer pour gérer sa tristesse. Qu'il a toujours envie de me voir le soir, si je le souhaite. Qu'il ne souhaitait pas me blesser.
Je suis mortifiée : Je n'ai pas envie qu'il soit triste, c'est moi qui doit souffrir, pas lui. C'est moi qui accepte une situation scabreuse, c'est moi qui doit partir lorsque ce sera trop dur.
Je ne sais plus si je veux le voir. Est-ce que je parviendrai à être naturelle ? Surement pas. Est-ce que cette conversation a tout cassé ? Oui peut-être. Est-ce qu'on s'en remettra ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'ai envie de fuir à mon tour, de ne plus le voir pendant des jours. Et pourtant, j'ai tellement envie de le voir. 
Je suis juste incapable de gérer cette crise, et la douleur.
Et dire que notre situation aurait dû être simple...

Je retrouve Copine#1 avec soulagement autour d'un Chaï. Je lui raconte. Je m'attendais à ce qu'elle se positionne comme une polyamoureuse, me demandant pourquoi on s'arrache sur "Qui choisir" alors qu'on pourrait se tolérer les uns les autres, mais contrairement à ce que je pensais, elle est de mon avis, et me soutiens à fond.
- Mais pourquoi te demande-t-il tes attentes ?! Et puis pourquoi si tôt ? A quoi ça sert ? C'est hyper indélicat en plus !
Et puis lorsque j'ai fini mon histoire, elle me dit :
- Bon... Maintenant qu'on a débriefé.... Il faut que je te raconte un truc. Tout à l'heure, mon mec a reçu un appel. Je venais d'avoir ton message, de lui dire que tu avais besoin de moi, et que je devais te voir aujourd'hui. Et Isaac l'a appelé. Evidemment, il ne m'a pas raconté la conversation. Mais ça a duré super longtemps. Il a commencé par lui demander si ça allait - à l'évidence il lui a répondu non. Ensuite il a passé un très long moment à faire "Hum, hum hum, oh ?, hum hum, ok". Et puis ensuite, tu sais, Sylvain récapitule et reformule les choses, pour montrer qu'il a compris. C'est son truc, parce qu'il ne donne jamais de conseils - mais en fait visiblement, de juste reformuler les choses, ses potes sont contents, et ça suffit. Ils doivent surement s'être senti compris, je ne sais pas. Bref, et donc là, il a dit à Isaac "Et donc vous avez longuement parlé, vous avez évoqué tout ça, et tu attendais qu'elle te dise ce qu'elle ressent pour toi, et elle ne a pas fait. Et c'est ça qui t'embêtes, c'est ça ?".
- ....
- Mademoiselle B. .... Tu ne lui a pas dit que tu l'aimais ?!
- Mais... bah... C'était tout comme !
- Mais enfin, mais non !!! Ce n'est pas "tout comme" ! Tu lui dis, c'est tout, il a besoin que ça soit formulé !
- Mais je ne l'ai jamais dit à personne !
- ..... QUOI ?! Mais ce n'est pas possible !
- Bah enfin si, à mes amis, à toi... Mais sinon non.
- Bon eh bien tu trouves une solution, et tu lui dis. Parce que déjà c'est vrai, et ça serait bête de ne pas le dire. Qu’ensuite c'est de ça qu'il a besoin, et que tu ne veux pas qu'il pense que tu ne l'aimes pas et qu'il choisisse Victoria au lieu de toi, juste parce que tu n'oses pas lui dire ce que tu ressens pour lui.
- .... Grmmmbblll.
- Donc ce soir, tu y vas, parce que de toute façon plus tu attends, et plus il y aura une gêne entre vous, et tu trouves le moyen de partager tes sentiments !
- ...... Bon, d'accord.

6 commentaires:

  1. Je tourne autour des derniers déroulements sans vraiment savoir exprimer ce que j'en pense... cette histoire devrait en effet être simple. Cette position de "celle qui sait" par rapport à V. est tout sauf confortable, et si en effet on ne peut nier qu'elle existe, tu existes aussi. Il te parle d'elle, mais à elle il ne parle pas de toi... ce n'est pas ma définition de la transparence. Certainement qu'il souffre de la situation, mais il pourrait aussi l'arranger si il prenait... ses responsabilités? Allez bon courage. Et bonne année :)

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    1. Bonne année Laurence !
      Ton message m'a effectivement fait réaliser que la transparence n'est finalement que d'un seul côté... V. est dans une pièce avec un miroir sans tain, et moi je suis derrière le miroir.
      C'est peut-être ça qui bloque les choses.
      Lorsque j'ai lu ton commentaire hier, je me suis dit que tu avais une bonne vision des choses, et ça m'a fait beaucoup réfléchir. Je t'en remercie !

      Après, on pourrait se demander quelles pourraient être ses responsabilités, puisqu'il estime que notre relation est toute jeune...

      En tout cas, bonne année à toi, plein de bonnes choses, à toi et à tes proches !

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  2. Bonsoir Mademoiselle B,
    j’aimerais partager mon avis mais j’ai peur d’être blessante et je ne sais pas être concise... je vais tout de même essayer. Ton histoire m’en rappelle une que j’ai vécu, même si elle est différente et si j’étais à la place de Victoria. Toujours est-il que l’amoureux avait une double vie que je venais de découvrir, que l'on connaissait beaucoup de difficultés et que Monsieur avait besoin de savoir si je l'aimais toujours et voulais que l'on sauve notre couple (et il arrêterait l’autre histoire évidemment), ou si je ne pouvais pas lui pardonner et donc divorce,...
    il voulait à tout prix que je me positionne et parle de mon ressenti alors que moi je voulais juste qu’il prenne lui une décision et arrête cette souffrance insupportable... qu’est-ce que lui voulait ? C’est lui qui nous avait mis dans cette situation, non ? (Nous trois j'entends) Pourquoi me demander de prendre une décision avant de me parler de ce que lui voudrait ? la vérité, que j’ai su peu de temps après, c’est qu’il avait terriblement peur de rompre avec sa maîtresse mais de finalement perdre aussi sa femme. Et je pense qu’il a questionné de la même façon sa maîtresse (ce mot est si moche!) à ce moment là : il voulait quelque part qu’on décide pour lui ... ou peut-être procéder par élimination ?
    Pour faire le lien avec ton histoire, peu importe ton ressenti, pour moi Isaac devrait déjà se positionner et réfléchir à ce que LUI ressent et veut, et t’en parler ! Pourquoi serait-ce à toi de prendre une décision ou de parler de toi ? Dans sa situation -bien qu'inconfortable-, Il a tout : une femme qu’il ne fait pas souffrir et avec qui il reste par affection et habitude, et toi avec qui il vit une histoire d’amour... et ce serait à toi d’exprimer tes désirs et tes attentes... sans que lui ne se positionne ? Je trouve qu’il manque de caractère, de courage, non ? Si la situation te convient, tant mieux ! Si elle lui convient tant mieux aussi ! Il a besoin de te parler de ce qu’il ressent, qu’il le fasse ! Il attend la même chose de toi ? Il ne peut l’exiger, comme tu ne peux attendre de lui qu’il « choisisse » entre vous sans prendre le risque de modifier votre (fragile?) équilibre.
    Et il ne devrait pas te parler d’elle, de leur intimité ou autre. Il serait très gêné que tu parles d’autres hommes, de sentiments, de désirs... et tu es gênée et déstabilisée quand il le fait. Le fait que tu te sentes mal à l’aise et en souffres, tu dois lui partager ! Ne t’habitue pas à cette situation qui te déplaît, fies-toi à ton ressenti !
    Ce n’est que mon avis bien sûr, et j’espère ne pas avoir été trop confuse, ni désagréable !
    Émilie

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    1. Bonjour Emilie,

      Merci mille fois pour ton témoignage, qui n'est ni blessant, ni confus, et encore moins désagréable ! Au contraire, c'est très intéressant d'avoir la position de quelqu'un qui a été dans la même situation mais de l'autre côté.
      (Et puis au sujet de la concision... Bah, j'ai jamais su l'être non plus, ne t'en fais pas ;) )
      Je ressens exactement ce que tu dis : c'est lui qui s'est mis/nous a mis dans cette situation, et c'est à lui de déterminer ce qu'il veut. Mais... Je crois qu'il ne le sait pas, et je me demande s'il le saura un jour !
      Et c'est vrai qu'après tout, je n'ai pas à connaitre leur histoire, leur intimité. De toute façon, comme tu le dis si bien, ça me fait mal, alors autant ne plus en parler !

      Si ce n'est pas trop indiscret, comment s'est terminé votre histoire ? A-t-il fait un choix, ou as-tu fait le choix à sa place ?

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  3. Ahah, ce n’est pas indiscret ! Et puis la fin va peut-être te plaire ;)
    Nous avons décidé de sauver notre famille, notre couple. Mais contrairement à ce qu’il m’avait promis, il n’a pas réussi à stopper cette relation (je pense qu’ils s’aimaient réellement). Bref pendant un an nous avons essayé, mais la trahison par dessus la trahison ...c’était impossible. Nous avons décidé de nous séparer et vendu notre maison, mais pendant encore près de deux ans, nous nous voyions occasionnellement, et il voyait aussi cette femme. Je l’aimais trop pour renoncer à lui, et lui nous aimait toutes les deux je crois. La situation aurait pu s’éterniser davantage, même si elle me détruisait à petit feu. C’est l’autre femme qui l’a forcé à se décider, à choisir, à s’engager. Cela faisait longtemps que l’on attendait ça, il en était incapable. Alors elle a tenté le tout pour le tout: elle a vendu sa maison et lui a dit soit on achète une maison ensemble et on vit vraiment ensemble soit c’est terminé. Il a eu peur de la perdre, et lui et moi on n’était plus vraiment ensemble, on n’y arrivait plus... alors à quoi bon ? Ils ont acheté la maison, nous avons divorcé. Il n’y a plus jamais rien eu entre nous.
    Ils sont toujours ensemble et sont très heureux ! (Et pour rajouter à l’histoire qui finit bien: il ont été amoureux quand ils étaient jeunes: il avait retrouvé son 1er amour!)
    Au final cela s’est bien terminé. Mais il aurait maintenu cette situation horrible des années Si elle n’avait pas réussi à le mettre au pied du mur...
    Ça a été très douloureux et m’a coûté une belle et grosse dépression, mais aujourd’hui je sais que l’on n’aurait pas forcément été heureux ensemble, nous étions très différents, et surtout nous avions connus trop de souffrances...!

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    1. Hum, ce n'est pas une histoire qui finit bien pour tout le monde... Et tu as traversé beaucoup de souffrance pour en arriver à te détacher de tout ça, ça a été long et difficile ! Bon, si tu es philosophe aujourd'hui, c'est le principal, je suis rassurée de ne pas avoir appuyé sur quelque chose qui te fait encore mal.
      En tout cas, je ne sais pas si la situation sera la même ici, mais peut-être qu'en effet, ce sont des espèces de choix impossibles.

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